DONNER AUX JEUNES UNE FORMATION MIEUX ADAPTEE AU MARCHE DE L'EMPLOI AUGMENTE LEURS CHANCES FACE AUX RISQUES DU CHOMAGE ET DE LA MARGINALISATION
Communiqué de Presse
SOC/4467
DONNER AUX JEUNES UNE FORMATION MIEUX ADAPTEE AU MARCHE DE L'EMPLOI AUGMENTE LEURS CHANCES FACE AUX RISQUES DU CHOMAGE ET DE LA MARGINALISATION
19980812 Lisbonne, 11 août -- Poursuivant ce matin leur débat général sur la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà, les participants à la première Conférence mondiale des ministres de la jeunesse ont fait part de leurs préoccupations face au chômage élevé qui frappe les jeunes d'aujourd'hui. Le désespoir engendré par cette situation entraîne les plus vulnérables d'entre eux dans la violence, l'abus de drogue, la criminalité. C'est pourquoi les programmes de formation professionnelle revêtent une importance toute particulière pour assurer, en amont, une réelle prévention de la marginalisation et la violence. Les opportunités limitées qu'offre actuellement le marché du travail exigent de nouvelles approches. Outre une éducation mieux adaptée aux besoins des employeurs, il a été suggéré que les programmes de formation professionnelle s'attachent à développer l'esprit d'entreprise des jeunes. Pour soutenir ces initiatives, il faut faciliter l'accès des jeunes au crédit et renforcer la coopération technique internationale pour permettre un meilleur partage des connaissances et des compétences à l'échelle mondiale.Les Ministres et hauts responsables représentant les pays et organisations suivants : Inde; Finlande; Slovaquie; Maurice; Rwanda; Bahamas; ex-République yougoslave de Macédoine; Afrique du Sud; France; Bangladesh; Fédération de Russie; Costa Rica; République démocratique populaire lao; Iraq; Australie; Mexique; et Danemark.
La Conférence plénière poursuivra son débat général cet après-midi à partir de 15 heures. Le Groupe de travail, qui poursuit ses travaux en parallèle, examine aujourd'hui la pertinence des trois thèmes de l'Année internationale de la jeunesse : participation, développement et paix.
Suite du débat général
M. BHASKAR BARUA, Secrétaire du Gouvernement, Ministère des affaires de la jeunesse et des sports de l'Inde, a indiqué que les jeunes (entre 15 et 35 ans) sont quelque 330 millions, représentant environ 34% de la population. D'ici à l'an 2000, l'Inde devrait compter environ 347 millions de jeunes. Il a expliqué que le Gouvernement avait décidé de reformuler la politique nationale en faveur de la jeunesse pour qu'elle soit davantage axée sur les besoins des jeunes et leur habilitation. Différents secteurs clés ont été identifiés comme l'éducation, la formation pour l'emploi, la santé, l'environnement, les activités sportives et récréatives, les sciences et technologies, et la citoyenneté. Le processus de révision a été lancé après une vaste consultation des jeunes dans tout le pays. Cette consultation a montré la nécessité de développer des politiques multisectorielles pour les jeunes, d'encourager leur participation dans le domaine socio-économique, au développement et aux processus de décision. Pour autant que les jeunes bénéficient d'une formation et d'un financement adéquat, ils fonctionnent extrêmement bien, a souligné M. Barua. C'est pourquoi il importe que les institutions financières internationales leur accordent une plus grande attention.
Evoquant le travail réalisé par les jeunes lors du Forum mondial de la jeunesse de Braga, il s'est réjoui de la volonté, de la motivation et de l'énergie que ces jeunes ont montrées. M. Barua a lancé un appel à tous les participants à la Conférence pour que la Déclaration de Lisbonne ne reste pas un voeu pieux mais se traduise en actions concrètes en vue d'une plus grande habilitation et d'une plus grande participation des jeunes à la construction des nations.
