SOC/4465

PROMOUVOIR LA MOBILITE DES JEUNES OUVRIRA DE NOUVELLES OPPORTUNITES ET CONTRIBUERA A L'INSTAURATION D'UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA TOLERANCE

10 août 1998


Communiqué de Presse
SOC/4465


PROMOUVOIR LA MOBILITE DES JEUNES OUVRIRA DE NOUVELLES OPPORTUNITES ET CONTRIBUERA A L'INSTAURATION D'UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA TOLERANCE

19980810 Un appel est lancé pour le financement du Fonds des Nations Unies pour la jeunesse et la création d'un centre pour le développement de la jeunesse

Lisbonne, 10 août -- L'importance de la mobilité des jeunes ainsi que les échanges d'information qui permettent d'apprendre à connaître les traditions culturelles, linguistiques et religieuses des populations du monde entier, offrent de nouvelles opportunités mais aussi permettent de renforcer la coopération entre les différents pays et d'instaurer une culture de paix et de tolérance ont été mis en avant ce matin par les participants à la Première Conférence mondiale des ministres de la jeunesse. Il a été fait remarquer que les jeunes ont désormais davantage de points communs avec leurs semblables de l'étranger qu'avec leurs compatriotes d'autres générations. Soulignant l'importance et le volume des flux d'information dans le cadre de phénomène actuel de mondialisation, plusieurs intervenants ont mis en garde contre les images et le culte de la violence véhiculés par l'Internet et la télévision notamment.

L'accent a également été placé sur la contribution que peut apporter l'Organisation des Nations Unies, ainsi que d'autres organisations intergouvernementales, dans ce domaine, en fournissant notamment des conseils et une assistance technique aux pays les moins privilégiés et en montrant à toutes les nations la voie à suivre, par le biais de programmes mondiaux d'action et de déclarations finales telle celle qui devra être adoptée à l'issue de la présente Conférence. Le Ministre de la jeunesse et des sports d'Andorre a demandé à tous les Etats de contribuer au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse pour qu'il ne soit pas le parent pauvre des fonds du système destinés au développement. Pour sa part, le Ministre de la santé et du bien- être social de la Mongolie a proposé que la Déclaration finale prévoit la création d'un Centre des Nations Unies pour le développement de la jeunesse mondiale, qui ferait figure d'organe de coordination du Programme mondial d'action pour la jeunesse jusqu'à l'horizon 2000 et au-delà. Le représentant de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, s'exprimant au nom d'une série d'ONG, a réitéré la demande des participants du Forum de Braga de nommer une ou un Rapporteur Spécial sur les droits des jeunes d'ici à la fin de l'année prochaine.

Ont participé ce matin au débat général les ministres et autres personnalités de l'Andorre, de l'Angola, du Ghana, du Myanmar, de l'Indonésie, de la Mongolie, d'Oman, de la Croatie, des Seychelles, du Bénin, de l'Allemagne, du Botswana, de la Tunisie, de Malte, des Iles Salomon, du Luxembourg, de la République-unie de Tanzanie, de la Palestine, de la Pologne et du Mali. Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes ont également pris la parole : Organisation mondiale du Mouvement scout (WOSM), Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (WFDY) et l'Association mondiale des jeunes femmes chrétiennes (WYWCA).

La plénière poursuivra son débat général cet après-midi, à partir de 15 heures.

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Suite du débat général

Mme CARME SALA SANSA, Ministre de l'éducation, de la jeunesse et des sports d'Andorre, a souligné que son pays, a, contrairement aux autres pays européens, une forte proportion de jeunes et c'est pourquoi il a un intérêt tout particulier envers les jeunes. Mme Sansa en a pris pour preuve le fait que l'Ambassadeur aux Nations Unies d'Andorre soit le plus jeune ambassadeur accrédité auprès de cette Organisation. L'expérience montre que tous les pays, grands ou petits, peuvent d'une manière ou d'une autre, trouver les outils nécessaires à l'amélioration des conditions de vie des jeunes et de leur avenir, a-t-elle affirmé. Après s'être penchés sur la protection des enfants, il est temps que les gouvernements se consacrent aux jeunes personnes qui se préparent à devenir adultes. Pour ce faire, ils vont devoir faire des efforts particuliers pour soutenir financièrement les organismes des Nations Unies directement liés à la jeunesse, tel le Fonds pour la jeunesse, qui ne doit pas être le parent pauvre des fonds de l'Organisation consacrés au développement. Il faut en second lieu trouver le moyen d'intégrer davantage les jeunes à cette Organisation, à l'exemple des efforts qui ont été entrepris pour y favoriser la participation des femmes. Il est significatif que pour l'heure seulement 5% des fonctionnaires de l'ONU ont moins de 35 ans.

Mme Sansa a poursuivi en mettant l'accent sur l'importance des activités et initiatives au niveau local, estimant que les jeunes trouvent des partenaires naturels dans le réseau qu'est la communauté de proximité. La décentralisation des politiques de jeunesse est donc profitable. Les gouvernements doivent de plus coordonner les politiques entre les différents ministères afin de mettre en place une action multisectorielle et intégrée. Il revient enfin aux Gouvernements et aux adultes, trop souvent occupés par la guerre et la haine, de montrer l'exemple et d'écouter les jeunes qui parlent de paix et sont de bonne volonté, a conclu Mme Sansa.

M. JOSE DA ROCHA S. DE CASTRO, Ministre de la jeunesse et des sports de l'Angola, a estimé qu'il faut placer l'homme au centre des actions, en tenant compte du fait que le développement économique ne peut se définir uniquement par des chiffres mais aussi sur la base de ses bénéfices pour l'être humain. La croissance et le développement économique ne sont valables que lorsqu'ils offrent des solutions durables pour le développement humain. Pour que les jeunes aient un avenir meilleur, il faut leur donner les meilleures possibilités de participation et surtout les écouter, dialoguer avec eux et leur permettre de développer librement leur esprit créatif. Les jeunes ont un mot à dire en ce qui concerne la fondation de la société future qui leur appartiendra. Résoudre les problèmes de la jeunesse requiert une volonté politique et des stratégies réalistes de mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse.

La situation en Angola pose de grandes difficultés en ce qui concerne la satisfaction des besoins des jeunes. La guerre a fait plus de 80 000 orphelins et plus de 100 000 handicapés dont la plupart sont des jeunes. La population est traumatisée, souffre et est appauvrie. Le Gouvernement

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s'efforce de reconstruire le pays, mais la tâche est difficile. Dans ce contexte, l'Angola n'a pas encore défini une politique nationale de la jeunesse, bien qu'il existe déjà des politiques sectorielles pour la jeunesse. Ces politiques misent sur l'éducation, les loisirs culturels et récréatifs souvent au détriment des préoccupations sociales, économiques et politiques. L'attention de l'Etat porte essentiellement sur l'occupation des loisirs, la promotion et le soutien des associations de jeunes, et l'étude permanente de leurs problèmes. Le Ministre a appelé à un partenariat international en faveur des jeunes.

M. E.T. MENSAH, Ministre de la jeunesse et des sports du Ghana, a dit qu'il ne peut y avoir de plus grande tragédie qu'une jeunesse sacrifiée car les jeunes constituent un atout important pour la croissance, le développement et le bien-être général des pays. M. Mensah a appelé à un effort concerté des gouvernements pour assurer que les questions touchant les jeunes bénéficient d'une haute priorité dans les politiques nationales de développement. Il faut renforcer la participation des jeunes dans le développement; élargir et améliorer leur accès à l'éducation; mettre davantage de capital à leur disposition pour leur permettre de se lancer dans des projets productifs; et investir dans la science, la technologie et la formation. Partant, le Ministre s'est réjoui du projet de Déclaration de la Conférence qui va, d'ailleurs, dans le même sens que la position des chefs d'Etats du Commonwealth.

