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SOC/4469

PAR LA DECLARATION DE LISBONNE, CENT QUARANTE SIX GOUVERNEMENTS S'ENGAGENT A FAIRE PARTICIPER LES JEUNES AUX PROGRAMMES LES CONCERNANT

12 août 1998


Communiqué de Presse
SOC/4469


PAR LA DECLARATION DE LISBONNE, CENT QUARANTE SIX GOUVERNEMENTS S'ENGAGENT A FAIRE PARTICIPER LES JEUNES AUX PROGRAMMES LES CONCERNANT

19980812 La première Conférence mondiale des ministres de la jeunesse achève ses travaux

Lisbonne, 12 août -- "Nous, gouvernements, nous engageons à faciliter l'accès des jeunes aux organes de décision, afin de les faire participer étroitement aux programmes en leur faveur et d'assurer leur participation au développement". C'est l'une des promesses de la Déclaration de Lisbonne, adoptée ce matin par acclamation, par les participants à la première Conférence mondiale des ministres de la jeunesse, organisée par le Gouvernement du Portugal en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, qui s'est tenue du 8 au 12 août 1998.

Conscients que les jeunes, hommes et femmes, sont une force dynamique dans la société et peuvent apporter une contribution considérable au développement et à la paix, et préoccupés par la situation de ceux qui vivent dans la pauvreté, qui sont victimes du chômage, de l'abus des drogues, de la violence, de conflits armés, qui souffrent de handicaps et d'autres défavorisés ou marginalisés, les gouvernements s'engagent, dans le domaine de l'éducation, à offrir aux jeunes une formation adéquate aux techniques modernes de communication en raison de l'impact qu'elles ont sur eux. Afin de combattre le chômage croissant chez les jeunes, ils s'engagent à promouvoir une éducation et une formation orientées vers l'emploi et à leur fournir les compétences et ressources dont ils ont besoin pour créer leurs propres entreprises. Dans le domaine de la santé, ils reconnaissent l'importance des services généraux, y compris en matière de reproduction et promettent de mettre en place des services de soins et d'information accueillants pour les jeunes.

Ils s'engagent à faire mieux prendre conscience aux jeunes des dangers que présente l'abus de certaines substances, licites ou illicites, et de promouvoir parmi eux l'adoption de modes de vie sains.

Les Gouvernements soulignent le fait que la responsabilité de l'élaboration et de l'application des programmes incombe à chaque Etat, et qu'il faut, à cet égard, prendre en considération la diversité et les spécificités de chacun. Ils considèrent aussi que la famille, qui peut prendre des formes différentes selon les systèmes culturels, politiques et sociaux, est la cellule de base de la société et devrait, en tant que telle, être renforcée.

La Déclaration de Lisbonne s'inscrit dans la droite ligne du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà, adopté par l'Assemblée générale de l'ONU en 1995, qui offre un cadre théorique et des directives pratiques servant à guider l'action nationale et le soutien international en faveur des jeunes. Plusieurs pays ont expliqué leur position après l'adoption de la Déclaration. La Grande Commission chargée de la rédaction de la Déclaration et trois groupes de travail discutant des différents thèmes de la Conférence se sont réunis tout au long de ces cinq jours parallèlement aux travaux de la plénière.

La Conférence propose de proclamer le 12 août, Journée internationale de la jeunesse, afin de mener à bien des actions et susciter une prise de conscience des problèmes et aspirations des jeunes de tous les pays.

Elle recommande également que des initiatives visant à mieux faire connaître les questions relatives aux océans soient encouragées parmi les jeunes dans le monde entier afin qu'ils puissent participer effectivement, en faisant preuve de civisme et de solidarité, à la préservation et à la mise en valeur des océans, patrimoine de l'humanité et composantes essentielles de l'équilibre mondial de la planète et du bien-être des générations actuelles et futures.

La Conférence mondiale des ministres de la jeunesse exprime sa profonde gratitude au Président et au Gouvernement portugais et le prie de transmettre à la ville de Lisbonne et au peuple portugais sa gratitude pour l'hospitalité et l'accueil chaleureux qui ont été accordés aux participants.

