LES DIFFICULTES DES JEUNES EN AFRIQUE TEMOIGNENT DE LA NECESSITE DE LA STABILITE POLITIQUE DES PAYS POUR L'EFFICACITE DES POLITIQUES LES CONCERNANT
Communiqué de Presse
SOC/4466
LES DIFFICULTES DES JEUNES EN AFRIQUE TEMOIGNENT DE LA NECESSITE DE LA STABILITE POLITIQUE DES PAYS POUR L'EFFICACITE DES POLITIQUES LES CONCERNANT
19980811 La création de réseaux régionaux est proposée pour assurer le suivi des recommandations qui seront adoptées par la ConférenceLisbonne, 10 août -- Plusieurs ministres et hauts responsables africains qui ont participé cet après-midi au débat sur la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse ont estimé que les difficultés des jeunes dans de nombreuses régions du continent montrent la nécessité de la stabilité des gouvernements et de l'établissement d'un environnement de vie sûr pour l'efficacité des politiques de jeunesse. Ils ont en particulier souligné l'impact dévastateur des conflits armés régionaux sur la jeunesse qui privent des générations entières d'un avenir décent et menacent la capacité de ces jeunes à devenir des adultes et des parents responsables. Rappelant l'une des recommandations formulées par le Forum mondial de la jeunesse de Braga, une ONG a demandé aux Nations Unies d'organiser une conférence mondiale sur la situation des droits humains des jeunes qui vivent sous l'effet de sanctions, d'un embargo ou d'une occupation étrangère.
Le Directeur général pour la promotion de la jeunesse de la République dominicaine, faisant observer que la jeunesse plus qu'une étape chronologique est un état d'esprit, ce qui permet aux participants de la Conférence de pouvoir décider d'avancées nouvelles et réelles en faveur des jeunes, a suggéré de créer des réseaux régionaux visant à assurer un suivi efficace des dispositions et des accords qui seront conclus d'ici mercredi.
La Conférence mondiale des ministres de la jeunesse a entendu dans le cadre de ce débat les personnalités représentant les pays et organisations suivants : Secrétariat du Commonwealth, Suisse, Ouganda, Qatar, Sierra Leone, Burundi, République du Congo, Saint-Siège, République démocratique du Congo, Paraguay, Niger, Azerbaïdjan, Soudan, République islamique d'Iran, République dominicaine, Swaziland, Suède, Autriche, Jamahiriya arabe libyenne, Organisation de la Conférence des pays islamiques, Cap-Vert et République centrafricaine. La Directrice de la division d'évaluation, des politiques et de la programmation du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) est intervenue, ainsi que les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : groupe informel des ONG de la région Asie-Pacifique, Fédération internationale des centres de peuplement et de voisinage (s'exprimant au nom de plusieurs ONG) et le Mouvement international des étudiants et de la jeunesse pour les Nations Unies (ISMUN).
Le débat général sur la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà se poursuivra demain, mardi 11 août, à partir de 9 heures 30.
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Suite du débat général
M. HUMPHREY MAUD, Secrétaire général adjoint pour les affaires économiques et sociales du Secrétariat du Commonwealth, a rappelé que le Commonwealth est une association volontaire de 54 Etats indépendants représentant un tiers de la population du monde et partageant les mêmes valeurs. Il a évoqué le plan d'action du Commonwealth en faveur de l'émancipation des jeunes, adopté par les Ministres à Kuala Lumpur en mai dernier, précisant que les jeunes sont consultés directement sur les politiques et programmes qui les concernent lors des réunions. Les Ministres du Commonwealth estiment que l'émancipation des jeunes passe par leur liberté de faire de manière informée des choix de vie, et par la création des conditions favorables à cette liberté. Pour ce faire, il convient d'assurer un environnement social, politique et administratif approprié. Le plan d'action du Commonwealth a pour objectif d'établir et de maintenir ces conditions et d'adopter une approche multisectorielle, associant le secteur public, celui de l'entreprise, des médias et la sphère familiale. Les jeunes dotés d'ambitions commerciales, par exemple, doivent se voir accorder les financements nécessaires à la réalisation de leur esprit d'entreprise car s'ils ne font pas partie de l'économie, ils risquent de devenir une charge pour les pays. Ils ont aussi besoin de vivre dans un environnement pacifique, or ils sont encore trop souvent touchés par les conflits. Le Plan d'action du Commonwealth plus qu'une déclaration d'intention est un programme qui présente des étapes très pratiques et concrètes qui prennent en compte les perspectives des jeunes.
M. DAVID STREIFF, Directeur de l'Office fédéral pour la culture de la Suisse, a déclaré que son pays est de plus en plus convaincu qu'un des meilleurs moyens d'intégrer les jeunes dans la société est de les associer véritablement aux décisions qui les concernent. Il a salué le fait que le thème de la participation des jeunes devienne une idée maîtresse de cette conférence et qu'un chapitre entier de la déclaration finale y soit consacré, voyant en cela une reconnaissance des efforts que beaucoup de pays, comme la Suisse, ont déployés en faveur d'une politique de la jeunesse active et prospective. Cependant, M. Streiff a suggéré qu'il faut un véritable changement de culture qui conduise à considérer les jeunes comme une chance pour notre société et non plus comme un éternel problème. En matière de participation, le Conseil de l'Europe a fait oeuvre de pionnier, et c'est grâce à son action que ce principe est devenu une part intégrante de la politique suisse de la jeunesse.
