LES PARTICIPANTS SOULIGNENT L'IMPORTANCE D'UNE IMPLICATION ACCRUE DES JEUNES DANS LA CONCEPTION ET L'EVALUATION DES POLITIQUES LES CONCERNANT
Communiqué de Presse
SOC/4463
LES PARTICIPANTS SOULIGNENT L'IMPORTANCE D'UNE IMPLICATION ACCRUE DES JEUNES DANS LA CONCEPTION ET L'EVALUATION DES POLITIQUES LES CONCERNANT
19980810 Le Sénégal défend la création d'un Corps de jeunes volontaires africains qui viendrait en aide aux victimes des conflits armés et aux réfugiésLisbonne, 9 août 1998 -- L'importance de faire participer davantage les jeunes dans la conception et l'élaboration des programmes qui les concernent et d'évaluer l'impact de toutes les politiques sur la jeunesse a été largement mise en avant lors du débat ce matin sur la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà. Pour les nombreux Ministres et hauts responsables participant à la première Conférence mondiale des Ministres de la jeunesse, il est temps de se mettre à l'écoute des jeunes et de miser sur leur créativité, leur imagination, et leur énergie pour trouver des solutions aux problèmes qui les affectent. Nombre d'entre eux ont également souligné la nécessité de renforcer le rôle des parents et de la famille, en tant que protecteurs et éducateurs. Ceux-ci constituent le premier rempart contre des fléaux tels que la drogue, la criminalité et la violence. Abordant plus précisément la question des réfugiés et des victimes des conflits armés, le Ministre de la jeunesse et des sports du Sénégal a plaidé en faveur de la création d'un Corps de jeunes volontaires africains qui serait chargé d'apporter un appui concret et immédiat aux populations en souffrance.
Les Ministres et hauts responsables suivants ont fait une déclaration : M. José Gregori, Secrétaire d'Etat aux droits de l'homme du Brésil; M. Mohammad Shakir Saeed, Ministre de la jeunesse et des sports de la Syrie; Mme Donna Shalala, Secrétaire d'Etat à la santé et aux services humains des Etats- Unis; M. Pierre Pettigrew, Ministre du développement des ressources humaines du Canada; M. Joseph Owona, Ministre à la jeunesse et aux sports du Cameroun (au nom du Secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, M. Boutros Boutros-Ghali); M. Janis Gaigals, Ministre de l'éducation et de la science de la Lettonie; M. Petros Sfikakis, Secrétaire général pour la jeunesse de la Grèce; Mme Livia Turco, Ministre de la solidarité sociale de l'Italie; M. Jonetani Kaukimoce, Ministre de la jeunesse, de l'emploi et des sports de Fidji; M. George Crin Antonescu, Ministre de la jeunesse et des sports de la Roumanie; Mme Lilian Urrutia, Directrice nationale de la jeunesse du Chili (au nom du Ministre de la planification, M. German Quintana); M. Talal Al-Hassan, Ministre de la jeunesse de la Jordanie; M. Eduard Zeman, Ministre de
l'éducation, de la jeunesse et des sports de la République tchèque; M. Ahmed Moussaoui, Ministre de la jeunesse et des sports du Maroc; M. Pavel Zgaga, Secrétaire d'Etat au ministère de l'éducation et des sports de la Slovénie; M. Jassem Mohammad Al-Own, Ministre des affaires sociales et du travail du Koweit; M. Mait Klaassen, Ministre de l'éducation de l'Estonie; et M. Iba Gueye, Ministre de la jeunesse et des sports du Sénégal; ainsi que la représentante de la Chine.
La Conférence plénière poursuivra à partir de 15 heures l'examen de la mise en oeuvre du Programme mondial d'action pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà adopté par l'Assemblée générale en 1995.
Parallèlement à ce débat en plénière la Grande Commission et le Groupe de travail chargé du thème : Politiques nationales intersectorielles en faveur de la jeunesse, se réunissent aujourd'hui.