L'habilitation des jeunes ne requiert pas seulement que l'on offre à ceux-ci des choix de vie qui leur permettent de prendre des décisions en toute connaissance de cause. Elle exige qu'on les aide à développer pleinement leur potentiel à devenir des citoyens autonomes. Une éducation et une formation appropriées leur permettra de comprendre le monde, leur donnera la confiance nécessaire et les fera adhérer aux valeur de la démocratie et de bonne gouvernance qui sont les conditions préalables au développement national et à la paix internationale, a affirmé le Ministre. M. Mensah a demandé une révision de la question des ajustements structurels et des conditions dans lesquelles ces politiques sont mises en place. Les ajustements structurels posent des problèmes graves qui affectent les jeunes, a-t-il souligné.

Général PYI SONE, Ministre du bien-être social et de l'aide au relogement du Myanmar, a déclaré que son pays s'efforce de devenir une nation moderne et développée. Pour ce qui est des politiques de jeunesse, ces efforts s'articulent autour de l'amélioration de la moralité, du prestige national et du patriotisme, ainsi que des niveaux de santé et d'éducation. Des programmes de développement dans le domaines des ressources humaines, avec un accent particulier sur la jeunesse, sont mis en place. Les problèmes de la drogue, de la délinquance ou du Sida sont pleinement pris en compte dans ces programmes et sont combattus par la prévention, le contrôle et l'élimination. Le Myanmar a en outre ratifié la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant dès 1991 et a signé la Déclaration de Beijing adoptée lors de la dernière Conférence mondiale sur les femmes, qu'il s'attache désormais à mettre pleinement en oeuvre. Les autorités luttent contre la menace du trafic

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des drogues illicites, qui a atteint des proportions très inquiétantes et touche l'ensemble des pays du globe, grâce à des ressources nationales mais également grâce au soutien du PNUD et en coopération avec les pays de la région. Ces efforts ont permis par exemple de déclarer une zone se trouvant à l'est du pays exempte de drogues, ce qui ne fera que contribuer à l'amélioration de la jeunesse du Myanmar et du monde entier, a souligné le Général Sone.

M. AGUNG LAKSONO, Ministre de la jeunesse et des sports de l'Indonésie, a déclaré que cette Conférence est historique pour l'Indonésie puisque c'est la première visite d'une délégation indonésienne au Portugal en 23 ans et s'est réjoui de l'accueil chaleureux qui leur a été accordé. Pour M. Laksono, la tâche des gouvernements est de mieux préparer les jeunes et les doter de capacités pour qu'ils deviennent les pivots des sociétés futures. La crise monétaire en Asie a abouti à une stagnation économique et un chômage important des jeunes dans certains pays, comme l'Indonésie qui lutte actuellement pour sa survie économique. Le tissu de la société est directement menacé par cette situation dans laquelle des millions de jeunes sans travail perdent leur confiance en eux, leur place dans la société et la possibilité de se réaliser. Un pays tout seul ne peut résoudre ce problème. Il faut un effort concerté des nations. Pour aider nos jeunes, nous devons nous aider mutuellement pour créer davantage d'emplois pour eux. A cette fin, il importe de promouvoir l'éducation et la formation. Le Ministre a aussi suggéré de créer des banques d'emplois permettant de fournir aux jeunes gradués des informations sur les possibilités d'emploi. L'accès à ces information doit être ouvert à l'ensemble des jeunes. Or, dans bon nombre de pays, l'accès égal à l'information n'est encore qu'un voeux pieux et cette situation encourage le népotisme et la corruption. Il faut un instrument spécifique qui permette aux jeunes de transformer les possibilités en réalités.

La mise en place de services de formation permanente pourrait être extrêmement utile. Un projet dans ce sens a été proposé dans la région de l'Asie du sud-est. Il s'agit plus d'activités scolaires mais d'établir un réseau et de créer des ponts entre les possibilités d'emplois et la formation. Pour l'Indonésie, tous les autres problèmes, tels les enfants des rues, la délinquance juvénile, le vandalisme, ou la prostitution des enfants, découlent du chômage important des jeunes. Partant, le Ministre a appelé tous les gouvernements de à oeuvrer ensemble pour assurer le droit des jeunes à un emploi décent. Le Ministre a proposé que la prochaine Conférence des ministres de la jeunesse se tienne en Indonésie.

M. SH. BATBAYAR, Ministre de la santé et du bien-être social de la Mongolie, a indiqué que son pays a fait de 1998, l'Année de la jeunesse et a adopté un Programme national pour la jeunesse, s'échelonnant de 1998 à l'an 2000 et de 2001 à 2005. Ce programme a été élaboré sur la base des 10 priorités définies par le Programme mondial d'action pour la jeunesse jusqu'à l'an 2000 et au-delà, tout en tenant compte des particularités nationales et régionales de la Mongolie. Par aileurs, le gouvernement a signé un mémorandum de coopération avec les Nations Unies, qui est le premier du genre et ouvre la

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voie d'une nouvelle forme de coopération, en cherchant notamment à augmenter la participation des jeunes dans la mise en oeuvre des programmes et projets qui les concernent, à renforcer l'assistance à leur développement, à améliorer les conditions d'éducation, de santé et d'emploi et à leur permettre de vivre en harmonie avec l'environnement. La Mongolie, qui est l'un des plus jeunes pays du monde, compte encore renforcer sa politique à l'égard des jeunes, en développant un système national pour la jeunesse et en finançant davantage les activités envers les jeunes.

De l'avis de la Mongolie, il serait tout à fait profitable s'il était décidé dans la Déclaration finale soumise aux participants de la Conférence d'établir un Centre des Nations Unies pour le développement de la jeunesse mondiale, qui agirait en tant qu'organe de coordination de la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour le jeunesse jusqu'à l'horizon 2000 et au- delà. La déclaration devrait également enjoindre les gouvernements nationaux de mettre en place des centres nationaux pour le développement de la jeunesse et déclarer la période 2000-2010, décennie de la Jeunesse. M. Batbayar a également souhaité que le mémorandum de coopération signé entre son pays et les Nations Unies soit distribué aux participants afin que les autres pays puissent bénéficier de cette expérience. Il a ajouté qu'en signe d'engagement à l'égard de la Conférence, la Mongolie organisera avant la fin de ce mois un Forum national sur la jeunesse.

SHEIKH MOHAMMED MARHOON AL-MAMARY, Ministre, Président de l'Organisation générale pour les sports, la jeunesse et la culture d'Oman, s'est déclaré convaincu que la Conférence déboucherait sur des résolutions adéquates et des recommandations pertinentes pour réaliser les objectifs mondiaux en ce qui concerne la jeunesse. Les problèmes mondiaux auxquels sont confrontés les jeunes ont parfois les mêmes, parfois différents en fonction des circonstances. C'est pourquoi, il est important de renforcer la coordination internationale pour protéger ce secteur vital que constitue la jeunesse par une bonne éducation et de bons principes de citoyenneté, et leur donner des valeurs humaines nobles pour leur bénéfice et leur bien-être. Oman accorde une très grande priorité aux questions relatives aux jeunes et leur fournit une éducation, des soins de santé, des emplois et un bien-être social, y compris le sport et les activités culturelles. En outre, à Oman les années 1983 à 1993 ont été consacrées Décennie de la jeunesse.

M. BOZIDAR PUGELNIK, Ministre de l'éducation et des sports de la Croatie, rappelant que les citoyens de Croatie viennent de traverser des moments très difficiles, a souligné que les jeunes ont été parmi les plus touchés. Les guerres privent en effet injustement la jeunesse de leur droit le plus fondamental, le droit à la vie, a expliqué le Ministre, ajoutant que la qualité de l'éducation, des services de santé et des conditions de vie en générale a été bien en-deçà de ce que le gouvernement croate aurait pu fournir s'il n'avait pas été attaqué. Pour toutes ces raisons, le pays porte aujourd'hui une attention particulière à ses jeunes. Ainsi un Institut gouvernemental sur le bien-être des familles, des mères et des jeunes a été créé, ainsi qu'une Commission nationale chargée de planifier le Programme

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d'action en faveur des enfants et une commission nationale pour la prévention contre les drogues. Les autorités n'oublient pas non plus les enfants des minorités ethniques et développent des programmes d'information sur les mines dans les écoles.