Depuis 1990, la participation active des jeunes est ancrée dans notre législation fédérale, dans le cadre d'un dispositif qui exprime la reconnaissance politique des organisations de jeunesse et leur assure un soutien financier régulier, a déclaré M. Streiff, dans la foulée, des cantons et des communes ont mis en vigueur des législations analogues aux niveaux régional et local. Il a avancé plusieurs idées qui, a-t-il dit, revêtent une grande importance pour son pays. Les jeunes devraient avoir voix au chapitre dans tous les domaines qui déterminent leur quotidien. Il faut qu'ils
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puissent s'épanouir dans les structures de notre société en ayant l'occasion d'assumer des responsabilités et de participer aux processus de décision. Il ne s'agit là non seulement des structures politiques - auxquelles les jeunes n'ont bien souvent pas de rapport -, mais également de la famille, de l'école, de la formation, du travail. C'est en particulier dans les domaines de l'école et de la formation professionnelle qu'il faut associer les jeunes aux mécanismes décisionnels. La politique suisse de la jeunesse s'est fixée comme objectif de passer des paroles aux actes, notamment en matière de lutte contre le chômage des jeunes, qui constituera l'une de ses priorités. Le représentant a aussi insisté sur la situation particulièrement difficile des jeunes immigrés qui sont marginalisés et souvent exclus des structures dans lesquelles des mécanismes de participation sont mis en oeuvre. Pour la Suisse, leur intégration constitue un défi majeur pour les années à venir. La Suisse estime que les recommandations formulées à l'occasion du Forum mondial de la jeunesse de Braga constituent une partie intégrante des résultats de cette première conférence mondiale.
Mme HAJAT JANAT BALUNZI MUKWAYA, Ministre de la parité entre les sexes, du travail et du développement social de l'Ouganda, a déclaré qu'une véritable participation des jeunes exigeait que ceux-ci soient émancipés et aient confiance en eux. Ils doivent savoir qu'il ont le droit de prendre des décisions, mais aussi la responsabilité des conséquences de leurs décisions. Il faut leur offrir des programmes concrets pour les préparer à la prise de décision, consolider leurs compétences en communication, et renforcer leur esprit d'entreprise afin de rendre la jeunesse confiante et de pouvoir ainsi compter sur elle pour construire le futur. Il importe de renforcer les structures nationales. Pour sa part, l'Ouganda a mis en place des Conseils nationaux de la jeunesse qui ont notamment pour objectif d'organiser et d'unifier la jeunesse, de lui permettre d'avoir des activités pour son bénéfice et celui de la nation, et de la rendre à même de se défendre contre toute forme de manipulation. Pour réaliser ces objectifs, il est impératif d'apporter plus de soutien à ces conseils de la jeunesse. Ils ont besoin de ressources, d'être mieux connus, ainsi que de notre engagement et de notre volonté politique, a-t-elle déclaré.
En Ouganda, les jeunes qui représentent plus de 60% de la population, vivent en majorité dans les zones rurales. La plupart d'entre eux sont marginalisés, ne bénéficiant que d'un accès limité à l'éducation et à la santé. Il importe donc de trouver les moyens de rendre la vie des jeunes ruraux plus digne. Pour l'Ouganda, la question de la santé reproductive des adolescents mérite une grande attention. Le chômage est également source de préoccupation. Les progrès techniques ont en effet privé la jeunesse d'opportunités d'emplois. Il faut aussi examiner la question de l'accès à la propriété. Pour sa part, l'Ouganda a récemment adopté une nouvelle loi régissant la propriété terrienne. Il a veillé, en outre, à ce que les jeunes soient représentés dans la législature nationale mais aussi à tous les niveaux de gouvernement local. Les jeunes peuvent utiliser la force de leur nombre et
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leurs énergies pour adopter une position de chef de file dans le développement de leur pays. La Ministre a encore souligné le rôle des jeunes dans la construction de la paix. Partant, elle a estimé qu'il fallait se préoccuper des raisons qui poussent les jeunes à prendre part à certains conflits.
SHEIKH MOHAMED BIN EID AL-THANI, Président de l'Autorité générale pour la jeunesse et le sport du Qatar, a fait observer que la réalité de la mondialisation exige une approche globale et collective des problèmes de la jeunesse. Toutefois pour répondre aux perspectives futures, il convient de ne pas omettre les enseignements du passé, a-t-il ajouté. Les objectifs en faveur de la jeunesse pourraient-être atteints dans le cadre d'une stratégie mondiale qui donnerait des définitions précises ainsi que des moyens de mise en oeuvre et servirait véritablement de guide aux organisations pour le jeunesse du monde entier. C'est ce que la Déclaration de Lisbonne, présentant des concepts et des objectifs concertés entre tous les pays, doit permettre d'atteindre, a conclu le représentant. M. ALPHA T. WURIE, Ministre de l'éducation, de la jeunesse et des sports de la Sierra Leone, a indiqué que 45% de la population de son pays n'a pas accès aux installations sanitaires courantes, que le taux de mortalité infantile y est exceptionnellement élevé (134 pour 1000) et que l'espérance de vie ne dépasse pas 48 ans. En outre, 50% des enfants seulement y sont scolarisés et le taux d'analphabétisme parmi les adultes est de 20%. A ces facteurs démographiques s'ajoutent un conflit armé mené par des rebelles et un récent coup d'Etat qui ont aggravé encore la situation et dont les jeunes ont été les toutes premières victimes. Ces attaques armées ont entraîné dans leur sillage des violences sexuelles, la propagation de maladies sexuellement transmissibles ainsi que l'abus de drogues illicites. Les jeunes de la Sierra Leone traversent donc une grave crise, a déploré le Ministre, ajoutant qu'ils sont un groupe social à risque, n'ayant qu'un futur incertain.
Conscient de la gravité de la situation le Gouvernement s'apprête à mettre en place des politiques et programmes mettant l'accent sur l'éducation des filles, l'éducation civique, l'amélioration des services destinés aux handicapés et aux personnes les plus vulnérables et sur une vaste campagne d'alphabétisation. En outre, en juin dernier, il a lancé en collaboration avec plusieurs ONG, l'UNICEF et la Banque Mondiale un vaste processus de consultation sur cette crise de la jeunesse. En ce qui concerne l'action en faveur des jeunes au niveau international, M. Wurie a estimé qu'il faut renforcer les partenariats car nombre des problèmes rencontrés ne trouveront une solution qu'à une échelle transnationale.
