LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL REND HOMMAGE À SIR SIGMUND STERNBERG, LAURÉAT DU PRIX TEMPLETON
Communiqué de Presse
SG/SM/6621
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL REND HOMMAGE À SIR SIGMUND STERNBERG, LAURÉAT DU PRIX TEMPLETON
19980918 On trouvera ci-après le texte d'un message de M. Kofi Annan, Secrétaire général (lu en son nom par Mme Gillian M. Sorensen, Sous-Secrétaire générale aux relations extérieures), à l'occasion de la cérémonie célébrée à New York le vendredi 26 juin, pour la remise du prix Templeton "Progress in Religion" :C'est pour moi un grand plaisir de joindre ma voix au concert de louanges que le monde entier dirige à Sir Sigmund Sternberg, lauréat cette année du célèbre prix Templeton "Progress in Religion".
Peu après avoir pris mes fonctions de Secrétaire général, j'avais eu le bonheur de me trouver avec Sir Sigmund à Londres lors de l'inauguration d'un monument consacré à Raoul Wallenberg, oncle de mon épouse.
C'est l'organisation de Sir Sigmund, l'Amitié internationale judéo-chrétienne, qui a fait élever ce monument, dans le cadre des efforts qu'elle mène de longue date pour promouvoir le dialogue et la compréhension entre religions. J'ai été extrêmement reconnaissant à Sir Sigmund de cette initiative de cet acte de souvenir important et j'ai été impressionné par la force de sa foi en la dignité et en la valeur de chaque être humain.
La cérémonie elle-même n'a pas été une chose facile à l'instar d'une inauguration d'édifice, de pont ou d'autoroute; bien au contraire, elle m'a obligé à réfléchir à des problèmes difficiles, à revenir sur des sujets où la violence et l'injustice font apparaître le côté noir de l'histoire de l'humanité. Et c'est alors que j'ai exactement compris l'action que mène Sir Sigmund avec tant de succès depuis de nombreuses années : aborder directement certains des problèmes les plus controversés que connaît l'humanité et trouver des solutions qui rassemblent les gens autour d'une cause commune.
Sir Sigmund a vu les juifs et les chrétiens s'opposer en ce qui concerne l'affectation future du camp de concentration d'Auschwitz et il a élaboré un compromis qui a contribué à une réconciliation encore plus profonde entre les deux communautés. Il a vu que des juifs, des chrétiens et des musulmans continuaient d'être aux prises avec une histoire de troubles et il a créé le
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Forum des trois Fois, voie ouverte pour une compréhension mutuelle. Et lui-même, ayant brillamment réussi dans les affaires et voyant qu'il avait beaucoup à donner aux moins fortunés que lui, est devenu un grand philanthrope.
En bref, Sir Sigmund ne s'est pas contenté d'être un témoin, il a été aussi un acteur, qui laisse derrière lui la marque de son action. C'est pourquoi il mérite amplement ce prix. Par la même occasion, je souhaiterais exprimer aussi ma gratitude à Sir John Templeton, fondateur généreux et inspiré d'un prix qui s'inscrit dans la meilleure tradition des idéaux universels énoncés dans la Charte des Nations Unies.
D'aucuns penseront peut-être que l'Organisation des Nations Unies est une institution où religion et spiritualité n'ont pas normalement leur place. Mais comme l'a dit le Pape Jean-Paul II, lorsqu'il s'est adressé à l'Assemblée générale en 1995, "la politique des nations ne saurait en aucune façon ignorer la dimension transcendante et spirituelle de l'homme".
C'est là un message qui me va droit au coeur. À une époque où des politiques identitaires fondées sur la religion et l'ethnicité se sont exacerbées, et où l'intolérance trouve encore une place dans les manuels scolaires et les discours officiels, il faut des individus exceptionnels comme Sir Sigmund Sternberg pour corriger et neutraliser ces tendances et nous permettre d'espérer en l'avenir. L'Organisation des Nations Unies partage sa conception d'une harmonie entre peuples et nations et à cette occasion, au nom de l'organisation mondiale, je lui adresse mes sincères félicitations et mes meilleurs voeux.
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