Dans sa déclaration de clôture, le Ministre, adjoint du Premier Ministre du Portugal et Président de la Conférence, M. José Socrates, a appelé les participants, Etats, organisations intergouvernementales et non gouvernementales et jeunes, à travailler main dans la main, puisqu'il faut maintenant réfléchir à l'exécution des engagements formulés. Le Secrétaire d'Etat à la jeunesse du Portugal et Secrétaire général de la Conférence, M. Miguel Fontes, s'est déclaré convaincu que la Conférence a permis d'apporter une contribution considérable à la construction d'un monde meilleur, ainsi que le proclamait le slogan du récent festival de la jeunesse. Pour sa part le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, M. Patrizio Civili, a estimé que le Conférence marque une nouvelle phase de l'action nationale et internationale en vue de la réalisation complète du potentiel des jeunes.

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DECLARATION DE LISBONNE SUR LES POLITIQUES ET PROGRAMMES EN FAVEUR DE LA JEUNESSE : PRESENTE PAR LA GRANDE COMMISSION (WCMRY/1998/L.10)

Les gouvernements s'engagent à garantir que les processus de formulation, d'application et de suivi de la politique nationale en faveur de la jeunesse bénéficient de l'appui voulu au plus haut niveau politique, notamment de ressources adéquates;[établir, d'ici à l'an 2000, les politiques et programmes nécessaires pour améliorer le niveau de vie des jeunes, femmes et hommes]; tenir compte de leur propre perception des priorités, en assurant leur participation à un processus consultatif.

Les gouvernements s'engagent à assurer et encourager la participation active des jeunes à tous les aspects de la vie de la société et à la prise de décisions aux niveaux national, régional et international, donner des possibilités d'accès égales aux jeunes, femmes et hommes, et en créant les conditions nécessaires à l'exercice de leurs devoirs civiques; promouvoir l'éducation et la formation concernant les processus démocratiques et l'esprit de citoyenneté et de responsabilité civique des jeunes, femmes et hommes; faciliter l'accès des jeunes, par l'intermédiaire de leurs représentants, aux organes délibérants et de décision, afin de les faire participer étroitement à la formulation, à l'exécution, au suivi, au contrôle et à l'évaluation des activités et des programmes en faveur de la jeunesse et d'assurer leur participation au développement; accorder un rang de priorité plus élevé aux jeunes marginalisés, vulnérables et défavorisés; donner la priorité à la mise en place de mécanismes de communication avec les jeunes pour que ceux-ci puissent se faire entendre aux niveaux national, régional et international; encourager le volontariat chez les jeunes en tant que forme importante de participation.

Les Etats s'engagent à garantir le droit de tous les jeunes au développement; prendre des mesures pour promouvoir l'égalité des jeunes, femmes et hommes, en ce qui concerne l'accès aux nouvelles techniques d'information et l'utilisation de ces techniques qui sont un instrument privilégié pour réduire progressivement ou éliminer les inégalités et pour favoriser le développement; donner un rôle accru aux organisations de jeunes dans la formulation, l'application et l'évaluation de plans et programmes nationaux de développement; adopter des mesures pour réduire la pauvreté, promouvoir la prise de conscience et l'engagement des jeunes en faveur de principes et de pratiques de développement durable; décourager l'adoption de toute mesure unilatérale non conforme au droit international et à la Charte des Nations Unies, qui fasse obstacle au bien-être des jeunes femmes et jeunes hommes des pays touchés.

