FEM/1010

LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ENTAME L'EXAMEN DU RAPPORT INITIAL DE LA SLOVAQUIE

23 juin 1998


Communiqué de Presse
FEM/1010


LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ENTAME L'EXAMEN DU RAPPORT INITIAL DE LA SLOVAQUIE

19980623 Un Comité de coordination chargé des problèmes des femmes a été créé en mars 1996 afin de défendre leurs intérêts dans tous les domaines

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes s'est réuni ce matin pour procéder à l'examen du rapport initial de la Slovaquie. Mme Milica Suchánková, Secrétaire d'état du Ministère du travail, des affaires sociales et de la famille de la République de Slovaquie, a présenté ce rapport initial de son pays, soumis conformément à l'article 18 de la Convention sur toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Cet article stipule en effet que les Etats parties s'engagent à présenter au Secrétaire général des Nations Unies, pour examen par le Comité, des rapports périodiques sur les mesures adoptées pour donner effet aux dispositions de la Convention. Le rapport initial de l'Etat partie doit être soumis dans l'année qui suit l'entrée en vigueur de la Convention dans l'Etat intéressé, et est suivi, tous les quatre ans, de rapports périodiques.

Suite à la présentation du rapport, un dialogue a été ouvert au cours duquel les expertes du Comité qui siègent à titre indépendant ont pris la parole pour commenter le rapport et demander des précisions.

Au cours de la prochaine réunion du Comité, qui aura lieu cet après-midi à 15 heures, les expertes continueront à examiner le rapport initial de la Slovaquie et à demander des éclaircissements à l'Etat partie sur la façon dont il met en oeuvre la Convention.

RAPPORT INITIAL DE LA SLOVAQUIE (CEDAW/C/SVK/1) et Add.1

Il est expliqué dans le rapport en date du 20 juillet 1996 que la République slovaque, a acquis le statut d'Etat souverain et indépendant le 1er janvier 1993 à la suite du partage de l'Etat tchécoslovaque. Elle a adopté à cette même date la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. La République slovaque a assumé en tant que Etat successeur les obligations de l'ex-Tchécoslovaquie, y compris celles qui découlent de la Convention qui avait été ratifiée par cette dernière le 16 février 1982. Depuis novembre 1989, la Slovaquie a favorisé la naissance d'une société démocratique, politiquement et idéologiquement pluraliste, et d'une économie de marché fonctionnant dans l'équilibre social et écologique. Parmi les ambitions premières de la Slovaquie est l'intégration aussi rapide que possible aux structures régionales et européennes.

La Slovaquie compte environ 5,3 millions d'habitant. Sa population se caractérise par une évolution propre due à sa diversité ethnique et religieuse. L'ethnie slovaque est majoritaire, mais les minorités hongroises et tziganes sont relativement nombreuses, et il existe d'autres groupes ethniques moins nombreux. Les catholiques sont majoritaires, mais les protestants, les uniates, les orthodoxes et d'autres groupes religieux sont également représentés, et il existe un certain nombre de personnes se réclamant sans religion. Plus de la moitié de la population est urbaine. En ce qui concerne le degré d'instruction, la Slovaquie se caractérise par un niveau d'instruction plus élevé des femmes par rapport aux hommes.

La Slovaquie se heurte actuellement à une multitude de problèmes dans la mise en oeuvre des orientations économiques, sociales et politiques qu'elle a choisies. L'économie a connu un fort ralentissement et n'a repris que depuis 1995 et le taux de chômage se situe aux alentours des 13%. Les revenus des ménages sont très faibles (en 1992 le revenu moyen des ménages slovaques représentait le dixième des dépenses des ménages des pays développés de l'Union européenne). Pour faire face à cette réalité, un nouveau système de protection sociale qui fait appel à l'assurance sociale, à la protection sociale et à l'aide sociale a été mis en place par l'Etat. Les femmes, qui représentent environ 51% de la population slovaque, jouissent de l'égalité de droit avec les hommes, leurs droits fondamentaux leur étant garantis dans la société actuelle en cours de démocratisation comme auparavant par la Constitution. Il n'en reste pas moins que, dans certains domaines, elles n'ont pas la possibilité de faire valoir pleinement ces droits, soit à cause de conceptions traditionnelles du rôle des femmes et de leur mission procréatrice, soit à cause de la situation économique générale. Cependant, malgré les problèmes existants, la situation des femmes s'est améliorée au cours des dernières années, dans la cadre des transformations sociales et économiques en cours.

