POUR LE PRESIDENT DU PORTUGAL, M. SAMPAIO, IL N'Y A RIEN DE PIRE POUR UN JEUNE QUE DE NE PAS POUVOIR REALISER SES AMBITIONS
Communiqué de Presse
SOC/4460
POUR LE PRESIDENT DU PORTUGAL, M. SAMPAIO, IL N'Y A RIEN DE PIRE POUR UN JEUNE QUE DE NE PAS POUVOIR REALISER SES AMBITIONS
19980810Lisbonne, 8 août -- Réunion mondiale sur les problèmes les plus urgents pour les jeunes à l'aube du prochain millénaire, la première Conférence mondiale des Ministres responsables de la jeunesse, organisée par le Gouvernement portugais, en coopération avec les Nations Unies, a été ouverte cet après-midi par le Président du Portugal, M. Jorge Sampaio et par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan. Dans sa déclaration d'ouverture, le Président du Portugal a souligné l'importance pour le Portugal de pouvoir accueillir, cette année, un vaste ensemble d'événements internationaux portant sur la jeunesse. On ne peut plus comme par le passé agir seulement sur le plan local, il faut désormais avoir davantage conscience des racines culturelles de chacun, tout en agissant au niveau mondial, seule manière de résoudre les problèmes.
Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a souligné que les ministres de la jeunesse ont à la fois la tâche de préparer les jeunes à affronter les défis du siècle prochain et le devoir de leur présenter un avenir optimiste et exaltant. Dans la nouvelle interaction entre gouvernants et gouvernés, les voix des jeunes doivent se faire entendre clairement et l'Organisation des Nations Unies fait de son mieux pour qu'il en soit ainsi.
Pour le Premier Ministre du Portugal, M. António Guterres, les politiques en faveur des jeunes doivent avoir pour priorités le renforcement de la citoyenneté, la lutte contre l'exclusion, la création d'emplois, et la lutte contre la drogue. Il faut profiter de leur élan généreux dans la lutte pour la démocratie et la liberté des peuples.
La Conférence a ensuite élu par acclamation M. José Socrates, Ministre adjoint auprès du Premier Ministre du Portugal, à sa présidence. M. Socrates a précisé que cette Conférence n'a pas uniquement pour but de satisfaire les intérêts des jeunes en tant que groupe social particulier, elle doit au-delà s'attacher à promouvoir une politique visant l'ensemble des sociétés. Ces dernières doivent pouvoir compter sur l'appui et la participation des jeunes. Instaurer une politique où la générosité remplacerait l'égoïsme doit être l'objectif des travaux de ces prochains jours.
La Conférence a également procédé à l'organisation de ses travaux, en adoptant notamment son ordre du jour et son règlement. Elle a en outre complété son Bureau en élisant 27 Vice-présidents, une Vice-présidente ex- officio, un Rapporteur général ainsi que la Présidente de sa Grande Commission, Mme Blondin-Andrew (Canada).
Deux représentants des organisations de jeunes ayant participé au Forum mondial de la jeunesse qui s'est terminé hier à Braga ont présenté le Plan d'action de Braga.
La prochaine réunion plénière aura lieu demain, dimanche 9 août, à partir de 9 heures 30. La Conférence entamera alors son débat général sur la mise en oeuvre du Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà.
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Déclarations d'ouverture
Le Président du Portugal, M. JORGE SAMPAIO, a déclaré qu'il est particulièrement important pour le Portugal de pouvoir accueillir, cette année, un vaste ensemble d'événements internationaux portant sur la jeunesse. Les propositions contenues dans le document du Forum mondial de la jeunesse, qui s'est terminé hier à Braga, mettent en exergue l'existence de différents problèmes spécifiques aux jeunes. Elles mettent aussi et surtout en avant la sensibilité des jeunes face aux politiques adoptées par les Gouvernements. Il existe indéniablement une forte prise de conscience en faveur de la défense et du respect des principes inscrits dans la Déclaration des droits de l'homme, dont la communauté internationale fête cette année le cinquantième anniversaire. Il est fondamental que les jeunes aient la responsabilité et la possibilité de choisir leur voie de façon libre et informée, car il n'y a rien de pire pour un jeune que de vouloir être quelque chose sans pouvoir y parvenir, a fait observer le Président Sampaio. Désormais, pour promouvoir cette liberté, il existe un éventail de propositions complexes énoncées avec beaucoup de sensibilité. A l'aube du nouveau millénaire il faut savoir innover et miser sur les nouvelles connaissances aussi bien que sur les expériences acquises. On ne peut plus comme par le passé agir seulement sur le plan local, il faut désormais avoir davantage conscience des racines culturelles de chacun, tout en agissant au niveau global puisque les problèmes ne peuvent être résolus qu'au niveau mondial. C'est pourquoi la présence aujourd'hui de toutes les délégations est si importante, a conclu le Président.