Les gouvernements affirment que des mesures devraient être prises conformément aux dispositions pertinentes du droit international pour empêcher la participation des jeunes à tout acte de violence, en particulier les actes de terrorisme sous toutes ses formes, de xénophobie et de racisme,

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d'occupation étrangère et du trafic d'armes et des drogues. Les gouvernements s'engagent à renforcer le rôle des jeunes et des organisations de jeunes dans la consolidation de la paix, la prévention des conflits et le règlement des conflits et à encourager l'éducation interculturelle, l'éducation civique, la tolérance, l'éducation dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie; empêcher la participation d'enfants aux conflits armés, ainsi que le recrutement d'enfants à cette fin; promouvoir et protéger les droits des populations, y compris des jeunes qui vivent sous domination coloniale ou d'autres formes de domination ou d'occupation étrangère, en particulier le droit de ces populations à l'autodétermination; mobiliser les jeunes en vue de la reconstruction des zones dévastées par la guerre, venir en aide aux réfugiés et aux victimes de la guerre et promouvoir la réconciliation et les activités de relèvement.

Les gouvernements s'engagent à promouvoir l'éducation sous tous ses aspects, notamment l'éducation scolaire et non scolaire, l'alphabétisation fonctionnelle et la formation des jeunes, femmes et hommes, et l'éducation permanente pour faciliter leur intégration des jeunes dans le marché du travail; veiller à ce qu'ils, elles soient bien informés de leurs droits fondamentaux.

Les gouvernements s'engagent à assurer la rééducation et, le cas échéant, la réinsertion des jeunes détenus et incarcérés dans des établissements pour mineurs au sein de la société; mettre au point de nouvelles stratégies axées sur les jeunes vivant dans des conditions difficiles ou un environnement violent, pour mettre fin à leur exclusion, et offrir de nouvelles chances de suivre des études à ceux qui ont quitté l'école prématurément et des possibilités d'éducation et de formation continues aux jeunes employés comme aux jeunes chômeurs; allouer des ressources à la formation professionnelle; mettre au point des politiques d'éducation qui facilitent l'accès des jeunes, femmes et hommes, à un enseignement qui corresponde à leurs compétences et à leur potentiel spécifiques; organiser et promouvoir à leur intention des activités sportives, culturelles et récréatives pour les jeunes, femmes et hommes.

Les gouvernements s'engagent à réaffirmer l'important objectif de société que constitue le plein emploi et de faire en sorte que les jeunes femmes bénéficient de l'égalité des chances dans ce domaine, notamment en s'employant à promouvoir la promulgation de lois garantissant le droit des jeunes, femmes et hommes, à recevoir un salaire égal pour un travail égal ou équivalent; améliorer la complémentarité des actions menées en partenariat par les pouvoirs publics, le secteur privé et les établissements d'enseignement, ainsi que par la société civile, pour promouvoir l'emploi des jeunes; investir dans la capacité d'entreprise des jeunes, femmes et hommes, et leur fournir les compétences et ressources dont ils ont besoin pour créer leurs propres entreprises; prendre des mesures efficaces pour interdire et supprimer immédiatement les pires formes de travail des enfants; promouvoir

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une éducation et une formation orientées vers l'emploi afin que l'enseignement suive l'évolution des conditions économiques et sociales, y compris des besoins du marché; promouvoir un plus grand engagement national et international en faveur de la protection des jeunes travailleurs migrants, afin de garantir le respect de leurs droits fondamentaux et de prévenir de toute forme d'exploitation; encourager l'esprit d'entreprise chez les jeunes ruraux afin de les inciter à entreprendre des activités qu'ils géreront et financeront de manière autonome.

En matière de santé, les gouvernements s'engagent à combattre les maladies guérissables et prévenir et traiter les autres maladies en créant des partenariats viables entre pays développés et pays en développement; créer des conditions qui permettent aux jeunes d'accéder à des services de santé primaires accueillants, une place importante devant être faite aux programmes d'information et de prévention, en particulier pour ce qui est des graves dangers pour la santé que représentent, entre autres, la tuberculose, la malaria, le VIH/sida, la malnutrition, l'onchocerose (la cécité des rivières) et les maladies diarrhéiques, notamment le choléra; appuyer l'élaboration dans chaque pays de programmes complets visant à réduire la consommation de tabac, l'exposition à la fumée de tabac ambiante et l'abus d'alcool; reconnaître les besoins de santé spéciaux des jeunes atteints de maladies mentales ou physiques et assurer leur rééducation et leur réinsertion afin d'accroître leur autonomie; mettre en place des services accueillants pour les jeunes et traitant les deux sexes de façon équitable et de leur donner accès à des méthodes de planification familiale sûres, efficaces, peu onéreuses et légales entre lesquelles ils pourront faire leur choix; garantir l'entière protection des jeunes, femmes et hommes, contre toute forme de violence, notamment la violence sexiste, les sévices sexuels et l'exploitation sexuelle.