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Débat général
M. JOSE GREGORI, Secrétaire d'Etat aux droits de l'homme du Brésil, a déclaré que grâce à l'action des générations qui l'ont précédé, la jeunesse d'aujourd'hui a la possibilité de vivre dans un monde sans guerres mondiales, sans domination coloniale et où l'accès massif aux biens culturels, sociaux et technologiques est assuré. Toutefois, les études de par le monde montrent que trois domaines sont encore le lieu de crises aiguës pour les jeunes : la famille, l'école et l'emploi. De l'avis du Brésil, la carence des institutions entraîne le mal le plus grave des jeunes, à savoir le chômage. Pendant cette phase aussi importante de la vie qu'est la jeunesse, les jeunes doivent être occupés par différentes activités et doivent pouvoir se préparer au travail et à la vie en communauté. Pour cela, il serait bon qu'ils puissent bénéficier de services, et de loisirs leur permettant de se préparer à leur vie future. Au Brésil, cette expérience existe par le biais des clubs de jeunes qui touchent la tranche d'âge de 7 à 18 ans. Il importe de trouver de nouvelles voies afin d'affronter dès à présent le problème de l'inoccupation et du chômage responsables de la formation des gangs, de l'abus des drogues, des tentatives de suicide et des cycles de violence que traversent certains jeunes. Les jeunes sont capables d'encourager les sociétés pour modeler un futur meilleur et lors de cette Conférence, il faut miser sur les utopies afin que les jeunes gardent espoir.
M. MOHAMMAD SHAKIR SAEED, Ministre de la jeunesse et des sports de la Syrie, a déclaré que l'élimination des berceaux de tensions, la prévention de l'occupation étrangère, la fin des guerres et des conflits régionaux, la limitation de la production d'armes, l'augmentation et l'amélioration des possibilités d'investissements, la promotion de politiques nationales justes, la fin de l'exploitation et du pillage des ressources des pays pauvres, la reconnaissance de la démocratie dans les relations internationales en lieu et place de l'hégémonie et de la politique de la force, la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, l'amélioration des opportunités d'éducation, de travail, de santé, de développement, et l'échange d'expériences et d'expertises entre les pays permettraient d'améliorer les conditions de vie des jeunes et d'ouvrir les perspectives d'un avenir meilleur.
Un grand nombre de jeunes syriens, libanais et palestiniens vivent actuellement une vie difficile sous le joug de l'occupation israélienne, souffrant d'une persécution barbare, a poursuivi le Ministre syrien, en demandant à ce que des pressions soient exercées pour forcer Israël à s'engager à mettre en oeuvre les résolutions pertinentes de l'ONU en vue de parvenir à une paix juste et globale dans la région. Le Ministre a dénoncé et condamné toutes les formes de terrorisme qui entraînent les jeunes dans des actes de violence.
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Mme DONNA SHALALA, Secrétaire à la santé et aux services humains des Etats-Unis, a estimé qu'il était approprié de tenir la Conférence au Portugal, pays d'explorateurs légendaires qui ont créé les premiers liens entre les continents. Pour la sécurité de notre jeunesse et le salut de nos nations, pour notre futur, nous devons nous aussi explorer et découvrir, créer des liens mondiaux et travailler ensemble, a déclaré Mme Shalala. Pour trop de jeunes dans le monde, la vie est un combat permanent. Or, selon des études réalisées aux Etats-Unis, l'amour donné par les parents contribue pour beaucoup à la baisse de la toxicomanie, des grossesses précoces et d'autres comportements dangereux. La protection des enfants nécessite un effort concerté et global. Il faut lutter contre le tabac et les drogues, étroitement liées au crime, à la violence et au désespoir. En outre, les enfants qui souffrent d'abus, de mauvais soins ou de la pauvreté sont souvent à l'âge adulte pris dans le cycle de la criminalité, de la violence et du désespoir. La réponse à la violence juvénile est souvent un travail et un salaire. Mme Shalala a encore souligné l'importance de l'échange d'informations au niveau mondial. Pour réussir, il faut enrôler tous ceux qui ont des contacts avec les jeunes, y compris les employeurs, les centres de soins pour les enfants, les travailleurs des services de santé, les écoles, les lieux de culte et les autres institutions communautaires, de même que les joueurs de football, les stars de la chanson, les mannequins et le monde du cinéma. Il faut aussi aider les jeunes à devenir fort à l'intérieur.
