En cours au Siège de l'ONU

SOC/4468

LE PORTUGAL LANCE UN APPEL POUR QUE DES MECANISMES DE SUIVI ET D'EXECUTION DES RECOMMANDATIONS DE LA CONFERENCE SOIENT MIS EN PLACE

11 août 1998


Communiqué de Presse
SOC/4468


LE PORTUGAL LANCE UN APPEL POUR QUE DES MECANISMES DE SUIVI ET D'EXECUTION DES RECOMMANDATIONS DE LA CONFERENCE SOIENT MIS EN PLACE

19980811 La Conférence mondiale des Ministres de la jeunesse achève son débat général

Lisbonne, 11 août -- La première Conférence mondiale des ministres de la jeunesse a achevé, ce soir, le débat général qu'elle avait entamé dimanche, 9 août, sur la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà. Le Secrétaire d'Etat du Portugal, pays hôte de la Conférence, a espéré que la Déclaration de Lisbonne aura pour effet de garantir la plus grande participation des jeunes aux politiques nationales qui leur sont consacrées. Faisant remarquer qu'une grande partie des problèmes de la jeunesse n'ont une réponse qu'au niveau international, il a également souhaité que la réflexion et le dialogue de ces derniers jours ne soient qu'une étape et soient suivis des mécanismes et des moyens nécessaires à la pleine mise en oeuvre de la Déclaration qui sera adoptée demain pour véritablement améliorer la situation des jeunes.

Les Ministres de la jeunesse et les hauts responsables représentant les pays suivants ont fait une déclaration : Pakistan; Malawi; Portugal; Belgique; Norvège; Lituanie; Japon; Chypre; Emirats arabes unis; Israël; Nigéria; Pérou; Philippines; Hongrie; Thaïlande; Guatemala; Jamaïque; Sao-Tome-et-Principe; Turquie; Bulgarie; Ethiopie; Zimbabwe; Namibie; Saint-Vincent-et les Grenadines; Malaisie; Lesotho; et Kenya.

Les participants ont également entendu les interventions des représentants des organisations intergouvernementales et non gouvernementales suivantes : Organisation mondiale de la santé (OMS); de l'Organisation de l'unité africaine (OUA); des Volontaires des Nations Unies; du Bureau international du travail (BIT); Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT); Banque panaméricaine pour le développement; du Conseil de l'Europe; Association mondiale des filles guides et scouts; Rassemblement informel des ONG pour la jeunesse et la santé; Conseil mondial des Eglises (WCC) et Coalition d'ONG pour la jeunesse et la famille.

La Conférence procédera demain matin, mercredi 12 août à l'adoption de sa Déclaration finale qui sera suivie de la cérémonie de clôture.

Suite du débat

M. AKHTAR ALI G. QAZI (Pakistan) a affirmé que le Pakistan était l'un des rares pays où le concept de l'habilitation des jeunes avait pris forme de manière concrète. Les dirigeants politiques pakistanais sont jeunes et énergiques, âgés de moins de 50 ans. Ils sont donc plus sensibles aux questions de la jeunesse, en comparaison avec beaucoup d'autres pays. Les jeunes, de 15 à 29 ans, représentent un quart de la population. La politique nationale en faveur de la jeunesse qui est en cours d'élaboration vise à créer une société où les jeunes sont encouragés à développer leur potentiel et leurs compétences en tant que membres productifs et dynamiques de la société, et à participer à tous les niveaux aux efforts de développement tant individuellement que collectivement. Cette politique a pour objectifs de développer les capacités permettant aux jeunes de trouver un emploi ou de créer des emplois indépendants; de promouvoir l'intégration nationale, un sens de la justice sociale et de la solidarité; de sensibiliser les jeunes aux questions relatives au planning familial, à la drogue, à la santé, à l'environnement et à l'alphabétisation; et d'établir des services de conseil qui fournissent des informations et la formation nécessaires en vue de l'indépendance économique.

Il manque de mécanismes permettant de créer des opportunités d'emplois indépendants pour les jeunes, a fait observer le représentant. Pourtant les investissements dans la jeunesse sont nécessaires si l'on veut utiliser leur potentiel. C'est pourquoi, le Pakistan a créé un Conseil national de l'emploi pour la jeunesse qui a été chargé de réviser la situation de l'emploi dans le pays, de prendre des mesures efficaces en faveur de l'emploi des jeunes et de surveiller leur application. Les banques et les institutions financières vont, en outre, accorder des prêts aux jeunes désireux de se lancer dans des activités indépendantes. Enfin, plus de 3 000 centres de formation professionnelle enseignent aux jeunes les compétences nécessaires pour créer des micro-entreprises dans les secteurs agricole et autres.

M. PAUL BLOEM, Représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a affirmé que les jeunes sont des personnes et non des problèmes et il est heureux que le Forum mondial de Braga et la présente Conférence permettent de faire prendre conscience de cette vérité à l'ensemble de la planète. Trop souvent encore, la vie des jeunes est gâchée par la pauvreté, le chômage ou la violence, qui sont autant de facteurs qui mettent en danger leur santé. Les risques liés à l'activité sexuelle sans protection vont croissant, avec notamment la précocité de la puberté et les mariages de plus en plus tardifs. L'an passé 100 000 jeunes se sont suicidés, 2,6 millions ont été infectés par le virus VIH/sida, et on estime que 150 millions des jeunes qui fument aujourd'hui seront victimes de cancers ou de maladies cardio- vasculaires; la santé des jeunes est donc un véritable enjeu.

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Il ne faut pas oublier en outre qu'un jeune travailleur en bonne santé a une productivité bien plus élevée et la question de la santé des jeunes revêt donc un aspect économique important, a fait observer M. Bloem. Il a été calculé qu'un dollar accordé à la prévention sanitaire permet d'épargner par la suite 15 dollars. Les organisations internationales et les gouvernements doivent en partenariat modeler la participation des jeunes à la société. Une attention particulière pourrait être dans ce cadre accordée aux médias qui présentent encore trop souvent des images qui ne sont pas un exemple bénéfique pour la santé. Il est besoin d'une action accélérée et multisectorielle dans tous les pays car les risques qui mettent en danger la santé sont souvent liés entre eux. Pour être bien acceptés auprès des jeunes, les services de santé doivent être confidentiels; ils pourraient ainsi être fournis dans des cliniques de jeunes, des centres de santé ou des locaux d'ONG. Ce n'est qu'en assurant leur participation et leur responsabilisation que les programmes de santé répondront effectivement aux besoins des jeunes et à cet égard, les ministères de la santé du monde entier ont une responsabilité particulière, a conclu M. Bloem.

M. A. HAGGAG, Secrétaire général adjoint de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), a attiré l'attention sur la situation précaire des jeunes du continent et sur les formidables défis qu'ils continuent à affronter, courant ainsi le risque en cette période de changements rapides, d'être encore plus marginalisés. L'OUA, dès sa création il y a trente-cinq ans, a accordé une place de choix aux jeunes dans son ordre du jour. Dans cet esprit, les pères fondateurs de l'Organisation ont établi le Mouvement panafricain de la jeunesse (MPJ) avec pour objectif la participation active des jeunes au développement du continent. Le Mouvement panafricain de la jeunesse est un organe spécialisé du système de l'OUA qui, en collaboration avec les autres mécanismes, coordonne toutes les activités concernant les jeunes sur le continent. L'OUA coopère aussi avec toutes les institutions concernées des Nations Unies, l'Unité des jeunes et d'autres organisations internationales dans l'élaboration des programmes et politiques en faveur de la jeunesse en Afrique.