Les gouvernements s'engagent à exécuter, en partenariat avec les jeunes, femmes et hommes, et les organisations de jeunes, des stratégies visant à prévenir l'abus des drogues, à réduire la demande, à lutter contre l'abus et le trafic et à promouvoir des programmes de traitement et de réadaptation des consommateurs axés sur leur réinsertion sociale et assurant un soutien aux familles; prendre des mesures énergiques pour limiter et prévenir l'accès des jeunes aux drogues. Ils conviennent d'inviter tous les programmes, fonds et institutions spécialisées du système des Nations Unies compétents et les institutions financières régionales à accroître l'appui qu'ils apportent aux politiques et programmes nationaux en faveur de la jeunesse dans le cadre de leurs programmes de pays; d'inviter le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies à envisager de renforcer le groupe de la jeunesse du Secrétariat de l'Organisation et de demander instamment aux gouvernements intéressés, aux organisations non gouvernementales et au secteur privé d'accroître leurs contributions financières au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse et de créer un organe consultatif chargé d'aider le Fonds à mettre au point des stratégies de mobilisation de fonds et à formuler, exécuter et évaluer des projets spécifiquement conçus en faveur des jeunes dans le cadre du suivi de la Conférence mondiale.

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Explications de position

Le représentant du Saint-Siège a indiqué que, tout en s'associant au consensus sur la Déclaration, le Saint-Siège ne pouvait donner qu'un consentement partiel au document. En effet, pour sa délégation, le texte ne reconnaît pas suffisamment le rôle des parents en tant que guides et éducateurs de leurs enfants. S'agissant de la santé reproductive, le Saint-Siège estime que ces termes s'appliquent à un concept holistique de la santé, comprenant la personne dans l'entièreté de sa personnalité, corps et esprit, et favorisant l'accomplissement de sa maturité dans la sexualité, l'amour et les décisions communes qui caractérisent la relation conjugale conformément aux normes morales. L'avortement ne fait pas partie de ces termes. En outre, le consensus ne doit pas être considéré comme une adhésion du Saint-Siège à l'éducation au planning familial et à ses méthodes que l'Eglise catholique considère moralement inacceptables. L'éducation et l'information des jeunes en matière de sexualité et de santé reproductive incombe en premier lieu à la responsabilité des parents.

La représentante du Guatemala a indiqué que sa délégation se joignait au consensus sur la Déclaration. Elle s'est réjouie du fait que le texte ait été rédigé de manière acceptable par tous. Toutefois, lorsque l'on parle de jeunes, le Guatemala s'inquiète de documents où l'on n'accorde pas le rôle qu'il convient à la famille. Il réitère donc les réserves qu'il a exprimées lors des conférences mondiales de Beijing, du Caire et de Rome. Aucune des dispositions ne peuvent contredire la constitution politique, les lois nationales et les conventions internationales signées pas le Guatemala. Les programmes seront appliqués conformément aux priorités du pays et selon ses spécificités. L'interprétation de la Déclaration sur les politiques et programmes se fera dans le respect exclusif de la vie depuis le moment de la conception et dans le respect du choix des parents en matière d'éducation, y compris l'éducation sexuelle. Le Guatemala considère la sexualité sur la base du mariage entre une personne de sexe féminin et de sexe masculin uniquement. Le Guatemala émet également des réserves sur les termes droit de reproduction, droit à la santé reproductive, à la santé sexuelle, et en ce qui concerne l'interruption de grossesse.

Le représentant de la République islamique d'Iran a indiqué que son pays se joint au consensus sur la Déclaration étant entendu que la mise en oeuvre des politiques et programmes doit être cohérente avec les valeurs culturelles et religieuses des pays concernés.