M. OLLI SAARELA, Division de la jeunesse du ministère de l'éducation de la Finlande, a expliqué que le travail des jeunes est réglementé par une législation très détaillée dans son pays. La Loi sur le travail des jeunes se fonde sur les principes de l'égalité entre les générations, les sexes et entre les différentes régions du pays ainsi que sur la nécessité de garantir le développement durable. Le Ministère de l'éducation est responsable de la coordination des mesures prises pour améliorer les conditions de vie de la jeunesse. Les politiques envers les jeunes sont une part intégrante de l'ensemble de la politique sociale et c'est pourquoi il est nécessaire d'avoir une coordination intersectorielle. Les efforts déployés en faveur des jeunes en Finlande répondent de plus en plus à leurs besoins et orientations, grâce à de larges consultations avec les organisations qui les représentent. Un autre objectif majeur de la politique finlandaise pour la jeunesse est d'atteindre les personnes qui, pour quelque raison que ce soit, se trouvent dans une situation difficile. Avec de la détermination, il est tout à fait possible d'améliorer les conditions de vie des jeunes, tout particulièrement dans le domaine de la santé, a affirmé M. Saarela. De bonnes habitudes sanitaires
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s'acquièrent dès le plus jeune âge et c'est pourquoi, de vastes programmes d'éducation sexuelle et génésique ont été mis en place de manière concertée dans les écoles, qui ont donné des résultats satisfaisants notamment en matière de prévention des grossesses précoces.
M. ONDREJ NEMCOK, Secrétaire d'Etat au Ministère de l'éducation de la Slovaquie, a indiqué que la politique slovaque en faveur de la jeunesse avait pour objectif de base de développer un partenariat avec les jeunes, de soutenir leur indépendance, de les aider à acquérir des responsabilités, à devenir autonomes, et à participer à la vie de la société. Les diverses organisations de jeunes sont regroupées au sein du Conseil pour la jeunesse slovaque et de l'Assemblée de la jeunesse slovaque. Par le biais des représentants de ces deux organisations, les jeunes participent aux processus de décision sur toutes les questions qui les concernent. Le Département de la jeunesse a lancé divers programmes, dont des programmes de protection et d'appui aux jeunes aux niveaux national et des districts. Le Département de la jeunesse contribue, en outre, financièrement au développement des associations et des unions de jeunes.
La Slovaquie s'efforce aussi de créer les conditions nécessaires pour le développement de la collaboration internationale et promeut la mobilité des jeunes et leur participation aux programmes européens en faveur de la jeunesse. Le Département soutient la création d'un système d'information à l'attention des jeunes en vue de l'élaboration, la planification et l'exécution des programmes en faveur des jeunes. M. Nemcok a souligné l'importance d'un dialogue constructif avec les jeunes dans le respect des différences. Toutefois, en raison du nombre relativement faible d'organisations de jeunes, peu d'entre eux participent réellement aux processus de décision. Ceci s'explique peut-être aussi par le fait qu'auparavant les jeunes étaient tenus d'adhérer à la seule organisation de jeunesse du pays.
M. S.M.K. SOONARANE, Ministre de la jeunesse et des sports de Maurice, a estimé que la facteur sous-jacent à l'émancipation des jeunes est la création d'institutions fournissant une base sociale et économique plus solide, ainsi qu'un cadre légal et administratif et un environnement politique plus stables, fondés sur l'égalité, la paix et la démocratie. C'est pourquoi, le gouvernement de Maurice a créé un Conseil national de la jeunesse, qui offre un réseau d'informations et de conseils aux jeunes et à leurs organisations, et qui a établi une plate-forme pour la mise en oeuvre des politiques de jeunesse. Un processus de consultation a été lancé auprès des jeunes pour pouvoir répondre à toutes leurs aspirations et attentes. Un système d'information relatif au marché du travail est également en train d'être mis en place.
Les autorités mauriciennes considèrent que la formation est un élément particulièrement important dans cette ère post-GATT. La coopération est fondamentale de même que le partenariat international notamment avec les institutions des Nations Unies et les ONG.
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Pays francophone, Maurice attache une grande importance aux projets énmanant de la communauté francophone et à la coopération bilatérale. La Commission de la jeunesse et des sports de l'Océan indien a récemment initié une coopération régionale, structurée selon des objectifs communs. Le devoir de la communauté des pays est d'anticiper les difficultés et les dangers qui guettent les jeunes afin de prévenir les dérapages. Le Ministre a évoqué également la Conférence des Ministres de la jeunesse et des sports des pays d'expression française qui a mis en oeuvre un programme préconisant une stratégie de promotion des petites et moyennes entreprises et un programme de sensibilisation et de prévention contre la drogue, le sida et la prostitution, par le biais de bandes dessinées.