M. Haggag a rappelé que la position commune du continent est contenue dans un document de travail qui est mis à la disposition des participants. Selon lui, la Déclaration de Lisbonne qui sera adoptée demain est avant tout une réaffirmation de l'engagement à promouvoir la participation des jeunes et leur développement. Elle devra guider les efforts individuels et collectifs en faveur de la jeunesse.

Mme LILLIAN PATEL, Ministre des questions féminines, de la jeunesse et des services communautaires du Malawi, a indiqué que les jeunes représentent 64% de la population de son pays et bénéficient donc d'une haute priorité dans les politiques de développement. Le Gouvernement a lancé une Politique nationale en faveur de la jeunesse en 1996 à la suite de consultations avec les divers partenaires, y compris les jeunes. Cette politique prévoit l'habilitation des jeunes pour qu'ils puissent réaliser leurs rêves. L'habilitation des jeunes implique qu'ils puissent faire leurs propres choix

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et être conscients des implications de ces choix. L'éducation constitue un instrument indispensable à cet égard. En introduisant la gratuité de l'enseignement primaire et, pour les filles, au niveau secondaire, le Malawi entend augmenter l'accès des enfants à l'éducation. La Ministre a souligné l'importance de l'enseignement sur les droits relatifs à la reproduction au sein de la famille pour que les jeunes prennent conscience des dangers liés aux grossesses précoces, aux maladies sexuellement transmissibles, au sida, et à l'abus de drogues.

La Ministre a expliqué que divers projets de formation en faveur des jeunes visaient à faire de ceux-ci des citoyens responsables. Elle a souligné le succès du Plan de développement de la jeunesse et de crédit qui permet aux jeunes hommes et femmes d'obtenir des capitaux pour créer des petites entreprises. Le Conseil national de la jeunesse qui est majoritairement composé de jeunes, coordonne, pour sa part, le travail des quelque 50 ONG actives dans divers domaines.

M. MIGUEL FONTES, Secrétaire d'Etat à la jeunesse du Portugal, a espéré que la présente Conférence aura pour effet de garantir la plus grande participation des jeunes aux politiques nationales qui leur sont consacrées. Il a rappelé que cette année est l'Année internationale des océans, ce qui permet de réaffirmer combien leur conservation est essentielle pour les générations futures, ainsi que l'a indiqué M. Mario Soares devant cette même assemblée, il y a quelques jours. Le Portugal a fait de la situation des jeunes l'une de ses priorités. Ainsi dans le domaine de l'éducation, il s'efforce d'assurer une meilleure éducation, d'humaniser l'école, et de démocratiser tous les types d'enseignements car l'éducation est un droit pour tous. Il est essentiel d'avoir une répartition juste des ressources pour que le système éducatif remplisse effectivement sa mission, a affirmé M. Fontes. Le système scolaire doit également tenir compte des besoins du marché de l'emploi. L'éducation des jeunes passe aussi par une éducation informelle, via notamment les organisations de jeunesse si importantes. En matière d'emploi, le gouvernement portugais s'est efforcé de lutter en faveur de la prévention du chômage des jeunes en rapprochant le monde de l'école du monde du travail, en améliorant la qualité de la formation initiale ainsi qu'en encourageant les capacités de développement et d'initiatives des jeunes.

Une amélioration sensible de la situation des jeunes passe par la qualité des soins de santé fournis. Partant, les autorités portugaises placent l'accent sur l'adoption de modes de vie plus responsables chez les jeunes, notamment face à la consommation des drogues illicites, la transmission de maladies sexuelles ou les grossesses précoces. Il n'est pas normal que les jeunes soient privés des informations dont ils ont besoin, sous prétexte de tabous, dans les domaines de la sexualité et de la santé reproductive. C'est pourquoi, le gouvernement a fait en sorte que ces matières soient insérées dans les programmes scolaires. Par ailleurs, il a installé une ligne téléphonique confidentielle d'information et de conseil et des centres de soins spécifiquement destinés aux jeunes.

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Une bonne partie des problèmes susmentionnés n'ont plus de réponse qu'au niveau international et c'est ce qui a motivé la tenue de la présente Conférence, a expliqué le Secrétaire d'Etat, espérant que la Déclaration ne sera en fait qu'une étape accompagnée des mécanismes et des moyens nécessaires à sa pleine mise en oeuvre pour véritablement améliorer la situation des jeunes. M. Fontes a réitéré en conclusion l'attachement de son pays au respect des droits de l'homme partout dans le monde, y compris au Timor oriental qui doit se voir reconnaître le droit à la libre détermination.

M. PHILIPPE ALLARD, Cabinet du Ministère de la culture et de la jeunesse de la Belgique, a déclaré que la conférence doit relever plusieurs défis : la reconnaissance des politiques de la jeunesse et de leur spécificité par rapport aux politiques de l'éducation et de l'aide sociale; l'organisation d'une solidarité internationale dans le domaine de la jeunesse; l'échange des bonnes pratiques dans le travail de jeunesse; la consolidation du dialogue interculturel. Il a affirmé adhérer aux différents points de la Déclaration finale qui recommandent à tous les niveaux de pouvoirs de créer un cadre juridique et de mettre en oeuvre des projets qui valorisent et développent les ressources humaines. C'est une entreprise qui participe à la consolidation de la démocratie et à l'établissement d'un nouveau lien social, car elle favorisera l'intégration des jeunes. La lutte contre l'exclusion, sous toutes ses formes, doit rester l'une de nos priorités, a-t-il ajouté. L'acquisition d'un langage, d'une technique d'expression artistique, l'apprentissage de la vie en groupe, le développement d'un projet individuel et collectif contribuent au processus d'insertion sociale des jeunes les plus défavorisés ou appartenant à des minorités culturelles, en leur donnant plus d'assurance, plus de confiance en eux-mêmes et en leurs capacités.

M. Allard a dit qu'il attache beaucoup d'importance à la participation de la vie associative à ce projet politique. Enfin, par notre politique qui agit plus sur l'aspect qualitatif de l'insertion des jeunes nous renforçons leur employabilité, a-t-il dit. Un jeune mieux équilibré, enrichi par de multiples expériences réussira sans doute mieux son processus d'insertion sociale et professionnelle. M. Allard s'est déclaré favorable à une politique concertée en matière de jeunesse. La collaboration avec les secteurs de l'éducation, de l'aide sociale et de l'emploi peut se révéler très fructueuse. Cependant, il faut faire en sorte que jamais notre politique de l'éducation non formelle ne soit instrumentalisée, a-t-il averti. Il ne faudrait pas, en outre, qu'une politique trop intégrée ne renforce l'idée fausse, qu'ont certains, que les jeunes constituent une catégorie sociale à part, homogène. Il n'en est rien, les handicaps éducatifs, les différences sociales et culturelles qui traversent toute la société divisent tout autant les jeunes.