M. GERARD-PHILIPPE NYAMWIZA, Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture du Burundi, a déclaré que la crise sociopolitique qui secoue son pays depuis bientôt cinq ans n'a pas épargné la jeunesse. Au contraire, cette dernière, complètement déstabilisée, est devenue une proie facile pour les politiciens malveillants qui l'entraînaient dans la violence, la délinquance et la criminalité. Tour à tour coupable et victime, la jeunesse se révèle aujourd'hui en position précaire et d'une extrême vulnérabilité. Pour un pays comme le Burundi, où plus de 64% de la population a moins de 25 ans, il est
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aisé de mesurer le poids de la jeunesse dans la marche de l'histoire, quelle que soit la conjoncture. En tant qu'acteur même malgré elle, la jeunesse porte nécessairement une responsabilité dans la détérioration de la situation, de même qu'elle doit constituer un atout indispensable au retour à la paix.
Le Ministre a relevé, notamment, parmi les problèmes qui se posent à la jeunesse des pays en voie de développement, l'éloignement de la tradition, la modernité, la pression des facteurs non maîtrisés, tels que l'exiguïté des terres arabes et l'exode rural qui vide les campagnes du principal facteur de production. Beaucoup de jeunes se trouvent encore aujourd'hui enrôlés dans les bandes armées et des milices qui sèment la terreur et la désolation. Nombre d'entre eux ont fini par échapper au contrôle des parents et tiennent des leaders politiques pour leurs seuls maîtres. La jeunesse scolarisée constitue une infime partie des jeunes. Le système éducatif burundais a été fortement touché par la crise, notamment par les décès et désertions des enseignants et élèves et la destruction des infrastructures et équipements. Le Burundi affiche l'un des taux d'analphabétisme les plus élevés d'Afrique. Le taux brut de scolarisation dans le primaire est tombé à 43%. On dénombre plus d'un million de jeunes qui ne bénéficient pas d'un encadrement quelconque. En dépit de la volonté du gouvernement, la politique d'insertion socio-économique des jeunes nécessite des moyens financiers et matériels qu'il ne peut à lui seul mobiliser dans le contexte actuel sans le concours de la communauté internationale. Le Ministre a souhaité que les participants se prononcent pour la levée de l'embargo contre son pays pour montrer leur solidarité envers la jeunesse burundaise.
M. CLAUDE ERNEST NDALLA, Ministre du redéploiement de la jeunesse, des sports et de l'instruction civique de la République du Congo, a expliqué que dans la sous-région de l'Afrique centrale, le problème de la jeunesse se pose en termes d'emploi, de revenus, de stabilité des gouvernements et de paix. Il est impératif, pour participer au développement, que les jeunes cessent de porter des armes et troquent ces instruments de mort au profit d'outils de production, a insisté M. Ndalla, ajoutant que cela, il faut que les gouvernements aient des ressources. La jeunesse n'est pas monolithique, elle est subdivisée en différentes couches et on y trouve également des personnes oisives et de peu de vertu qui sont une cible privilégiée pour le recrutement de mercenaires et constituent la véritable poudrière de l'Afrique centrale. La jeunesse rurale risque elle aussi de tomber dans le mercenariat et il est essentiel d'encourager sa bonne volonté en lui fournissant le matériel moderne et les semences. Il faut également remédier à l'écroulement des prix des produits de base.
Le Gouvernement du Congo a mis au point un plan d'action soutenu par un programme d'activités concrètes de redéploiement de la jeunesse à long, moyen et court termes. Malheureusement les moyens matériels et financiers dont il dispose ne sont pas à la hauteur des actions programmées, a regretté le
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Ministre. Le pays a conscience qu'un avenir satisfaisant au Congo ne saura être le fruit de la spontanéité mais plutôt de ce qu'auront élaboré ensemble, avec elle et pour elle, la société civile, le gouvernement et la communauté internationale.
Mgr. STANISLAW RYLKO, Secrétaire du Conseil pontifical de la laïcité du Saint-Siège, a estimé qu'il fallait tirer les enseignements des erreurs du passé et regarder vers l'avenir avec de nouvelles propositions, une planification saine et des initiatives honnêtes en vue de construire un monde plus humain, plus juste et plus compatissant. Il y a dans le monde des signes d'espoir mais aussi des défis qui constituent des menaces sérieuses pour l'avenir de toute l'humanité. Ainsi, de nombreux jeunes vivent dans la pauvreté, sans travail ni perspectives d'avenir, appauvris matériellement et spirituellement. L'esprit de partage, de solidarité et de camaraderie gagne de plus en plus de terrain chez les jeunes qui découvrent que ces valeurs leur donnent un sens plus vrai d'accomplissement. La communauté internationale devrait soutenir ce désir profond d'une véritable fraternité entre les peuples auquel aspire la jeunesse d'aujourd'hui. A cette fin, il importe de faire participer les jeunes. Ce n'est qu'en inspirant une haute vision morale que la société peut assurer à ses jeunes la possibilité de devenir des adultes libres et épanouies, dotés d'un sens de la responsabilité du bien commun, et capables de travailler avec des tiers. Pour cela, la formation doit tenir compte de toutes les dimensions de la personne humaine, y compris la dimension spirituelle.
C'est au sein des nouvelles générations que repose le futur de l'humanité et de chaque nation. Il faut donc accorder une priorité absolue aux engagements envers les jeunes. Il y a un lien inséparable entre les politiques en faveur de la jeunesse et celles qui sont menées en faveur de la famille, lieu principal de formation des individus où des valeurs importantes sont transmises pour toute la vie. Les parents doivent donc être aidés par tous les moyens dans leur tâche. Il faut aussi créer les conditions permettant aux jeunes de créer des familles solides. C'est pourquoi, le Saint-Siège est préoccupé par le fait que le projet de Déclaration ne mentionne pas les parents et qu'aucune référence n'y soit faite à la famille, a-t-il déclaré.