M. JACQUES BIHOZAGARA, Ministre de la jeunesse, des sports, de la culture et de la formation professionnelle du Rwanda, a expliqué qu'à la suite du génocide, la jeunesse du Rwanda a été divisée en trois catégories : celle qui de gré ou de force a massivement participé au génocide; celle qui a survécu au génocide et qui a besoin d'être réhabilitée moralement, physiquement et matériellement; et celle qui s'est volontairement rangée du côté de ceux qui ont pris les armes pour arrêter le génocide. La tâche n'est pas aisée d'amener tous ces jeunes à avoir une même vision d'un avenir commun,
a-t-il souligné. Depuis son arrivée au pouvoir en 1994, le Gouvernement a conçu une politique de réconciliation nationale et de formation pour la jeunesse en vue d'une meilleure intégration au processus de développement du pays. La politique de la jeunesse a pour objectif d'amener la jeunesse déscolarisée et non-scolarisée à se prendre en charge en exerçant des activités génératrices de revenus; de l'amener à participer aux processus de prise de décisions politiques; de promouvoir la santé et une éducation civique adéquate. Malgré l'ampleur de la tâche, des résultats ont déjà été obtenus qui donnent des raisons d'espérer. Dans ce contexte, le Ministre a cité les résultats obtenus dans les camps de solidarité, les projets dans le domaine de la formation professionnelle, la mise en place de structures de jeunes, et l'encadrement des jeunes de la rue.
M. ZHIVARGO LAING, Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture des Bahamas, a estimé que le rythme auquel interviennent les changements économiques, sociaux et politiques dans le monde a abouti à des incertitudes considérables quant à l'avenir. Tout cela est fort intimidant pour les jeunes, a-t-il affirmé. Il faut aider les jeunes à vivre de manière productive dès aujourd'hui mais aussi les préparer à l'avenir, car la jeunesse n'est qu'une des phases du développement. C'est pourquoi, il faut avoir une vision globale des politiques du développement humain à tout âge. Le Ministre a estimé que la réussite d'un pays en matière de politique de la jeunesse pourrait se caractériser de la manière suivant : une vision globale, assortie d'objectifs clairs et précis pour tous les domaines de la vie, où tous les acteurs oeuvreraient ensemble, et où le contexte local et les particularités des minorités seraient pris en compte. Les Bahamas s'efforcent de parvenir à ces objectifs, aujourd'hui ils offrent une éducation gratuite aux enfants et favorisent les organisations de jeunesse et les organisations sportives. Il
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leur faut encore formuler une politique nationale destinée à la jeunesse et accroître les ressources en faveur des jeunes, a reconnu M. Laing, ajoutant qu'un programme pour le développement de la jeunesse va prochainement être mis en place.
Il est important que tous les jeunes du monde aient connaissance des résultats de la présente Conférence mais puissent également en ressentir les effets tangibles et concrets dans leur vie quotidienne. Le grand obstacle à cela est un problème de ressources, a estimé M. Laing, qui a plaidé en faveur d'une meilleure répartition des connaissances techniques et des richesses dans le monde. Il faut que les pays aident les Nations Unies à évaluer et identifier les ressources nécessaires aux programmes pour les jeunes. Les actions en faveur des jeunes bénéficieraient également de la création de conseils consultatifs régionaux, composés de responsables compétents des ministères de la jeunesse des différents pays, a conclu le Ministre.
M. HASAN JASHARI, Vice-Ministre de l'éducation et des sports de l'ex- République yougoslave de Macédoine, a indiqué que la jeunesse de son pays devait faire face aux problèmes particuliers aux pays en transition. Les jeunes macédoniens sont organisés en une trentaine d'organisations et d'associations nationales, mouvements politiques et ONG. Tous se retrouvent au sein du Conseil de la jeunesse macédonienne. Le Gouvernement apporte son appui aux recherches dans les domaines de l'éducation et scientifique, ainsi qu'aux projets et programmes réalisés par ces associations. Au cours des dernières années, des changements importants sont intervenus, notamment dans l'éducation dont la qualité a été améliorée. Le système éducatif moderne repose sur la démocratisation de l'éducation, offrant des opportunités égales à tous les niveaux pour tous les candidats intéressés. Dans ce domaine, l'une des priorités du Gouvernement est l'affirmation des droits civils des minorités. Ainsi, l'enseignement primaire et secondaire est donné en langue maternelle aux minorités, et des quotas supplémentaires d'enrôlement sont alloués à celles-ci en fonction de leur représentation dans la population globale. M. Jashari a fait état de progrès significatifs en ce qui concerne la scolarisation des petites filles issues des minorités aux niveaux primaire et secondaire, alors qu'une longue tradition patriarcale et religieuse explique encore la scolarisation plus faible des filles en général.