M. ODD ANDERS WITH, Secrétaire d'Etat, Ministère des enfants et des affaires de la famille de la Norvège, a souligné la relation entre le faible niveau de participation des jeunes et leur exclusion sociale et marginalisation. Les valeurs de la participation et de la démocratie sont étroitement liées. Celles de la solidarité et de l'égalité sont d'une importance fondamentale pour construire et maintenir la démocratie. Pourtant,

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les valeurs de base restent souvent en dehors du domaine politique, les questions pratiques et les intérêts à court terme ayant la priorité des agendas politiques. C'est pourquoi, le Gouvernement norvégien a créé une commission spéciale, chargée de promouvoir une large discussion sur les valeurs, à laquelle participent des personnes de milieux, de situations sociale et économique et d'âges différents. Il faut apprendre aux jeunes à développer les compétences et l'expérience permettant de promouvoir des comportements et des pratiques démocratiques. Une participation réussie rassurera les jeunes quant au fait que leur engagement peut faire la différence. Il faut, en outre, tirer profit de leur participation dans la prévention des tendances négatives, comme l'abus de drogues, la violence, le crime et le racisme, a déclaré M. Anders With.

La législation norvégienne prévoit que les municipalités encouragent la participation des enfants et des adolescents dans la planification locale. Ainsi, les municipalités s'efforcent de développer une "culture de participation" des jeunes. Ceux-ci sont en outre impliqués dans les processus de décision via les Conseils d'élèves et les Conseils de la jeunesse qui constituent des forums de contact entre les jeunes et les politiciens locaux. Ces enceintes permettent aux jeunes de donner leur avis sur les politiques qui les concernent et de soulever des questions qui ne figurent pas à l'ordre du jour. Dans certaines municipalités, les jeunes sont représentés dans les comités exécutifs des conseils locaux, avec un droit de parole et un droit d'initiative. La participation exige une attitude positive de la part des adultes envers la culture et les centres d'intérêt des jeunes, envers leurs connaissances et leurs ressources. Il faut informer les jeunes des possibilités de participation, développer des mécanismes qui leur permettent de présenter leurs vues et la volonté politique de les prendre en compte.

Mme VILIJA BLINKEVICIUTE, Vice-ministre de la sécurité sociale et du travail et Président du Conseil national pour la jeunesse de la Lituanie, a déclaré que les récentes transformations survenues dans son pays ainsi que les changements constatés sur l'ensemble de la planète montrent bien que les jeunes sont à la fois prêts et capables de prendre la pleine responsabilité des décisions et actes qui auront un effet sur la création et le développement de la société de demain. De l'avis de la Lituanie, il est particulièrement important de mettre en place des politiques et programmes garantissant la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse et permettant d'améliorer les conditions de vie des jeunes. La coopération intersectorielle est essentielle à ces programmes, a ajouté la Vice-ministre. Au sein du Conseil national pour la jeunesse, les représentants des organisations de jeunesse participent à la prise de décision, au même titre que les fonctionnaires du gouvernement.

La Lituanie apprécie tout particulièrement l'accent placé dans le projet de Déclaration sur la participation et le rôle de la jeunesse dans la construction d'une culture de la paix, la prévention et la résolution des conflits. Le dialogue entre les jeunes, au niveau international, peut sans aucun doute poser les fondations d'une coopération mondiale dans les domaines

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de la culture, de l'éducation, des soins sociaux, de l'emploi, de l'environnement et des affaires. C'est pourquoi, il est essentiel de former la jeunesse pour qu'elle tire pleinement profit des activités internationales contribuant à l'amitié entre les peuples de culture différente.

M. SHINICHI KUYAMA, Directeur général adjoint de l'Administration pour la jeunesse de l'Agence de la gestion et de la coordination du Japon, a mis l'accent sur l'importance de la participation indépendante des jeunes dans tous les domaines de la société. Il faut poursuivre les efforts en vue d'établir la paix et pour parvenir à l'élimination de la pauvreté qui sont des préalables à l'amélioration de la situation des jeunes. Différentes mesures n'ont un impact direct sur les jeunes que si elles sont mises en oeuvre de manière coordonnée avec les programmes formulés lors d'autres grandes conférences internationales, a estimé M. Kuyama. Le passage à l'âge adulte est une étape particulièrement difficile de la vie et pour résoudre les problèmes de la jeunesse il faut les cibler puis s'efforcer d'y apporter une réponse globale. Il est vital pour chaque pays de développer davantage sa stratégie nationale pour les jeunes au plus haut niveau possible des autorités gouvernementales. Le représentant s'est déclaré convaincu que la plupart des frictions et conflits entre pays existant aujourd'hui sont dûs à un manque de respect et de compréhension entre les différents peuples. Il faut espérer que les jeunes se verront donner la pleine possibilité de construire une véritable culture de paix.

De nombreux problèmes de la jeunesse ne peuvent être résolus aujourd'hui au seul niveau des gouvernements et l'on s'aperçoit que lorsque les ONG participent à l'élaboration et à la mise en oeuvre des politiques pour les jeunes, les améliorations sont enregistrées plus rapidement, et c'est pourquoi la coopération entre tous les éléments concernés est si importante.

M. ANDREAS TALIADOROS, Président du l'Office de la jeunesse de Chypre, a estimé que les organisations pour la jeunesse doivent participer toutes les activités locales et internationales afin de peser sur les politiques qui sont destinées aux jeunes. Aujourd'hui Chypre déploie d'importants efforts pour rejoindre l'Union européenne et ce faisant il prend toutes les mesures nécessaires pour aligner sa politique de la jeunesse au niveau des autres pays européens. A cet égard, Chypre a défini une stratégie qui vise à satisfaire les besoins et aspirations spécifiques des jeunes et repose sur le principe de la cogestion avec les organisations de jeunesse. Cependant, et alors que la jeunesse s'efforce de participer à la construction d'un environnement démocratique, on ne peut que condamner le fait qu'elle se voit privée de ses droits fondamentaux, et plus particulièrement de son droit à la libre circulation, en vue de rejoindre ses foyers d'origine, confisqués depuis 1974 par l'occupation turque.

M. HOMAMMAD J. SAMHAN (Emirats arabes unis) a indiqué que les Emirats avaient un grand nombre de Centres de la jeunesse s'occupant de programmes axés en particulier sur les problèmes de la drogue, les maladies sexuelles et les dépendances qui sont à l'origine de comportements négatifs. Plusieurs

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centres de santé sont spécialisés dans le traitement des problèmes de dépendance et des maladies qui requièrent un traitement spécial. Le Gouvernement fonde aussi son action en faveur des jeunes sur les sports et les activités sociales.

Le représentant a émis le voeu que les conclusions et les programmes qui résulteront de la Conférence permettront d'aider les jeunes du monde entier dans divers domaines. Toutefois, ceci ne pourra être réalisé sans la paix qui permet à la jeunesse d'être libre et active, a-t-il souligné. L'occupation étrangère cause la souffrance et la jeunesse palestinienne, par exemple, qui vit sous l'oppression, n'a pas de possibilités de construire un foyer et un futur, a ajouté le représentant.

M. YITZHAK LEVY, Ministre de l'éducation d'Israël, a déclaré que son gouvernement accorde une haute priorité à l'éducation et donc une attention particulière à ceux qui ne finissent pas leurs études. Nous essayons d'assurer que tous les garçons et les filles étudient jusqu'à l'âge de 18 ans. Aujourd'hui, le nombre d'étudiants qui ne finit pas leurs études en Israël est d'environ 8%, ce qui veut dire que 92% des étudiants restent dans les cadres éducationnels les plus appropriés pendant douze années. Des voyages éducatifs dans le pays, des activités d'enrichissement social et autres sont intégrés dans un curriculum informel. Israël est préoccupé par l'usage des drogues et de l'alcool et est en train d'organiser des campagnes éducatives dans le but de trouver des solutions à ces problèmes.