M. GOMEZ NDUBA KIMBAYA, Ministre de la jeunesse et des sports de la République démocratique du Congo, a déclaré que la tranche de la jeunesse de son pays représente près de 59% de la population globale. Il a affirmé que la jeunesse a été mal utilisée pendant les trois décennies de dictature. Depuis mai 1997, au lendemain de la libération, le gouvernement ne cesse de déployer d'énormes efforts tendant à un meilleur encadrement de la jeunesse. Il vient de réviser sa politique nationale d'encadrement de la jeunesse en mettant en place des structures pour leur responsabilisation à tous les niveaux. Il a été créé le Conseil national de la jeunesse, qui regroupe, au niveau national, toutes les associations et tous les mouvements de la jeunesse. Pour résorber le chômage, il a été créé le Service national, qui récupère tous les jeunes laissés pour compte dans un vaste programme ambitieux de professionnalisation
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et d'éducation civique. Aujourd'hui, plus de 600 000 jeunes sont en train d'être regroupés dans le vaste domaine de Kaniama Kasese, dans la province du Katanga à la frontière avec le Kasai, où, avec l'aide de la coopération de la République de Chine, les jeunes s'occuperont dans un premier temps de l'agriculture sur une étendue de 60 000 hectares. Ces jeunes, appelés "les Bâtisseurs", sont aujourd'hui visibles sur chantier. Le Ministre a invité les organismes internationaux à venir les voir à l'oeuvre.
Le Ministre a affirmé que son pays vient d'être victime d'une agression barbare et suicidaire de la part de son voisin le Rwanda dont les militaires ont envahi les territoires de l'Est. Mon gouvernement est décidé à réprimer avec la dernière énergie les agresseurs, et s'y emploie, a-t-il dit. Cette situation n'est pas de nature à faciliter la continuation du vaste programme d'encadrement des jeunes, notamment les programmes de vaccination. Il a appelé la communauté internationale à raisonner le Rwanda pendant qu'il est temps afin qu'il arrête cette aventure suicidaire.
M. HUGO ESTIGARRIBIA GUTIERREZ, Vice-Ministre de la jeunesse, Ministre de l'éducation et de la culture du Paraguay, a indiqué que son pays met en oeuvre de nombreuses actions pour que les jeunes aient les moyens de s'exprimer sur tous leurs sujets de préoccupation. Leur engagement actif, par le biais du Plan national pour la jeunesse, élaboré en consultation avec les jeunes, a également été recherché. Ce plan traite spécifiquement de l'éducation, de la santé, de l'emploi, de la prévention contre les abus de drogues et de la participation à la société. L'objectif ultime est de faciliter l'accès des jeunes à une vie digne. En matière de santé, par exemple, et avec la coopération du FNUAP, le Paraguay a mis en place une campagne d'éducation sexuelle et reproductive destinée aux adolescents et respectant leurs croyances religieuses et leurs principes moraux. Il ne faut que les jeunes soient considérés comme ressources humaine seulement au moment des campagnes électorales, a mis en garde le Ministre, expliquant que pour éviter cela, au Paraguay, des clubs et "ateliers d'expression et d'estime de soi" sont créés même pour les plus jeunes.
Par le biais de la gestion intersectorielle des problèmes, le pays s'efforce de toucher tous les jeunes où qu'ils soient situés sur le territoire. Il importe qu'il y ait une collaboration institutionnelle avec les grandes organisations intergouvernementales, internationales et les ONG. A cet effet, le gouvernement a instauré une plate-forme permanente, rassemblant des personnes qui travaillent en temps normal de manière séparée. Les défis de la mondialisation doivent donner un véritable nouvel élan pour améliorer les conditions de vie des jeunes du monde entier et il faut que la Conférence insuffle un esprit de coopération plus ferme et plus volontariste.
M. ABDOUL RAHAMANE SEYDOU, Ministre de la jeunesse, des sports et de la solidarité nationale du Niger, a déclaré que son pays s'est employé à consentir des sacrifices importants en vue de la construction d'infrastructures socio-éducatives et sportives à travers tout le pays. Ainsi, l'on compte à ce jour 800 foyers de jeunes, dont 25 foyers féminins; 18
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centres d'écoute équipés en postes TV et magnétophones, 8 arènes de jeux traditionnels. Le Ministre a également fait état des actions de son gouvernement pour la lutte contre l'analphabétisme, contre le chômage et la sous-qualification notamment à travers la création et l'animation des centres de formation, contre la malnutrition, contre le banditisme et la criminalité, contre la désertification et l'ensablement des mares et coris, l'assainissement du cadre de vie, l'animation socioculturelle à travers les troupes artistiques des villages et quartiers.
Le Ministre a rappelé qu'avec un indice synthétique de fécondité de 7,4 enfants, le Niger accuse un des niveaux de fécondité parmi les plus élevés du monde. Les jeunes de moins de 35 ans représentent 79,36% de la population. Cette jeunesse constitue une potentialité humaine indéniable pour le développement. Mais le Niger doit faire face à une crise économique et financière liée à un environnement géo-politique difficile. La persistance de cette crise s'est traduite par une réduction drastique des investissements publics. Ceci a entraîné une crise grave au sein de la jeunesse. Le Gouvernement du Niger estime que la création d'un cadre d'expression de la solidarité constitue une alternative à explorer. D'ores et déjà, le gouvernement en institutionnalisant la solidarité nationale et en la rattachant au Ministère chargé de la jeunesse, entend faire des jeunes les principaux acteurs et bénéficiaires des actions de cette solidarité. Le Ministre a invité la communauté internationale à intégrer dans les stratégies à élaborer pour un meilleur devenir des jeunes cette notion de solidarité.