La Croatie souhaite ardemment que la Conférence ait pour résultat d'améliorer le bien-être des jeunes ainsi que l'éducation, la santé et l'emploi et que les délégations présentes s'engageront à mettre en place les politiques nationales en faveur des jeunes proposées dans la Déclaration finale. M. Pugelnik a estimé que la participation active des jeunes est une condition sine qua non au développement des politiques nationales, qui doivent viser le renforcement des démocraties, la résolution pacifique des problèmes, la prise de conscience de l'égalité entre les sexes, les races et les religions.

M. PATRICK PILLAY, Ministre de la jeunesse et de la culture des Seychelles, a indiqué que 50% de la population de son pays a moins de 30 ans, aussi va-t-il sans dire que le gouvernement des Seychelles reconnaît l'importance de la jeunesse. Les jeunes des Seychelles bénéficient de bons services en matière d'éducation, qui est gratuite, de services de santé et sociaux, d'emploi et de loisirs culturels ou sportifs. Ils participent à la prise de décision à tous les niveaux, y compris administratif. Il existe certes des problèmes de toxicomanie et de délinquance, a reconnu M. Pillay, ajoutant qu'il est donc nécessaire pour les combattre de renforcer les valeurs spirituelles et humaines. Traiter des défis auxquels sont confrontés les jeunes dans ce monde en pleine mutation est essentiel, et il faut développer un engagement global en faveur de la créativité et du renforcement des capacités des jeunes, a-t-il fait observer, d'autant que l'on s'aperçoit de plus en plus que la culture des jeunes est la même de par le monde. Les Seychelles viennent de lancer un plan quinquennal en faveur des jeunes, intitulé HEAR et fondé sur les valeurs humaines, le renforcement des capacités, la confiance et la responsabilisation des jeunes. Les Seychelles bénéficient de plus d'un facteur dynamique particulier, celui de la "créolité", a également souligné le Ministre.

M. CHRISTIAN ENOCK LAGNIDE, Ministre de la jeunesse du Bénin, a indiqué que, dans son pays, la jeunesse représente plus de 50% de la population. En l'an 2000, les jeunes seront plus de 3 millions, une situation qui sera source d'une forte demande en matière de besoins sociaux, d'éducation, de santé, d'emploi, d'alphabétisation, de logements et de loisirs. Dans son programme d'action, le Gouvernement a défini des objectifs qui visent à créer les conditions nécessaires pour garantir aux jeunes une bonne santé et éducation de qualité; assurer leur insertion dans la vie économique; et développer leur esprit d'entreprenariat. Un dispositif stratégique a été mis en place en vue d'améliorer leurs conditions de vie; de mobiliser tous les leaders et décideurs économiques nationaux et internationaux autour des activités et problèmes des jeunes; et d'associer à travers des projets concrets et intégrés, les coopérations décentralisées et bilatérales à la prévention et à la résolution des problèmes des jeunes.

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Pour atteindre ces objectifs, des actions d'insertion et de réinsertion des jeunes dans la vie économique ont été menées. Ainsi, le Fonds national de solidarité pour l'emploi a permis de favoriser les initiatives de promotion de l'emploi chez les jeunes. Le projet "Franchir le cap. A l'écoute des jeunes à l'aube du 21ème siècle" vise en autres à encourager la participation des jeunes à la définition, la conception, l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes spécifiques de développement, et de faire de la jeunesse le moteur véritable du développement socio-économique national. Le Fonds d'insertion des jeunes a permis de monter des micro-projets et des micro-entreprises pouvant générer des emplois pour les jeunes.

Le Ministre a encore souligné l'importance des loisirs. Depuis 1992, le Bénin a entrepris un programme de construction et de rénovation des infrastructures socio-éducatives afin de doter chaque village et quartier de villes d'une Maison des jeunes et de la culture. Le Gouvernement s'efforce de donner la parole aux jeunes afin de s'assurer de leur participation effective à la prise des décisions au niveau national. Pour le Ministre, une jeunesse sans emploi est exposée à la marginalisation et à toutes sortes de vices. Il faut aider les jeunes à se prendre en charge, en leur accordant le maximum de chances pour leur intégration à la société et leur participation au développement économique et social. A cette fin, il faut faciliter l'accès des jeunes au crédit. Le Bénin envisage, pour sa part, la mise en place de structures de micro-crédit pour les jeunes et la création d'une "Banque nationale des jeunes". Le Ministre a sollicité la coopération de la communauté internationale à la réalisation de ce projet. Il a encore souligné le rôle important des média. L'action des jeunes et les initiatives qu'ils prennent doivent être connues par l'entremise des média, afin qu'elles bénéficient de la contribution et du soutien de toutes les bonnes volontés.

M. REINHARD WABNITZ, Directeur général pour les questions de la jeunesse au Ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse de l'Allemagne, a déclaré que le chômage des jeunes constitue un problème majeur en Allemagne. Un autre problème est la difficulté croissante de fournir aux jeunes des possibilités de formation professionnelle. L'Allemagne a une pyramide des âges renversée, ce qui veut dire qu'au cours des prochaines années, la société comptera de moins en moins de jeunes et un nombre croissant de personnes âgées. L'une des tâches du Gouvernement est de contrecarrer cette tendance, ce qui prendra du temps. Pour M. Wabnitz, il faut trouver des moyens modernes de faire participer les jeunes qui soient attractifs à leurs yeux et leur permettent d'apprendre à exercer des responsabilités. L'Allemagne est préoccupée par la diffusion croissante de matériel pornographique et d'images glorifiant la violence et la haine raciale sur l'Internet et estime qu'il incombe à la communauté internationale de prendre des mesures à cet égard. Le Ministre a souhaité que la Conférence donne de nouvelles directives en ce qui concerne les politiques internationales en faveur des jeunes et a appelé à poursuivre sans relâche les efforts de lutte contre le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme, et l'intolérance auprès de chaque génération.

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M. B.K. TEMANE, Ministre du travail et des affaires intérieures du Botswana, a déclaré que l'intégration sociale et le renforcement des capacités des jeunes sont nécessaires pour éliminer la pauvreté et le chômage dont ils sont particulièrement victimes. Il est tout à fait heureux que certaines organisations intergouvernementales, comme l'UNESCO par exemple, soient engagées en vue de doter les jeunes des capacités nécessaires par le biais de programmes novateurs. La combinaison de stratégies multisectorielles présente une bonne chance d'améliorer la situation des jeunes. Ces stratégies doivent être appuyées par des ressources accrues, a souligné M. Temane.

Les jeunes doivent également devenir les ambassadeurs de la paix, de la démocratie et de la tolérance dans le monde. A cet égard, il est regrettable qu'ils soient encore trop souvent non seulement les victimes des conflits mais qu'ils en deviennent aussi des agents et des instruments, manipulés par ceux qui profitent de leur vulnérabilité. Il est nécessaire de réduire les messages et les images de violence et de crimes qui inondent les jeunes via l'Internet, la télévision et les jeux vidéo. Il s'agit là d'un des effets négatifs de la mondialisation, a estimé le Ministre. Il faut donc développer d'autres activités, telles le sport et les arts qui puissent permettre aux jeunes de développer leur potentiel de créativité. Il convient aussi d'élaborer des modèles de bonne pratique de la mise en oeuvre du Programme mondial et des programmes nationaux pour la jeunesse, pour que tous les pays puissent tirer parti des expériences acquises. Pour sa part, le Botswana a mis en oeuvre depuis 1996 une politique nationale pour la jeunesse et il est en train d'élaborer un Plan d'action national pour la période 1998-2003, qui vise notamment à promouvoir la participation des jeunes. La troisième étape de la politique du pays sera la mobilisation de toutes les ressources et de tous les acteurs, y compris les jeunes, pour mettre pleinement ce plan d'action en oeuvre.