Un programme utilisant l'ordinateur essaye de développer les capacités de la jeunesse pour lutter contre les drogues et l'alcool. Les expériences faites en Israël dans le cadre de ce programme ont obtenu des résultats excellents. Israël s'efforce de développer des programmes d'étude intégrant les valeurs démocratiques traditionnelles. Le Ministre a fait état des programmes destinés aux minorités musulmanes, druses, sarcautiennes et chrétiennes. Israël essaye de mettre l'accent sur les aspirations à la paix dans la région qui doit être considérée comme un but atteignable. Le Ministre a regretté que quelques-uns de ses collègues arabes aient profité de cette conférence pour faire des déclarations d'ordre politique concernant le processus de paix au Moyen Orient. Il a indiqué qu'il n'y répondrait pas, les questions n'ayant pas de place dans ce forum.

Israël fait des investissements importants dans des projets technologiques, dans les domaines des ordinateurs et de la science, et son objectif principal est le futur de la jeunesse. Nous n'avons pas de doutes quant au rôle fondamental de l'informatique qui est indispensable pour l'avenir de nos citoyens, a-t-il insisté. L'Etat d'Israël est à présent un des plus avancés dans ce domaine. Dans toutes les écoles israéliennes d'aujourd'hui la science d'ordinateur est obligatoire et il y aura bientôt dans toutes les écoles un ordinateur pour chaque dix étudiants.

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M. MOHAMMED K. NDANUSA (Nigéria) a indiqué que le Corps national de la jeunesse avait été créé en 1973 pour que les jeunes universitaires servent le pays pendant un an après l'obtention de leur diplôme et contribuent ainsi au développement socio-économique du pays. Il s'agissait de promouvoir la participation de la jeunesse dans la mise en oeuvre de la politique nationale en faveur des jeunes par le biais de projets locaux et provinciaux. Aujourd'hui, ces jeunes sont engagés dans des activités agricoles et des projets de développement communautaires. Ils servent le pays depuis leur lieu d'origine avec pour objectif de promouvoir la paix et l'unité nationale. Pour cette même raison, ils sont aussi encouragés à contracter des mariages intertribaux. Les membres de ce corps qui se distinguent durant leur service sont récompensés au niveau national.

Le représentant a expliqué que deux institutions financières nationales, la Banque du peuple et la Banque communautaire, avaient été établies en vue d'augmenter les capacités de crédit et les bases financières locales pour les jeunes qui souhaitent créer des entreprises individuelles. De nombreux jeunes ont ainsi bénéficié de prêts. Le Directorat national de l'emploi, créé par le Gouvernement, a pour objectif de promouvoir la création d'emplois pour les jeunes et d'aider ceux qui n'ont pas de formation à acquérir les compétences qui leur permettront d'intégrer le secteur productif de l'économie, a-t-il aussi expliqué.

Mme SUSANA SETO MIYAMOTO, Vice-Ministre de l'éducation du Pérou, a déclaré que nul ne peut nier que l'égalité dans la satisfaction des besoins fondamentaux continue de n'être qu'un bel idéal pour de nombreuses populations du monde. Ainsi la jeunesse du Pérou souffre tout particulièrement de la violence, du manque d'emplois et d'activités sportives ou culturelles. Au Pérou et pendant longtemps, l'éducation n'a pas fait partie de la politique sociale. C'est pourquoi, récemment, le gouvernement a lancé un processus de transformation profonde du système éducatif et des modes d'éducation, fondé sur le développement de la personne par l'intermédiaire de la formation globale et permanente. Le Gouvernement s'est fixé 2007 comme limite pour éliminer complètement la pauvreté. Il importe en outre de doter les jeunes des capacités de base pour avoir accès et savoir utiliser les moyens d'information. Le Pérou doit relever le défi de la croissance tout en alliant et préservant un héritage culturel millénaire et précieux. Les autorités ont également mis en place un vaste programme d'assurance gratuite qui va prochainement être élargi aux étudiants de l'enseignement supérieur. Pour le Pérou, il est essentiel que les jeunes, comme le reste de la communauté, apprennent à apprendre et à tirer les enseignements de leurs expériences.

Mme ISABEL CARO WILSON (Philippines) a indiqué que la Commission nationale pour la jeunesse, organe d'élaboration et de coordination des programmes gouvernementaux en faveur de la jeunesse, est aussi chargée de l'habilitation politique, sociale et économique des jeunes. Un plan de développement à moyen terme pour la période 1999-2004 a été approuvé en mars dernier qui identifie les principaux domaines de préoccupation de la jeunesse philippine et prévoit des stratégies dans ces secteurs. Diverses initiatives

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garantissent la participation des jeunes dans les activités du gouvernement et du monde des affaires en vue de les préparer à l'avenir. La création de conseils de la jeunesse fournit aux jeunes des possibilités de participer de manière plus active à tous les niveaux de gouvernance, de la base au niveau national. Le Parlement national de la jeunesse, qui se tient tous les deux ans, leur offre un forum où ils peuvent faire part de leurs besoins et de leurs problèmes sous la forme de résolutions qui sont ensuite présentées au Congrès. Des jeunes sont élus au Congrès, ce qui leur permet d'initier des lois sur les questions les concernant.

La représentante a évoqué d'autres réalisations dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la santé, de l'environnement, de la lutte contre l'abus de drogues, des loisirs et des femmes. Parmi les questions qui demeurent préoccupantes, elle a évoqué le chômage qui pousse les jeunes à chercher du travail à l'étranger, avec pour conséquence une dislocation importante du tissu social. La qualité de l'éducation ne cesse, en outre, de baisser et il y a un manque de jeunes spécialisés dans les services sociaux, l'ingénierie, la science et les technologies. Quarante pour cent des jeunes sont au chômage ou hors du système scolaire, ce qui se traduit par quelque 8,44 millions de jeunes non productifs et à risques. Soulignant le rôle important de l'ONU dans le suivi du Programme mondial d'action pour la jeunesse, elle a appelé au renforcement de l'Unité de la jeunesse des Nations Unies qui doit avoir des ressources humaines et financières adéquates. Elle a aussi appelé l'Assemblée générale de l'ONU à examiner le rapport de la Conférence au cours de sa session de cette année et à donner la priorité à une action immédiate.

M. PETER WOOTSCH, Secrétaire d'Etat responsable de la jeunesse et des sports au sein du Cabinet du Premier Ministre de la Hongrie, a fait remarquer qu'en Hongrie, 400 000 jeunes vivent dans de mauvaises conditions, qu'environ 30% des 18-24 ans n'ont pas d'emploi et que les jeunes abusant des drogues illicites sont de plus en plus nombreux. Plus que l'augmentation des ressources destinées aux jeunes, c'est un changement radical de la philosophie d'approche des problèmes de la jeunesse qui est nécessaire, a estimé M. Wootsch, ajoutant qu'il faut considérer les jeunes comme une ressource et non plus comme un problème. Il ne faut pas se laisser aller à la panique face aux problèmes les plus brûlants; il faut plutôt prendre le temps d'en identifier les causes. C'est pourquoi le Gouvernement est en train de reformuler sa politique en faveur des jeunes, en plaçant l'accent sur la protection des enfants, en offrant des services variés aux jeunes, en les préparant à devenir des citoyens européens responsables au sein de l'Union européenne et en luttant contre la discrimination et les modes de vie dangereux. C'est un Ministère de la jeunesse et des sports complètement renouvelé qui coordonne cette nouvelle politique et envisage de développer au maximum sa coopération avec les organisations de jeunesse. La Hongrie s'efforce également de renforcer sa coopération et ses relations internationales car les défis qu'elle a à relever sont énormes et exigent toutes les contributions possibles.

