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CS/962

LE CONSEIL ENGAGE LA REPUBLIQUE FEDERALE DE YOUGOSLAVIE ET LES ALBANAIS KOSOVARS A ENTAMER UN DIALOGUE POUR UNE SOLUTION POLITIQUE DU PROBLEME DU KOSOVO

24 août 1998


Communiqué de Presse
CS/962


LE CONSEIL ENGAGE LA REPUBLIQUE FEDERALE DE YOUGOSLAVIE ET LES ALBANAIS KOSOVARS A ENTAMER UN DIALOGUE POUR UNE SOLUTION POLITIQUE DU PROBLEME DU KOSOVO

19980824 Il demande un cessez-le-feu immédiat

A l'issue de consultations officieuses, le Président du Conseil de sécurité, M. Danilo Türk (Slovénie), a fait ce matin, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

"Le Conseil de sécurité a examiné le rapport soumis par le Secrétaire général le 5 août 1998 (S/1998/712) en application de sa résolution 1160 (1998) du 31 mars 1998.

Le Conseil demeure profondément préoccupé par les combats acharnés qui ont eu lieu récemment au Kosovo, ont eu un effet dévastateur sur la population civile et ont augmenté considérablement le nombre de réfugiés et déplacés.

Le Conseil, comme le Secrétaire général, constate avec inquiétude que la poursuite ou la nouvelle escalade de ce conflit a des conséquences dangereuses pour la stabilité de la région. Il constate en particulier avec une vive inquiétude que l'augmentation du nombre de déplacés et l'approche de l'hiver font que la situation au Kosovo risque de devenir une catastrophe humanitaire encore plus grave. Le Conseil confirme le droit qu'ont tous les réfugiés et déplacés de retourner chez eux. Il souligne en particulier qu'il est important que les organismes humanitaires aient accès librement et sans interruption aux populations concernées. Il a appris avec inquiétude que les violations du droit international humanitaire seraient en augmentation.

Le Conseil demande un cessez-le-feu immédiat. Il souligne que les autorités de la République fédérale de Yougoslavie et les Albanais du Kosovo doivent parvenir à un règlement politique de la question du Kosovo et que tous les actes de violence et de terrorisme, quels qu'en soient les auteurs, sont inadmissibles et réaffirme l'importance de l'application de sa résolution 1160 (1998). Il réaffirme l'attachement de tous les États Membres à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie, et engage les autorités de celle-ci et les dirigeants albanais kosovars à entamer immédiatement un dialogue constructif qui amènera la fin de la violence et une solution politique négociée du problème du Kosovo. Le

( suivre)

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Conseil appuie sur ce plan les efforts déployés par le Groupe de contact, notamment les initiatives qu'il a prises pour engager les autorités de la République fédérale de Yougoslavie et les dirigeants albanais kosovars à discuter du futur statut du Kosovo.

À cet égard, le Conseil note avec satisfaction que M. Ibrahim Rugova, dirigeant de la communauté albanaise kosovar, a annoncé la formation d'une équipe de négociation chargée de représenter les intérêts de la communauté albanaise kosovar. La formation de cette équipe de négociation albanaise kosovar devrait permettre l'ouverture d'un dialogue de fond avec les autorités de la République fédérale de Yougoslavie en vue de mettre un terme à la violence et de parvenir à un règlement pacifique, et notamment le retour définitif et en toute sécurité de tous les réfugiés et déplacés dans leurs foyers.

Il demeure essentiel que les autorités de la République fédérale de Yougoslavie et les Albanais du Kosovo reconnaissent qu'il leur appartient de mettre un terme à la violence au Kosovo, de permettre à la population de reprendre une vie normale et de faire avancer le processus politique.

Le Conseil de sécurité continuera à suivre attentivement la situation au Kosovo et demeurera saisi de la question."

Le Conseil de sécurité était saisi, pour l'examen de cette question d'un rapport du Secrétaire général.

Rapport du Secrétaire général établi en application de la résolution 1160 (1998) du Conseil de sécurité (S/1998/712)

Le rapport, en date du 5 août 1998, a été établi en application de la résolution 1160 (1998) du Conseil de sécurité en date du 31 mars 1998. Il porte sur la période qui s'est déroulée depuis le 2 juillet dernier. Au 31 juillet 1998, le Secrétaire général avait reçu des communications de plusieurs Etats Membres et organisations régionales concernant l'évolution de la situation au Kosovo ainsi que les mesures qu'ils avaient prises pour donner effet aux interdictions imposées par la résolution 1160 (1998). Par une lettre datée du 9 juillet 1998, le Représentant permanent par intérim de l'Allemagne auprès des Nations Unies a transmis une déclaration publiée le 8 juillet 1998 par le Groupe de contact sur la situation au Kosovo. Il a également reçu du Représentant de l'Autriche auprès des Nations Unies une lettre en date du 21 juillet 1998, transmettant la déclaration de la présidence de l'Union européenne. Dans une lettre du 16 juillet 1998, la Mission permanente de la République fédérale de Yougoslavie a transmis les observations de son gouvernement concernant le précédent rapport du Secrétaire général. Pour sa part, le Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a communiqué au Secrétaire général des informations à jour sur la situation au Kosovo.

( suivre)

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Le Secrétaire général fait observer que les moyens dont il dispose pour rendre compte de la situation au Kosovo, conformément au paragraphe 14 de la résolution 1160 (19980, demeurent limités. Toutefois, il a cru comprendre que le nombre d'observateurs parmi les diplomates de pays européens ou faisant partie du Groupe de contact en général avait augmenté et, ainsi qu'il le laissait entendre dans son dernier rapport, ils seraient peut-être mieux placés pour fournir au Conseil de sécurité des informations fiables concernant la situation sur le terrain. L'infiltration persistante d'armes et de combattants venus d'au-delà des frontières de la République fédérale de Yougoslavie demeure une source constante de préoccupation généralisée. La brusque escalade de la violence et l'utilisation excessive de la force contre des civils dont les forces de sécurité auraient fait preuve au cours des opérations menées par le gouvernement contre l'armée de libération du Kosovo sont à la fois affligeantes et alarmantes. Un élément particulièrement dangereux dans cette situation tient au fait que certains apparaissent maintenant moins disposés à rechercher un compromis fondé sur la multiethnicité des communautés. Les tendances centrifuges semblent gagner du terrain. La poursuite du conflit a conduit à un accroissement du nombre de personnes déplacées et de réfugiés, ce qui entraîne par répercussion une plus grande instabilité. La communauté internationale risque une fois de plus de se trouver placée dans une position où elle ne peut agir que sur les symptômes d'un conflit par l'intermédiaire de ses organismes humanitaires.

Le Secrétaire général souligne que la situation devient d'autant plus grave que les autorités de la République fédérale de Yougoslavie et les Kosovars albanais n'ont pas entamé véritablement de négociations sur le statut futur du Kosovo. La poursuite ou la nouvelle escalade de ce conflit a des conséquences dangereuses pour la stabilité d la région. Etant donné les responsabilités de l'ONU dans l'ensemble de la région et la composition ethnique des pays voisins, le Secrétaire général ne peut qu'exprimer son pessimisme à l'égard de cette perspective. Plusieurs opérations mandatées autorisées dans la région par le Conseil de sécurité se révèlent efficaces pour favoriser le dialogue et l'harmonie entre différents groupes ethniques. Il émet l'espoir que la question du Kosovo sera examinée non pas de façon isolée mais en prenant pleinement en considération le vaste contexte régional dans lequel elle s'inscrit et les principes de la Charte des Nations Unies.

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( suivre)

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