En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/6776

LE SECRETAIRE GENERAL DIT QUE LA REFORME DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES A POUR OBJET DE STIMULER LA RECHERCHE DE L'EXCELLENCE, DE L'EFFICACITE ET DE LA PRODUCTIVITE

5 novembre 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6776


LE SECRETAIRE GENERAL DIT QUE LA REFORME DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES A POUR OBJET DE STIMULER LA RECHERCHE DE L'EXCELLENCE, DE L'EFFICACITE ET DE LA PRODUCTIVITE

19981105 Le texte qui suit est celui de la déclaration que le Secrétaire général, Kofi Annan, a faite le 28 octobre au Siège devant la Cinquième Commission de l'Assemblée générale (Commission des questions administratives et budgétaires) au sujet de la réforme de la gestion des ressources humaines :

C'est avec un grand plaisir que je viens aujourd'hui faire le point avec vous de l'action menée au Secrétariat pour améliorer la gestion des ressources humaines.

Vous avez devant vous mon rapport sur la question, ainsi qu'un certain nombre d'autres documents portant sur différents volets de la réforme. Ensemble, ils donnent une bonne idée de la "révolution tranquille" que constitue le mouvement de renouveau et de réforme en cours à l'Organisation.

Nous nous trouvons de nouveau à un point clef du processus. En dépit du travail important déjà accompli, l'Organisation fait encore preuve de trop de lenteur et d'inertie quand elle doit répondre aux nombreux défis que vous, les États Membres, essayez de relever par son intermédiaire. La réforme de la gestion des ressources humaines vise à la stimuler dans la recherche de l'excellence, de l'efficacité et de la productivité.

Mon rapport reprend la vision de l'avenir qui inspirait le programme général de réforme que je vous ai présenté l'année dernière. Je me suis appuyé, pour l'établir, sur la stratégie adoptée par l'Assemblée générale en 1994 pour la gestion des ressources humaines. J'ai également abondamment puisé dans les recommandations de l'Équipe spéciale sur la gestion des ressources humaines qui a été établie au début de l'année et a maintenant achevé ses travaux. Enfin, j'ai également tenu compte des consultations qui ont eu lieu entre le personnel et l'Administration — consultations qui se poursuivront.

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Le mode d'évolution envisagé dans mon rapport associe des objectifs à long terme avec des objectifs à court et moyen terme pour les trois à cinq ans qui viennent. Comme toute réforme, celle de la gestion des ressources humaines est un processus dynamique qui suppose que nous étudiions soigneusement les options qui s'offrent à nous avant de prendre une décision et que nous tirions ensuite les leçons de l'expérience acquise.

Je puis vous dire — et je m'en félicite — que nous avons déjà innové dans plusieurs domaines importants, tels que l'administration du personnel, les recrutements et les affectations et l'organisation des carrières. Nous vous tiendrons informés de la suite de notre action dans des rapports complémentaires où seront présentés plus en détail les grandes orientations et les résultats escomptés mentionnés dans le rapport dont vous êtes actuellement saisis. Je voudrais à ce stade vous préciser quelles sont les idées forces de la réforme.

L'idée maîtresse est de faire en sorte que la personne qu'il faut se trouve là où il faut, au moment où il faut. Nos outils pour cela sont la délégation de pouvoirs, la décentralisation des décisions et la responsabilisation de tous à tous les échelons.

La notion de responsabilité est au coeur de cette initiative. Pour mieux responsabiliser chacun, il faudra renforcer le dialogue à tous les niveaux de la hiérarchie. Nous envisageons également de créer de nouveaux mécanismes, tels qu'un groupe d'examen des superviseurs.

La délégation de pouvoirs se fera progressivement, au fur et à mesure que seront mis en place les directives et les mécanismes de contrôle et de reddition de comptes nécessaires. Il faut aussi que les superviseurs soient prêts à assumer leurs nouvelles responsabilités.