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M. PRASIT DAMRONGCHAI, Secrétaire permanent, Cabinet du Premier Ministre de la Thaïlande, a indiqué que les politiques nationales thaïlandaises en faveur de la jeunesse était établies parallèlement au plan national de développement économique et social depuis plus de 20 ans. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 48% de la population totale. L'approche axée sur l'économie qui avait été adoptée dans un premier temps, tout en suscitant une croissance économique saine et une amélioration de la qualité de vie de la population, a créé des effets indésirables aux niveaux social et environnemental. Les disparités de revenus persistent. C'est pourquoi, le 8ème Plan national de développement économique et social, actuellement en cours, s'articule autour du développement humain. Ce Plan qui a bénéficié d'apports de tous les segments de la société, y compris les jeunes, met en avant le potentiel humain et la participation au processus de développement, et donne la priorité à la protection des enfants et à leur participation.

M. Damrongchai a aussi mentionné les mesures prises en faveur de la formation et de l'éducation de base des jeunes, dans le domaine de l'emploi où l'âge minimum est passé de 13 à 15 ans, ainsi que les efforts réalisés en vue de l'extension des services de santé à tous les groupes de la société. Toutefois, a-t-il admis, l'impact de la récession économique actuelle a rendu le fardeau plus lourd pour les jeunes et les enfants. Les pertes d'emplois, la réduction des revenus familiaux et l'endettement des familles ont eu pour résultat un échec scolaire plus important l'an dernier. Des mesures à court terme ont été adoptées pour répondre aux besoins urgents des personnes les plus touchées et l'on espère que le projet d'investissement social adopté par le Gouvernement permettra, aux côtés des programmes existants, de réduire les problèmes qui surgissent et d'aider la société à passer à travers la crise actuelle et à avancer vers un développement durable.

Mme LORENA VELASQUEZ, Directrice générale du Conseil national de la jeunesse du Guatemala, a rappelé que pendant plus de 30 ans plusieurs générations de Guatémaltèques ont vécu dans un climat de violence politique. Les structures et institutions de l'Etat ainsi que certaines valeurs en ont beaucoup souffert, faisant du Guatemala un "paria" international et entraînant d'importantes pertes économiques, a-t-elle regretté. Aujourd'hui avec la paix concertée, des résultats positifs se font d'ores et déjà sentir, même si les ressources et les moyens demeurent insuffisants et si les attentes de la population s'avèrent parfois trop grandes. Le gouvernement a lancé un ensemble de politiques favorisant les jeunes pour qu'ils aient de plus en plus d'espace de participation au sein de la société et bénéficient d'une meilleure formation. Le dialogue et la communication sont donc en train de s'installer, a précisé Mme Velasquez, ajoutant que l'un des objectifs principaux est la promotion d'une culture de la paix. Toutes les initiatives ont été prises sur la base de la consultation directe des jeunes. Le Guatemala a cependant conscience que l'aide de la communauté internationale et notamment de ses pays voisins lui est absolument nécessaire pour poursuivre dans cette voie.

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M. EVERTON HANNAM (Jamaïque) a estimé que peu a été accompli depuis l'Année internationale de la jeunesse en 1985 et l'adoption du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà (1995). Il a souligné que tous les documents finaux, de la Conférence, du Forum mondial de la jeunesse, du Festival de la jeunesse, avait pour trait commun les préoccupations dans les domaines de l'éducation, de l'emploi et de la formation, de la participation des jeunes, de la démocratie. Si nous n'agissons pas maintenant pour répondre à ces préoccupations, nous perdrons la bataille pour la prochaine génération, a-t-il dit. Partant, il a appelé à la mise en oeuvre totale du Plan d'action de Braga et de tous les autres plans d'action en faveur de la jeunesse, ainsi qu'au renforcement de l'Unité de la jeunesse des Nations Unies et des plates-formes de jeunesse régionales. Pour sa part, la Jamaïque a mis en place une Politique nationale de la jeunesse depuis 1995 qui comprend un certain nombre de mécanismes et programmes institutionnels, dont un service national de la jeunesse et un Conseil consultatif de la jeunesse.

Mme MARIA DO ROSARIO BARROS, Directrice générale du Cabinet pour la promotion des femmes, de la famille et de la jeunesse de Sao-Tomé-et-Principe, a déclaré que les Etats détiennent une énorme responsabilité quant à la création des conditions égales de santé dans l'éducation, la santé et le développement harmonieux des jeunes. 64% de la population de Sao-Tomé-et- Principe est constituée par des jeunes dont 52% sont des femmes. Malheureusement les conditions économiques et de grande pauvreté du pays ne permettent pas d'offrir l'environnement social qui serait souhaitable pour le plein développement des jeunes. C'est pourquoi le pays compte beaucoup sur la coopération internationale. Le Programme mondial d'action pour la jeunesse offre aux Etats la possibilité de choisir les politiques nationales qu'ils entendent mettre en place en faveur de la jeunesse et pour sa part Sao-Tomé- et-Principe a choisi de développer tout particulièrement un cadre institutionnel pour les questions de la jeunesse et des femmes. C'est dans ce contexte que le Cabinet pour la promotion des femmes, de la famille et de la jeunesse a été mis en place.

M. NECATI UTKAN, Sous-Secrétaire adjoint et porte-parole du Ministère des affaires étrangères de la Turquie, a indiqué que 51% de la population de son pays a moins de 24 ans. Une loi adoptée en 1997 a étendu l'enseignement primaire obligatoire, qui est gratuit, à 8 ans avant de l'étendre, dans une prochaine étape, à 12 ans. Les solutions au chômage des jeunes et la sécurité sociale font partie des objectifs du Gouvernement turc, de même que la lutte contre les drogues. C'est à chaque Gouvernement qu'incombe la tâche de promouvoir la paix et d'empêcher les jeunes de s'engager dans la violence ou le terrorisme. C'est pourquoi, la communauté internationale ne doit ménager aucun effort dans la lutte contre le terrorisme en mettant fin au soutien matériel, financier et logistique et au recrutement des jeunes dans les organisations terroristes. M. Utkan a présenté ses condoléances aux Gouvernements du Kenya et de Tanzanie à la suite des attentats meurtriers récents.

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Evoquant la déclaration de Chypre, il a jugé cynique de parler de libre circulation à Chypre alors que de nombreux obstacles ont été mis à la libre circulation des Chypriotes turcs. Evoquant le souhait exprimé par plusieurs délégations que cette Conférence soit institutionnalisée, il a invité les participants à considérer la Turquie pour la prochaine réunion ministérielle, aux côtés du Forum et du Festival de la jeunesse.