Déclarations de clôture

La représentante des Etats-Unis a rappelé que toutes les questions auxquelles sont confrontées les jeunes constituent l'un des tous premiers défis que la communauté internationale doit relever au siècle prochain.

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Elle a exprimé ses vifs remerciements au Gouvernement du Portugal pour avoir pris l'initiative de la Conférence et avoir réservé aux participants un accueil fort chaleureux qui restera longtemps dans leur mémoire.

M. MIGUEL FONTES, Secrétaire d'Etat à la jeunesse du Portugal et Secrétaire général de la Conférence a estimé que ce n'est qu'avec la générosité et l'esprit de coopération de toutes les délégations présentes que le consensus autour de la Déclaration a été atteint et il les en a remerciées. Il s'est réjoui de la qualité des textes adoptés, dont l'importance et la dimension politique seront le signe distinctif de la Conférence. M. Fontes a espéré que l'esprit de coopération et d'engagement qui a marqué les cinq derniers jours se prolongera au-delà de ces murs pour concrétiser les dispositions de la Déclaration de Lisbonne dans la vie quotidienne des jeunes et dans tous les pays. M. Fontes s'est déclaré convaincu que la Conférence a apporté une contribution considérable à la construction d'un monde meilleur, ainsi que le proclamait le slogan du récent festival de la jeunesse.

M. PATRIZIO CIVILI, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, a félicité le Portugal pour l'initiative qu'il a prise d'organiser cette Conférence. Le thème de la jeunesse est au coeur même des objectifs des Nations Unies. A Braga, le Secrétaire général a promis que la voix des jeunes serait entendue. Cette Conférence est un jalon essentiel dans l'accomplissement de cette promesse, en raison de la profondeur de l'engagement envers le dialogue politique, l'esprit de partenariat et la participation reflétés dans presque tous les plans nationaux présentés lors de cette Conférence. La participation des jeunes continuera de constituer une composante importante du programme de réformes du Secrétaire général.

La clôture de cette Conférence n'est pas une fin, mais le début d'une nouvelle phase de l'action nationale et internationale en vue de la réalisation complète du potentiel des jeunes pour la construction de la paix et le développement. Les Nations Unies s'attèleront à cette tâche. Il est important que le processus de suivi de la Conférence repose sur le partenariat et tienne compte du rôle de la démocratie et des droits de l'homme, de la bonne gouvernance, de l'habilitation des femmes, de l'éradication de la pauvreté et du développement durable, des dimensions qui sont soulignées dans la Déclaration de Lisbonne. Le Secrétaire général portera à l'attention des Etats Membres les résultats de cette Conférence et du Forum mondial de Braga, ainsi qu'aux Secrétaires exécutifs des institutions spécialisées de l'ONU et aux coordonnateurs résidents, pour une discussion en partenariat étroit avec les jeunes et les organisations de jeunesse, a-t-il assuré.

M. JOSE SOCRATES, Ministre adjoint du Premier Ministre du Portugal et Président de la Conférence, a estimé que la Conférence a répondu aux attentes des participants, jeunes et ministres. Il faut que la Déclaration qui vient d'être adoptée soit relayée par une volonté politique réelle qui permette aux jeunes d'être les agents des changements. Il faut que tous, Etats,

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organisations intergouvernementales et non gouvernementales et jeunes, travaillent main dans la main, pour cette mission qui ne fait que commencer, puisqu'il faut maintenant réfléchir à l'exécution des engagements formulés. Les paroles exprimant la volonté de sauver le monde ont été prononcées, il s'agit effectivement de le sauver, a plaidé M. Socrates. Il a remercié les Nations Unies de la contribution apportée et a exprimé sa gratitude aux délégations qui ont pu faire en sorte qu'elle soit un succès.