Nous voulons simplifier les règles et procédures. Ce processus est déjà engagé, notamment pour ce qui est de la gestion des prestations.

Le Bureau de la gestion des ressources humaines verra son rôle recentré sur un certain nombre de fonctions : élaboration des stratégies, définition des orientations, établissement de directives à l'intention des superviseurs et suivi du comportement professionnel. Nonobstant l'intérêt que présente la délégation de pouvoirs, certaines fonctions essentielles touchant les ressources humaines sont mieux gérées de façon centralisée; elles continueront donc d'être assumées par le Bureau.

Nous voulons promouvoir la formation continue et inciter les fonctionnaires à se perfectionner pour pouvoir progresser dans leur carrière. Par rapport à d'autres fonds et programmes des Nations Unies et au secteur privé, l'ONU n'investit pas assez dans la formation. Nous devons faire plus.

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Nous voulons promouvoir la mobilité entre fonctions, départements, lieux d'affectation et organisations du système, afin d'élargir l'expérience des fonctionnaires.

Nous voulons aussi que, ce faisant, un certain nombre de principes fondamentaux soient respectés — transparence, conformité aux règles, équité et respect de la diversité — et que l'équilibre géographique et l'équilibre entre les sexes soient assurés.

J'aimerais maintenant dire un mot de ce qu'à mon avis la réforme de la gestion des ressources humaines ne doit pas être.

D'abord, il ne s'agit pas d'appliquer telles quelles des méthodes de gestion en vigueur à l'extérieur. Nous avons certainement beaucoup à apprendre de ces méthodes et des philosophies qui les sous-tendent, et nous avons d'ailleurs bénéficié des conseils d'un grand nombre de chefs d'entreprise et de consultants en gestion. Néanmoins, je sais pertinemment que des modes de gestion qui ont fait leur preuve à l'extérieur ne conviennent pas nécessairement à une organisation internationale telle que la nôtre. Nous restons cependant à l'affût de toutes les pratiques pouvant être considérées comme optimales.

La réforme de la gestion des ressources humaines n'est pas non plus une opération de réduction des dépenses budgétaires ou de compression des effectifs, et n'est certainement pas un moyen de financer le Compte pour le développement. Il s'agit en fait d'investir dans le changement, dans la nécessaire modernisation de notre actif le plus important.

Enfin, la réforme de la gestion des ressources humaines fait appel à la notion de partenariat. Nous savons tous que les responsabilités sont partagées entre le Secrétariat et les États Membres. Je continuerai de rechercher l'appui de cette commission et, le cas échéant, de solliciter son approbation. La réforme est notre affaire à tous — États Membres, fonctionnaires, responsables de l'Administration et Bureau de la gestion des ressources humaines. Si nous ne sommes pas tous animés du même souci de changement et de progrès, elle ne pourra pas répondre pleinement à nos attentes.

Notre première préoccupation est d'aligner les ressources humaines de l'Organisation sur sa mission. Promouvoir la paix, le développement et les droits de l'homme partout dans le monde est une tâche chaque jour plus urgente et plus complexe. Le monde a besoin d'une Organisation plus efficace et nous avons fait d'importants progrès dans ce sens depuis le lancement du processus de réforme.

- 4 - SG/SM/6776 5 novembre 1998

Nous avons sensiblement amélioré les structures et le mode d'organisation. Les priorités sont mieux définies et les mandats mieux coordonnés. Nous avons fait des efforts énormes pour associer la société civile à notre action et pour élargir la définition de la communauté internationale. Mais tous ces acquis sont comme les pièces d'un puzzle. Celui-ci ne sera complet que lorsque nous aurons réussi à mieux gérer les ressources humaines.

Pour mener à bien cette tâche essentielle, j'aimerais avoir de nouveau l'occasion de vous rencontrer comme aujourd'hui, pour que vous me fassiez part de vos idées et suggestions concernant les moyens d'atteindre nos objectifs communs. Je propose qu'ensemble nous allions de l'avant, dans cet esprit de partenariat.

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