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Le Gouvernement de la Slovaquie est parvenue à la conclusion que les principes découlant de la Convention étaient pleinement compatibles avec la Constitution qui proclame, entre autre, la liberté et l'égalité de tous en dignité et en droits. Les différentes dispositions de la Convention s'énoncent également dans de nombreuses lois, soit existantes, soit modifiées à cette fin, et dans des décrets d'application dont la mise en pratique est régulièrement contrôlée. De plus, le système législatif slovaque a été aligné sur celui des pays de l'Union européenne.

Pour la Slovaquie, les droits des femmes sont une composante indissociable des droits de la personne. La Constitution slovaque prévoit également que chacun a le droit de choisir librement sa carrière et sa formation professionnelle, d'avoir des activités commerciales ou autres activités lucratives. De plus, les citoyens slovaques ont droit au travail, et l'Etat assure la subsistance de ceux qui ne sont pas en mesure d'exercer ce droit pour des raisons indépendantes de leur volonté. Les femmes ont droit à une protection accrue de leur santé en milieu professionnel et à des conditions de travail particulières. Lors de la grossesse, elles ont droit à des soins médicaux spéciaux, à la protection de leur emploi et à des conditions de travail adaptées. De même, les dispositions juridiques relatives au système de retraite et d'assurance maladie ne discriminent en aucune façon les femmes quant à leur droits aux allocations de retraite et de maladie. La Constitution ainsi que le système judiciaire offrent une même protection juridique à tous les hommes et les femmes, tant devant les tribunaux que devant les autres instances publiques et tout acte discriminatoire à l'égard des femmes est contraire à la Constitution. Il est prévu d'amender la législation relative à la famille et d'introduire notamment une codification juridique de la condition de la femme. L'un des principes fondamentaux du droit de la famille est que la maternité est la vocation la plus noble de la femme; celle-ci doit donc bénéficier d'une protection la plus large possible et la société doit pouvoir fournir toute l'assistance nécessaire, notamment un soutien matériel aux mères et aux enfants ainsi qu'une aide à l'éducation pour ces derniers.

Les parents sont conjointement responsables de l'éducation et du développement de leurs enfants. Les droits et les obligations découlant du mariage sont les mêmes pour les hommes et les femmes puisque le droit slovaque ne reconnaît aucune supériorité de l'homme par rapport à la femme, y compris dans le cadre des relations matrimoniales. Les questions de propriétés dans le mariage sont régies par le régime de la communauté des biens en raison du principe de l'unité du mariage et de l'égalité des deux conjoints sur le plan économique. Par ailleurs, aucune citoyenne slovaque, sauf si elle en fait officiellement la demande, ne peut perdre sa nationalité par mariage avec un étranger ou à la suite d'un changement de nationalité de son époux et les enfants dont l'un des parents est citoyen slovaque sont également citoyens de la Slovaquie.

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La Constitution slovaque prévoit également que tous les citoyens ont le droit de participer à la gestion des affaires publiques, et que le droit de vote est universel et direct, par voie de scrutin. Tous les électeurs, quel que soit leur sexe, jouissent des mêmes droits de vote aux élections et référendums et d'éligibilité aux fonctions publiques. La République slovaque est décidée à appliquer sans réserve les différents articles de la Convention. Toutes ses lois prévoient des sanctions en cas de violation et en cas de modification de la législation ou d'autres mesures, le Gouvernement slovaque agit en conformité avec la Convention.

Additif (en date du 11 mai 1998)

Depuis 1995, date à laquelle le rapport initial sur la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes a été envoyé au Secrétaire général des Nations Unies, le Gouvernement slovaque a adopté un certain nombre de projets de loi et porté des amendements à des lois en vigueur en vue de mettre progressivement en place de nouvelles structures. La présente annexe au rapport initial contient des informations sur l'évolution du système juridique par rapport à l'année 1995 et plus précisément sur les changements législatifs et sur les mesures adoptées ainsi que, le cas échéant, un bref aperçu de projets de disposition. D'importants changements sont survenus dans le domaine de l'emploi.