M. ABULFAZ GARAYEV, Ministre de la santé et des sports de l'Azerbaïdjan, a indiqué que cinq jeunes députés avaient été élus lors des premières élections parlementaires dans son pays. Faisant état des mesures prises pour renforcer la base démocratique de l'Etat, il a expliqué que la nouvelle constitution offrait aux jeunes toutes les opportunités d'un développement sain. Des lois sur l'éducation et la protection de la santé publique ont été adoptées et des projets de loi portant notamment sur les sports et la culture physique, et sur la protection des droits des enfants sont en cours de discussion. Toutefois, le développement social du pays et particulièrement le développement de la jeunesse fait face à d'importantes difficultés en cette période de transition vers une nouvelle orientation socio-économique et suite au conflit du Haut-Karabach qui a suivi l'agression de l'Arménie. Des milliers d'innocents, dont des jeunes et des enfants, sont tués, handicapés ou perdent leur foi dans la vie, ce qui fait peser une menace terrible sur l'avenir du pays. Le Ministre a souligné la nécessité, au côté d'autres moyens, de tirer parti au maximum des possibilités qu'offrent les jeunes générations en ce qui concerne la résolution des conflits. Il a aussi plaidé en faveur d'une meilleure protection et du respect des droits des jeunes réfugiés, souhaitant que cette question figure dans la Déclaration finale de la Conférence.
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Le Ministère azerbaïdjanais de la jeunesse et des sports s'efforce de mettre en oeuvre une politique qui soit en harmonie avec les défis du développement démocratique, en recourant aux talents et au potentiel créatif des jeunes. Cette politique a pour objectif la protection et le respect des droits des jeunes; l'aide à l'emploi des jeunes; la promotion des activités commerciales des jeunes; le soutien aux jeunes couples; la promotion des jeunes talents; et la création de conditions favorables à la participation des jeunes au processus politique et à la vie publique.
M. YOUSSIF ABDEL FATAH MAHMOUD, Président du Conseil suprême pour la jeunesse et les sports du Soudan, a indiqué que les jeunes au Soudan représentent 70% de la population, qui en raison de la position géographique du pays, entouré de pays arabes et africains, doivent faire preuve d'une grande flexibilité, de tolérance et de respect à l'égard des droits d'autrui. Un programme national stratégique global a été mis en place par les autorités, qui repose sur les principes de valeurs humaines, de patriotisme et de démocratie. Pour être efficaces, les plans en faveur de la jeunesse doivent être élaborés en coopération avec les jeunes eux-mêmes, a souligné M. Mahmoud. Au Soudan, les jeunes sont intégrés dans les organes politiques du pays et ont des représentants au sein de l'Assemblée nationale. Il importe également d'encourager les jeunes à avoir une attitude et des comportements corrects et d'inciter le développement des femmes, a-t-il également déclaré.
M. MORTEZA MIRBAGHERI, Conseiller du Président, Secrétaire du Conseil suprême de la jeunesse de la République islamique d'Iran, a déclaré que les questions relatives à la jeunesse exigeaient une coopération internationale à long terme. La jeunesse représente 65% de la population iranienne. Le pays doit en outre relever le défi de la reconstruction et du développement. Pour répondre à ces défis le gouvernement a créé le Conseil suprême de la jeunesse qui a déjà réussi à réaliser certains progrès. En Iran, les jeunes participent activement à la formulation, la mise en oeuvre et l'évaluation de la politique nationale en faveur de la jeunesse. La participation totale de la jeunesse iranienne a été la force motrice derrière tous les événements importants qui ont eu lieu au cours des 25 dernières années en Iran. Le développement social, politique et économique doit être équilibré et fondé sur l'égalité et la justice. Or, la distribution inégale des revenus et des opportunités, et le manque d'accès des femmes et des jeunes aux ressources ont accru l'écart entre les riches et les pauvres, menaçant de marginalisation les plus vulnérables. Pour changer cette tendance, il faut chercher de nouvelles approches. L'Islam perçoit l'éducation comme la clé de nombreux problèmes, y compris l'émancipation des jeunes. Les réalisations de l'Iran dans ce domaine sont importantes. L'Iran est aussi en train de mettre en oeuvre des programmes d'éducation dans le cadre du plan de développement économique, social, politique et culturel du pays.
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La participation des jeunes aux plans de développement et aux processus de décision garantiront l'avenir et la paix dans le monde. Il faut évidemment bien orienter leurs compétences pour les aider à relever les défis futurs. M. Mirbagheri a ensuite évoqué les souffrances des jeunes palestiniens sous occupation israélienne. Cette Conférence ne peut pas faire fermer les yeux devant les atrocités commises par les Israéliens.
M. DOMINGO CONTRERAS, Directeur général pour la promotion de la jeunesse de la République dominicaine, a déclaré que plus qu'une étape chronologique, la jeunesse est un état d'esprit et c'est pourquoi la présente Conférence peut marquer la réalisation de nouvelles avancées en faveur des jeunes. La République dominicaine a récemment entrepris un vaste processus de consultation dont les résultats ont servi de base pour la création d'un comité intersectoriel chargé de l'élaboration de la promotion de politiques concernant les adolescents et les jeunes. Un document de politique quinquennale pour la jeunesse a été également établi lors de cette consultation. Le gouvernement déploie des efforts en faveur des initiatives communales et locales grâce à la promotion de différents programmes augmentant la visibilité des activités des jeunes au sein notamment des organisations et autres associations. Une partie des fonds issus de la loterie est consacrée à la distribution de bourses pour les élèves méritants, a également indiqué M. Contreras. Le but ultime de ces efforts est la création d'une véritable culture démocratique et la réduction des différences au sein de la société.
Le défi pour le gouvernement est de créer de nouvelles possibilités éducatives et d'assurer une croissance économique soutenue pour offrir des emplois et rembourser la dette extérieure dont le poids empêche encore trop les pays de développer davantage les structures et services sociaux. Récemment, les autorités de la République dominicaine ont réalisé une vaste enquête auprès des enfants et des adolescents afin de saisir de quelle manière ils envisagent l'avenir. Il serait idéal de renforcer et de créer des réseaux régionaux visant à mettre en pratique et à effectuer un suivi des dispositions et des accords conclus lors de manifestations telles la présente conférence, a propose M. Contreras en conclusion.