M. MOHAMED RAOUF NAJAR, Ministre de la jeunesse et de l'enfance de la Tunisie, a expliqué que la loi sur la réforme du système éducatif de juillet 1991 a consacré deux principes fondamentaux : la gratuité de l'enseignement et la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans.

Les objectifs fixés visent à développer chez l'enfant le sentiment de citoyenneté, l'esprit d'ouverture et de tolérance et de le préparer à une société d'où est exclue toute forme de ségrégation qu'elle soit sexuelle, sociale, raciale ou religieuse. Le taux de scolarisation a atteint 99% des enfants en age d'entrer à l'école. La mise à niveau de la formation professionnelle a complété cette réforme du système éducatif pour constituer un ensemble où l'orientation des jeunes tient compte de leurs aptitudes et de leurs aspirations et garantit plus d'efficience dans leur intégration sociale et professionnelle. La Tunisie considère l'emploi comme un droit légitime pour tous. Une conférence nationale sur l'emploi, organisée dernièrement en Tunisie, a réuni tous les partenaires politiques, sociaux et professionnels.

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Le dialogue avec les jeunes sous des formes et des voies multiples a été concrétisé par des consultations nationales dont la dernière en date a concerné 100 000 jeunes et a eu pour thème "La Tunisie à la veille du 21e siècle". Des mesures politiques ont été prises pour les faire participer davantage à la vie publique. L'âge d'éligibilité à la Chambre des députés et aux conseils régionaux a été baissé sensiblement. Un vaste réseau d'associations de jeunesse et d'ONG dont le nombre excède 6 000 s'est constitué pour couvrir différents secteurs.

M. REUBEN FENECH, Chef de la délégation, Secrétariat parlementaire pour la jeunesse, les sports, la culture et les arts de Malte, a plaidé en faveur de la mobilité des jeunes qui ne devrait être restreinte en aucune manière, ni limitée à une minorité. La mobilité et les échanges entre jeunes permettent à ceux-ci d'apprendre à connaître des traditions culturelles, linguistiques et religieuses diverses dans le monde entier. Une plus grande mobilité des jeunes ouvre non seulement la voie à de nouvelles opportunités pour ceux-ci mais permet aussi de renforcer la coopération entre les différents pays et cultures et de lutter contre des phénomènes comme la xénophobie. Il n'est plus possible de traiter les problèmes des jeunes comme si ceux-ci constituaient un groupe homogène avec des attentes communes. Les jeunes dans le monde approchent la vie de manière différente car ils connaissent dans des réalités socio-économiques et culturelles différentes. Ce mélange pourrait constituer la clé d'une coopération future réussie entre les nations afin de forger un avenir meilleur pour ceux qui en ont le plus besoin. La coopération intergouvernementale dans le domaine de la jeunesse doit donc constituer une priorité des gouvernements, a déclaré M. Fenech. Il faut en outre reconnaître les tendances émergentes qui menacent la santé psychologique et le développement physique des jeunes; s'attaquer aux obstacles qui limitent leur participation effective dans les sociétés émergentes et les aider à faire face aux nouveaux défis.

Pour sa part, Malte promeut un esprit d'entreprise, apporte l'infrastructure nécessaire à un flux constant de développement et encourage, par une assistance financière, la mobilité des jeunes. Le Gouvernement entretient un dialogue avec les ONG locales en vue de réviser la politique nationale en faveur de la jeunesse. Outre l'éducation gratuite, le Gouvernement octroie des bourses afin de garantir que l'enseignement secondaire et supérieur soit à la portée de tous. Des aides au logement, à la recherche d'un emploi rentable, l'accès à l'information et un soutien aux jeunes qui sont marginalisés sont également prévus. La politique nationale en faveur de la jeunesse prévoit aussi d'intégrer les jeunes dans la vie politique, sociale et économique du pays, en les reconnaissant en tant qu'éléments vitaux du futur de la nation.

M. ALFRED S. SASAKO, Ministre d'Etat adjoint au Premier Ministre des Iles Salomon, a estimé que la question de la jeunesse est sans doute la question la plus urgente qu'il convient de régler aujourd'hui et ce en prenant en compte l'environnement social, économique et politique actuel. Il est temps, ainsi que le demandent les jeunes de manière de plus en plus pressante,

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de procéder à des changements; ces derniers doivent toutefois intervenir pour le bien et le progrès de l'humanité. L'approche doit être fondée sur l'écoute et la compréhension et doit instaurer un contact permanent avec les jeunes. Il faut éviter qu'ils demeurent un segment vulnérable et marginalisé de la société. Les problèmes pourront être réglés à condition qu'on les identifie et qu'on en établisse les causes, a fait remarquer M. Sasako.

Pays jeune et dynamique, 75% de sa population ayant moins de 30 ans, les Iles Salomon accordent une large place à la jeunesse, par le biais notamment d'une politique nationale sur les jeunes. Au niveau de la communauté, le gouvernement compte améliorer l'information, les possibilités d'emploi et consulter les organisations de jeunes et les églises. Les questions de la jeunesse concernent tous les pays du monde et les Nations Unies et les agences internationales ont un rôle crucial à jouer, a également déclaré le Ministre, ajoutant que des efforts sont aussi nécessaires en matière de coopération internationale afin qu'elle permette de constituer un véritable réservoir d'énergie. Il faut qu'après la présente Conférence, les pays s'efforcent d'instaurer un véritable suivi des dispositions adoptées et un dialogue constant avec toutes les parties concernées, a conclu M. Sasako.

M. ALEX BODRY, Ministre de la jeunesse du Luxembourg, a expliqué qu'en tant que Vice-Président de la cinquième Conférence des ministres européens responsables de la jeunesse qui s'est tenue en avril de cette année à Bucarest, il a eu la charge de faire le bilan des cinq dernières années de l'action du secteur Jeunesse du Conseil de l'Europe. Le constat n'est pas trop encourageant. En effet, depuis la première conférence des ministres de la jeunesse du Conseil de l'Europe qui s'est tenue à Strasbourg en 1985, toutes les conférences ont recommandé de maintenir et d'encourager une coopération suivie dans le domaine de la jeunesse avec le système des Nations Unies et en particulier avec l'UNESCO, le BIT, l'OMS et l'UNICEF. Selon lui, force est de constater que la coopération avec les organisations internationales est restée lettre morte et s'est bornée à la participation aux conférences ministérielles. Il serait important de discuter d'une façon approfondie de cette question et de prévoir par exemple tous les dix ans une nouvelle session de cette Conférence mondiale.

Le Ministre a souligné qu'il ne faut pas oublier d'inclure dans cette coopération un autre organisme important, à savoir l'Union européenne. Il a rappelé que les chefs d'Etats et de Gouvernement des Etats membres du Conseil de l'Europe ont de nouveau fait part lors de leur deuxième sommet en 1997 de leur volonté de développer l'éducation à la citoyenneté démocratique fondée sur les droits et responsabilités des citoyens et la participation des jeunes à la société civile. Cette action que nous retrouvons dans la déclaration finale de la présente conférence mérite au niveau du système des Nations Unies une attention très particulière.

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Lors du conseil européen extraordinaire sur l'emploi de novembre 1997 à Luxembourg, un accent particulier était mis sur l'emploi des jeunes, a rappelé le Ministre. Toutes ces discussions liées à l'emploi ont amené entre autres les ministres de la jeunesse à envisager progressivement de travailler sur des questions qui ne relèvent pas, dans beaucoup de pays, directement de leurs compétences. Mais si nous voulons développer des politiques globales et intégrées de jeunesse, il appartient aux ministres de la jeunesse de coordonner les mesures en faveur de l'insertion des jeunes dans la société et de coopérer avec les autres secteurs concernés à la recherche de solutions aux problèmes des jeunes.

