LA VICE-SECRETAIRE GENERALE REND HOMMAGE A LA MEMOIRE D'ALIOUNE BLONDIN BEYE ET SEPT MEMBRES DE SON EQUIPE
Communiqué de Presse
DSG/SM/11
SC/6540
LA VICE-SECRETAIRE GENERALE REND HOMMAGE A LA MEMOIRE D'ALIOUNE BLONDIN BEYE ET SEPT MEMBRES DE SON EQUIPE
19980630 Ci-après le texte de la déclaration de la Vice-Secrétaire générale, Mme Louise Frechette, au Conseil de sécurité le 29 juin :Nous sommes réunis ce soir pour rendre hommage à des collègues irremplaçables. M. Alioune Blondin Beye et sept membres de son équipe ont payé le prix le plus élevé qui soit pour la paix en Angola. Nous sommes ici non seulement pour saluer la mémoire de Maître Beye, Koffi Adjoyi, Beandegar Dessande, Amadou Moctar Gueye, Ibikunle Williams, Alvaro Costa, Jason Hunter et Andrew McCurrach, mais aussi pour prier pour que leur mission de paix n'ait pas été vaine.
Chaleureux, tenace, plein d'énergie et d'enthousiasme, M. Beye se consacrait entièrement à sa mission, qui lui tenait à coeur depuis qu'il l'avait acceptée il y a cinq ans.
Il a consacré à sa mission tout le temps que Dieu lui a accordé. Il lui arrivait souvent de téléphoner au Siège à 2 heures du matin. Il pouvait passer sept heures à négocier avec une des parties. Si, comme cela est arrivé plus d'une fois, l'une des parties choisissait de sortir de l'impasse en présentant un nouveau document à 23 h 30 un samedi soir, M. Beye n'attendait pas le lendemain matin. Tout le monde se mettait au travail immédiatement.
D'aucuns étaient toujours là pour affirmer que les progrès réalisés étaient insuffisants et que le Protocole de Lusaka aurait dû être intégralement appliqué depuis longtemps.
À ceux-là, Maître Beye se contentait de rappeler la situation qui autrement prévaudrait; que lorsque le processus de paix avait démarré, la guerre d'Angola tuait plus de 1 000 personnes par jour.
C'est par la plus cruelle des ironies que la mort a emporté Maître Beye au moment où il venait de se remettre complètement d'une grave opération du coeur, où il se réjouissait de prendre cet été des vacances bien méritées, où il contemplait le moment où il pourrait à bon droit considérer son devoir accompli.
- 2 - DSG/SM/11 AFR/81 SC/6540 30 juin 1998
L'Angola se souviendra de ce qu'il laisse en héritage et de son nom. Récemment, il a versé le montant d'un prix que l'Allemagne lui a décerné à une école de la province de Malange. L'école porte désormais son nom.
Ceux d'entre vous qui le connaissaient bien se souviendront de sa phrase favorite lorsque tout allait bien sa devise, si vous voulez : "On va boucler".
Que cet optimisme devienne son héritage. Personne ne peut remplacer Maître Beye. Mais ce qu'il a fait peut et doit être poursuivi. Il ne saurait y avoir de meilleur prolongement à sa vie que la conclusion rapide du Protocole de Lusaka et la réalisation du rêve qu'il faisait d'un Angola réconcilié. La souffrance dure depuis suffisamment longtemps, l'espoir s'est évanoui trop souvent. J'espère aujourd'hui que les parties en Angola se joindront à nous dans ce qui est la plus belle prière de l'humanité, celle qui demande non pas la victoire mais la paix.
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