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SG/SM/6617

LE SECRETAIRE GENERAL ANNONCE QU'IL SE RENDRA EN MISSION AU NIGERIA AU COURS D'UNE REUNION D'INFORMATION A VIENNE

29 juin 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6617
AFR/80


LE SECRETAIRE GENERAL ANNONCE QU'IL SE RENDRA EN MISSION AU NIGERIA AU COURS D'UNE REUNION D'INFORMATION A VIENNE

19980629 Il rend hommage à Alioune Blondin Beye, "artisan dévoué et inlassable de la paix"

VIENNE, 29 juin (Service d'information des Nations Unies) — On trouvera ci-après le texte d'une déclaration faite par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors d'une conférence de presse tenue ce matin à l'Office des Nations Unies à Vienne.

Comme vous le savez, lorsque j'ai pris la parole à l'Assemblée publique des droits de l'homme à Vienne, samedi après-midi, j'ai annoncé la triste nouvelle de l'accident survenu à l'avion qui transportait mon Représentant spécial en Angola, Me Alioune Blondin Beye. Hier, j'ai reçu la confirmation que Me Beye et tous ceux qui voyageaient avec lui avaient trouvé la mort dans cet accident. Je tiens a exprimer la profonde tristesse que me cause la perte cruelle de ce collègue estimé, cet artisan dévoué et inlassable du rétablissement de la paix et digne fils de l'Afrique que les Angolais avaient surnommé "le Messie de la Paix".

Je tiens également à adresser mes condoléances les plus sincères aux familles des cinq collègues qui l'accompagnaient, Koffi Adjoyi, Beadengar Dessande, Moctar Gueye, Ibikunle Williams et le capitaine Alvaro Costa, et des deux pilotes, Jason Hunter et Andrew McCurrach, qui ont trouvé la mort avec lui. Leur perte s'ajoute à celle de ceux qui, trop nombreux aux Nations Unies, ont perdu la vie au service de la paix. La famille des Nations Unies est en deuil aujourd'hui.

Je me suis entretenu avec la famille de Me Beye et le Président du Mali pour leur faire part de ma profonde tristesse. J'ai également téléphoné au commandant de la Force de l'Opération des Nations Unies en Angola pour lui souhaiter, à lui ainsi qu'à son personnel, courage et la force de poursuivre l'important travail entrepris par Me Beye au cours des cinq dernières années. Je renouvelle mon appel aux parties angolaises pour qu'elles redoublent d'efforts afin de mener à son terme l'oeuvre de paix dont Me Beye n'a malheureusement pas pu voir l'aboutissement. Je suis convaincu que tous les dirigeants africains, ainsi que la communauté internationale, joindront leur voix à la mienne pour faire en sorte que Me Beye ne soit pas mort en vain.

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J'ai une autre nouvelle importante à vous annoncer. Après cette conférence de presse, au lieu de rentrer directement à New York, je quitte Vienne à destination d'Abuja, la capitale du Nigéria, pour une mission urgente qui me donnera l'occasion de m'entretenir avec les autorités de ce pays. Depuis plus d'un an déjà, je suis en contact étroit avec les dirigeants militaires du Nigéria. Je me suis employé, en particulier, d'obtenir de l'ancien Chef d'État, feu le général Sani Abacha, la libération des prisonnier politiques, la commutation des peines de mort prononcées à l'encontre du général Diya et d'autres personnes inculpées d'avoir comploté de renverser le Gouvernement et le retour au règne de la démocratie au Nigéria. J'ai poursuivi ces contacts au cours des dernières semaines avec le nouveau Chef d'État, le général Abubakar.

J'ai été fort encouragé par les entretiens que j'ai eus avec le général Abubakar et les mesures initiales qu'il a prises dans cette voie. Je n'ai cessé de préciser que j'aimerais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour favoriser l'accélération d'un processus crédible qui aboutirait au rétablissement d'un gouvernement civil démocratique au Nigéria et qui commencerait par la libération des prisonniers politiques encore détenus. À la suite des entretiens approfondis que j'ai eus ces derniers jours avec le général Abubakar et de l'invitation qu'il m'a adressée personnellement, j'ai décidé que le moment était venu de me rendre au Nigéria.

J'attends avec intérêt de pouvoir m'entretenir avec le général Abubakar et ses collègues, ainsi qu'avec de nombreux représentants de la classe politique et de la société civile nigérianes. Je nourris l'espoir que ma visite contribuera à faire progresser les démarches entreprises en vue d'atteindre les objectifs auxquels aspirent tous les Nigérians avec l'appui sans réserve de la communauté internationale.

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