Mme HUANG DANHUA (Chine) a évoqué le programme Action 21-Chine, qui met l'accent sur l'éducation et la participation des jeunes, l'amélioration de leurs conditions de vie, la défense de leurs droits légitimes et sur leur rôle actif dans la vie politique économique et sociale du pays. La Chine accorde également une attention particulière à la coopération régionale et internationale car nombre des problèmes auxquels les jeunes ont à faire face ont une dimension transfrontalière. Le Programme d'action et la Déclaration qui seront adoptés à l'issue de la Conférence montreront la voie à suivre dans les questions liées à la jeunesse et auront un effet positif sur la mise en oeuvre et surtout le suivi des politiques et programmes des Nations Unies destinées aux jeunes, a estimé la représentante. De l'avis de la Chine, tous les gouvernements devraient donner la priorité aux actions de suivi en faveur du plein développement des jeunes. A cet égard, le droit au développement devrait recevoir une attention prioritaire. Parallèlement la communauté internationale devrait s'efforcer de respecter la diversité de chaque pays lorsqu'elle met en place des politiques de coopération domaine, car les gouvernements doivent conserver le droit de choisir leur politique en faveur des jeunes selon leurs conditions nationales propres, a souligné Mme Danhua.
M. PIERRE S. PETTIGREW, Ministre du développement des ressources humaines du Canada, a déclaré que, à l'aube du XXIème siècle, les répercussions de la mondialisation et du développement sans précédent des technologies nouvelles posent aux jeunes de formidables défis et leur offrent plus de chances que jamais. C'est pourquoi, il est essentiel que les jeunes hommes et les jeunes femmes puissent donner leur pleine mesure. La clef du succès dans ce domaine est la participation, à savoir la possibilité donnée
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aux jeunes de proposer des solutions novatrices, ainsi que des partenariats fructueux reposant sur les points forts des gouvernements, des éducateurs, des Organisations non gouvernementales, des entreprises des syndicats, des organismes communautaires et des jeunes. Reconnaissant l'importance des progrès réalisés dans le domaine de la technologie, M. Pettigrew a estimé cependant que l'attention portée à ce domaine ne devait pas se faire au détriment d'autres éléments importants et qu'il fallait également écouter ce que les jeunes ont à dire, ainsi qu'ont pu le faire la centaine de jeunes Canadiens qui ont participé à l'élaboration de la position du Gouvernement canadien pour la présente Conférence.
Dans un message lu par M. Joseph Owona, Ministre de la santé et des sports du Cameroun, le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie, M. BOUTROS BOUTROS-GHALI, s'est réjoui de la tenue de cette première Conférence des ministres de la jeunesse qui, selon lui, est le signe concret de la volonté qui existe désormais de répondre, à l'échelle mondiale, aux attentes, aux aspirations et aux besoins de la jeunesse.
Il s'est aussi réjoui de voir que les jeunes, à travers les différents forums, sont directement associés à la réflexion menée. J'y vois, a-t-il dit, le signe d'une évolution réelle dans la perception et le traitement des actions en faveur de la jeunesse qui, trop longtemps, ont été développées en présumant des désirs de ceux qu'elles concernaient.