M. MOHAMED SEIF KHATIB, Ministre par intérim du travail et du développement de la jeunesse de la Tanzanie, a indiqué que la politique nationale de son pays en faveur des jeunes, lancée en 1996, avait, entre autres, pour objectif de définir différents programmes de formation en collaboration avec les secteurs et organisations concernés; de développer et de fournir des services de conseil d'orientation professionnelle; de mettre en place des programmes en faveur de l'emploi; d'établir, de promouvoir et de coordonner des services d'appui aux jeunes; de sensibiliser et mobiliser les organisations de jeunes et la société civile en vue de rassembler tous les soutiens à la mise en oeuvre de cette politique; de mettre à la disposition des jeunes les ressources nécessaires au développement de leur auto- suffisance; de protéger les droits fondamentaux des jeunes; d'apporter des conseils en matière d'éducation et de santé; et de sensibiliser la société à la promotion de l'égalité entre les sexes.

Les jeunes de Tanzanie sont confrontés au chômage et au sous-emploi, à la toxicomanie, et à des problèmes de santé, dont le sida. Face à cette situation, le Gouvernement a mis en place un programme fondé sur le développement économique des jeunes, l'éducation et les conseils. Les stratégies qui ont été élaborées dans le cadre de la mise en oeuvre de ce programme tiennent compte des nouveaux problèmes des jeunes. Le Ministre a estimé que les jeunes ont un rôle important à jouer dans la construction de la paix mondiale. La problématique des jeunes requiert une approche pragmatique aux niveaux national et mondial, a-t-il conclu.

M. AHMED T.H. ALYAZJI, Secrétaire à la jeunesse et aux sports, Chef de la délégation, Palestine, a estimé qu'il ne fait aucun doute que la promotion de la jeunesse est fondamentale au développement des sociétés. Il est important d'accorder une attention particulière aux jeunes les plus vulnérables, notamment ceux qui subissent des violences ou le poids d'une occupation étrangère. La jeune génération palestinienne connaît des conditions difficiles et souffrent de traumastismes dûs à la violence ambiante. Des mesures concrètes ont donc été prises et elles sont coordonnées entre tous les ministères compétents, plusieurs organisations intergouvernemetnales et des ONG afin de permettre aux jeunes de participer activement au processus démocratique qui est mis en place.

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La promotion de l'éducation, de la santé et de l'environnement, ainsi que le problème de l'abus des drogues, retiennent égalment l'attention des autorités palestiniennes. M. Alyazji a lancé un appel à la communauté interationale pour qu'elle permette à la jeunesse de participer activement à cette société en construction, en pouvant exercer notamment son droit à la libre détermination. L'amélioration des conditions de vie des jeunes palestiniens passe par l'assistance de toute la communauté internationale, a- t-il insisté.

M. KAZIMIERZ KAPERA, Secrétaire d'Etat plénipotentiaire du Gouvernement pour la famille de Pologne, a déclaré que la création de la fonction du Ministre Plénipotentiaire de la Famille qui est chargé en particulier des questions de la jeunesse est une preuve de l'importance que le gouvernement polonais attache aux actions pour soutenir la famille. Son Office comporte un service de la jeunesse responsable de la définition et de la mise en oeuvre, en ce qui concerne les jeunes, d'une politique favorable à la famille. Ce service est chargé de la coordination des actions pour assurer la pleine application des droits d'enfants et des jeunes ainsi que l'amélioration des conditions de leur vie.

Le gouvernement soutient l'activité des organisations des jeunes, aussi bien sur le territoire polonais que dans le cadre de la coopération internationale pour le rapprochement des nations de l'Europe et du monde. Un soutien particulier s'adresse aux échanges des jeunes. C'est dans ce type d'actions que nous percevons la possibilité pour les jeunes des différents pays de mieux se connaître, de surmonter les barrières et les stéréotypes nationaux, d'élargir les horizons et de contribuer à la construction d'une société démocratique, a souligné le Ministre. Il a fait état d'une série d'accords bilatéraux. Le programme de la Commission de l'Union Européenne "Jeunes pour l'Europe" qui est réalisé en Pologne depuis le mois de mars de cette année, constitue pour le gouvernement polonais un aspect important de l'intégration européenne. Son objectif est la coopération à travers les frontières et dans le bassin de la Mer Baltique. La Mer Baltique qui jusqu'à présent était perçue comme une barrière géographique, peut devenir une plate- forme entre nos pays. Cette plate-forme pourrait être le commencement de la coopération d'une part entre les structures gouvernementales responsables de la jeunesse et d'autre part entre les organisations non-gouvernementales des jeunes et entre les jeunes eux-mêmes. Le Ministre a espéré que la conférence des ministres des pays de la Mer Baltique, responsables de la jeunesse, que la Pologne organise l'année prochaine en coopération avec la Suède, l'Allemagne et la Lituanie sera pas important dans ce sens.

Le Ministre a attiré l'attention sur quelques aspects importants lorsqu'il s'agit de créer une politique de la jeunesse : il faut souligner le maintien des relations stables entre les ONG dont la coopération devrait viser à apprendre d'autres cultures, et le respect des différences. Il convient d'engager des actions pour activer les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans le monde contemporain basé sur une culture technique et informatique. Il faut également élaborer les principes des rapports permanents entre les

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institutions gouvernementales responsables de la jeunesse d'un pays à l'autre. Il est nécessaire d'entreprendre des actions en faveur de la famille qui est la cellule fondamentale et irremplaçable du corps social et qui engendre l'avenir de chaque pays.

M. BOUBACAR KARAMOKO COULIBALY, Ministre de la promotion de la jeunesse du Mali, a souligné le danger d'une jeunesse mal préparée à assumer son devoir de génération. Dans le cadre de ses efforts d'accompagnement de la jeunesse, le Gouvernement du Mali a notamment créé un volontariat national et mis en place divers programmes dont un programme de formation de jeunes leaders à la vie associative, un programme de formation et de recyclage des encadreurs de la jeunesse, un programme de formation pour jeunes entrepreneurs, un fonds d'appui à la jeunesse, un programme d'appui à la jeunesse par la pratique sportive, des centres d'information et d'écoutes pour les jeunes, et un programme d'éducation sur dix ans. Un Conseil national de la jeunesse va, en outre, être mis en place prochainement. Avec la collaboration du FNUAP, le Mali vient d'élaborer un programme de lutte contre la pauvreté de plus de 11 millions de dollars axé en partie sur la prise en charge des besoins des jeunes. En outre, le Gouvernement en rapport avec l'USAID a redéfini un objectif stratégique axé exclusivement sur la jeunesse portant sur une enveloppe de plus de 60 millions de dollars touchant tous leurs domaines d'intérêt.

Le Ministre a appelé à une mobilisation sans précédent de la communauté internationale en faveur des pays en voie de développement dans leurs combats quotidiens pour l'amélioration de leurs ressources humaines. Il a proposé de consacrer le 12 août, date de clôture de la Conférence, journée de la jeunesse.

Mlle CRISTINA MIRA-SANTOS et M. JAMAL HARIM BIN ABDULLAH, Organisation mondiale du Mouvement scout (WOSM), ont estimé qu'il est fondamental de reconnaître l'importance de l'action des organisations de jeunesse. Il reste désormais à garantir leur participation à l'élaboration et au suivi des programmes. Ils ont rappelé que le Forum mondial de Braga a notamment mis en avant la nécessité de reconnaître que les jeunes handicapés ont des difficultés particulières à être entendus et à participer activement à la vie de la société en raison du manque d'opportunités offertes. Les ONG et les agences du système des Nations Unies devraient promouvoir une entente interculturelle par le biais de rencontres et d'échanges. Les programmes et les fonds doivent prévoir des conférences régulières pour permettre ces échanges. La priorité doit être accordée au partenariat et aux projets concrets, ainsi des centres de surveillance évaluant la situation, notamment pour les personnes victimes de violence, pourraient également être créés. Des manifestations telles cette Conférence sont fondamentales pour mieux comprendre les problèmes de la jeunesse, ont-ils conclu.

