En cours au Siège de l'ONU

CS/955

LE CONSEIL PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE DE DEPLOIEMENT PREVENTIF DES NATIONS UNIES (FORDEPRENU) JUSQU'AU 28 FEVRIER 1999

21 juillet 1998


Communiqué de Presse
CS/955


LE CONSEIL PROROGE LE MANDAT DE LA FORCE DE DEPLOIEMENT PREVENTIF DES NATIONS UNIES (FORDEPRENU) JUSQU'AU 28 FEVRIER 1999

19980721 Il autorise le renforcement des effectifs de soldats de la Fordeprenu pour les porter à 1050 hommes

Réuni sous la Présidence de M. Sergey Lavrov (Fédération de Russie) pour étudier la situation dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, le Conseil de sécurité a adopté, ce matin, à l'unanimité la résolution 1186 (1998), par laquelle il décide d'autoriser le renforcement des effectifs de soldats de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) pour les porter à 1050 hommes et de prolonger de six mois le mandat actuel de la FORDEPRENU, jusqu'au 28 février 1998, y compris le maintien de sa présence pour servir de moyen de dissuasion et de prévention des affrontements, surveiller la situation dans les zones frontalières, faire rapport au Secrétaire général sur les faits nouveaux qui pourraient constituer une menace pour l'ex-République yougoslave de Macédoine et notamment exercer une surveillance et présenter des rapports sur les mouvements d'armes illicites et les autres activités interdites par la résolution 1160 (1998) à savoir, l'interdiction pour tous les Etats de vendre ou de fournir des armes et du matériel connexe de tous type à la République fédérale de Yougoslavie, y compris le Kosovo. Le Conseil déclare son intention de revenir sur les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport du 14 juillet 1998.

Les représentants des pays membres du Conseil suivants ont pris la parole: Suède, Slovénie, Japon, Brésil, Chine, Etats-Unis et Fédération de Russie.

Les pays suivants sont également intervenus : ex-République yougoslave de Macédoine et Autriche au nom de l'Union européenne et des pays associés.

Pour l'examen de cette question, le Conseil était saisi de deux rapports du Secrétaire général sur la Force de déploiement préventif des Nations Unies, datés respectivement du 1 juin 1998 et du 14 juillet 1998.

Texte du projet de résolution S/1998/668

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions pertinentes concernant les conflits dans l'ex-Yougoslavie, en particulier sa résolution 795 (1992) du 11 décembre 1992, dans laquelle il a évoqué la possibilité que l'évolution de la situation ne compromette la confiance et la stabilité dans l'ex-République yougoslave de Macédoine ou ne fasse peser une menace sur son territoire, et sa résolution 1142 (1997) du 4 décembre 1997,

Rappelant également ses résolutions 1101 (1997) du 28 mars 1997 et 1114 (1997) du 19 juin 1997, dans lesquelles il a exprimé sa préoccupation devant la situation en Albanie, et sa résolution 1160 (1998) du 31 mars 1998, dans laquelle il a décidé que tous les États interdiraient la vente ou la fourniture à la République fédérale de Yougoslavie, y compris le Kosovo, d'armements et de matériel connexe de tous types et s'opposeraient à l'armement et à l'instruction d'éléments appelés à y mener des activités terroristes,

Saluant à nouveau le rôle important que la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) joue en contribuant au maintien de la paix et de la stabilité, et rendant hommage à son personnel pour la manière dont il s'acquitte de sa mission,

Se félicitant du rôle que joue la FORDEPRENU en surveillant la situation dans les zones frontalières et en faisant rapport au Secrétaire général sur les faits nouveaux qui pourraient constituer une menace pour l'ex-République yougoslave de Macédoine ainsi qu'en servant, par sa présence, de moyen de dissuasion et de prévention des affrontements, y compris grâce à la surveillance qu'elle exerce et aux rapports qu'elle présente sur les mouvements d'armes illicites dans la zone relevant de sa responsabilité,

Rappelant l'appel qu'il a lancé aux Gouvernements de l'ex-République yougoslave de Macédoine et de la République fédérale de Yougoslavie pour qu'ils appliquent intégralement leur accord du 8 avril 1996 (S/1996/291, annexe), en particulier en ce qui concerne la démarcation de leur frontière commune,