M. WILLIAM ANDRIANASOLO, représentant des Volontaires des Nations Unies, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que les Volontaires des Nations Unies travaillent d'ores et déjà à l'avenir au-delà de l'an 2000, puisque l'Assemblée générale a proclamé 2001, Année internationale des volontaires. Ayant pour mission d'augmenter la participation des jeunes au développement, les Volontaires des Nations Unies soutiennent des initiatives en matière d'éducation, de formation et d'emploi indépendant et encouragent les échanges entre les jeunes de différentes parties du monde, illustrant ainsi une participation réussie des jeunes au développement. La contribution apportée par les millions de volontaires de par le monde est énorme, mais le potentiel du volontariat est encore plus grand, puisqu'une enquête récemment réalisée aux Etats-Unis a montré que si 93% des adolescents qui sont sollicités pour participer à une activité communautaire répondent favorablement, seulement 23% se portent spontanément volontaires. C'est un potentiel que la communauté internationale ne peut pas se permettre d'ignorer, a affirmé Mme Capeling-Alakija. C'est pourquoi elle a appelé les gouvernements à adopter une démarche active, en allant au-devant de la jeunes et en encourageant le volontariat.

M. ZTVIATKO BARCHOVSKI, Président du Comité pour la jeunesse, l'éducation physique et les sports de la Bulgarie, a fait part des mesures prises dans son pays en faveur des jeunes, notamment dans le domaine de l'emploi. Il a souligné l'intégration de la Bulgarie aux structures européennes, mentionnant en particulier les échanges de jeunes dans le cadre des programmes européens. Toutes les municipalités de Bulgarie devront connaître la Charte européenne des jeunes afin de la ratifier avant la fin du millénaire. Il a indiqué qu'un programme de création de centres d'informations des jeunes était en cours dans les grandes villes du pays. Ces centres fourniront notamment des informations sur la santé, l'emploi, la toxicomanie, les sports, les loisirs, les religions. Enfin, la création d'un Conseil national de la jeunesse contribuera à la défense des jeunes aux niveaux national et régional, a-t-il indiqué.

M. GEK-BOO NG, Bureau international du Travail (BIT), a expliqué que depuis sa création en 1919, le BIT a entrepris d'établir un ensemble de règles établissant le cadre pour améliorer les conditions de vie et de travail des jeunes. Le BIT est d'avis que l'emploi est un élément crucial de la participation des jeunes hommes et des jeunes femmes dans les efforts pour parvenir aux objectifs fixés dans le Programme d'action mondial pour la jeunesse d'ici à l'an 2000 et au-delà. Il s'est déclaré satisfait des

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dispositions relatives à l'emploi, aux conditions de travail et aux droits de l'homme du projet de Déclaration. Il a pleinement appuyé l'accent qui y est mis sur la nécessité de créer des emplois meilleurs et plus nombreux pour les jeunes hommes et les jeunes femmes.

Il y a aujourd'hui plus d'un milliard de jeunes dans le monde, a-t-il poursuivi, dont 600 millions sont économiquement actifs. Le BIT estime que 60 millions de jeunes sont au chômage ce qui signifie que sur dix jeunes, au moins un n'a ni travail, ni revenu. Le BIT est profondément préoccupé que le chômage ait atteint cette ampleur alarmante. Il s'inquiète des sérieuses conséquences de cette situation sur le développement humain, d'autant plus que les perspectives demeurent sombres.

M. SELMAN ERGUDEN, Agent de liaison sur la jeunesse du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT), a indiqué que les centres urbains dans de nombreux pays en développement sont considérés comme offrant la possibilité de conditions de vie et de logement meilleures. Malheureusement ces espoirs sont souvent déçus, a fait remarquer M. Erguden. Les objectifs du Programme jeunesse d'Habitat visent principalement l'institutionnalisation des activités de la jeunesse dans le domaine des établissements humains, la participation pleine et entière des jeunes, l'encouragement de leurs initiatives, notamment au niveau local et le renforcement des flux d'information entre le Programme jeunesse et le Secrétariat d'Habitat. De vastes consultations ont été organisées, en 1997, auprès des jeunes pour évaluer ce programme. Un réseau international des jeunes pour Habitat a été créé à cette occasion. Ce réseau vient de signer avec Habitat un mémorandum d'accord qui formalise leurs relations et les orientations de leurs activités conjointes. M. Erguden a en conclusion appelé à l'intensification du soutien de tous les gouvernements à ce programme. Les gouvernements pourraient par exemple inclure des représentants de la jeunesse lors des grandes rencontres internationales et aider à la préparation des rapports régionaux sur les contributions des jeunes à la mise en oeuvre du Programme d'Habitat.

M. TESFAY SODANO, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales responsable des questions de la jeunesse de l'Ethiopie, a affirmé que dans son pays la contribution des jeunes à toutes les sphères de la vie, particulièrement à la restauration de la paix, à la stabilité et à la démocratie est énorme. La jeunesse éthiopienne participe aux activités de développement dans tous les Etats régionaux en s'organisant dans le cadre d'associations diverses. La société éthiopienne vit une période de transition et les jeunes évoluent dans un environnement caractérisé à la fois par les traditions et la modernité. Leur santé a souffert de certaines pratiques traditionnelles telles que les mariages précoces et l'ignorance des impératifs de la santé génésique. Le gouvernement fédéral a reconnu le rôle crucial de la jeunesse dans la recherche des solutions aux problèmes économiques et sociaux.

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La paix, la sécurité, la stabilité politique et la démocratie sont des conditions essentielles pour que les jeunes puissent développer pleinement leur productivité et leur créativité, a poursuivi le Vice-Ministre. De même, il faut accorder la priorité à leur pleine participation à l'élaboration des politiques et programmes les concernant.

Mme THENJIWE LESABE, Ministre de la création d'emplois et des coopératives du Zimbabwe, a indiqué que son pays s'est efforcé de mieux répondre aux préoccupations des jeunes en suivant les recommandations du Programme mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà. Compte tenu de la pauvreté du pays, notamment en milieu rural, la priorité a été donnée à la création de micro-entreprises et des campagnes de formation ont été développées pour donner aux jeunes les moyens de fonder leurs entreprises et de créer des emplois. La pandémie du virus HIV/sida, qui ne sera enrayée que par une mobilisation mondiale, a également retenu l'attention des autorités qui ont amélioré l'information et les campagnes de responsabilisation, a également précisé Mme Lesabe. Enfin, le Zimbabwe, conscient de l'impact du modèle et des pratiques démocratiques sur les jeunes, a cherché à développer leur sens de l'initiative politique, en établissant notamment des parlements et des conseils de jeunes. Depuis son indépendance, le Zimbabwe a vu se multiplier ses organisations de jeunesse ce qui lui a été très bénéfique. En conclusion, Mme Lesabe a formé le souhait que la présente Conférence marquera le début d'une approche mondiale et concertée des problèmes de la jeunesse, car il sera plus facile de les régler si la communauté internationale parle d'une seule voix.

M. H.T. HISHONGWA, Vice-Ministre de la jeunesse et des sports de Namibie, a affirmé qu'en tant qu'avant dernier pays d'Afrique à avoir accédé à l'indépendance, la Namibie se battra pour trouver les moyens de redresser les injustices du passé héritées du système diabolique de l'apartheid. Le pays a en effet hérité d'une jeune population qui a été désavantagée pendant de nombreuses décennies par des régimes répressifs successifs. Or, les jeunes de moins de 30 ans représentent 72% de la population. Des programmes ont été lancés pour résoudre leurs problèmes et, en moins de 10 ans d'indépendance, la Namibie a réussi à établir des institutions qui s'occupent de leur bien-être et de leurs intérêts, y compris des centres de formation et des facilités de crédit. Le programme en cours du Ministère de la jeunesse et des sports prévoit notamment la réhabilitation des jeunes criminels; un programme de défense des droits des jeunes et des enfants; un programme de sensibilisation aux questions environnementales; un programme de développement rural intégré en faveur de la jeunesse; un programme de santé pour les jeunes; et un Service national de la jeunesse qui vise à impliquer les jeunes qui ont quitté l'école dans le développement socio-économique du pays. Les jeunes participent aux prises de décision des politiques les concernant. Le Vice-Ministre a conclu en invitant les pays à ratifier et mettre en oeuvre le Plan d'action de Braga.