LE PRINCE GUDUZA DLAMINI, Ministre des affaires intérieures du Swaziland, a indiqué que son pays entend élaborer une politique nationale globale en faveur de la jeunesse qui fournira les lignes directrices de l'action du Gouvernement et de tous les partenaires en ce qui concerne la situation des jeunes. Un projet a déjà été conclu qui sera présenté prochainement au Parlement. Dans de nombreuses régions du Swaziland, la jeunesse est surreprésentée parmi les pauvres et les chômeurs. Elle est exposée aux maladies, n'a qu'un accès limité aux ressources, à l'éducation et à la formation, et se livre, en conséquence, souvent à des activités criminelles, y compris la distribution et la consommation illégales de drogues et de substances psychotropes. C'est pourquoi, il est impératif d'accorder une attention spéciale à la planification et la mise en oeuvre de programmes stratégiques répondant aux besoins spéciaux de ces jeunes.
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Le Programme du Swaziland a pour objectif de promouvoir le bien-être et le développement des jeunes, en encourageant leur participation active au processus de développement national, en reconnaissant leurs contributions au développement économique, social et culturel de la société et en promouvant les activités productives en vue d'éliminer le chômage. Le Swaziland entend réaliser ces divers objectifs par la formation, y compris les programmes d'échanges culturels. Cette initiative requiert toutefois des ressources supérieures à celle du Gouvernement. Partant, le Prince Dlamini a appelé la communauté internationale à apporter son soutien financier au Fonds africain pour la jeunesse et au Programme des jeunes volontaires lancé par l'OUA. Pour le Swaziland, il est essentiel de placer un accent spécial sur le renforcement et la restauration des valeurs traditionnelles et culturelles, en tant qu'instrument favorisant l'union et la paix des sociétés.
M. MIKAEL SJOBERG, Secrétaire d'Etat et Vice-Ministre de l'intérieur de la Suède, a fait valoir que les changements de plus en plus rapides dans le monde accroissent les pressions placées sur les jeunes, notamment pour ce qui est du niveau de leurs compétences. Plus les pays s'ouvrent les uns aux autres et plus il faut être mobile et partager savoir et expérience entre cultures. Il faut reconnaître que la tolérance et la flexibilité des jeunes est souvent supérieure à celles des plus anciens, a fait observer M. Sjoberg. A ce titre, ils constituent une immense force positive. Leur action au sein des organisations indépendantes doit devenir un véritable outil permettant de définir des politiques bénéfiques à tous. La déclaration à adopter constitue un bon point de départ pour cela, a estimé le Secrétaire d'Etat. Le dialogue et la participation sont également fondamentaux pour parvenir à une bonne coopération entre les Etats.
M. Sjöberg a ensuite donné la parole à la représentante du Conseil national suédois pour le jeunesse, Mlle Camilla Lindqvist, qui a déclaré que le Plan d'action pour la jeunesse adopté la semaine dernière à Braga ne doit pas seulement constituer un florilège de belles paroles mais doit se transformer en actions concrètes. Il est essentiel de travailler en partenariat car les jeunes sont bien les experts des questions qui les concernent, a-t-elle affirmé. Trop souvent, la jeunesse est consultée simplement pour la forme afin de légitimer des décisions qui ont déjà été prises. Il est inutile d'épargner pour le futur les qualités d'enthousiasme et de créativité des jeunes, il faut les utiliser dès aujourd'hui. M. VERONIKA HOLZER, Ministre de l'environnement, de la jeunesse et de la famille d'Autriche, a expliqué que l'objectif du ministère autrichien de la jeunesse était de développer de nouvelles possibilités de participation pour les jeunes au niveau de l'Union européenne, dont l'Autriche assume actuellement la présidence, et de renforcer le rôle des jeunes dans la société. Pour Mme Holzer, il faut améliorer les politiques en faveur des jeunes, mais aussi entendre leur voix dans le cadre de nouveaux mécanismes institutionnalisés et de nouvelles opportunités ouvertes de participation. Pour sa part, l'Autriche a lancé des projets pilotes visant à ouvrir des canaux de participation aux jeunes aux niveaux local et national. Un Forum autrichien de la jeunesse a été créé, qui avec le Conseil fédéral autrichien
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de la jeunesse, constituent les organes d'avis les plus importants auprès du Ministre de la jeunesse. Mme Holzer a ensuite présenté les résultats du Congrès européen sur la participation des jeunes qui s'est tenu du 1er au 3 juillet derniers à Graz (Autriche). Les jeunes participants ont notamment demandé l'abaissement du droit de vote à 16 ans; la nomination d'un ombudsman pour la jeunesse; et des organisations représentatives des jeunes à tous les niveaux. La participation des jeunes, thème choisi par la présidence autrichienne de l'Union européenne, est considérée comme une mesure qui permettra de traduire de manière concrète les intentions globales du Traité d'Amsterdam : citoyenneté active, transparence des politiques européennes et pertinence à l'égard des citoyens. La participation de tous les citoyens à une société démocratique devrait être évidente. Il s'agit de prendre des responsabilités de chaque côté, dans le respect mutuel. Une plus grande participation des jeunes favoriserait l'émergence de nouvelles opportunités dans tous les secteurs de la société, a-t-elle déclaré.
M. ALI MURSI SHAARI, Secrétaire du Comité populaire général de la jeunesse et des sports de la Jamahiriya arabe libyenne, a déclaré que l'attention donnée aux jeunes vise à former leur personnalité, à leur donner toutes les chances à leur épanouissement, à répondre à leurs besoins essentiels et à les protéger de la perversion afin qu'ils puissent utiliser leur énergie dans tous les domaines socio-économiques. Des ressources financières importantes ont été attribuées au Secrétariat de la jeunesse et à la construction de stades et terrains de sports populaires ainsi que pour soutenir les scouts.
