DSG/SM/20

LES NATIONS UNIES SONT TENUES DE METTRE EN PRATIQUE LEUR ENGAGEMENT EN FAVEUR DES DROITS DE L'HOMME DECLARE LA VICE-SECRETAIRE GENERALE

8 octobre 1998


Communiqué de Presse
DSG/SM/20
HR/4382


LES NATIONS UNIES SONT TENUES DE METTRE EN PRATIQUE LEUR ENGAGEMENT EN FAVEUR DES DROITS DE L'HOMME DECLARE LA VICE-SECRETAIRE GENERALE

19981008 On trouvera ci-après le texte de la déclaration faite par Madame Louise Fréchette, Vice-Secrétaire générale, à l'occasion d'une réception organisée par le Groupe spécial des droits de l'homme du Congrès, à Washington, le 6 octobre :

Je souhaiterais pour commencer vous dire combien nous tous, au sein du système des Nations Unies, apprécions l'oeuvre remarquable que mène votre groupe en attirant l'attention du Congrès sur les droits de l'homme et les violations dont ils sont l'objet à travers le monde.

En cette année qui marque le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, cette action est plus que jamais capitale. Le monde change : les techniques modernes, les moyens de communication et les frontières ouvertes ont entraîné des courants et des échanges d'idées d'une ampleur sans précédent. Les pays qui manquent à leurs obligations de respect des principes fondamentaux de la bonne conduite ne peuvent plus se cacher derrière leurs frontières.

L'Organisation des Nations Unies n'en est que plus tenue de mettre en pratique son engagement en faveur des droits de l'homme. Pendant des décennies, l'action essentielle dans ce domaine a consisté à mettre au point des normes et des critères internationaux. Cette tâche a été largement couronnée de succès.

Au cours des années 90, nous sommes passés au stade de l'application. Des spécialistes des droits de l'homme sont souvent affectés aux opérations de maintien de la paix. Nous gérons des services consultatifs destinés à renforcer l'appareil judiciaire. Des rapporteurs spéciaux enquêtent sur les cas de torture, d'exploitation et de prostitution d'enfants, d'intolérance religieuse et d'actes de violence à l'encontre des femmes. Je suis heureuse de vous faire savoir qu'à l'heure actuelle nos spécialistes des droits de l'homme sont plus nombreux sur le terrain qu'au Siège de l'Organisation.

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À cela s'ajoute évidemment le rôle prépondérant joué par l'Organisation des Nations Unies dans ce domaine, en la personne de Mary Robinson qui, en tant que Haut Commissaire aux droits de l'homme, a donné à cette question une dimension nouvelle à travers le monde.

La démocratisation et la bonne gouvernance vont de pair avec la défense des droits de l'homme. Il est un principe de plus en plus admis à travers le monde, qui est qu'il est tout simplement inadmissible que des juntes militaires autodésignées renversent par un coup d'État des gouvernements élus par voie démocratique. L'Organisation des Nations Unies reçoit un nombre sans cesse croissant de demandes d'assistance en matière électorale : pas moins de 80 au cours des cinq dernières années. L'Organisation aide des équipes d'observateurs internationaux à évaluer la légalité d'un processus électoral et de ses résultats. Nous orientons, suivons et parfois dirigeons des élections dans plusieurs pays.

La Déclaration des droits de l'homme n'est pas un document ayant force de loi. Elle n'en a pas mois été une source fondamentale d'inspiration des efforts menés sur le plan national et international pour protéger et promouvoir les droits et les libertés de la personne humaine.

Les grands principes de la Déclaration ont inspiré les constitutions de nombreux pays devenus indépendants après qu'elle a été écrite. Conçue "comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations", la Déclaration est devenue l'instrument de référence à l'aune de laquelle on mesure le respect et l'application des droits internationaux de l'homme.

Le premier article de la Déclaration est simple. Vous me permettrez de le citer. "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

Personne n'a mieux personnifié cet esprit de fraternité que Raoul Wallenberg. C'est ce qui a été reconnu ici même à Washington, il y a 17 ans hier, jour où Wallenberg est devenu le troisième étranger déclaré citoyen d'honneur des États-Unis — en vertu d'une législation que vous avez rédigée vous-même, Monsieur Lantos.

La vie et l'oeuvre de Wallenberg ont montré à quel point un homme peut avoir une influence déterminante au milieu des conflits et des souffrance. Par son action, Wallenberg a donné de l'espoir aux victimes et les a encouragées à se battre et à résister, à tenir et à témoigner.

Le souvenir de sa vie devrait être une source d'inspiration incitant d'autres que lui à agir, incitant les générations futures à agir, nous incitant tous à agir.

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Monsieur Lantos, je sais que vous devez beaucoup à Raoul Wallenberg. Mais je sais aussi que nous vous devons beaucoup, vous qui n'avez cessé de vous battre pour défendre la cause des droits de l'homme et pour maintenir vivant ce qu'il nous a légué. Comme lui, vous êtes un exemple pour chacun de nous.

De son côté, le Groupe spécial des droits de l'homme du Congrès nous donne un exemple inappréciable de ce qui peut être fait lorsque l'on conjugue les efforts pour atteindre des objectifs communs. Des partenariats comme le vôtre renforcent de façon incommensurable l'action des gouvernements et de l'Organisation des Nations Unies.

Car si l'Organisation des Nations Unies est une association d'États souverains, les droits qu'elle a vocation à maintenir et à défendre appartiennent au peuple.

Il s'en suit que tout un chacun, où qu'il se trouve, doit assumer une responsabilité, qui est de défendre ces droits, dès qu'il les voit menacés, dès qu'il sait qu'ils sont violés. Je vous remercie tous de l'oeuvre que vous menez dans ce domaine.

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