Parmi les préoccupations du Gouvernement en ce qui concerne la jeunesse macédonienne, M. Jashari a cité le chômage, la satisfaction des besoins culturels, et la nécessité d'améliorer la qualité de vie. Des mesures en faveur de l'emploi ont été prises qui ont permis de créer 43 000 emplois pour les jeunes. Enfin, évoquant la situation extrêmement complexe dans la région, M. Jashari a souligné les dangers d'une escalade des tensions interethniques qui affectent particulièrement les jeunes. Il a souhaité que la communauté internationale trouve la volonté de prévenir l'extension des conflits.
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M. ESSOP PAHAD, Vice-Ministre auprès du Bureau du Vice-Président de l'Afrique du Sud, a affirmé qu'il est de la responsabilité des générations plus mûres aujourd'hui de faire quelque chose de positif et de concret en faveur des jeunes. Rappelant que l'apartheid dont a souffert l'Afrique du Sud a ruiné la vie de millions de jeunes du pays et de la région, il a indiqué que depuis les premières élections démocratiques en 1994, le pays s'efforce de mettre en place une politique d'ensemble en faveur des jeunes. Les consultations préparatoires ont permis d'établir qu'une Commission nationale indépendante pour la jeunesse redevable auprès du Vice-Président et du Parlement était préférable à la création d'un ministère de la jeunesse, a expliqué M. Pahad.
La politique de la jeunesse en Afrique du sud est globale et intégrée, dans les budgets nationaux et provinciaux par exemple, et rassemble tous les départements du gouvernement. Il est essentiel de lutter contre toutes les formes de racisme et de violences, a affirmé le ministre, saisissant cette occasion pour condamner fermement les récents attentats terroristes de Dar-es- Salaam et de Nairobi. Il a ensuite expliqué que le pays déploie d'importants efforts pour endiguer l'épidémie de sida qui frappe si fortement l'Afrique. Pour ce faire, les jeunes hommes et les jeunes femmes sont des cibles privilégiées, mais le coût de la lutte contre ce virus exige l'aide de la communauté internationale. M. Pahad a estimé que toutes les déclarations relatives à la jeunesse ne resteront que voeu pieux tant que la priorité ne sera pas donnée à l'élimination de la pauvreté. Il est à la fois faisable et souhaitable pour les jeunes africains, que le XXIème siècle soit le siècle de l'Afrique, berceau de l'humanité.
Mme LILIAN HALLS, Conseillère technique, Cabinet de la Ministre de la jeunesse et des sports de France, a déclaré que le gouvernement français a voulu faire de la jeunesse une priorité nationale. Il veut donner aux jeunes les moyens de s'insérer dans la société; leur donner la place et les responsabilités qui leur reviennent dans les institutions qui les concernent; les réconcilier avec les institutions de la République; et enfin, apporter une attention particulière aux jeunes en situation de grande détresse. La formulation de ces objectifs suppose un regard différent sur la jeunesse, qui ne voit pas les jeunes uniquement à partir des problèmes mais comme une force de proposition, pour peu qu'on décide de les associer aux décisions qui les concernent.
Les multiples rencontres avec les jeunes ont fait apparaître une jeunesse multiple qui se retrouve sur des points essentiels : elle veut qu'on lui fasse confiance, qu'on lui donne des responsabilités, qu'on lui permette de vivre comme elle l'entend, qu'on lui reconnaisse des droits de citoyens à part entière. Pour s'en sortir, contrairement à une idée trop répandue, ces jeunes n'attendent pas tout d'en haut. Leur première démarche est souvent de prendre les choses en main, en montant un projet, en créant un groupe informel ou une association. L'approche des jeunes exprime des valeurs de solidarité, de citoyenneté, d'émancipation humaine. Elle exprime la recherche la plus actuelle qui soit d'égalité et de liberté, de justice et de considération.