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M. OLIVIER MEÏER, Président de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, au nom d'une série d'ONG a affirmé que les dirigeants de ces organisations de jeunesse sont satisfaits de voir les gouvernements du monde consacrer quelques jours de travaux aux moyens de répondre aux problèmes des jeunes. Ils sont reconnaissants au Portugal et à l'Organisation des Nations Unies d'en avoir pris l'initiative. La jeunesse est exigeante et veut pouvoir trouver sa place dans la société, profiter pleinement des potentialités du 21e siècle. Elle veut être respectée et écoutée, participer, dans des formes qu'elle veut pouvoir choisir. Nos exigences et notre façon d'être dérangent à bien des égards, bousculent tout le monde, à commencer peut-être par vous- mêmes, a-t-il poursuivi. A travers notre impertinence, nous dénonçons pourtant souvent les vrais problèmes.

Il a conjuré les gouvernements de ne pas se contenter de déclarations d'intention. Au chômage des jeunes, ne répondez plus par "précarité", à l'échec scolaire, ne répondez plus par "sélection", aux discriminations, ne répondez plus par la fatalité, à l'épidémie de SIDA, ne répondez plus par des discours moralisateurs...

Il a relevé trois recommandations avancées par le troisième Forum mondial de la jeunesse de Braga : l'appel à assurer la promotion des droits des jeunes, avec l'aide des Nations Unies et en partenariat avec les organisations de jeunesse, en contribuant à faire connaître leurs droits aux jeunes; la demande d'encourager le Secrétaire général des Nations Unies à appointer une ou un Rapporteur spécial sur les droits des jeunes d'ici à la fin de l'année prochaine qui devrait pouvoir être saisi par toute ONG qui voudrait dénoncer une atteinte aux droits des jeunes et présenterait un rapport annuel à l'Assemblée générale des Nations Unies ainsi qu'auprès du Haut Commissariat pour les droits de l'homme; l'appel à un grand événement mondial, qui pourrait être une session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies, ou mieux, une Conférence mondiale des Nations Unies sur les droits des jeunes, dont l'objet serait de donner très largement la parole aux jeunes eux-mêmes et d'engager les Etats en faveur des droits des jeunes.

Ces recommandations, nous ne les avons pas réfléchies pour qu'elles restent lettre morte. Les Etats ont à s'engager avec beaucoup de détermination politique pour leur mise en oeuvre, en partenariat avec les ONG et les jeunes eux-mêmes. Car nous sommes prêts à apporter notre pierre, à condition qu'il s'agisse d'apporter des réponses humanistes aux grands problèmes de société.

Mme NATHALIE FISCHER, Association mondiale des jeunes femmes chrétiennes, prenant la parole au nom de diverses ONG, a appelé à surmonter le sexisme et a souligné le fait que l'habilitation des femmes consitue une condition préalable au développement. Les jeunes femmes et les jeunes hommes doivent pouvoir bénéficier d'opportunités égales pour développer leurs

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capacités. Les jeunes femmes doivent avoir un accès égal à l'éducation. Nombre d'entre elles quittent en effet l'école très tôt pour s'occuper de leur famille. Les conflits armés constituent un autre obstacle important à leur habilitation, car elles en sont souvent les premières victimes.

L'objectif de l'Association mondiale des jeunes femmes chrétiennes est d'assurer l'habilitation des jeunes femmes du monde pour assurer leur développement. Ainsi, en Ouganda et au Bangladesh, l'Association s'efforce de promouvoir les capacités des jeunes femmes pour qu'elles puissent assurer des fonctions dirigeantes dans leur pays. Dans d'autres pays, l'Association a créé des centres d'accueil pour les jeunes femmes qui offrent une aide aux femmes en crise ou victimes de violence. La participation des jeunes femmes doit être possible dans tous les domaines de la société et à tous les niveaux. Il faut leur donner un espace de participation suffisant, a souligné Mme Fischer. Elle a conclu en lançant un appel pour que les jeunes femmes bénéficient d'un accès égal à l'information et participent sur un pied d'égalité aux divers secteurs de la société.

Documentation

A la demande de l'Unité des jeunes des Nations Unies qui coordonne toutes les affaires qui concernent les jeunes au sein du système des Nations Unies, une série de documents ont été préparés dans la perspective de la Conférence.

Rapport sur la jeunesse, l'éducation et l'action au seuil du siècle prochain et au-delà rédigé par l'UNESCO (WCMRY/1998/8)

La société se transformant au fil du temps, les approches éducatives doivent évoluer en conséquence. Ce qui donnait de bons résultats dans le passé en matière de jeunesse et d'éducation n'est plus nécessairement efficace aujourd'hui au seuil du XXIe siècle.

Le rapport souligne que toute approche éducative doit viser le plein épanouissement de l'individu tout au long de sa vie.

Utiliser l'éducation, au sens le plus large du terme, comme un outil pour associer efficacement les jeunes à la vie économique, sociale et culturelle de la collectivité et aux prises de décision est sans conteste un bon moyen d'assurer le succès du Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà. L'éducation offre aux jeunes d'aujourd'hui et aux générations à venir des possibilités d'épanouir leur personnalité et de poursuivre les idéaux de l'ONU, de l'UNESCO et des autres organisations du système des Nations Unies qui s'emploient à perpétuer une culture de la paix.

Pour adopter des stratégies de développement visant à dispenser aux jeunes une éducation de base et de leur offrir une chance de s'instruire tout au long de leur vie, de façon à assurer à la société un avenir plus pacifique et plus viable, l'UNESCO soumet une série de recommandations.

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Selon l'UNESCO, il importe de plaider et de coopérer afin que la jeunesse et l'éducation se voient accorder un rang de priorité plus élevé dans les divers plans d'action locaux, nationaux, régionaux et internationaux. A cette fin, il convient notamment d'encourager les alliances et la coopération entre ministres d'une même région et entre pays confrontés à des problèmes similaires.

Les gouvernements devraient envisager de travailler avec le secteur privé dans un certain nombre de domaines comme la recherche sur les problèmes intéressant la jeunesse, l'éducation, les services sociaux, les activités de jeunesse et l'aide à l'emploi. Les gouvernements, en coopération avec le secteur privé, devraient créer des espaces reflétant l'importance de l'apprentissage tout au long de la vie et des quatre piliers de l'éducation comme moyen d'"apprendre à être", et la reconnaissance du rôle de l'éducation non formelle au sein des systèmes éducatifs classiques, ainsi que de l'utilité de la participation des ONG de jeunesse. Il conviendrait de renforcer sur le plan national la solidarité entre ministères et départements gouvernementaux responsables de la jeunesse et des différentes formes d'éducation en associant les jeunes à la planification, à la mise en oeuvre et aux décisions au niveau gouvernemental et en leur accordant une représentation au sein des commissions et comités.

Il faudrait renforcer ou encourager les partenariats, passerelles et réseaux aux niveaux national, régional et international aux fins d'un partage des connaissances et des techniques entre éducation formelle, éducation non formelle et éducation informelle, en vue de promouvoir l'apprentissage tout au long de la vie et d'élaborer des politiques répondant à tous les besoins des jeunes des deux sexes. Il conviendrait d'élaborer des programmes qui favorisent l'éducation des filles et des jeunes femmes, et de promouvoir l'enseignement des droits de l'homme et l'éducation pour une culture de la paix, à l'intérieur et à l'extérieur du système éducatif.