Les actions de coopération menées par l'Organisation internationale de la francophonie depuis plusieurs années déjà en faveur des jeunes prendront, lors du biennum 1998-1999, une intensité toute particulière. 1999 sera l'année de la jeunesse en francophonie! Le prochain Sommet, qui se découlera à Moncton, en septembre 1999, sera consacré à la jeunesse. C'est la raison pour laquelle, aussi, M. Boutros-Ghali rencontrera, le 20 mars 1999, au Palais des Nations Unies de Genève, à l'occasion de la Journée mondiale de la francophonie, les représentants des jeunes venus des 52 pays de l'espace francophone. Cette grande rencontre sera, pour moi, a-t-il dit, l'occasion de les entendre et de les écouter afin de me faire leur porte-parole auprès des chefs d'Etat et de gouvernement.
Le XXIe siècle commence, ici même, à Lisbonne, sous l'égide de la jeunesse, a-t-il conclu.
M. JANIS GAIGALS, Ministre de l'éducation et de la science de la Lettonie, s'est félicité de l'initiative prise d'accorder la plus haute priorité à la coopération en faveur des jeunes. Le représentant a salué l'apport des organisations de jeunesse dont les activités et initiatives sont le témoin de leur solide engagement en faveur de la participation et de l'action. Il est urgent aujourd'hui d'améliorer la coopération multilatérale et intergouvernementale en faveur des jeunes et la présente Conférence intervient à cet égard au bon moment. Pour la Lettonie, il est particulièrement important de réaliser des projets-pilotes pour le
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développement de politiques pour la jeunesse aux niveaux local et régional, visant à toucher l'ensemble des jeunes et leur permettant de parvenir à une prise de conscience personnelle. L'amélioration de la coopération internationale constitue à cet égard une étape importante pour améliorer les perspectives des jeunes. Il faut respecter les initiatives prises par les jeunes ainsi que leur souhait de coopérer et de participer à tous les domaines de la société.
M. PETROS SFIKAKIS, Secrétaire général pour la jeunesse, Grèce, a estimé que les politiques n'ont jusqu'à présent guère laissé de place aux citoyens qui n'ont que très peu de chances de participer à la sphère publique. Cependant avec l'action d'ONG telles Greenpeace ou Médecins sans frontières, la communauté internationale découvre une nouvelle forme de volontarisme fondée sur la participation politique et sociale. Il faut désormais s'attacher à établir une coopération formelle entre les organisations de volontariat et les institutions étatiques et faire en sorte que les gouvernements fassent de la promotion de ces organisations un élément à part entière de leurs politiques, en leur accordant notamment un soutien financier. M. Sfikakis a ajouté que le volontariat des jeunes est la méthodes la mieux adaptée au développement d'un Etat-Providence, créatif, efficace et compétitif et qu'il représente un défi pour tous, citoyens et gouvernements.
Mme LIVIA TURCO, Ministre de la solidarité sociale d'Italie, a déclaré que les nouvelles stratégies nationales dans le domaine du développement social comprennent une série de lois et de mesures qui visent à favoriser l'éducation informelle et à développer les échanges transnationaux et les pratiques de solidarité, ainsi qu'à créer de nouvelles opportunités de formation professionnelle et d'emplois pour les jeunes. A cette fin, des programmes cadres ont été élaborés en faisant appel au Fonds social de l'Union européenne. Ces programmes visent en particulier à lutter contre l'exclusion sociale. Mme Turco a indiqué que son ministère avait aussi initié un échange de vues au niveau national entre les associations de jeunes, et les autorités régionales et locales en vue d'élaborer un cadre institutionnel d'activités pour les jeunes générations, y compris la création d'un organe de représentation des jeunes. La capacité des jeunes à mettre au point des projets est l'une des clés de ces politiques de développement, a-t-elle souligné. Il importe de travailler aux côtés des jeunes et d'utiliser leur imagination et leur pouvoir d'innovation pour trouver des réponses aux défis actuels.
