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SG/SM/6610

LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LES GOUVERNEMENTS ET LES ACTEURS DE LA SOCIETE CIVILE A LUTTER CONTRE LA TORTURE ET LES TORTIONNAIRES PARTOUT DANS LE MONDE

26 juin 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6610
OBV/50


LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LES GOUVERNEMENTS ET LES ACTEURS DE LA SOCIETE CIVILE A LUTTER CONTRE LA TORTURE ET LES TORTIONNAIRES PARTOUT DANS LE MONDE

19980626 On trouvera ci-après le texte de la déclaration prononcée par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, le 26 juin, à l'occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture :

Si nous sommes réunis aujourd'hui c'est pour rendre hommage à ceux qui ont vécu l'inimaginable et pour prendre position contre l'indicible. Il y a bien longtemps qu'une telle journée, destinée à rendre hommage et à apporter un soutien à tous ceux qui ont connu la torture et y ont survécu à travers le monde, aurait dû voir le jour.

La date du 26 juin n'a pas été choisie au hasard. C'est la date de l'entrée en vigueur de la Convention contre la torture il y a 11 ans. C'est aussi la date de la signature, il y a 53 ans, de la Charte des Nations Unies — premier instrument international à consacrer les obligations des États Membres pour ce qui est de développer et d'encourager le respect des droits de l'homme.

Aujourd'hui, nous rendons également hommage à tous ceux qui ont oeuvré avec dévouement pour soulager les souffrances des victimes de la torture et contribuer à leur récupération dans le monde entier. L'Organisation des Nations Unies est reconnaissante de tous ces efforts des gouvernements, organisations et particuliers.

Depuis sa création, l'ONU oeuvre à l'élimination de la torture. De nombreux moyens juridiques et politiques ont été mis au point, approuvés et utilisés. La Charte était le premier instrument international à demander la création d'une commission chargée expressément de la promotion des droits de l'homme. L'une des premières tâches accomplies par cette commission fut d'établir une déclaration des droits fondamentaux.

La Déclaration universelle des droits de l'homme, dont nous fêtons le cinquantenaire cette année, a été le premier instrument international à interdire la torture. Elle stipule à l'article 5 que "nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants".

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Différentes conventions internationales ont depuis réaffirmé, développé et intégré cette interdiction dans le droit international public positif. La Conférence diplomatique de plénipotentiaires des Nations Unies sur la création d'une cour criminelle internationale, qui se tient actuellement à Rome, envisage la possibilité d'inclure dans son mandat la torture.

Dans l'état actuel des choses, les sanctions font encore toutefois cruellement défaut au niveau international.

Plus de 100 États ont ratifié la Convention contre la torture, ce qui les met dans l'obligation de prendre des mesures efficaces pour empêcher que des actes de torture soient commis et veiller à ce que tous les actes de torture constituent des infractions au regard de leur droit pénal. Nombreux sont des constitutions, codes pénaux, lois et réglementations qui interdisent la torture au niveau national.

Et pourtant des cas de torture continuent d'être signalés même dans ces pays.

C'est pourquoi plus de 10 ans après l'entrée en vigueur de la Convention contre la torture, la communauté internationale a pris conscience de la nécessité d'attirer encore une fois l'attention sur ce genre d'atrocités.

L'Organisation des Nations Unies a été créée pour réaffirmer la foi dans la dignité et la valeur de l'être humain; pour fixer de nouvelles normes de vie dans un souci de plus grande liberté. Nous n'avancerons pas dans la réalisation de cet objectif tant que nous n'aurons pas réussi à débarrasser le monde du fléau de la torture. Saisissons donc l'occasion qui nous est offerte. Aujourd'hui, l'Organisation des Nations Unies demande à tous les gouvernements et acteurs de la société civile d'agir chaque année à l'échelle internationale et aux niveaux de chaque région, de chaque pays, de chaque province, de chaque communauté, de chaque village, de chaque profession, de chaque famille et de chacun d'entre nous pour lutter contre la torture et ceux qui la pratiquent à travers le monde.

L'Organisation des Nations Unies vous soutiendra dans chacune de vos actions jusqu'à ce que vienne le jour où la torture se perdra enfin dans les heures sombres de l'histoire de l'humanité.

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