Document pour l'examen et l'évaluation des mesures prises pour la mise en oeuvre du Programme mondial d'action en faveur de la jeunesse jusqu'en l'an 2000 et au-delà : santé des jeunes et développement (WCMRY/1998/10)

On prend de mieux en mieux conscience que, dans la plupart des cas, les jeunes sont l'un des éléments essentiels de la solution des problèmes auxquels ils doivent faire face. Mais si l'on veut qu'ils puissent apporter leur contribution à leur famille et à leur communauté et à la société dans lesquelles ils vivent, il faut accorder l'attention voulue à leur santé et à leurs capacités. Aucune institution, quelle soit publique ou privée, ne peut se charger à elle seule de la santé et du développement des jeunes. Il est nécessaire de forger des partenariats aux niveaux national et mondial et de créer, par la concertation ainsi obtenue, un cadre qui permette de réaliser le plus complètement possible les potentialités de tous les jeunes. Avec un effectif supérieur à un milliard, les jeunes (de 15 à 24 ans) représentent 17% de la population mondiale et 85% d'entre eux vivent dans les pays en développement. Dans la plupart des pays, la vie sexuelle et

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reproductive commence avec les rapports sexuels pratiqués pendant l'adolescence. Ces rapports étant souvent non planifiés et non protégés, l'incidence des maladies sexuellement transmissibles (MST) est souvent la plus élevée parmi les jeunes, ainsi sur un total estimé de 333 millions nouveaux cas de MST dans le monde chaque année, 111 millions au moins concernent des jeunes de moins de 25 ans et en 1997, les jeunes ont représenté plus de la moitié de tous les nouveaux cas d'infection par le VIH. Les rapports sexuels non protégés peuvent également conduire à une grossesse précoce. Dans les pays en développement, la mortalité maternelle des jeunes femmes de moins de 18 ans est de 2 à 5 fois supérieure à ce qu'elle est parmi les femmes de 18 à 25 ans. Il y aurait chaque année entre 1 et 4,4 millions d'avortements parmi les adolescentes; dont la plupart sont pratiqués dans l'illégalité et dans de mauvaises conditions de sécurité.

La malnutrition frappe le plus souvent les enfants en bas âge, mais la mauvaise nutrition (dénutrition et surnutrition) des adolescents pose un grave problème dans certains pays. Les habitudes de consommation de substances psychoactives (alcool et autres drogues) sont souvent contractées pendant l'adolescence. Les accidents, souvent dus à la consommation de substances psychoactives, sont une cause importante de mortalité et d'invalidité chez les jeunes et comptent égalité parmi les problèmes rencontrés. En outre, on n'a encore qu'une idée incomplète de l'étendue des problèmes de santé mentale chez les jeunes. Dans de nombreux pays, de plus en plus de jeunes tentent de se suicider et au moins 100 000 y parviennent chaque année dans le monde. On dispose à présent d'une nouvelle méthode pour exprimer la charge imposée par la maladie : c'est celle qui permet de calculer les années de vie corrigées du facteur invalidité (AVCI). Cette méthode montre que la dépression est la principale cause de perte d'années chez les jeunes.

La question de la santé et du développement des jeunes est complexe. Les problèmes qui altèrent la santé des jeunes non seulement ont des racines communes, mais sont souvent liés entre eux. Le véritable enjeu doit être de placer le développement des jeunes au centre des préoccupations. La dimension de l'égalité entre les hommes et les femmes est essentielle pour comprendre la santé et le développement des jeunes. Lorsqu'il s'agit de formuler des programmes, il faut considérer deux objectifs synergiques, à savoir : donner aux jeunes les moyens de réaliser leur droit à la sécurité et de satisfaire leur besoin d'appartenance et d'estime de soi et d'acquérir des compétences pour pouvoir faire face à des situations difficiles; et prévenir les problèmes sanitaires et y faire face lorsqu'ils surgissent.

Il existe cinq grands domaines d'intervention se prêtant à la promotion de la santé des jeunes : créer un environnement sûr et favorable (importance du rôle de la famille); donner accès à l'information; inculquer des compétences; fournir des services de conseil; et améliorer les services de santé (importance de la confidentialité).

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Les résultats des actions entreprises pour améliorer la santé et le développement des jeunes ont montré que l'efficacité de la programmation dépend de la mise en oeuvre des principes suivants : donner aux jeunes un rôle central dans la programmation en les faisant participer activement à la planification, à l'exécution et à l'évaluation des activités; s'attaquer simultanément à des problèmes sanitaires multiples; associer les interventions; mettre à profit et relier entre elles les interventions existantes dans des cadres multiples, il ne s'agit pas seulement de mettre à contribution les secteurs traditionnels comme la santé et l'éducation, mais aussi le secteur privé, par exemple; respecter la diversité culturelle; encourager les adultes à adopter des attitudes et des comportements positifs et renforcer la gestion des programmes.

Le Groupe d'étude OMS/FNUAP/UNICEF a fait la synthèse des enseignements tirés des interventions menées à bien des dix dernières années par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les Organisations non gouvernementales en faveur des adolescents et des jeunes, et en a fait le Cadre de la programmation de pays et le Programme commun. Ces instruments permettent aux organismes des Nations Unies de coordonner leurs activités et s'articulent autour de la nécessité d'adopter une approche reposant sur la question du développement.

S'agissant de promouvoir la santé et le développement des jeunes, les organismes des Nations Unies tiennent à suggérer aux ministres chargés des questions intéressant la jeunesse d'étudier les recommandations ci-après : - faire preuve de la volonté politique nécessaire pour que les jeunes occupent une place plus importante dans les préoccupations nationales, et consacrer des ressources humaines et financières suffisantes pour réunir les conditions nécessaires à la santé et au développement des jeunes; - appuyer la réalisation d'un ensemble d'interventions essentielles et synergiques dans le domaine de la santé et du développement; - appuyer la collecte et la diffusion régulières de données sur l'état sanitaire selon les groupes d'âge et le sexe; - améliorer la coordination de l'action des ministères et services qui s'occupent de la santé et du développement des jeunes; - définir, promouvoir et appuyer des mécanismes efficaces de participation des jeunes à la planification, à l'exécution et au suivi des programmes; - garantir le droit à la santé de tous les jeunes, y compris ceux qui sont particulièrement vulnérables.

Rapport sur l'emploi des jeunes WCMRY/1998/9

Ce rapport a été préparé par le Bureau international du Travail, à la demande de l'Unité des jeunes des Nations Unies.

Le taux de chômage des jeunes est généralement au moins le double de celui des adultes. Pour les jeunes femmes, il est souvent plus élevé que pour les jeunes hommes, et pour les jeunes handicapés, ceux issus de minorités ethniques, ceux à faible niveau d'instruction et sans apprentissage, il peut atteindre des valeurs alarmantes.

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Selon la définition standard des Nations Unies, également utilisée par le BT, on entend par jeunesse le groupe d'âge allant de 15 à 24 ans inclus. Dans la pratique, la définition opérationnelle de la jeunesse varie largement d'un pays à l'autre, en fonction de facteurs culturels et institutionnels. Dans les pays en voie de développement, il n'existe souvent pas d'âge minimum de fin de scolarité et, en général, le recensement de la population active commence dès l'âge de 10 ans, voire même dès la naissance. Au sein de la jeunesse, il importe de distinguer également les adolescents des jeunes adultes (20-24 ans), les types de problèmes rencontrés par ces deux groupes pouvant être assez différents. Concernant le chômage, le BIT définit les chômeurs comme les personnes n'ayant pas travaillé plus d'une heure pendant la période de référence, mais qui sont disponibles pour travailler et recherchent activement un emploi.

Dans les pays en développement, l'interprétation du terme "chômage" varie. En l'absence d'allocations, les plus pauvres ne peuvent pas se permettre d'être au chômage. Dans ce contexte, il est nécessaire de considérer les problèmes associés au sous-emploi de médiocre qualité dans le secteur informel. Le chômage déclaré est principalement un phénomène urbain. Toutefois, ceci ne signifie pas que les principales difficultés se manifestent uniquement dans les zones urbaines, ni que la solution réside dans la création d'emploi dans ces zones.

Tendances actuelles du chômage des jeunes

Dans les pays de l'OCDE, le taux de chômage de la tranche d'âge des 15- 24 ans était de 13,4 pour cent en 1997, ce qui représente plus du double de celui des adultes. Dans les pays en voie de développement (PVD), les données existantes semblent indiquer que le fossé entre le chômage des jeunes et celui des adultes est encore plus important que dans les pays industrialisés. Dans les pays à économie de transition, le chômage des jeunes suit à peu près le même schéma que dans les pays industrialisés. Etant donné la chute brutale de la production dans beaucoup d'économies de transition, la solution au chômage des jeunes y est certainement plus difficile que dans la plupart des pays industrialisés.