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M. MONTY ROBERTS, Ministre du logement, de la jeunesse, des sports et des services communautaires de Saint-Vincent-et-Grenadines, a expliqué que les jeunes, représentant 67,7% de la population, sont prioritaires dans le Plan national de développement de son pays. A la suite d'un processus de consultation, d'interaction et d'échange de vues, une politique nationale pour la jeunesse a été élaborée et une Commission nationale pour la jeunesse, regroupant des fonctionnaires du gouvernement, des ONG et des représentants de la société civile, a été créée. Le pays possède désormais un véritable guide de la politique en faveur des jeunes. Les jeunes ne seront plus de simples récepteurs et bénéficiaires des politiques mais ils pourront participer à leur formulation, par le biais notamment de la Commission du millénaire qui sera présidée par le Président de la République. Une enquête nationale sur la jeunesse va également avoir lieu et un centre d'information pour les jeunes, où les contatcs avec les jeunes de tous les pays via l'Internet seront facilités, va également ouvrir prochainement ses portes. M. Roberts s'est en outre félicité de l'initiative récente du Secrétariat du Commonwealth visant à encourager le microcrédit pour les jeunes.

M. SAM KIP CHEAH, représentant de la Malaisie, a indiqué que son pays, persuadé que le développement de la jeunesse est un élément clé du succès du développement socio-économique, a formulé dès 1985 une politique nationale de la jeunesse pour garantir que les jeunes Malaisiens jouissent d'une bonne santé physique, spirituelle et psychologique. De nombreux programmes ont été lancés en collaboration entre le gouvernement, les ONG et le secteur privé. Ils ont pour objectif de renforcer les talents et l'énergie des jeunes au bénéfice du développement national. La Malaisie est déterminée à développer une génération de jeunes hommes et jeunes femmes éduqués, compétents, disciplinés, possédant de solides qualités de leadership et de grandes valeurs morales.

La Malaisie est aussi engagée au développement de la jeunesse aux niveaux régional et international, notamment dans le cadre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). La Malaisie est fière d'être sur le point d'accueillir, dans quelques semaines, les 16ème Jeux du Commonwealth à Kuala Lumpur.

Mme MANEO ROSEMARY NTSONYANA, Directrice de la jeunesse du Lesotho, a indiqué que la coutume de son pays veut que les enfants obéissent à leurs parents jusqu'à ce qu'ils soient mariés et jusqu'au décès de ceux-ci. C'est pourquoi sont considérés comme jeunes les membres de la population âgés de 10 à 35 ans. La plupart de ceux-ci vivent dans les zones rurales. Le Département de la jeunesse est chargé d'élever le statut économique et social des jeunes et de les intégrer dans le développement, en ouvrant des canaux de communication entre eux et le Gouvernement; en facilitant les échanges entre les organisations de jeunesse aux niveaux national, régional et international; en offrant des programmes de formation professionnelle; en éduquant les jeunes aux questions de développement; en les mobilisant en groupes productifs; et en offrant des conseils sur les problèmes nationaux comme la dégradation de l'environnement, le sida, le crime, les maladies sexuellement transmissibles,

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la drogue et l'alcool. L'accent est mis en particulier sur des activités génératrices de revenus. Le Département a des consultations régulières avec les organisations de jeunes et les divers partenaires pour décider des priorités des programmes et des modalités de leur mise en oeuvre.

Un nouveau Ministère chargé de l'environnement, de la jeunesse et de la parité entre les sexes a été créé. Pour la première fois un jeune a été nommé au sénat pour représenter la jeunesse. Le Gouvernement a fait passé l'âge du droit de vote de 21 à 18 ans. L'âge de la retraite volontaire est passé à 45 ans contre 55 ans pour la retraite obligatoire ce qui va ouvrir de nouvelles possibilités d'emplois pour les jeunes. Le Lesotho est confronté à une diminution de ses ressources, une augmentation de la pauvreté, la dégradation de son environnement et un taux de chômage croissant qui atteint chez les jeunes entre 65 et 70%. Les projets mis en oeuvre vont de pair avec une stratégie visant à éliminer la pauvreté, en particulier chez les jeunes.

M. J.K. MARIRMOI, Ministre adjoint aux affaires intérieures, au patrimoine national, à la culture et aux services sociaux du Kenya, a remercié tous les pays qui ont fait part de leurs condoléances suite à l'attentat très meurtrier survenu le 7 août dernier à Nairobi. Il a estimé que tant qu'il ne sera pas mis fin au terrorisme, il n'y aura pas de véritable développement et d'amélioration des conditions de vie pour les populations, et notamment les jeunes. M. Marirmoi a ensuite expliqué que le secteur entrepreneurial informel a été encouragé au Kenya pour faire face au chômage croissant. Le Gouvernement s'efforce de traiter les problèmes des jeunes en les informant dès l'école. Un accent particulier a été également placé sur la lutte contre la propagation du VIH/sida et contre la consommation des substances psychotropes.

Mme ELENA M. SUAREZ, Responsable de la section des programmes spéciaux de la Banque interaméricaine de développement, a expliqué que cette institution travaillait à accélérer le développement économique et social en Amérique latine et dans les Caraïbes et finançait des projets de développement dans la région grâce à des capitaux fournis par ses 48 Etats membres et des fonds levés sur les marchés financiers. Pour la Banque interaméricaine, les jeunes ont un rôle décisif à jouer dans la construction de démocraties stables, d'économies durables et de sociétés justes. Il est donc nécessaire d'accorder aux jeunes d'Amérique latine et des Caraïbes un rôle spécial dans le développement de leurs pays et d'élaborer une approche globale et intégrée des questions de développement intéressant les jeunes. La Banque a financé de nombreux projets en faveur des jeunes dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la formation professionnelle et du développement de micro- entreprises. Elle a aussi fourni des services sociaux et des programmes de prévention pour les mineurs en danger et les adolescents des rues. Un Programme de développement de la jeunesse a été créé en vue de répondre de manière plus efficace aux besoins des jeunes de la région et de promouvoir leur participation directe au processus de développement.

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Grâce à l'assistance technique, au développement de projets, à des initiatives de formation, et à la communication, les programmes de la Banque interaméricaine en faveur de la jeunesse promeuvent les capacités, l'énergie, le travail et le potentiel de la jeunesse. L'explosion actuelle de la jeunesse offre une opportunité sans précédent de renouveler le capital humain mondial -connaissances, compétences et bonne santé-, le progrès économique et social et la préservation durable de l'environnement, a souligné Mme Suarez. Toutefois, pour impliquer véritablement les jeunes dans le processus de développement, il faut qu'au moins un adulte veille à leur succès; qu'ils aient un endroit sûr où dormir, jouer et apprendre; une bonne santé; des compétences utiles; et une chance de rendre ce qu'ils ont reçu. Voilà des objectifs pour lesquels il vaut la peine de se battre, a affirmé Mme Suarez.