En mars 1996, un Comité de coordination chargé des problèmes des femmes a commencé ses travaux sous l'égide du Ministère du travail, des affaires sociales et de la famille, en tant qu'autorité du Gouvernement slovaque chargée de donner des conseils, de surveiller la coordination et de prendre des initiatives sur toutes les questions concernant la situation et les intérêts des femmes dans tous les domaines. Ce comité de coordination est composé de parlementaires, de représentants d'organisations non gouvernementales féminines, de syndicats, d'organes autonomes, de services centraux de la fonction publique, d'institutions de recherche et d'églises ainsi que d'experts qui travaillent sur la condition des femmes, des enfants et de la famille. Il a pour principale tâche de faciliter le règlement des questions qui ont trait aux problèmes des femmes, des enfants, de la jeunesse et de la famille au sein de la société ainsi que de contribuer à la formulation des législations en la matière. Les avis émis par le Comité de coordination ont valeur de recommandations auprès du Gouvernement slovaque en ce qui concerne l'amélioration de la situation des femmes et de l'égalité des chances. Ses principaux objectifs sont les suivants : assurer la coordination entre les services du Gouvernement slovaque chargés des travaux préparatoires législatifs et des avis relatifs aux problèmes des femmes; prendre part à la formulation des dispositions gouvernementales visant à promouvoir la condition des femmes dans la société; s'attacher à la protection des femmes au sein de la famille ainsi qu'à l'éducation des enfants, et ce, en fonction des caractéristiques biologiques spécifiques des femmes et de la maternité; s'employer à l'égalité du statut des femmes dans les domaines politique, culturel et économique, informer le public des traités et conventions internationaux sur l'égalité entre les sexes, les droits des enfants, etc., et

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sur leur actuelle mise en pratique; présenter aux réunions gouvernementales les programmes et concepts formulés à l'issue du règlement des principaux problèmes sociaux des femmes et donner son avis sur le degré d'urgence de ces problèmes et sur le calendrier des dispositions.

Au cours de l'année 1997, les membres du Comité de coordination ont publié un document — Plan d'action national pour les femmes en Slovaquie — dont l'objectif est d'améliorer la situation des femmes dans ce pays. La Slovaquie a accepté de formuler ce programme à l'issue des conclusions de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes organisée à Beijing. Les membres du Comité de coordination ont présenté une analyse approfondie de la situation des femmes dans divers domaines et en fonction de cette analyse, ils ont proposé des mesures précises visant à régler au cours des 10 prochaines années les problèmes qui se posent. Le Gouvernement a approuvé le Plan d'action national pour les femmes et s'est engagé à mettre en oeuvre ces mesures avec la participation active des organisations non gouvernementales.

Outre le Comité de coordination, la Commission parlementaire pour les femmes du Comité du Conseil national slovaque chargé de la santé et des affaires sociales oeuvre aussi en faveur des droits des femmes. Cette commission parlementaire a été créée en 1996 et a pour fonction de défendre les intérêts des femmes lors des débats parlementaires.

Les idées traditionnelles concernant le rôle de l'homme et de la femme, notamment dans le contexte des relations familiales, sont fermement ancrées dans l'esprit et le comportement des Slovaques, en particulier dans certaines régions et notamment chez les personnes plus âgées. Au cours de ces deux dernières années, plusieurs travaux de recherche sociologique ont été entrepris. Les résultats de ces recherches ont fait l'objet d'une importante publicité et ont favorisé le débat sur l'évolution des opinions stéréotypées à propos des rôles de l'homme et de la femme au sein de la famille, de la société et sur le marché du travail. Ces résultats ont par ailleurs montré que les femmes slovaques n'avaient pas l'impression de faire l'objet de discrimination mais qu'elles avaient besoin d'un appui plus systématique en faveur de l'égalité des chances dans diverses situations, et en particulier pour les aider à conjuguer plus aisément leur rôle professionnel et leur rôle familial.

Aujourd'hui, la République slovaque s'emploie activement à recodifier son Code pénal et notamment les conditions de la responsabilité pénale en matière de trafic des femmes. En plus des efforts entrepris dans le domaine législatif pour prévenir l'exploitation de la prostitution des femmes, un projet de loi réglementant la prostitution et la lutte contre les maladies vénériennes est en cours d'élaboration.

La Slovaquie fait partie des pays où les femmes jouent un rôle économique important et sont nombreuses à travailler. La législation en vigueur prévoit qu'à travail égal, hommes et femmes ont droit à une rémunération égale, tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

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La rémunération horaire moyenne des femmes est toutefois inférieure à celle des hommes de 22,4 %. Le rapport note que, en même temps qu'il transformait son système de sécurité sociale, le Gouvernement a adopté un nouveau concept de politique familiale qui vise, à mettre en place des conditions économiques, fiscales, législatives et sociales permettant aux familles de s'acquitter de leurs responsabilités et de faire des choix de vie. La famille est l'entité qui reçoit du Gouvernement l'aide sociale la plus importante. L'État, par différents canaux, fournit une aide tant aux familles qui ont des enfants qu'à celles qui n'en ont pas dans certaines situations bien précises afin d'empêcher toute détérioration du niveau de vie des citoyens ou des familles, conformément aux droits garantis par la Constitution.