M. JONETANI KAUKIMOCE, Ministre de la jeunesse, des offres d'emploi et des sports de Fidji, a indiqué que son pays vient d'adopter une nouvelle Constitution, qui d'une part en change la dénomination (désormais Iles Fidji) et d'autre part prévoit la création d'un Comité des droits de l'homme garantissant à tous les citoyens, les jeunes y compris, le respect de leurs droits fondamentaux et de leurs libertés. Dans ce contexte, le gouvernement va formuler une politique nationale en faveur des jeunes qui devrait être mise en oeuvre d'ici l'an 2000. Le pays a également élaboré un programme d'action national tenant compte des recommandations du Programme d'action mondial pour
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la jeunesse jusqu'à l'an 2000 et au-delà. Le programme national met l'accent sur la formation,notamment dans le domaine agricole, sur le renforcement des capacités de leadership des jeunes et des ONG de jeunes, et sur la participation des jeunes à la protection, la préservation et l'amélioration de l'environnement. Des programmes supplémentaires concernant le microcrédit et les micro-entreprises, ainsi que la sexualité et la santé reproductive des adolescents sont en cours d'élaboration. Fidji développe en outre sa coopération régionale et internationale.
M. GEORGE CRIN ANTONESCU, Ministre de la jeunesse et des sports de la Roumanie, a rappelé qu'en avril, a eu lieu en Roumanie la cinquième Conférence des ministres responsables de la jeunesse de la région. Le thème essentiel de cette conférence a été "Les jeunes - citoyens actifs dans une Europe de l'avenir". Les débats ont été centrés sur les thèmes : démocratie, participation et société civile, solidarité, lutte contre l'exclusion sociale, les droits de l'homme, les droits des jeunes. La conférence a insisté dans ses conclusions sur l'importance de l'intégration totale des jeunes dans la société.
M. Antonescu a souligné que l'une des priorités dans les politiques- jeunesse est constituée par le niveau qualificatif de l'éducation. L'éducation formelle adaptée aux possibilités de chaque jeune facilite leur insertion dans la société. La reconnaissance des qualités et des maîtrises acquises par l'éducation non formelle doit aussi être considérée une priorité des politiques nationales.
Il faut aussi faciliter aux jeunes l'accès aux informations pour une meilleure adaptation aux conditions économiques et sociales du moment. Education et information permettront d'améliorer la participation des jeunes dans la société et de faire d'eux une force dynamique et active dans le développement de la société et pas seulement une catégorie sociale dépendante. Les jeunes doivent être perçus comme citoyens actifs.
Dans une déclaration lue par Mme Lilian Urrutia, Directrice des affaires de la jeunesse du Chili, M. GERMAN QUINTANA, Ministre de la planification du Chili, a indiqué que des enquêtes menées auprès des jeunes Chiliens ont permis de mieux connaître leur réalité, et ont montré qu'ils sont peu préparés à la vie. La situation économique actuelle du Chili a permis d'améliorer les conditions de vie des jeunes, mais de nouveaux problèmes sont apparus. Ainsi, la faiblesse de leur éducation et l'insertion précoce dans le marché du travail posent des problèmes graves. Il y a en outre de plus en plus de grossesses précoces, en particulier chez les jeunes femmes marginalisées et pauvres et la consommation de drogues a augmenté. Les jeunes connaissent mal leurs droits, sont mal organisés et il est donc difficile de connaître leurs attentes. Aussi leur avis est rarement pris en considération dans les politiques qui les concernent. Le Gouvernement du Chili réfléchit sur les moyens qui permettraient de mieux communiquer avec les jeunes et d'entendre que leur message soit. Pour arriver à des résultats, il faudra d'abord
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trouver les ressources humaines et matérielles qui permettront d'accorder aux jeunes une chance dans les domaines de l'éducation et de l'emploi. Il faut aussi réfléchir à de nouveaux programmes de sensibilisation sociale qui favoriseront leur participation.