Le Secrétaire général des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a souligné que les ministres de la jeunesse ont une lourde tâche car c'est à eux qu'il incombe de préparer les jeunes et les dirigeants de demain à affronter les défis du siècle prochain. Plus important encore, ils ont le devoir de leur présenter un avenir qui n'est ni sombre ni chargé de menaces mais qui, au contraire, leur laisse entrevoir des perspectives exaltantes.
Selon M. Kofi Annan, l'élément premier de la stabilité politique est un citoyen informé, l'élément premier du progrès économique est un travailleur qualifié et l'élément premier de la justice sociale est un être humain éclairé. Nous assistons aujourd'hui à l'émergence partout dans le monde d'une société civile toujours plus active et plus bruyante, qui tire son pouvoir de l'informatique, a-t-il dit. Cela modifie la nature même de l'art de gouverner.
Une bonne conduite des affaires publiques est un problème qui ne concerne pas seulement les nations en développement et les jeunes démocraties. Elle oblige toutes les nations à trouver les moyens d'assurer l'existence d'une communication et d'échanges réciproques entre gouvernants et gouvernés. La relation doit exister dans les deux sens. Nous avons tous le devoir de faire en sorte que les "raisons d'Etat" - si souvent invoquées dans le passé pour occulter l'arbitraire - deviennent de véritables raisons, c'est-à-dire des réponses raisonnables aux questions et besoins de la société civile.
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Dans cette interaction, les voix des jeunes doivent se faire entendre clairement. L'organisation des Nations Unies fait de son mieux pour qu'il en soit ainsi.
Une société qui se coupe de sa jeunesse se coupe de sa source de vie et se condamne à mort, a conclu le Secrétaire général.
Le Premier Ministre du Portugal, M. ANTONIO GUTERRES, a estimé que les politiques de la jeunesse constituent aujourd'hui un élément central de l'action de tout gouvernement. Toutefois, le fait d'avoir un ministre de la jeunesse ne doit pas empêcher les autres secteurs gouvernementaux de s'intéresser également aux jeunes. Pour le Premier Ministre portugais, l'objectif des politiques en faveur des jeunes doit être le renforcement de la citoyenneté. Il faut donc créer les conditions pour que chaque jeune ait accès à la citoyenneté, puisse faire entendre sa voix, et participer à la vie politique et sociale de son pays. Cela implique d'assurer la liberté des hommes contre toute dictature et la liberté des peuples contre toute occupation dans le respect de l'identité de chacun et du droit à l'autodétermination. Garantir la citoyenneté, a poursuivi M. Guterres, c'est aussi lutter contre l'exclusion. Cette lutte passe par l'éducation. Face au phénomène de la mondialisation, l'éducation est essentielle à l'intégration des jeunes dans la société.
Pour le Premier Ministre, la seconde priorité est celle de l'emploi. Trop de jeunes n'ont en effet pas accès à l'emploi. Il importe en conséquence que tous les pays joignent leurs efforts pour créer une économie mondiale génératrice d'emplois. Le combat contre la drogue doit aussi constituer une priorité des gouvernements. En outre, la voix des jeunes doit pouvoir se faire entendre pour défendre leurs valeurs au niveau mondial. Les jeunes sont souvent les plus enthousiastes a défendre la paix, la liberté, la solidarité et la justice. Il faut profiter de leur élan généreux dans la lutte pour la démocratie et la liberté des peuples. De trop nombreuses régions du monde connaissent diverses formes d'exclusion tout à fait intolérables. Face à cette situation, les gouvernements doivent miser sur les jeunes pour introduire les réformes nécessaires qui permettront de lutter contre ces exclusions inacceptables, telles le racisme, la xénophobie, le nationalisme violent, ou le fondamentalisme. Il faut promouvoir les idées des jeunes. Le Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà, adopté par les Nations Unies, constitue un instrument indispensable à cet égard. Bon nombre de ceux qui causent les guerres aujourd'hui ont aussi été des jeunes pleins d'enthousiasme et de générosité, a rappelé le Premier Ministre.