Présentation du Rapport de la Slovaquie par les représentants du Gouvernement

Mme MILICA SUCHANKOVA, Secrétaire d'état au Ministère du travail, des affaires sociales et de la famille de la République de Slovaquie, a noté que sur le plan international, depuis 1993, année de l'obtention de la souveraineté de la République slovaque, celle-ci a activement participé aux activités ayant trait aux questions de l'égalité des droits des femmes et l'égalité des sexes. Sur le plan national, Mme Suchankova a insisté sur le rôle du Comité de coordination chargé des questions féminines, créé en mars 1996, qui a publié en 1997 un Plan d'action national pour les femmes en Slovaquie dont l'objectif est d'améliorer la situation de ces dernières, conformément aux conclusions de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing.

Elle a également rappelé que des études démographiques et sociologiques font ressortir l'importance des valeurs traditionnelles du mariage et de la famille en Slovaquie, tout en notant qu'il y avait une nouvelle tendance à la cohabitation sans mariage. La majorité des femmes sont mères, et on note une augmentation des naissances hors mariage (environ 10% des naissances). Toutefois le comportement démographique de la Slovaquie n'est pas homogène. En effet, on note que les taux de natalité, de nuptialité et de divorce diffèrent en fonction de la structure de la population en termes de nationalité et d'emploi. Des études sociologiques ont également démontré que les femmes estiment que leur statut est moins avantageux que celui des hommes et cela découle, selon elles, à la fois de l'image traditionnelle qu'a la société du rôle des femmes c'est-à-dire de mères de famille et d'épouses et de leur surcharge de travail et d'obligations. Elles estiment qu'il y a inégalité dans le travail notamment en ce qui concerne le recrutement. D'autre part on considère toujours les hommes comme chef de famille et cela malgré le fait que les femmes contribuent de plus en plus au budget familial.

La politique familiale du Gouvernement slovaque vise à maintenir une unité sociale et la stabilité des relations entre les membres de la famille fondées sur l'égalité des droits et la répartition des rôles des deux conjoints à la fois en ce qui concerne l'éducation des enfants, la participation au budget familial, le droit au travail et à la formation.

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La représentante slovaque a insisté sur l'égalité de juré des femmes en matière d'indemnisations sociales. Les conditions de travail des femmes sont inscrites dans le Code du travail qui détermine les postes qui sont inadéquats pour elles. La Constitution de la Slovaquie garantit à tous les citoyens le droit aux soins de santé indépendamment de leur sexe. Sur le plan de la santé reproductive des femmes, Mme Suchankova a mentionné qu'elles bénéficient de méthodes contraceptives, de l'avortement et de l'insémination artificielle gratuitement. En matière de planning familial, des services de consultation sont à leur disposition. Par ailleurs, grâce aux campagnes préventives, les cas de Sida restent limités et les citoyens ont droit à des examens médicaux complets deux fois par an, remboursables par les assurances maladie. Abordant l'article 6 de la Convention qui requiert la suppression de l'exploitation de la prostitution des femmes, Mme Suchankova a insisté sur les modifications apportées au Code pénal qui étend la criminalisation à de nouvelles activités en vue de lutter notamment contre la pornographie des enfants et les abus sexuels à l'égard des femmes et des enfants. Une législation sur la réglementation de la prostitution et de la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles est en cours d'élaboration. La prévention du crime représente également un volet important dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes et le Ministère de l'intérieur a développé dans ce domaine en 1997 des activités préventives.