M. TALAL S. AL-HASSAN, Ministre de la jeunesse de la Jordanie, a espéré que la Conférence permettra d'aboutir à des résultats concrets pour montrer la voie des politiques à mener en faveur des jeunes, dont le rôle au sein de toutes les sociétés est très important. La Jordanie a pour sa part réalisé de nombreux progrès dans ses programmes en faveur des jeunes, qui sont axés notamment sur la prise de conscience dans le domaine des droits de l'homme et la non violence. Le gouvernement de la Jordanie attache une importance particulière au temps libre des jeunes et principalement à la pratique de sports, bénéfique aussi bien physiquement que mentalement. Il souhaite à cet égard participer à la promotion du concept "sport pour tous" dans le monde entier, car le sport permet de tenir les jeunes éloignés de la violence et des drogues. Les autorités et les adultes doivent, de leur côté, donner le bon exemple. Ils doivent pratiquer la coopération, la tolérance, encourager personnellement la participation de tous à la santé et respecter la culture pour la paix. M. Al-Hassan a regretté que les efforts déployés pour lutter contre le trafic des drogues n'aient pas encore porté leurs fruits. Il a appelé les gouvernements, les institutions et tous les organes des Nations Unies à établir de nouveaux mécanismes et programmes en faveur des jeunes et à formuler des politiques audacieuses, afin d'intensifier les interactions des jeunes de par le monde, d'améliorer leurs connaissances et leurs capacités.
M. EDUARD ZEMAN, Ministre de l'éducation, de la jeunesse et des sports de la République tchèque, a déclaré que son pays avait élaboré des lignes politiques directrices en faveur des jeunes générations qui devraient être discutées prochainement au sein du Gouvernement. Malgré un plus large accès à l'enseignement, un certain nombre d'enfants, issus de groupes ethniques particuliers, n'ont même pas l'éducation de base ce qui en fait des cibles faciles pour la criminalité. Face à cette situation, des classes préparatoires à l'école élémentaire ont été créées, qui ont permis de régler le problème de l'analphabétisme. Dans ce cadre, les programmes européens Socrates et Leonardo et les programmes d'éducation européens ont joué un rôle important. Une partie des jeunes qui arrivent sur le marché du travail n'ont pas une formation professionnelle qui correspond aux demandes des employeurs et se trouvent donc marginalisés. Dans le cadre de son action sociale, l'Etat s'efforce de les aider à trouver un emploi, en offrant des programmes de formation aux professions qui restent génératrices d'emplois. Par ailleurs, pour lutter contre l'abus de drogues, en forte augmentation en République tchèque, un programme spécial "l'école sans drogue" a été mis sur pied. Soulignant à cet égard, l'importance d'occuper les jeunes, il a indiqué que son Gouvernement soutenait des centres de loisirs pour les jeunes et les activités des ONG dans le domaine des sports, de la culture et de l'environnement. Estimant que l'on peut encore améliorer la participation des jeunes à la société, il a indiqué que son Ministère coopérait pour sa part avec diverses associations de jeunes.
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M. AHMED MOUSSAOUI, Ministre de la jeunesse et des sports du Maroc, a souligné que l'action concernant la jeunesse devra porter sur les structures d'accueil des jeunes en tant que centre de créativité capable d'innovation en les dotant de tous les moyens nécessaires pour participer à la marche concertée vers le progrès. De même, tous les efforts doivent être déployés afin d'intensifier le rapprochement et la coopération entre les jeunes dans tous les pays.