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Mme Halls a évoqué deux aspects de l'action française pour répondre aux besoins es jeunes. Le premier concerne leur insertion dans la vie active. Il se concrétise par la création d'un "Plan Emploi-Jeunes", visant à créer, dans une première phase, 350 000 emplois publics et associatifs, qui sont conçus comme une porte d'entrée vers une activité reconnue, et l'acquisition d'une formation débouchant, à terme, sur un statut de salarié à part entière. Dans le même temps, ces nouveaux emplois, qui s'exercent par exemple, dans des écoles ou des maisons de quartier, auprès de personnes âgées ou de jeunes en difficulté sociale, participent, à travers de nouveaux services, du mieux être de toute la société. Le deuxième axe de travail est celui des droits des jeunes à la citoyenneté. Ainsi, au plan national, un Conseil permanent de la jeunesse a été mis en place dont l'action est relayée par des Commissions départementales de la Jeunesse ainsi que des Comités locaux, qui sont systématiquement consultés et doivent être entendus sur tout projet ou décision concernant la jeunesse.
Mme Halls a rappelé que des millions de jeunes, de toutes les origines et de toutes situations sociales se sont identifiés à l'équipe de France lors de la Coupe du Monde de football. Cette équipe était représentative dans son unité, mais aussi dans sa pluralité, de la société française.
M. A.S.M. SHAHJAHAN, Secrétaire, Ministère de la jeunesse et des sports du Bangladesh, a indiqué que les jeunes entre 15 et 30 ans représentent un tiers de la population du pays et vivent surtout en milieu rural. Il font face, entre autres problèmes, au chômage, à la malnutrition, à l'analphabétisme, la dégradation de l'environnement. L'objectif principal du Gouvernement est d'encourager leur participation à tous les niveaux. A cette fin, il importe de leur assurer une formation adéquate et leur accorder les pleins pouvoirs pour qu'ils puissent se développer eux-mêmes. Le Bangladesh assure la participation des jeunes par une planification verticale. Un certain nombre de projets ciblent les jeunes, notamment dans le domaine de la formation professionnelle. Il faut, en effet orienter les jeunes vers des emplois indépendants. Un grand projet pour la jeunesse a donc été lancé dans ce sens sur l'ensemble du pays.
Convaincu de l'importance de la participation des femmes, le Gouvernement consacre une grande partie de ses programmes à leur développement, en collaboration avec diverses ONG. Les questions de population et le développement sont liés et interdépendants, a souligné M. Shahjahan. Faire participer les jeunes à des activités en faveur du bien-être familial est donc de première importance. Le Gouvernement réoriente actuellement ses politiques en faveur des jeunes pour les adapter aux besoins du prochain millénaire. Il travaille avec les organisations internationales pour préparer les jeunes aux défis futurs. Il reste toutefois un long chemin à parcourir. L'avenir n'est pas notre propriété mais appartient à nos enfants, il faut que nous parvenions à les y engager, a conclu M. Shahjahan.
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M. LEE DONG-IK, République de Corée, a déclaré que les jeunes sont une ressource humaine essentielle au développement, ainsi que des acteurs clefs du changement social, de la croissance économique et des avancées technologiques. En reconnaissance de ce potentiel sans limites, il faut leur donner la possibilité de participer à la formulation, à la mise en oeuvre et à l'évaluation des politiques, tant au niveau national qu'international. Le représentant s'est réjoui de voir que le projet de Déclaration de Lisbonne met en avant le beoin de renforcer les interactions synergétiques. Autrefois en République de Corée, les jeunes étaient considérés comme ayant besoin de protection, aussi les politiques se concentraient-elles sur la prévention de la délinquance juvénile et étaient mises en oeuvre sans consultation avec les intéressés. Aujourd'hui le gouvernement est en train de réformer sa politique de jeunesse pour l'orienter davantage vers l'avenir et la participation. Les autorités s'efforcent notamment de garantir aux jeunes la pleine jouissance de tous les droits de l'homme et d'assurer leur bonne éducation et formation pour en faire des êtres responsables.
