LA CREATION DE LA COUR EST UN GAGE D'ESPOIR POUR LES GENERATIONS A VENIR ET UN PAS DE GEANT SUR LA VOIX DU RESPECT UNIVERSEL DES DROITS DE L'HOMME ET DE L'ETAT DE DROIT
Communiqué de Presse
SG/SM/6643
L/2891
LA CREATION DE LA COUR EST UN GAGE D'ESPOIR POUR LES GENERATIONS A VENIR ET UN PAS DE GEANT SUR LA VOIX DU RESPECT UNIVERSEL DES DROITS DE L'HOMME ET DE L'ETAT DE DROIT
19980720 Il souhaite que d'ici le 31 décembre 2000 une large majorité des Etats auront signé et ratifié le Statut pour donner à la Cour une juridiction aussi vaste que possibleRome, 18 juillet --Vous trouverez, ci-après, le texte d'une allocution du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à la cérémonie de signature de l'Acte final de la Conférence de Rome et du Statut de la Cour criminelle internationale :
Le moment que nous vivons est historique.
Voilà deux mille ans, Cicéron, lun des Romains les plus illustres, faisait observer que lorsque les armes parlent, le droit est muet.
Aujourdhui, en signant lActe final, nous pouvons espérer démentir ce triste constat.
Jusquà présent, les auteurs de crimes contre lhumanité savaient que, tant quils demeuraient puissants, aucun tribunal dici bas ne pourrait les juger. Et même lorsquils étaient traduits en justice, comme ce fut heureusement le cas, en 1945, à Nuremberg et à Tokyo et, aujourdhui, à La Haye et à Arusha, ils pouvaient se dire que cétait seulement parce que dautres, plus puissants queux, avaient pris sur eux de les juger. On pourrait, en effet, arguer du fait que les sentences prononcées pour rendre justice aux faibles et aux opprimés sont une simple manifestation de la justice du vainqueur.
De tels arguments, aussi injustifiés soient-ils, sont possibles tant que lon se borne à mettre en place des tribunaux spéciaux chargés de connaître des crimes commis dans le cadre de tel conflit ou sous tel régime, car cela semble impliquer que, commis par dautres, en dautres temps ou en dautres lieux, les mêmes crimes resteront impunis.
Grâce aux efforts inlassables que les Etats participants déploient depuis cinq semaines, ou plus justement, depuis de nombreux mois, nous disposerons enfin dune cour permanente pour juger les auteurs de crimes de génocide et dautres crimes de même gravité, où quils aient été commis.
- 2 - SG/SM/6643 L/2891 20 juillet 1998
Pour lOrganisation des Nations Unies, la décision que vous venez de prendre revêt une importance particulière. Noublions pas en effet que notre Organisation est issue du combat mondial livré contre des régimes qui sétaient rendus coupables datrocités sans nom et de massacres inouïs. Les crimes perpétrés il y a peu au Rwanda et en ex-Yougoslavie étaient hélas de même nature, quoique commis sur une moindre échelle.
Pour adopter le Statut de la Cour criminelle internationale, les Etats participants ont dû surmonter de nombreuses difficultés dordre juridique et politique, qui expliquent dailleurs que la question soit restée si longtemps à lordre du jour de lOrganisation. Beaucoup dentre nous auraient sans doute souhaité que la Cour ait des compétences encore plus étendues, mais cela ne doit pas nous faire minimiser le succès que nous venons de remporter. La création de la Cour criminelle est vraiment un gage despoir pour les générations à venir et un pas de géant sur la voie du respect universel des droits de lhomme et de létat de droit.
Cette réussite, personne ne laurait crue possible il y a seulement quelques années.
Cest donc avec un immense plaisir que je suis venu à Rome pour mettre sous votre garde lActe final de la Conférence de plénipotentiaires des Nations Unies sur la création dune cour criminelle internationale et vous remettre le Statut qui a été adopté hier et qui portera dorénavant le nom de la Ville éternelle, rendant ainsi justement hommage à Rome et à lItalie, dont le Gouvernement a tant fait pour que la conférence soit couronnée de succès.
Le Statut a été ouvert à la signature hier. Certains Etats lont dores et déjà signé et dautres le feront au cours de la présente cérémonie. Il demeurera sous votre garde jusquau 17 octobre 1998, après quoi jen deviendrai le dépositaire, en ma qualité de Secrétaire général de lOrganisation des Nations Unies. A New York, il restera ouvert à la signature jusquau 31 décembre 2000. Jai le fervent espoir que dici là une large majorité des Etats Membres lauront signé et ratifié, donnant ainsi à la Cour une légitimité incontestable et une juridiction aussi vaste que possible.
Mon représentant va maintenant vous remettre le Statut de la Cour criminelle internationale qui a été adopté à Rome. Puisse-t-il bien servir les générations à venir!
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