La stratégie générale suivie par la Jamahiriya envers les jeunes, les programmes et projets appliqués dans le passé sont en grande conformité avec le programme mondial jusqu'à l'an 2000 et au-delà, établi par l'Assemblée générale des Nations Unies. La Jamahiriya croit que les efforts individuels investis par chaque Etat restent limités sans la coopération régionale et mondiale en matière de jeunesse. Sur le plan national, les efforts ne peuvent aboutir sans l'établissement d'un système démocratique basé sur le pouvoir populaire. M. Shaari a souligné que le peuple arabe libyen ne peut jouir des techniques modernes à cause d'une interdiction injuste qui est le résultat des mensonges occidentaux colonialistes appelés communément "affaire de Lockerbie".
Mme MARTA SANTOS PAIS, Directrice, Division de l'évaluation, de la politique et de la planification du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), s'est déclarée encouragée par les résultats et les recommandations adoptées par le Forum mondial de la jeunesse qui s'est tenu à Braga. Les jeunes bénéficient de plus en plus d'attention de la part de l'UNICEF. Les plus jeunes sont souvent les plus vulnérables et requièrent que l'on s'occupe plus spécifiquement d'eux. Le fait que les droits des enfants et des adolescents sont fréquemment violés illustre les défis auxquels doit faire face la communauté internationale, comme la violence, le sida, la consommation de tabac et d'autres drogues. Cette situation constitue en outre un obstacle
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majeur au progrès économique et social et a des implications sur la santé des jeunes, et sur leur avenir, sur la survie et le développement de leurs enfants, et leur capacité à devenir des parents attentionnés et des membres responsables et actifs de la société. L'UNICEF est aussi préoccupé par les jeunes qui sont particulièrement vulnérables et désavantagés, oubliés et socialement exclus. La santé, l'éducation, le développement et la protection des jeunes font partie des priorités du Programme global d'action 1998-2000 de l'UNICEF. La promotion des droits des adolescents au développement et leur participation constitueront des éléments clés de l'agenda global de l'UNICEF pour le prochain millénaire.
Mme Santos Pais a souhaité que la Conférence reconnaisse que les jeunes ne sont pas tous identiques et que leurs différences doivent être reflétées dans les politiques et programmes. Les jeunes doivent participer aux activités qui améliorent leur vie. Ils doivent être consultés et impliqués. Ils jeunes doivent avoir accès à l'information et avoir la possibilité de s'enrichir et d'améliorer leurs compétences. Elle a souhaité qu'une attention et un soutien particuliers soient accordée aux familles et aux parents qui doivent être à l'avant plan de la protection et du respect des droits des jeunes. La Conférence devrait aussi fournir des orientations quant à la meilleure manière de protéger les droits des jeunes. L'UNICEF attend beaucoup de cette Conférence, a-t-elle affirmé.
M. MOHAMMAD S. GAZDAR, Secrétaire général de la Fédération islamique de solidarité à travers le sport et représentant de l'Organisation de la Conférence islamique (OIC), a indiqué que, consciente de l'importance qui existe de protéger les jeunes contre les menaces et les problèmes qui pèsent sur leurs vies, l'OIC a depuis sa création plaidé auprès de ses Etats Membres en faveur de la jeunesse. Les politiques de l'OIC dans ce domaine sont en conformité avec la plupart des dispositions examinées lors de la présente Conférence, a assuré M. Gazdar. Les politiques et résolutions de l'OIC reçoivent ainsi un accueil très positif dans ses pays membres, qui en retour mobilisent tous les efforts possibles pour les mettre en oeuvre.
M. PEDRO MOREIRA, Secrétaire d'Etat à la jeunesse et aux sports du Cap Vert, a indiqué que les moins de 35 ans représentent 60% de la population de son pays. Ce pourcentage élevé de jeunes a induit le Cap Vert à intégrer les questions de la jeunesse dans toutes ses politiques. Il existe un partenariat étroit entre les jeunes et le Gouvernement qui se manifeste de l'élaboration à la mise en oeuvre des politiques. Le Secrétaire d'Etat à la jeunesse et au sport du Cap Vert s'est déclaré impressionné par la prise de conscience mondiale en ce qui concerne les questions de la jeunesse. Soulignant l'importance de la participation, il a souhaité que les jeunes, y compris les jeunes gouvernements, soient davantage écoutés. Il a indiqué qu'un des grands problèmes auquel doit faire face son Gouvernement est le manque d'adhésion des jeunes malgré les programmes élaborés en leur faveur. M. Moreira a souhaité que les jeunes n'aient pas besoin de dire "vos" politiques
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ou "les politiques des gouvernements", mais parlent de "leurs" politiques. Il a dit qu'il aurait souhaité voir davantage de jeunes participer à la Conférence et a émis le voeu que les jeunes et les gouvernements deviennent de véritables partenaires.
M. MARTIN BEA, Ministre de la jeunesse et des sports de la République centrafricaine, a déclaré qu'en raison des crises militaro-politiques à répétition qui ont secoué son pays, la situation sociale, économique et financière s'est considérablement détériorée. Pour l'heure, l'appui de la communauté internationale à travers la Mission des Nations Unies - la MINURCA - a contribué à une normalisation de la situation. Par son poids démographique, la jeunesse centrafricaine représente une force non négligeable dans le processus de production et de développement du pays. La nouvelle Constitution du 14 janvier 1995 lui accorde une place de choix et lui offre également des garanties juridiques. C'est dans ce cadre qu'un Tribunal pour mineurs vient d'être mis en place.