Le Royaume du Maroc se caractérise par sa population très jeune avec tout ce que cela implique comme ambitions, optimisme mais aussi préoccupations. La jeunesse a toujours fait l'objet d'une attention particulière au plus haut niveau. Dans son discours, prononcé à l'occasion de la Fête de la Jeunesse le 9 juillet, le Souverain marocain a annoncé un vrai programme d'insertion des jeunes dans la vie active, mobilisant tous les opérateurs socio-économiques du Royaume. Ce programme, qui vient d'être approuvé par le Parlement, accorde la priorité à la promotion de l'emploi des jeunes diplômés, à l'amélioration des conditions de vie des jeunes, à la lutte contre leur exclusion, mettant en place une véritable politique nationale d'encadrement socio-éducatif de nature à développer une nouvelle culture et l'éclosion de nouvelles forces créatrices chez les jeunes. Il prévoit également une réforme globale du système éducatif à même de garantir les mêmes opportunités à tous les citoyens. Le nouveau millénaire, fait avant tout de défis dont la mondialisation, la libéralisation de l'économie et la révolution dans le domaine de la communication, exige une préparation particulière de la jeunesse en matière de sciences, de savoir et de civisme. Le Maroc a oeuvré depuis fort longtemps pour faire participer les jeunes dans la vie active du pays. L'intérêt accordé à la jeunesse se traduit par l'attention particulière accordée à la couverture médicale, aussi bien au niveau de la prévention que des soins, à la protection sociale et à la sensibilisation, à travers l'ensemble du territoire national.
M. PAVEL ZGAGA, Secrétaire d'Etat au Ministère de l'éducation et des sports de la Slovénie, a déclaré que les questions relatives aux jeunes sont plus que jamais de la responsabilité de la communauté internationale. Les sociétés modernes sont de plus en plus exigeantes à l'égard des jeunes et les questions de la santé, de l'éducation, de l'emploi et de la participation politique et sociale notamment doivent être considérées de manière à la fois prudente et systématique. La Slovénie espère que la présente Conférence fournira l'occasion aux pays d'avoir d'un large échange sur leurs connaissances et expériences respectives et de les transformer en des objectifs et des engagements communs. A cet égard, elle soutient pleinement le projet de déclaration finale. Du fait de la transition traversée par le pays, les jeunes Slovènes doivent faire face à de grands défis et l'expérience montre qu'il est nécessaire de définir une stratégie réfléchie et à long terme en faveur de la jeunesse. C'est pourquoi un vaste débat public sur la question a été lancé, dont les résultats seront examinés par le gouvernement à l'automne. C'est avant tout la pleine insertion des jeunes à la société qui est recherchée, a précisé le représentant, afin d'améliorer la qualité de vie, l'information, la solidarité et l'égalité des chances pour tous, ajoutant que
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pour ce faire l'éducation et la formation sont des éléments primordiaux. Il est possible de résoudre les problèmes spécifiques rencontrés par les jeunes en mettant en oeuvre de manière bien coordonnée les politiques liées à l'éducation, l'emploi, le logement et la santé. C'est ce que s'attache à faire le Bureau pour la jeunesse de la Slovénie, qui accorde également une grande importance au dialogue et au partenariat avec les ONG pour la jeunesse.
M. JASSEM MOHAMMAD AL-OWN, Ministre des affaires sociales et du travail du Koweït, a indiqué que dans son pays une Autorité publique pour la jeunesse et les sports était chargée du développement des capacités de la jeunesse. L'Etat koweïtien s'est en outre engagé à mettre en place des conditions favorables au développement des jeunes, et à leur permettre de s'affirmer et à satisfaire leurs attentes. Le Koweit a en outre pris des mesures en vue de donner davantage de stabilité à la famille, cellule dans laquelle l'enfant grandit et où il forge son caractère. Pour le Ministre koweitien, les problèmes actuels des jeunes sont notamment liés à l'accélération du rythme de la vie et aux nouvelles tentations auxquels ils sont confrontés. Le Koweit a créé des écoles maternelles et de nombreux programmes en faveur des enfants. La législation familiale accorde un statut spécial à la famille qui vise à lui permettre de mieux s'occuper des enfants. S'agissant de l'abus de drogue, il a appelé à l'élaboration d'une charte internationale contre les drogues qui devrait être respectée par tous. Pour sa part, dans le cadre de la lutte contre la drogue, le Koweit encourage les jeunes à participer à diverses activités. L'objectif est d'exploiter à fond le potentiel des jeunes et de les préparer ainsi au mieux à leur avenir.