Prenant note des lettres datées du 15 mai 1998 (S/1998/401) et du 9 juillet 1998 (S/1998/627) que le Ministre des affaires étrangères de l'ex-République yougoslave de Macédoine a adressées au Secrétaire général pour demander la prorogation du mandat de la FORDEPRENU et souscrire au renforcement de ses effectifs,

Ayant examiné les rapports du Secrétaire général en date du 1er juin 1998 (S/1998/454) et du 14 juillet 1998 (S/1998/644) et les recommandations qui y figurent,

( suivre)

- 3 - CS/955 21 juillet 1998

Réaffirmant son attachement à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'ex-République yougoslave de Macédoine,

1. Décide d'autoriser le renforcement des effectifs militaires de la FORDEPRENU pour les porter à 1 050 hommes et de prolonger de six mois le mandat actuel de la FRODEPRENU jusqu'au 28 février 1999, y compris le maintien de sa présence pour servir de moyen de dissuasion et de prévention des affrontements, surveiller la situation dans les zones frontalières, faire rapport au Secrétaire général sur les faits nouveaux qui pourraient constituer une menace pour l'ex-République yougoslave de Macédoine, et notamment exercer une surveillance et présenter des rapports sur les mouvements d'armes illicites et les autres activités interdites par la résolution 1160 (1998);

2. Déclare son intention de revenir sur les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport du 14 juillet 1998;

3. Décide de rester saisi de la question.

Documentation

Le Conseil de sécurité était saisi de deux rapports du Secrétaire général sur la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU).

Dans le premier rapport (S/1998/454 et Corr.1) en date du 1er juin 1998, le Secrétaire général souligne que conformément à la résolution du Conseil de sécurité en date du 28 mai 1997, la réduction progressive de 300 hommes de la composante militaire de la FORDEPRENU s'était achevée le 30 novembre 1997, son effectif étant alors de 750 hommes. À la même date, le nombre de postes d'observation était ramené de 19 à 8, et tous se situaient dans des emplacements stratégiques le long de la frontière avec l'Albanie et la République fédérale de Yougoslavie. L'effectif autorisé de la composante civile, personnel local compris, est de 203. Le Secrétaire général explique que la police civile et les observateurs militaires font régulièrement des patrouilles dans les villages et le long de la frontière et qu'en réponse à la crise qui a lieu au Kosovo, la FORDEPRENU a augmenté le nombre de ses patrouilles le long de la frontière avec ce pays. La paix et la stabilité dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, dit-il, continuent d'être fortement tributaires de l'évolution de la situation dans d'autres parties de la région comme le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine. Jusqu'ici la présence de la FORDEPRENU a contribué avec succès à éviter que l'ex-République yougoslave de Macédoine ne soit touchée par les retombées de conflits qui se produisent ailleurs dans la région. D'ailleurs, le Ministre des affaires étrangères de l'ex-République yougoslave de Macédoine, a exprimé, dans une lettre, la préoccupation de son gouvernement en ce qui concerne l'évolution négative de la situation au nord de la frontière, en particulier au Kosovo; le fait que la frontière entre la République et la République fédérale de Yougoslavie n'est pas encore délimitée; et les tensions le long de la frontière entre l'Albanie et la République fédérale de Yougoslavie. Le Ministre a ensuite noté avec

( suivre)

- 4 - CS/955 21 juillet 1998

préoccupation que, dans ces conditions, la paix et la stabilité de l'ex-République yougoslave de Macédoine pourraient être compromises et qu'un vide se produirait dans la région du point de vue de la sécurité si la composante militaire de la FORDEPRENU devait être retirée après le 31 août.