Le Président de la Conférence, M. JOSE SOCRATES, Ministre adjoint faisant rapport au Premier Ministre du Portugal, s'est déclaré très honoré d'être élu Président de la Première Conférence mondiale consacrée à la jeunesse. Il a précisé que cette Conférence n'a pas uniquement pour but de satisfaire les intérêts des jeunes en tant que groupe social particulier, elle doit au-delà s'attacher à promouvoir une politique destinée à l'ensemble des
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sociétés pour qu'elles puissent ainsi compter sur l'appui et la participation des jeunes. La communauté internationale doit ainsi définir de nouvelles priorités en matière d'éducation et d'emploi, en faveur de la promotion de l'environnement et des droits de l'Homme, pour instaurer une politique où la générosité remplacerait l'égoïsme. C'est forts de cet objectif que les participants doivent travailler tout au long des prochains jours, a conclu le Président de la Conférence.
Présentation du Plan d'action de Braga
M. SETH OFORI-OHENE, représentant de l'Union des étudiants africains, présentant les résultats de la troisième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies, a déclaré que l'instauration d'un véritable partenariat entre les jeunes et les organisations de jeunes, les gouvernements nationaux, l'ONU et d'autres organisations intergouvernementales permettra de façonner un monde meilleur pour tous. Evoquant les divers problèmes auxquels les jeunes d'aujourd'hui doivent faire face, tels le chômage, le déclin des systèmes d'éducation et de santé, il a estimé que les jeunes devaient contribuer aux solutions à ces problèmes, car ils sont en train de devenir les futurs dirigeants du monde.
Mlle LISA PELLING, représentante de l'Union internationale des jeunesses socialistes, a expliqué que le Plan d'action représente un engagement conjoint pour la participation de la jeunesse et a invité les Ministres participant à la Conférence mondiale à se joindre aux jeunes pour le mettre en oeuvre. Le Forum fut une célébration de notre diversité et une occasion de nous sentir plus fermes dans nos revendications. On ne demande pas votre aide mais nous voulons devenir vos partenaires dans le développement humain et vous demandons d'écouter nos voix, a-t-elle déclaré.
M. OFORI-OHENE a déclaré que les recommandations du Forum permettront de progresser pour que tous les jeunes vivent dans un ordre économique et social qui les respecte. Il a souhaité que celles-ci soient accueillies et étudiées avec le plus grand sérieux pour le bénéfice de tous les jeunes de la planète.
Election par acclamation du Bureau de la Conférence
La Conférence a élu 27 Vice-présidents répartis entre les différents groupes régionaux, de la manière suivante :
- Groupe des Etats d'Afrique : Algérie, Cameroun, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée Bissau, Sénégal, et Afrique du Sud.
- Groupe des Etats d'Asie : Chine, Fidji, République islamique d'Iran, Pakistan, Philippines et République arabe syrienne.
- Groupe des Etats d'Europe orientale : Roumanie, République tchèque et Azerbaïdjan.
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- Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes : Argentine, Bahamas, Chili, Colombie et Paraguay.
- Groupe des Etats d'Europe de l'Ouest et autres Etats : Andorre, Australie, Etats-Unis, Grèce, Luxembourg, et Suède.
La Conférence a également élu par acclamation, Mme Filomania Martins (Portugal), Vice-Présidente ex-officio et M. J.K. Marirmoi (Kenya), Rapporteur général. C'est Mme Ethel Blandin-Andrew, Secrétaire d'Etat à l'enfance et à la jeunesse du Canada qui a été élue à la Présidence de la Grande Commission.
Organisation des travaux
Il a été décidé que la conférence organisera ses travaux autour d'une Assemblée plénière, d'une Grande commission et de groupes de travail. Mme Ethel Blondin-Andrew (Canada) a été élue à la présidence de cette Commission.
La plénière
A partir de demain matin, dimanche 9 août, et jusqu'à la réunion du matin du mercredi 12 août incluse, les délégations auront un échange de vues général sur la mise en oeuvre du Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà. L'adoption de la déclaration de Lisbonne est prévue pour la séance de l'après-midi du même mercredi.
La Grande commission se réunira du 9 au 11 août. Elle travaillera sur l'élaboration de la Déclaration de Lisbonne sur les politiques et les programmes en faveur de la jeunesse qui sera adoptée en séance plénière.
Le projet de Déclaration présenté pour examen figure au document WCMRY/1998/L.I. Plusieurs nouvelles propositions qui n'ont pas été examinées lors des consultations intergouvernementales officieuses figurent au document WCMRY/1998/L.2.
Les groupes de travail ouverts à tous les participants, tiendrons leurs réunions parallèlement aux séances plénières et traiteront des thèmes suivants : Politiques nationales intersectorielles en faveur de la jeunesse (9 août); pertinence des trois thèmes de l'Année internationale de la jeunesse, participation, développement et paix (10 août); développement social et grandes questions prioritaires appelant l'adoption de mesures : éducation, emploi, santé, abus des drogues et autres questions (11 août).
L'ordre du jour de la conférence figure au document WCMRY/1998/I.
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