Les participants sont réunis pour la présente Conférence afin de donner un nouvel élan et un nouveau profil aux politiques en faveur des jeunes, à tous les niveaux, a estimé le représentant, qui s'est félicité que le projet de Déclaration reconnaisse l'importance des échanges d'information et d'expérience entre les pays. Il a demandé aux délégations de ne pas oublier que pour concrétiser les espoirs nés de la présente réunion, il faudra impérativement conjuguer les efforts et les ressources. M. S.V. GRUSHCHAK, Vice-Ministre du travail et du développement social de la Fédération de Russie, a estimé que la Déclaration constituera un instrument de première importance pour guider les gouvernements et les organisations non gouvernementales dans l'élaboration de politiques efficaces en faveur de la jeunesse. Les problèmes de la jeunesse devraient être l'une des priorités de la communauté internationale à l'aube du 21ème siècle. Les investissements sociaux, un développement novateur, et l'aide de l'Etat aux initiatives et à l'auto-réalisation des jeunes constituent les fondements du programme "Une jeunesse pour la Russie", qui prévoit notamment d'informer les jeunes sur leurs droits et opportunités; de créer les conditions favorables pour l'éducation, les loisirs, une meilleure santé, l'emploi et la coopération internationale en faveur des jeunes; et d'améliorer les conditions de vie et de soutenir les jeunes familles et les groupes sociaux les plus vulnérables. Les objectifs principaux de programme ont été intégrés dans le Programme de réformes sociales, a indiqué M. Grushchak, en souhaitant le développement d'une coopération multilatérale et bilatérale en matière d'échanges d'expériences dans le domaine des politiques de la jeunesse.
Parmi les problèmes de dimension internationale, le Vice-Ministre a mentionné l'accès à l'éducation, le chômage, l'adaptation des jeunes générations aux réalités de la vie d'adulte, l'intégration des jeunes dans la communauté mondiale, et la lutte contre les drogues. Ces problèmes ne peuvent
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être résolus par les pays séparément mais requièrent des efforts conjoints de la communauté internationale. Considérant les drogues comme un danger pour la santé et la sécurité nationales, la Russie est prête à collaborer avec tous les partenaires intéressés pour résoudre ce problème.
Mme MARIA CECILIA DOBLES YZAGUIRRE, Vice-Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports du Costa Rica, a indiqué que le nouveau Gouvernement du Costa Rica a fait de la jeunesse un domaine prioritaire et entend demeurer à l'écoute des jeunes. Le Ministère de la culture, de la jeunesse et des sports par l'intermédiaire du Mouvement national pour la jeunesse édicte des politiques globales élaborées par et pour les jeunes. Cet intérêt va au-delà de la seule sphère gouvernementale et une commission législative mixte sur la jeunesse vient d'être créée afin d'étudier des projets bénéfiques aux jeunes dans tous les domaines. Les jeunes sont associés à tous ces niveaux, a affirmé la Ministre. Il reste encore à régler le problème du cloisonnement sectoriel des activités, a-t-elle reconnu. Pour concrétiser l'intégration des jeunes au monde du travail, un Programme de renforcement des capacités et de formation des jeunes issus des groupes les plus défavorisés a été mis en place.
En matière de santé, l'accent est placé sur l'égalité entre les sexes, les risques pour la santé et l'éducation sexuelle. Un vaste plan de volontariat a également été lancé pour stimuler la solidarité et la fraternité entre les jeunes et les infrastructures sportives et de loisirs vont être développées davantage. Pour le groupe des jeunes particulièrement à risques, des programmes spéciaux sont définis pour les orienter et leur offrir un véritable projet de vie, encourageant notamment le travail au sein de leur propre communauté. Les violences dont peuvent être victimes les jeunes adolescentes et les jeunes femmes retiennent également une attention spéciale.