En recommandant à son tour la prorogation de la Force, le Secrétaire général suggère au Conseil de réexaminer sa décision au cas où les discussions menées au niveau international aboutiraient à des décisions qui auraient des incidences sur le rôle et les responsabilités de la Force. Des discussions sont en cours dans le cadre de l'OTAN afin de déterminer s'il serait nécessaire de renforcer la présence militaire internationale dans la région du fait de la situation au Kosovo et des consultations se tiennent au sujet de la création d'un mécanisme global chargé de surveiller le respect des interdictions imposées par la résolution 1160 (1998) du Conseil de sécurité - embargo sur les armes pour la République fédérale de Yougoslavie-. Le Secrétaire général note enfin que l'exécution des tâches assignées à la Force le long des frontières avec l'Albanie et la République fédérale de Yougoslavie a déjà mis à rude épreuve les effectifs réduits de la mission. En conséquence, il a l'intention de soumettre d'ici au 15 juillet, des propositions précises en vue d'un renforcement possible de la capacité de la Force.

Le rapport comprend en annexe les constations et les conclusions de la réunion consultative des entités du système des Nations Unies sur leurs activités dans l'ex-République yougoslave de Macédoine. Selon ces observations, les défis auxquels le pays doit faire face sont notamment une forte contraction de la capacité productive, la montée du chômage et l'aggravation des fléaux sociaux. Les problèmes du trafic des stupéfiants, de la corruption et de la criminalité sont les symptômes de difficultés socio-économiques sous-jacentes plus profondes auxquelles une stratégie cohérente des pouvoirs publics peut apporter une réponse efficace, à condition d'être appuyée par des efforts systématiques de la communauté internationale. Les participants ont souligné que le système des Nations Unies, de concert avec ses partenaires de la communauté internationale, pouvait faciliter les efforts déployés par le Gouvernement pour surmonter des difficultés économiques et sociales pressantes et jeter les bases d'un développement durable. L'idée d'une "maison commune des Nations Unies", avec un centre de ressources regroupant à Skopje des entités de tout le système des Nations Unies, a bénéficié d'un vigoureux soutien. Les participants se sont félicités de la prochaine création d'un bureau de pays du PNUD, appelé à poursuivre et élargir le programme d'action social de la FORDEPRENU qui a surtout porté jusqu'ici sur des projets de microdéveloppement. Les organismes des Nations Unies, avec l'appui du PNUD, le cas échéant, s'attacheront plus particulièrement à soutenir les efforts faits par le Gouvernement pour mobiliser des ressources au service des objectifs stratégiques nationaux; accorder la priorité aux problèmes intersectoriels évoqués dans les décisions et recommandations des conférences mondiales des Nations Unies qui se sont tenues au cours des deux dernières décennies; aider à assurer la compatibilité

( suivre)

- 5 - CS/955 21 juillet 1998

de la législation nationale avec les normes internationales et renforcer les capacités des structures nationales pour qu'elles puissent les appliquer; et mettre en place la "maison commune des Nations Unies".

L'annexe II du rapport comprend la composition et les effectifs de la composante militaire et de la police civile de la FORDEPRENU au 22 mai.

Le deuxième rapport (S/1998/644) en date du 14 juillet 1998, le Secrétaire général, estimant qu'il serait prématuré de retirer la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) dans l'ex-République de Macédoine après le 31 août, le Secrétaire général recommande la prorogation du mandat de la Mission pour une nouvelle période de 6 mois, jusqu'au 28 février 1999 et de porter le nombre total de soldats de la Force à 350, tous grades confondus. La majorité de ces soldats, 230 au total, serait affectée à neuf nouveaux postes d'observation gardés en permanence, situés le long des frontières avec le Kosovo (République fédérale de Yougoslavie) et l'Albanie. Une réserve de deux sections comptant une soixantaine de soldats effectuerait des patrouilles terrestres et aériennes et disposerait de suffisamment de moyens pour réagir rapidement si la situation l'exigeait, ajoute le Secrétaire général.

Il propose également de mettre à la disposition de la réserve une unité médicale de 35 personnes et trois hélicoptères permettant à la Force d'intervenir rapidement en cas d'urgence lorsque le personnel de la FORDEPRENU est en cause. Le Secrétaire général propose d'accroître les effectifs des observateurs militaires et de la police civile de 12 et 24 personnes respectivement. Ces deux unités pourraient ainsi multiplier leur patrouilles au sein des communautés et le long des frontières et intensifier leur surveillance aux points de passage de la frontière.