RESUME DES TRAVAUX DES GROUPES DE TRAVAIL

Politiques nationales de la nouvelle jeunesse de nature intersectorielle (WCMRY/1998/L.3)

Selon le Groupe de travail, les donateurs bilatéraux et multilatéraux peuvent jouer un rôle majeur dans la promotion des politiques de la jeunesse intégrées. Il a été proposé de concentrer les contributions de ces partenaires au niveau micro-économique, celui des villages et des collectivités rurales au lieu de les faire jouer au niveau macro-économique, où elles permettent trop rarement de réaliser des projets utiles aux populations qui en ont le plus besoin. Les représentants ont souligné la nécessité d'impliquer la jeunesse dans la réalisation des objectifs stratégiques de la société. Les problèmes des jeunes ne sont pas indépendants des problèmes sociaux. Il faut donc les régler dans le cadre des plans nationaux de développement, selon une démarche à la fois intégrée et globale.

Les représentants ont souligné l'importance du dialogue entre générations. Les personnes âgées doivent s'impliquer dans les activités destinées à la jeunesse. Il est important que les responsables officiels de la jeunesse aient une optique jeune et, si possible, qu'ils soient eux-mêmes jeunes.

Selon le Groupe de travail, il conviendrait : de s'efforcer de lancer des initiatives de formation des jeunes aux activités d'encadrement. Une solution consisterait à définir et à faire largement connaître les meilleurs exemples de réussite dans ce domaine; d'évaluer dans quelle mesure les politiques nationales de la jeunesse permettent aux jeunes d'influer sur la prise de décisions.

Pertinence des trois thèmes de l'Année internationale de la jeunesse (participation, développement et paix (WCMRY/1998/L.5)

Les délégations ont souligné l'importance de la participation des jeunes. Il a été reconnu qu'il fallait faire une plus large place à la connaissance au niveau local et aux activités intellectuelles dans les pays en développement si l'on voulait favoriser une participation effective. La participation est une question d'éducation, l'éducation extrascolaire étant

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un élément essentiel de la participation. Les écoles enseignent plus mais elles éduquent moins. L'éducation ne s'arrête pas à l'école, c'est aussi ce qu'on reçoit dans la famille.

Le Groupe a estimé qu'il faudrait notamment définir les fonctions d'un rapporteur spécial de l'ONU chargé des droits des jeunes afin d'aider à promouvoir la participation des jeunes; il faudrait créer un institut international de la jeunesse, avec les bureaux régionaux, financé par les organisations non gouvernementales.

Développement social et grandes questions prioritaires éducation, emploi, santé, abus des drogues et autres questions (WCMRY/1998/L.11)

On a considéré que ces questions étaient reliées entre elles. Certains représentants ont souligné que la mondialisation de l'économie, la libéralisation des échanges, les programmes d'ajustement structurel et la diminution du rôle des gouvernements dans les activités de développement pouvaient contribuer à limiter les possibilités de développement positif de la jeunesse. Certains représentants ont été d'avis que le processus de mondialisation soulevait un problème majeur. D'autres ont souligné les possibilités et les débouchés dont la mondialisation est porteuse. Certains représentants ont dit qu'au niveau mondial, les ressources étaient disponibles, mais que la jeunesse n'était pas encore devenue une réelle priorité. Nombre de représentants ont souligné l'importance du Plan d'action de Braga pour la jeunesse et ont demandé qu'il soit rapidement mis en oeuvre à tous les niveaux.

Certains ont fait valoir que l'éducation devrait être considérée comme un investissement, non comme une dépense. L'exode des compétences a été considérée comme un grave problème.

Selon le groupe, les institutions de Bretton Woods et les autres organisations multilatérales et bilatérales devraient financer des programmes et projets d'entreprises de jeunes et il faudrait créer des programmes d'emplois ciblés sur les jeunes les plus nécessiteux. Les organisations multilatérales devraient s'efforcer davantage de créer des possibilités de mise en contact de jeunes travaillant dans les petites et moyennes entreprises, pour qu'ils mettent en commun leur expérience.

Dans le cadre des questions de financement, le groupe de travail a estimé que les donateurs devraient veiller à ce que leurs contributions répondent aux besoins des pays bénéficiaires; le secteur privé devrait créer un fonds de financement des initiatives de jeunes.

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