Le Ministre a fait état des axes fondamentaux du programme prioritaire des jeunes en République Centrafricaine. En raison du taux élevé d'analphabétisme et de déperdition scolaire, le gouvernement a fait du secteur éducatif une de ses priorités et dans ce volet, une place de choix est accordée à la culture. Un programme de construction de maisons de jeunes, d'animation culturelle et artistique dont l'objectif vise, à terme, d'aider les jeunes à la connaissance des valeurs culturelles du pays, a été mis en place. Dans le domaine de la santé, le gouvernement a créé le cadre institutionnel ayant favorisé la création d'ONG qui s'occupent des questions telles que le bien être familial; l'éducation à la maîtrise de la fécondité en milieu scolaire et extra-scolaire; les maladies sexuellement transmissibles; les soins de santé primaire; la lutte contre la toxicomanie et le tabagisme. En matière de lutte contre le chômage, un important programme appelé "Service civique national de participation des jeunes" existe depuis plusieurs années et s'est fixé comme vocation d'oeuvrer à l'insertion socio-professionnelle des jeunes. Le Ministre a également insisté sur le rôle du sport, comme facteur de socialisation et de citoyenneté. Dans un monde en pleine mutation technologique, scientifique, culturelle et éthique, un devoir s'impose à nous : celui de construire un monde de paix, de stabilité et de bonheur afin de garantir aux générations futures un monde meilleur, a déclaré le Ministre. La construction d'un monde meilleur passe par une répartition juste et équitable des ressources à l'échelle planétaire, a-t-il conclu.
M. SAIFUDDIN ABDULLAH, représentant du groupe informel des ONG de la région Asie-Pacifique, a indiqué que 60% de la jeunesse mondiale est issue de la région Asie-Pacifique, où la plupart des Etats ont formulé des politiques nationales et des programmes d'action en sa faveur, assorties de mécanismes de coordination. La présente Conférence permet de déterminer si ces politiques sont effectivement mises en oeuvre dans l'esprit du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà. M. Abdullah a estimé qu'il faut désormais montrer la volonté politique pour donner suite au Programme mondial d'action et à la Déclaration de Lisbonne qui doivent se voir accorder une
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priorité, au sein du processus de réforme initié par le Secrétaire général des Nations Unies et au sein des politiques des Etats membres. Il faut saisir l'occasion donnée par la présente Conférence pour garantir leur pleine mise en oeuvre Pour les ressources mises en oeuvre soient bien coordonnées et ainsi utilisées le plus efficacement possible et pour que les jeunes ne soient pas seulement considérés comme des bénéficiaires du développement, mais également comme des partenaires. Les adultes doivent, pour leur part, trouver de nouvelles manières, davantage tournées vers l'avenir, d'éduquer les jeunes. Il faut abandonner le concept de "travail en faveur des jeunes" pour celui de "travail avec les jeunes". La participation des jeunes n'est pas une fin en soi mais un moyen, permettant d'utiliser au mieux les ressources humaines et financières et de relever les défis qui se présentent en conjuguant synergie et démocratie.
Mme ADELA RODRIGUEZ, représentante de l'Organisation non gouvernementale "Fédération internationale des centres de peuplement et de voisinage", prenant la parole au nom de diverses ONG, a souhaité que les ONG puissent travailler en partenariat avec l'ONU, les organisations intergouvernementales et les autres organisations de jeunes pour mettre en oeuvre le Programme mondial d'action pour la jeunesse. Les jeunes représentent plus de la moitié de la population mondiale. Ils devraient donc jouir des mêmes droits et d'un accès égal aux bénéfices de la société. Or, dans le monde entier, la pauvreté continue de priver les jeunes de leurs rêves et de leurs aspirations, remplaçant un avenir plein de possibilités par le désespoir et la résignation. La pauvreté extrême rend un nombre incalculable de jeunes silencieux et invisibles, privant ainsi l'humanité de leurs contributions vitales au développement et à la paix. Le succès de la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse, en particulier en ce qui concerne l'éradication de la pauvreté, dépendra de la mesure dans laquelle les jeunes les plus pauvres bénéficieront des stratégies et de leur participation active dans ces efforts.
Les ONG s'engagent pour leur part à contribuer au développement de mécanismes visant à faciliter la participation des jeunes aux processus de décision, a indiqué la représentante, en souhaitant que la Conférence propose des mesures spécifiques dans ce sens. Les jeunes sont à même d'identifier les problèmes qui les affectent et doivent donc être considérés comme des partenaires indispensables. Une haute priorité doit être accordée à la formation, à l'éducation et à l'emploi dans la mise en oeuvre du Programme d'action et dans la Déclaration de Lisbonne, a encore souhaité la représentante, en suggérant de promouvoir l'éducation informelle. Les gouvernements devraient travailler avec les ONG pour s'efforcer de créer des programmes de formation professionnelle pour les jeunes désavantagés qui leur donnent des salaires égaux et dignes.
M. ERNEST GYIMAH, représentant du Mouvement international des étudiants et de la jeunesse pour les Nations Unies (ISMUN), a déclaré que malgré les efforts déployés de par le monde en faveur de la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse, les résultats demeurent marginaux
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principalement en raison de l'absence d'un environnement approprié. Le chômage est endémique, le droit à l'éducation est de plus en plus bafoué, les systèmes de santé sont en crise et les engagements pris envers les Nations Unies lors des grandes conférences internationales ne sont pas respectés. Tous ces événements se sont déroulés en parallèle de la mondialisation, de l'aggravation de la dette extérieure et de la mise en place de politiques d'ajustement structurel. Le principe de la participation égale des jeunes à la société doit être respecté le plus tôt possible. L'indépendance et l'intégrité des organisations de jeunes doivent, quant à elles, être protégées et renforcées.
Il existe des ressources immenses pour le développement dans le monde, malheureusement trop de richesses sont encore concentrées par un petit monde, a poursuivi le représentant. A cet égard, il a évoqué l'appel fait à tous les pays pour qu'ils accordent 0'7% de leur budget à l'Aide publique au développement, ainsi que la proposition visant à l'établissement d'une taxe mondiale pour financer le développement. Il a appelé les Etats-Unis à régler le plus rapidement possible leurs arriérés de 1,6 milliard aux Nations Unies. L'ONU pour sa part devrait organiser une grande conférence mondiale sur la situation des droits de l'homme pour les jeunes vivant sous l'effet d'une occupation, d'un embargo ou de sanctions.
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