Observations des expertes

Mme CHARLOTTE ABAKA, experte du Ghana, a demandé pourquoi le taux de croissance économique élevé de la Slovaquie n'est pas reflété dans la qualité de vie de la population? Elle a fait remarquer que malgré un niveau d'éducation élevé, le choix des professions des femmes semble confirmer une conception stéréotypée de leur rôle. Elle a regretté que le rapport ne décrive aucun programme visant à assurer la mise en oeuvre de la Convention. Le rapport ne permet pas d'évaluer quels sont les progrès et les répercussions de la ratification de la Convention. Le rapport évoque les problèmes qui sont liés à la période de transition difficile, à la fois sur un plan économique et politique. Mme Abaka aimerait savoir quelles sont les effets de la transition sur les femmes et les enfants slovaques. Le rapport demeure silencieux sur les problèmes qui se posent du fait de la diversité ethnique et il faudrait davantage d'informations sur cette question. Au sujet de l'article 4 qui prévoit des mesures temporaires d'action positive, l'experte a fait remarquer qu'il serait opportun d'utiliser ce type de mesures pour faire face aux problèmes de la période de transition. L'accent est mis sur le rôle de mère des femmes. Dans quelle mesure s'efforce-t-on de changer les stéréotypes? L'experte a regretté qu'aucune référence ne soit faite dans le rapport du Comité et à la mise en oeuvre de la Plate-forme d'action de Beijing.

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Mme AURORA JAVATE DE DIOS, experte des Philippines, a fait remarquer que des progrès importants ont été réalisées. De nombreuses initiatives ont été prises sur le plan législatif. La Slovaquie vit une période de transition marquée par des problèmes aux niveaux politique et économique. Elle a fait part de sa préoccupation en ce qui concerne les lacunes du rapport qui ont été signalées par Mme Abaka.

Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ, experte du Mexique, a fait remarquer que le format du rapport initial de la Slovaquie ne suit pas entièrement les directives du Comité. Il faut poursuivre le dialogue pour préciser des informations qui ne figurent pas dans le rapport ni dans l'additif. Mme AYSE FERIDE ACAR, experte de la Turquie, a estimé qu'une mise en oeuvre efficace de la Convention nécessite l'appui des organisations de la société civile et des organisations des femmes. Dans quelle mesure les ONG de femmes participent- elles aux efforts visant à mettre en oeuvre la Convention?

Mme YUNG-CHUNG KIM, experte de la République de Corée, a demandé, au sujet de l'article 5 qui demande aux Etats d'éliminer les stéréotypes, des précisions sur les amendements prévus dans la législation relative à la famille. Où en est le Gouvernement et dans quelle mesure les ONG participent- elles au processus relatif à cet amendement? Elle aimerait également savoir, au sujet de l'article 3 qui en matière de lutte contre la discrimination à l'égard des femmes, étend la responsabilité des Etats au-delà des pratiques publiques, combien y-a-t-il de femmes au sein du Comité de coordination chargé des problèmes des femmes et quelles sont les mesures qu'il a proposé pour mettre en oeuvre la Convention ?

Mme SILVIA ROSE CARTWRIGHT, experte de la Nouvelle-Zélande, a demandé des précisions en ce qui concerne l'application de l'article 2, qui demande aux Etats de prendre des mesures concrètes pour éliminer toute pratique discriminatoire à l'égard des femmes, dans la législation slovaque. En cas de discrimination, les femmes ont-elles accès aux tribunaux, bénéficient-elles d'une assistance juridique afin de pouvoir engager une procédure? Mme Cartwright a fait remarquer que le pouvoir judiciaire n'est pas totalement indépendant en République Slovaque. Elle a regretté que des membres des tribunaux et des journalistes aient été menacés parce qu'ils avaient voulu rendre compte de pratiques discriminatoires.

Mme ANTONIA GUVAVA, experte du Zimbabwe, s'est félicitée que le rapport indique clairement que la discrimination est interdite en Slovaquie. Elle voudrait cependant savoir si les femmes se rendent devant les tribunaux lorsqu'elles sont victimes de pratiques discriminatoires? Y a-t-il d'autres organes, à part les tribunaux, pour traiter des problèmes concernant les femmes? Mme IVANKA CORTI, experte de l'Italie, a demandé, au sujet de l'article 2, des précisions sur le code pénal. Comment le code pénal traite- t-il des viols, du trafic des femmes, du proxénétisme et de l'avortement

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clandestin ? Le rapport fourmille de chiffres, de lois, mais il est impossible d'avoir un tableau clair des efforts faits pour protéger les droits humain des femmes du fait que l'on ne connaît pas la teneur de la loi en question. A l'avenir, il faudrait que la Slovaquie explique plus en détail le contenu des lois.