M. MAIT KLAASSEN, Ministre de l'éducation de l'Estonie, a souligné la nécessité d'accorder un rôle plus important aux jeunes. Il est de la mission de cette Conférence de définir une nouvelle forme de société en pleine coopération avec les jeunes. Les Etats qui n'ont qu'une tradition démocratique récente. Les activités de l'Estonie en faveur de la jeunesse sont axées autour de deux mots clefs : ouverture et coopération. Le rôle des jeunes dans le pays va ainsi croissant, a assuré M. Klaassen, ajoutant qu'au niveau international la mobilité des jeunes doit être l'une des priorités. Les échanges de connaissances et d'expériences entre les pays dans ce domaine sont très importants et à ce titre l'Estonie va prochainement organiser un grand forum international sur l'avenir et les opportunités des jeunes. Les organisations de jeunes sont les meilleures écoles d'apprentissage de la démocratie et à ce titre elles sont essentielles, a fait observer le Ministre. L'accès à l'information, par les moyens électroniques et informatiques notamment, est un autre élément crucial lorsque l'on parle des jeunes, a également souligné M. Klaassen.
M. IBRAHIMA GUEYE, Ministre de la jeunesse et des sports du Sénégal, a affirmé que ce n'est pas la jeunesse qui est en crise, mais toute la société. En réalité, la jeunesse n'est pas un problème; elle est plutôt une solution.
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Le Forum africain de la jeunesse tenu à Dakar du 24 au 27 mars 1998, préparant la contribution des jeunes du continent à cette conférence, a, à l'instar des beaucoup de rencontres de jeunesse, matérialisé ces aspirations dans des dizaines de recommandations.
Le Sénégal vient d'élaborer un programme triennal 1998-2001 de santé de la reproduction pour un coût de plus de 15 millions de dollars américains, financé avec le concours de Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Il a également engagé une croisade contre les violences faites aux femmes. A cet effet, une loi contre les mutilations génitales féminines est en cours de préparation. Elle sera bientôt présentée à l'Assemblée nationale. Le pays s'est doté d'un Conseil national de la jeunesse qui est l'émanation de l'ensemble des mouvements et associations de jeunesse. Le Conseil est l'interlocuteur de l'Etat, des collectivités locales et des partenaires au développement. Il a été élevé au rang de corps constitué de l'Etat et est représenté par son Président au Conseil économique et social du Sénégal. Un Service civique national a été mis en place qui ambitionne de réduire considérablement le sous emploi des jeunes et de créer les conditions de leur formation civique et de leur mobilisation aux tâches de développement national.
Pour promouvoir la démocratie participative et l'émergence d'une nouvelle citoyenneté, l'âge du vote a été ramené de 21 à 18 ans. De nombreux jeunes ont été investis et élus lors des élections municipales et rurales de novembre 1996 ainsi que lors des élections législatives de mai 1998.
Selon le Ministre, il est nécessaire de renforcer l'esprit civique des jeunes. Deuxièmement, il est plus que nécessaire de consacrer davantage de moyens au profit des jeunes. Le Ministre a invité ses collègues à créer dans tous les pays des mécanismes valorisant les capacités d'insertion socio- économique et les nombreuses initiatives d'auto promotion des jeunes. Nous cherchons, a-t-il dit, à faire soutenir fortement par une solidarité agissante des pays du Nord et une vaste coopération Sud-Sud, les efforts de promotion de la jeunesse qu'entreprennent nos nations. Nous devons développer partout des actions énergiques en faveur des réfugiés, des victimes des conflits armés et des violations des droits de l'homme. A cet effet, une idée retient particulièrement mon attention, celle consistant à créer un corps de jeunes volontaires africains chargés d'apporter un appui concret et immédiat aux populations en souffrance. Enfin, il y a une grande nécessité à renforcer les stratégies de promotion de la santé reproductive des jeunes et des femmes en faisant de la conférence, un pas important dans la lutte pour la promotion du statut des femmes, des jeunes garçons et des jeunes filles dans tous les domaines.
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