M. BOUNPONE BOUTTANAVONG, Secrétaire général du Comité central de l'Union révolutionnaire pour les jeunes de la République démocratique populaire lao, a rappelé que le futur de chacun des pays du monde dépend de la manière dont la jeunesse d'aujourd'hui est préparée. En 1955, la République démocratique populaire lao a institué l'Union de la jeunesse révolutionnaire, qui a pour objectifs principaux de former et d'éduquer la jeunesse dans tous les domaines pour leur permettre de trouver et de créer des emplois, d'améliorer la capacité des jeunes dans le domaine des médias, de développer des activités susceptibles de générer des revenus pour la jeunesse et de construire des structures destinées à la jeunesse, telles les centres de développement. L'objectif ultime est de faire en sorte que les jeunes soient dotés d'une bonne formation, d'une bonne santé, d'une bonne morale ainsi que d'une bonne ouverture d'esprit. L'Union révolutionnaire a, par ailleurs, formulé la politique nationale en faveur des jeunes, qui repose notamment sur les points suivants : le patriotisme et l'internationalisme; l'éducation; l'emploi; la santé; et la morale.
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M. JORGE ASIS (Argentine) a estimé qu'il s'agit de l'une des réunions internationales les plus importantes des dernières années et a déploré le fait que la presse n'y accorde pas suffisamment d'importance. Les grandes lignes de la Déclaration de Lisbonne seront fondamentales pour le devenir de l'humanité pour autant que l'on prenne les engagements adéquats en faveur de l'éducation et de la paix. La politique de la jeunesse des Etats est une question d'ordre stratégique. Travailler avec les jeunes implique de couvrir tous les secteurs de la société car ce sont les jeunes qui devront combattre les problèmes futurs. Il faut prendre conscience de la force active de la jeunesse, sans toutefois oublier que celle-ci est également vulnérable, a souligné le représentant.
En Argentine, c'est la jeunesse qui était sur le front de la résistance et qui a apporté son enthousiasme pour consolider la démocratie. Les politiques nationales visent à établir une stratégie d'intégration sociale et politique. Le Gouvernement s'intéresse en particulier à la promotion d'actions solidaires dans le domaine social, avec la participation de la jeunesse en vue de la préparer à l'avenir. La politique de la jeunesse ne doit pas seulement revenir au Gouvernement mais doit devenir une politique de l'Etat et engager toutes les institutions. L'effort de tous les intervenants doit en outre être coordonné. Les jeunes doivent être à la fois les bénéficiaires et les protagonistes de ces politiques.
M. ABDUL-JABBAR TOWFIK MOHAMMED, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique de l'Iraq, a déclaré que son gouvernement accorde une importance toute particulière à la jeunesse. Toutefois, depuis 1990, l'Iraq est exposé à une agression et à des sanctions injustes qui ont des effets considérables et dévastateurs sur l'ensemble de la population, les enfants spécialement. L'absence de médicaments en quantité suffisante a ainsi contribué à la propagation des épidémies. Les jeunes n'ont plus la possibilité de renforcer leurs capacités et ont d'énormes difficultés à trouver un emploi. De plus, les jeunes iraquiens n'ont plus la possibilité d'échanger informations et expériences avec d'autres jeunes lors de conférences internationales. De nombreuses infrastructures d'éducation ont été détruites par des bombardements. En raison du gel des avoirs iraquiens dans les banques étrangères, il n'y a pas de moyens pour rénover le système éducatif ou financer la recherche. Cette situation va à l'encontre de la Charte des Nations Unies ou la Déclaration des droits de l'homme, et ce, bien que l'Iraq ait satisfait aux résolutions prises par le Conseil de sécurité ces huit dernières années, a affirmé M. Mohammed. Malgré l'ampleur exceptionnelle des efforts déployés par le gouvernement pour compenser les effets destructeurs des sanctions, il n'est pas possible d'endiguer le dégradation de la situation de jeunes. C'est pourquoi, l'Iraq lance aujourd'hui un appel aux participants et à la communauté internationale pour que la Conférence demande la levée des sanctions.
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M. COLIN WALTERS, Premier Secrétaire adjoint, Ministère de l'emploi, de l'éducation, de la formation et des affaires de la jeunesse d'Australie, a indiqué que les jeunes de 15 à 24 ans représentent 15 % de la population totale australienne. Comme dans de nombreux autres pays, leur génération jouit du meilleur niveau de santé et d'éducation de l'histoire du pays. Le gouvernement est décidé à apporter aux jeunes le soutien et les encouragements dont ils ont besoin pour faire les choix appropriés. Ainsi, le Ministre responsable des affaires de la jeunesse fait partie au Cabinet et le Bureau de la jeunesse qu'il dirige est intégré à un des portefeuilles importants, celui de l'emploi, de l'éducation, de la formation et des affaires de la jeunesse. Les taux de participation ont atteint des niveaux record dans l'enseignement universitaire. Plus des 2/3 des jeunes de 15 à 19 ans et 30% des jeunes de 20 à 24 ans sont étudiants. A tous les niveaux d'éducation et de formation, le gouvernement encourage le maximum de diversité.