Le Secrétaire général motive ses recommandations en expliquant que la FORDEPRENU, a du mal à surveiller et à rendre compte de la situation le long des frontières, y compris la partie de la frontière avec le Kosovo. La stabilité et la paix dans l'ex-République Yougoslave de Macédoine continuent d'être fortement tributaires de l'évolution de la situation dans les autres parties de la région. Les récents événements du Kosovo ont souligné qu'une reprise des violences dans la région pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la sécurité intérieure et extérieure de l'ex-République Yougoslave de Macédoine. Des discussions se poursuivent actuellement au niveau international sur l'opportunité d'une présence militaire élargie dans la région ainsi que sur la mise en place d'un régime global de surveillance de la situation au Kosovo, ajoute le Secrétaire général.

( suivre)

- 6 - CS/955 21 juillet 1998

Déclarations

M. SLOBODAN TASOVSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré que, compte tenu de la détérioration de la situation le long des frontières nord de la Macédoine, le Gouvernement de l'ex-République yougoslave de Macédoine a demandé une prorogation du mandat de la FORDEPRENU et a soutenu la décision de renforcer les effectifs militaires de la Force. De plus, le Gouvernement est d'avis que l'accroissement de l'effectif de la force de police civile pourrait contribuer à un meilleur contrôle de la situation. La situation aux frontières est stable et le Gouvernement de l'ex-République yougoslave de Macédoine déploie des efforts considérables pour maintenir la situation actuelle, en particulier dans les circonstances actuelles. M. Tasovski a souligné le succès de la FORDEPRENU et qu'elle a établi une excellente coopération avec le Gouvernement de la Macédoine, en particulier avec les ministères de la défense et des affaires étrangères, sur la base de son mandat initial. Il se félicite des recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur la FORDEPRENU, et notamment celle relative à la prorogation du mandat de la Force. Il a également la satisfaction de son Gouvernement de voir toutes ses inquiétudes prises sérieusement en considération par les membres du Conseil de sécurité et reflétées dans le texte de la résolution de ce jour. M. Tasovski a exprimé la gratitude de son Gouvernement aux pays contributeurs de contingents militaires, de police et civils et aux Membres du Groupe de contact.

M. ERNST SUCHARIPA (Autriche) a rappelé, au nom de l'Union européenne, les pays d'Europe centrale et de l'Est et des pays associés, que le déploiement des forces de l'ONU dans l'ex République Yougoslave de Macédoine visait à prévenir l'embrasement du conflit dans les pays voisins, notamment dans l'ancienne Yougoslavie puis en Albanie. Il s'agissait d'une première dans l'histoire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies qui a été couronnée de succès. Aujourd'hui, l'attention de la FORDEPRENU s'est tournée vers le conflit au Kosovo qui menace la paix et la stabilité dans la région. Le représentant a indiqué le soutien de l'union européenne à la prorogation du mandat de la Mission pour une période de six mois et le renforcement de ses effectifs de soldats et souscrit pleinement aux dispositions de la Résolution 1160 relatives à l'embargo sur les armes imposé à la République fédérale de Yougoslavie. Dans ce contexte, La FORDEPRENU jouera un rôle important pour ce qui est du contrôle de la fourniture d'armes illicites et des autres activités interdites par le Conseil de sécurité. La proposition du Secrétaire général d'augmenter le nombre d'observateurs militaires et de membres de la police civile est également un aspect crucial pour la réalisation des tâches qui incombent à la Mission. Le représentant a indiqué le soutien de l'Union européenne au projet de résolution.

( suivre)