Mme CHIKAKO TAYA, experte du Japon, s'est interrogée sur le peu de représentativité des femmes à haut niveau. Quelles mesures sont prises par le Gouvernement pour améliorer cette situation? Mme ANNE LISE RYEL, experte de la Norvège, a demandé si le Comité de coordination chargé des problèmes des femmes traite uniquement des questions de discrimination à l'égard des femmes. Les hommes doivent être conscients de ces problèmes du fait qu'ils sont dans des positions de responsabilité plus élevées que les femmes. Prévoit-on en Slovaquie la nomination d'un haut responsable chargé des droits humains?

A propos de l'article 3, Mme AHOUA OUEDRAOGO, experte du Burkina Faso, a remarqué que le gouvernement slovaque a adopté un Plan national pour les femmes mais le rapport ne spécifie pas si les moyens nécessaires, à la fois financiers et humains, à sa mise en oeuvre ont été mobilisés. Elle a demandé si les femmes de la société civile ont été associées à l'élaboration de ce Plan d'action. Ceci est essentiel pour en assurer le succès.

Mme LIN SANGZHEN, experte de la Chine, a noté que, selon le rapport, les femmes font face à une série de nouveaux problèmes. Elle souhaiterait avoir des éclaircissement sur les lois adoptées récemment et sur la nature des problèmes nouveaux auxquels les femmes slovaques sont confrontées. Mme Shangzhen souhaiterait avoir des informations supplémentaires sur le Comité de coordination créé en 1996, et notamment sur le caractère permanent ou non de ce mécanisme compte tenu du fait que ses représentants se réunissent de façon périodiques. Elle a également demandé quelles sont les répercussions de la période de transition que traverse la Slovaquie sur les femmes et si le mécanisme national pour la mise en oeuvre du Plan d'action pour les questions féminines dispose des ressources nécessaires à sa tâche.

Mme GUVAVA, par rapport à l'art 2, a demandé quand le Bureau du Médiateur sera créé et quels sont les ressources dont il disposera.

Au sujet de l'article 4, Mme LISE RYEL a noté que la Slovaquie n'a pas jugé utile d'adopter des mesures temporaires car ne contient aucune mesure discriminatoire basée sur le sexe. Selon elle, une loi neutre ne permet cependant pas toujours d'assurer l'égalité dans la réalité. Elle a relevé que très peu de femmes occupent des postes importants en Slovaquie. Etant donné que le Comité a élaboré un Plan national pour les femmes, elle a demandé si cela signifie qu'il y a un changement d'attitude du Gouvernement slovaque qui considère maintenant qu'il faut adopter des mesures temporaires.

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Mme SANGZHEN a noté que le fait de ne pas adopter de mesures temporaires s'explique probablement par une interprétation inexacte de l'article 4 de la Convention, et elle souhaiterait que le Gouvernement slovaque revoit sa position sur cet article.

En ce qui concerne la modification des schémas de comportement socio- culturels (article 5), Mme FERIDE ACAR, experte de Turquie, a demandé comment le gouvernement slovaque interprète cet article et ce qu'il fait concrètement pour le mettre en oeuvre. Y a-t-il des efforts de formation pour attirer l'attention sur ces stéréotypes, notamment dans les manuels scolaires.

Mme RYEL de Norvège a noté qu'il n'y a pas de lois portant spécifiquement sur la violence domestique. Elle a demandé si le Gouvernement slovaque a l'intention de s'attaquer à ce problème à la fois par l'adoption de lois spécifiques et la création de centres d'accueil pour les femmes maltraitées. Elle a relevé l'âge très jeune du mariage en Slovaquie et le constat fait dans le rapport que la plupart des premiers enfants naissent moins de 9 mois après la date du mariage et s'est interrogée sur les causes de cette évolution.

Mme OUEDRAOGO, a insisté sur le fait que le rapport semble parfois indiquer que les femmes slovaques n'ont pas conscience de leur statut inégal et a attiré l'attention sur le danger de se satisfaire du rôle traditionnel des femmes.

Mme GONZALES, experte du Mexique, s'associant aux déclarations de Mme Ouedraogo et de Mme Ryel, a déclaré qu'il importe de savoir si les femmes ont pleinement conscience de leurs droits.

En ce qui concerne l'article 6, Mme GUVAVA, a estimé qu'il faut que les femmes les plus vulnérables soient traitées de façon appropriée. Mme DESIREE PATRICIA BERNARD, experte du Guyana, a demandé des précisions sur ce que le Gouvernement compte faire à l'égard du trafic des femmes qui est devenu un problème important. Y a-t-il un effort concerté pour traduire les coupables en justice?

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