Causes du chômage des jeunes

Beaucoup d'études ont confirmé que la principale cause du chômage des jeunes est le manque de demande globale. Toute politique conçue pour combattre le problème doit donc prendre en compte les conditions économiques globales. Il est donc pertinent de se demander pourquoi les fluctuations de demande globale touchent proportionnellement plus les jeunes.

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Conséquences du chômage des jeunes

Les difficultés matérielles, physiologiques et psychologiques dues au chômage sont susceptibles d'augmenter rapidement avec la durée. Si le chômage intervient dès le début de la carrière d'une personne, il peut endommager son potentiel productif d'une manière permanente, et donc gâcher ses opportunités d'emploi. L'être humain est par nature plus souple et plus réceptif à un enseignement lorsqu'il est jeune. La contrepartie de ce constat est que des schémas de comportement qui s'installent lorsqu'on est jeune tendent à persister plus tard dans la vie adulte. C'est pourquoi, si les taux globaux de chômage des jeunes peuvent être un phénomène relativement temporaire, les conséquences pour les individus eux-mêmes ne le sont certainement pas. Une période de chômage prolongée au début de leur vie professionnelle peut affecter de manière permanente leurs perspectives de travail et de revenus.

Les travaux du BIT sur l'emploi des jeunes

Depuis sa création en 1919, le BIT a été impliqué dans l'établissement de documents normatifs visant à améliorer les conditions de travail des jeunes. Le BIT, notamment, a été longtemps impliqué dans l'élaboration d'instruments de promotion de l'emploi et la formation des jeunes, en commençant par l'adoption de la recommandations nº 45 sur le chômage des jeunes de 1935. En 1998, la Conférence internationale du Travail a adopté une résolution sur l'emploi des jeunes, qui appelle les Etats membres à mettre en oeuvre une stratégie de croissance économique équilibrée et à prendre des mesures spéciales pour accroître les opportunités d'emploi pour les jeunes, tout en leur assurant une protection de l'emploi. Ces mesures inclus l'investissement dans l'éducation scolaire, la formation professionnelle, le conseil pour l'emploi, les dispositifs d'horaires flexibles, et la création de petites et moyennes entreprises. La résolution a demandé aux Etats membres, inter alia, d'encourager la participation des organisations d'employeurs et de travailleurs au choix des programmes de formation scolaires et professionnels, à la mise en oeuvre de ces programmes et à la conception de systèmes de reconnaissance des diplômes.

L'élimination du travail des enfants est également l'un des objectifs prioritaires du BIT. Cet objectif se reflète dans plusieurs normes existantes.

Le BIT entreprend également un certain nombre d'activités de formation à travers son programme régulier, le Centre de formation de Turin et les projets de coopération technique. Quoique ces activités ne soient pas conçues pour un groupe d'âge particulier, les jeunes bénéficient pratiquement invariablement de ces programmes. De plus, un certain nombre de projets de coopération technique ont été entrepris avec pour unique ou principal groupe-cible les jeunes.

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Au cours du biennium 1996-97, le BIT a mis en oeuvre un programme d'action en faveur de l'emploi des jeunes. Au cours du biennium 1998-99, le BIT mettra en oeuvre un programme d'action sur les stratégies de lutte contre la marginalisation et le chômage des jeunes. L'objectif de ce programme d'action est de développer une méthode cohérente et systématique d'intervention dans les PVD, pouvant être adaptée aux situations nationales et intégrée dans des politiques d'emploi en vue de combattre l'exclusion et le chômage des jeunes.

Document pour l'examen et l'évaluation des mesures prises pour la mise en oeuvre du Programme mondial d'action en faveur de la jeunesse jusqu'en l'an 2000 et au-delà : l'abus de drogues chez les jeunes (WCMRY/1998/11)

Ces dernières années, la consommation de drogues illicites a augmenté partout, et divers indicateurs montrent qu'il s'agit désormais d'un phénomène réellement mondial, constate le document préparé par le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID).

Quelles que soient les raisons précises qui poussent les jeunes à consommer les drogues de leur choix, il faut restituer dans leur contexte les tendances qui se font jour parmi eux au niveau mondial : dans de nombreux pays, en effet, les jeunes sont toujours plus confrontés à des bouleversements sociaux et technologiques et à l'esprit de compétition, le succès étant devenu une valeur forte et l'épanouissement personnel occupant une place prépondérante. Il faut en outre compter avec l'affaiblissement des valeurs traditionnelles, la distension des liens familiaux et le besoin toujours plus grand d'être stimulé. On note aussi, souligne le document, certains signes inquiétants qui indiquent que les jeunes sont de plus en plus exposés à une culture populaire et, de la part des médias, à des messages tolérants envers la consommation de certaines drogues illicites.

Les niveaux de prévalence les plus importants concernent le cannabis et les stimulants de type amphétamine, dont la méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA), dite "ecstasy", l'une des principales drogues associées aux soirées "rave". Des recherches montrent que les consommateurs d'ecstasy sont susceptibles de consommer également d'autres drogues, et que la prévalence de la consommation illégale de drogues est considérablement plus élevée chez les jeunes fréquentant des soirées "rave" ou "techno" que pour l'ensemble des sujets de même âge. Il semble que l'Europe soit comparativement la région la plus touchées par l'augmentation de l'abus de stimulants de type amphétamine. En ce qui concerne le cannabis, on peut avancer diverses hypothèses pour expliquer la prévalence élevée de l'abus de cette drogue parmi les jeunes : la facilité de plus en plus grande avec laquelle on peut se le procurer, son coût relativement peu élevé, un mouvement d'ampleur croissante qui milite, partout dans le monde, en faveur de la légalisation du cannabis, et l'idée que l'usage occasionnel de cette substance a des effets moins nocifs que celui de drogues licites, telles que l'alcool et le tabac, ou illicites, comme la cocaïne ou l'héroïne.

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Pour une prévention efficace de l'abus de drogues, le document estime que les stratégies de prévention devraient être élaborées en consultation avec les jeunes. Lors de l'élaboration des programmes de prévention, il conviendrait en outre de tirer parti de l'expérience des jeunes qui ne consomment pas de drogue mais fréquentent des lieux où la prévalence de l'usage des drogues est réputée élevée, tels que les soirées rave et les fêtes techno. La prévention ne devrait pas être centrée sur une donnée mais plutôt sur l'usage des drogues en général. Il importe de proposer aux jeunes des moyens à la fois accessibles et bon marché de se retrouver, d'acquérir le goût de l'art, de pratiquer des sports et de mener d'autres activités stimulantes propres à développer la confiance en soi dans un environnement sans risque. Enfin, la communication est la clef de voûte de la prévention. Davantage de recherches devraient être menées dans ce domaine.

Le Secrétariat de la Conférence met aussi à la disposition des participants à la Conférence, dans la forme reçue et dans les langues de soumission seulement, une série de rapports et documents de réunions régionales. Sont disponibles en français : le rapport de la réunion du groupe d'experts sur les adolescentes et leurs droits, tenue à Addis-Abeba du 13 au 17 octobre 1997 (WCMRY/1998/13); le rapport de la réunion des Ministres de la Commission de la jeunesse et des sports de l'Océan indien, tenue aux Seychelles le 3 décembre 1997 (WCMRY/1998/17); les conclusions et recommandations de la première réunion de la Conférence panafricaine sur la jeunesse et le développement, qui s'est tenue à Addis-Abeba du 18 au 22 mars 1996, et le rapport du Secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine sur la position africaine commune à la Conférence mondiale des Ministre de la jeunesse qui contient la Déclaration de Dakar, adoptée par la Commission du travail et des affaires sociales de l'OUA, qui s'est tenue à Prétoria (Afrique du Sud), du 13 au 18 avril 1998.

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