- 7 - CS/955 21 juillet 1998

Explications de vote

M. ANDERS LIDEN (Suède) a estimé que la menace de guerre dans les Balkans est toujours d'actualité dans la mesure où certains pensent que les objectifs politiques peuvent être atteints par la force. Nous avons besoin d'une action préventive dans les Balkans, a souligné le représentant. L'expérience positive de la FORDEPRENU montre que l'on peut obtenir des résultats avec des ressources relativement limitées. La décision du Conseil de sécurité, en décembre 1992, de déployer une force de maintien de la paix en ex-Yougoslavie était une bonne décision prise au bon moment. Les prorogations consécutives du mandat de la FORDEPRENU ont également été justifiées par les développements dans la région, comme ce fut le cas en Albanie. Aujourd'hui l'escalade du conflit au Kosovo constitue une menace importante à la stabilité en ex-République yougoslave de Macédoine. Dans la situation actuelle, la souveraineté, la stabilité et la paix en ex-République yougoslave de Macédoine doivent être renforcées. La Suède accueille favorablement les recommandations du Secrétaire général relatives à la prorogation et au renforcement du mandat de la FORDEPRENU et elle soutient pleinement en conséquent le projet de résolution présenté aujourd'hui. Cette résolution permettra à la Mission d'intensifier ses activités de contrôle, en particulier le long de la frontière avec le Kosovo. Dans ce contexte, la FORDEPRENU sera en mesure de contribuer à la mise en oeuvre de l'embargo sur les armes récemment imposé à la République fédérale de Yougoslavie. Nous souscrivons également à l'intention du Conseil de sécurité d'examiner plus avant la recommandation du Secrétaire général et notamment celle visant à accroître le nombre d'observateurs militaires et des membres de la police civile. Nous souhaitons que le Conseil revienne sur cette question.

M. DANILO TÜRK (Slovénie) a déclaré que la résolution d'aujourd'hui proroge le mandat de la FORDEPRENU et, partant, représente une contribution importante de la communauté internationale à la paix et la sécurité dans les Balkans. Rappelant que le mandat de la FORDEPRENU, qui a été créée en 1992, est clair, à savoir éviter que les conflits armés dans la région ne touchent de nouvelles parties. La FORDEPRENU a joué un rôle important dans la stabilisation des la situation le long des frontières nord et ouest de la Macédoine, en évitant des affrontements et en initiant le dialogue entre les différents groupes ethniques. Selon M. Türk, il est remarquable que, malgré les conflits dans les pays voisins, la Macédoine a réussi à maintenir la paix et la sécurité au cours des six dernières années. Il a déclaré que la FORDEPRENU continue de jouer le même rôle, aujourd'hui. Compte tenu des conflits en cours dans les pays voisins et les tensions continues dans la région, qui pourraient exacerber les problèmes internes et amener une détérioration des relations interethniques, la Slovénie est d'avis qu'il est vital que la FORDEPRENU puisse poursuivre sa mission.

( suivre)

- 8 - CS/955 21 juillet 1998

M. HISASHI OWADA (Japon) considère que la FORDEPRENU a été très efficace dans sa mission de prévention. Toutefois, la situation actuelle au Kosovo posent de sérieux problèmes pour la paix et la sécurité dans la région, y compris en Macédoine. La Japon se félicite de la recommandation du secrétaire général de proroger le mandat de la FORDEPRENU, en particulier à cause de la situation au Kosovo. Le Japon considère qu'il est tout aussi important d'éviter que les Albanais du Kosovo aient accès à des armes, que d'exercer des pressions sur les autorités de Belgrade en vue d'arrêter la violence. Par conséquent, le Japon est en faveur du renforcement des effectifs de la FORDEPRENU et vote en faveur de la résolution d'aujourd'hui. Rappelant la position du Japon sur la situation au Kosovo, M. Owada a affirmé que les autorités de Belgrade doivent cesser toutes actions des forces de sécurité affectant des civils, permettre le contrôle international sans restriction et faciliter le retour des réfugiés et personnes déplacées. Elles doivent également engager un dialogue constructif avec les dirigeants albanais du Kosovo. Parallèlement ces dirigeants, qui ont une part de responsabilité partagée dans la cessation des hostilités, doivent clairement affirmer leur rejet de toute forme de violence et d'actes de terrorisme.

M. CELSO AMORIM (Brésil) a estimé que l'instabilité le long de la frontière Nord de l'ex-République yougoslave de Macédoine justifie un déploiement continue de la FORDEPRENU. Nous notons avec satisfaction que le autorités à Skopje ont fait savoir au Comité crée par la résolution 1160 qu'elles ont pris les mesures nécessaires pour la mise en oeuvre de cette résolution du Conseil de sécurité. Le représentant a tenu à souligner que les dispositions de la résolution 1160 placent l'accent sur la coopération entre les pays voisins de la région pour l'établissement d'un régime de contrôle. Il est donc naturel d'envisager que la FORDEPRENU joue un rôle dans ce domaine. Il est également important de rappeler que les Ministres des affaires étrangères de la Grèce et de l'ex-république yougoslave de Macédoine se sont réunis à Athènes le 21 juin et qu'ils ont appelé à un règlement pacifique de la situation. Il s'agit là d'un signe de modération qui nous l'espérons servira d'exemple dans la région des Balkans. Le mandat de la FORDEPRENU, par ce projet de résolution, est prorogé et est renforcé. Nous espérons que des informations précises et claires sur l'impact des initiatives diplomatiques dans la région seront fournies au Conseil de sécurité lors de son évaluation du mandat futur de la Mission.