M. PETER LAURITZEN, Directeur exécutif du Conseil de l'Europe, a expliqué que les droits de l'homme, la cohésion sociale, le respect de la diversité culturelle, le pluralisme et la démocratie faisaient partie des objectifs du Conseil de l'Europe. Le Conseil a des conventions contraignantes pour les Etats membres et est actif dans le domaine de la jeunesse. Il dispose ainsi de deux centres pour étudiants, l'un à Strasbourg, l'autre à Budapest, ainsi que de services de recherche. Le Conseil a une grande expérience de participation, ayant développé une philosophie de cogestion au niveau des centres, un système qui a permis de créer un sentiment de confiance et des compétences importantes. Dans le cadre de l'éducation informelle, diverses actions sont menées dans des domaines tels que la solidarité et la lutte contre l'intolérance. Des actions de ce type ont été menées dans les pays nordique et l'automne prochain, un programme de services volontaires va être lancé.

Le Conseil de l'Europe travaille également sur l'exclusion sociale et la pauvreté croissante des jeunes, a expliqué M. Lauritzen. Il a estimé que l'organisation avait encore à améliorer ses compétence dans le domaine des nouvelles technologies et à renforcer l'apprentissage interculturel dans le contexte de la mondialisation. A mesure que le Conseil de l'Europe s'aggrandit, il acquiert de nouvelles perspectives sur les politiques mondiales, mais il ne pourra plus parler comme un système qui correspond à une région du monde. Or, il ne peut non plus être vu comme une sous-organisation des Nations Unies, a-t-il souligné.

Mme KRISTINE SORENSEN, représentante de l'organisation non gouvernementale "Association mondiale des filles guides et scouts", a indiqué que cette Association avait joué un rôle clé dans les préparatifs du Forum mondial de la jeunesse et joué le rôle de médiateur au sein du Groupe de travail sur l'éducation. Les participants ont souligné qu'à l'aube du 21ème siècle, l'éducation pour tous est d'une importance cruciale car elle a un rôle fondamental à jouer dans le développement personnel et social. L'éducation doit toutefois être considérée dans une perspective plus vaste, en tant que processus continu tout au long de la vie qui permet le développement permanent des capacités de la personne en tant qu'individu et en tant que membre de la société. Cela ne se faire qu'en utilisant les trois formes complémentaires de

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l'éducation, formelle, informelle et non formelle. Par éducation non- formelle, on entend les activités éducationnelles qui sont organisées en dehors du système formel. L'éducation non formelle a pour caractéristiques d'être volontaire, de recourir à l'apprentissage par des expériences dans des programmes progressifs, et de développer des compétences au sein d'un système fondé sur la valeur. Ce type d'éducation recourt au pouvoir des groupes de pairs à aider les jeunes à faire des choix sains et responsables et à surmonter l'attitude blasée adoptée par de nombreux jeunes d'aujourd'hui. Les participants au Forum appellent les gouvernements à reconnaître et promouvoir l'éducation non-formelle. Les jeunes ne veulent pas n'importe quelle éducation mais une éducation de la raison et demandent aux gouvernements de travailler en partenariat avec les ONG dans ce processus.

Mlle ANNA BATROME, du Rassemblement des ONG pour la santé et la jeunesse, a évoqué les recommandations du Forum mondial de Braga relatives à la jeunesse. Elle a engagé les représentants, de retour dans leur pays, à mettre en oeuvre les recommandations établies dans ce domaine par les jeunes et les ONG. Elle a plaidé pour la formulation, la mise en oeuvre et le suivi de politiques nationales intégrées sur la santé des jeunes qui s'attacheraient notamment aux questions de la sexualité et de la santé reproductive, du virus VIH/sida, de l'abus des drogues, des pratiques traditionnelles dangereuses, telle la mutilation génitale féminine, de la violence et de l'exploitation sexuelle. Ces politiques devraient prévoir la mise en place de services sanitaires particulièrement accessibles a tous les jeunes, leur assurant notamment la confidentialité. La communauté internationale, quant à elle, devrait soutenir la recherche et l'évaluation des besoins des jeunes, en consultant ces derniers. Elle a souhaité que le prochain forum mondial de la jeunesse permette de mettre en avant des progrès sensibles dans la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse.

M. FREDDY KNUTSEN, représentant du Conseil mondial des Eglises et de l'Association internationale des étudiants catholiques, a expliqué que l'objectif de ces deux ONG est de renforcer la prise de conscience, de réfléchir et d'agir sur les problèmes qui se posent aux jeunes et ce en partenariat et de manière multisectorielle. Les jeunes sont souvent les premiers à ressentir le poids des injustices et de l'oppression. En ces temps de mondialisation et de concentration des pouvoirs aux mains de quelques-uns, la jeunesse fait tout particulièrement face à l'exclusion, due à la mauvaise répartition des revenus, à la crise économique résultant notamment des ajustements structurels et du poids de la dette extérieure, à la négligence du système éducatif par les gouvernements, à l'insuffisance des services sanitaires, au chômage et à la précarité ainsi qu'à la xénophobie et au racisme. Il est nécessaire d'adopter une approche globale pour combattre ces problèmes à la racine et permettre un réel changement. L'engagement du Conseil mondial des Eglises s'articule autour des trois axes suivants : la lutte pour les pauvres et les exclus, la lutte pour la planète et ses enfants et la promotion de la résolution pacifique des conflits. La manière créative dont les jeunes appréhendent les conditions difficiles auxquelles ils sont confrontés peut servir de modèle aux gouvernements, a affirmé M. Knutsen.

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Mlle CHARMAINE GRAVES, représentante d'une coalition de quinze ONG pour la jeunesse et la famille, a évoqué plus particulièrement l'importance de la famille pour les jeunes. Elle s'est déclarée déçue par le projet de déclaration qui selon elle n'accorde pas assez de place au rôle pivot joué par la famille, et notamment les parents, dans la préparation de jeunes à affronter l'âge adulte et dans la transmission des valeurs. Ces valeurs familiales sont en contradiction avec les souhaits exprimés de diffuser auprès des mineurs des informations et des conseils explicites sur la sexualité et la santé reproductive. La responsabilité première de l'éducation d'un enfant ou d'un jeune revient à la famille, et notamment aux parents, qui comprennent le mieux ses besoins. Les jeunes et la société ont tout à gagner lorsque les parents sont en mesure de pleinement exercer leurs responsabilités et les bénéfices tirés sont bien supérieurs à ceux obtenus par des programmes ou des agences.

C'est davantage la faiblesse des liens avec les parents que la pauvreté qui conduit un jeune à consommer des drogues, a-t-elle fait observer. Le droit des parents à guider l'éducation de leurs enfants, principalement dans le domaine moral et religieux est un droit fondamental. La réglementation des comportements sexuels revient de manière évidente aux parents, ce qui ne veut pas dire que l'éducation et l'information sexuelle ainsi que la diffusion de conseils sont nécessairement inappropriés. Une intervention est en effet nécessaire dans le cas de parents négligents ou non respectueux de leurs enfants. Toutefois, il ne faut pas oublier que dans la majorité des cas, les parents aiment leurs enfants et sont soucieux de leur bien-être. Les tentatives d'intrusion dans ces rapports humains de la plus haute importance ne feront qu'aggraver les problèmes des jeunes, a conclu la représentante.

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