Le gouvernement, en coopération avec les gouvernements des Etats et des Territoires, a établi deux priorités : promouvoir une image positive de la jeunesse et de son évolution; faire comprendre l'importance de l'éducation et de la formation. Le gouvernement s'est engagé à fournir une éducation qui répond aux besoins des jeunes. Une nouvelle initiative a été annoncée en janvier 1998, qui a pour objectif de faciliter le retour à plein temps, dans les écoles, des moins de 18 ans qui avaient interrompu leur éducation. De même, un programme spécial aide les jeunes à faire la transition des études au travail. M. Walters a également fait part des initiatives de son gouvernement en faveur des jeunes dans le domaine de l'emploi et de la santé, mentionnant notamment la stratégie de prévention des suicides et celle de lutte contre les drogues. Dans le monde moderne, a-t-il dit, le rôle des jeunes va au-delà des frontières nationales. Ainsi, dans le cadre d'un programme de volontaires, 500 jeunes australiens vivent et travaillent dans la région de l'Asie et du Pacifique, mettant leur savoir-faire et leurs compétences techniques au service des communautés qui les accueillent.
M. LUIS I. SANCHEZ GOMEZ, Directeur général du Ministère de l'éducation publique du Mexique, a souligné l'importance de l'intégration totale des jeunes dans la société. A cet égard, il importe de trouver de nouvelles options et de nouvelles voies créatives. Le citoyen doit être validé comme un partenaire à part entière des politiques sociales. Il faut opter pour des politiques intégrales comptant sur la participation de la société civile, et reconnaître, dans ce contexte, la priorité des besoins des jeunes, a estimé M. Sanchez Gomez. Pour cela, il faut fournir aux jeunes une éducation, un emploi et une rémunération adéquate, les écouter et les faire participer en tant que promoteurs de la qualité de vie, afin qu'ils soient engagés dans tous les efforts de développement de leur pays. La jeunesse s'implique de plus en plus à travers des réseaux et des projets. Les gouvernements doivent, de leur côté, renforcer leur travail en faveur des jeunes. Les politiques de jeunesse doivent être instaurées à partir d'une connaissance des caractéristiques et de l'évolution de la jeunesse. Un autre aspect fondamental réside au sein du
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pouvoir législatif des pays qui doit fournir l'encadrement juridique adéquat. Il importe en outre d'attirer l'attention sur l'importance des média et d'impliquer ceux-ci dans la promotion des valeurs de la jeunesse. Pour le Mexique, il est important que cet effort soit intégré au niveau de la famille.
M. JAKOB WENDELL, Ministère de l'éducation du Danemark, a estimé que les jeunes ne doivent pas être considérés comme un problème mais comme une solution pour l'avenir et c'est pourquoi les politiques de jeunesse ont la plus haute priorité au Danemark. La participation des jeunes et leur émancipation sont essentielles au bon fonctionnement des sociétés, a-t-il affirmé. Il a souhaité que la Déclaration que les participants s'apprêtent à adopter soit largement diffusée dans le monde entier en expliquant qu'elle est le résultat d'une étroite coopérations entre les délégations et les organisations de jeunesse. La politique danoise pour les jeunes accorde une large place aux initiatives des municipalités locales, auxquelles les jeunes ont la possibilité de participer plus facilement. Le gouvernement attache également une importance particulière aux jeunes désavantagés et marginalisés. Le représentant a ajouté qu'il ne faut pas uniquement être à l'écoute des jeunes qui sont actifs au sein d'une organisation, mais également de tous les jeunes qui participent d'une manière moins formelle à la vie de la société. Fort de son intérêt réel pour les jeunes, le Danemark vient de demander à plusieurs d'entre eux de rejoindre la délégation officielle du pays auprès de l'Assemblée générale des Nations Unies, à l'automne prochain, en tant que membre à part entière.
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