M. QIN HUASUN (Chine) a fait part de sa préoccupation de la situation dans la région des Balkans et se félicite du succès de la FORDEPRENU en ex- République yougoslave de Macédoine qui a contribué à éviter que les conflits ne s'étendent à ce pays. Cependant, la Chine a toujours été d'avis que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies devaient avoir un mandat et un objectif clairs. Toutefois, compte tenu de la situation dans la région des Balkans, elle ne s'opposera pas à la prorogation du mandat de la FORDEPRENU. La communauté internationale doit néanmoins respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'ex-République yougoslave de Macédoine.

( suivre)

- 9 - CS/955 21 juillet 1998

Dans l'intérêt de la paix et de la sécurité dans la région des Balkans, la Chine votera en faveur de la résolution d'aujourd'hui, ce qui ne constitue cependant pas un changement des principes de la Chine pour ce qui est des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Mme NANCY SODERBERG (Etats-Unis) a indiqué le soutien de son pays au projet de résolution. La FORDEPRENU a été une mission couronnée de succès qui a permis de conscrire la tension et les conflits dans les Balkans. En dépit de son succès, le mandat de la Mission n'est pas achevé comme en témoigne la crise actuelle au Kosovo et le manque de volonté de Belgrade de se plier aux appels de la communauté internationale pour que cessent les activités dirigées contre la population du Kosovo et pour amorcer des négociations significatives. La crise actuelle au Kosovo met en évidence le besoin de procéder à la prorogation du mandat de la FORDEPRENU. En vertu de son mandat actuel, la Mission contribue déjà au contrôle de l'embargo sur les armes et continuera de le faire. La frontière non délimitée avec la République fédérale de Yougoslavie constitue un problème sérieux et nous demandons à Belgrade comme à Skopje de régler cette question le plus rapidement possible. La FORDEPRENU joue un rôle important pour ce qui est de la restauration de la confiance le long des frontières. En restaurant le nombre initial de soldats de la FORDEPRENU, nous manifestons notre engagement en faveur de la Mission et de la stabilité dans l'ex-République yougoslave de Macédoine. Nous n'excluons pas la possibilité d'envisager une autre augmentation des soldats si la situation l'exigeait. Nous attendons avec impatience le jour où Skopje sera en mesure d'assumer seule la défense de ses frontières et en attendant, la présence de la FORDEPRENU avec son mandat actuel est indispensable.

M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) partage l'avis du Secrétaire général pour ce qui est de la prorogation du mandat de la FORDEPRENU et du renforcement de son effectif militaire, ce qui se justifie en particulier par la situation préoccupante au Kosovo. La résolution d'aujourd'hui énonce clairement que la FORDEPRENU a également pour mission de surveiller la situation dans les zones frontalières et notamment d'exercer une surveillance sur les mouvements d'armes illicites et autres activités interdites. M. Lavrov considère que, jusqu'à présent on n'a pas réussi à mettre en place un mécanisme fiable de contrôle de l'embargo sur les armes qui touche la République fédérale de Yougoslavie, et en particulier le Kosovo, ce qui a un impact négatif sur la situation au Kosovo. Le renforcement du contrôle dans les zones frontalières en vue d'éviter les appuis venant de l'extérieur aux terroristes au Kosovo, justifie, selon M. Lavrov, l'accroissement de la composante militaire de la FORDEPRENU. M. Lavrov a également insisté sur le fait que, compte tenu de la situation dans la région, le Conseil de sécurité est prêt à envisager un renforcement supplémentaires de la composante militaire et de police civile de la FORDEPRENU.

* *** *

( suivre)

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.