LE CONSEIL ADOPTE DE NOUVELLES SANCTIONS A L'ENCONTRE DE L'UNITA QUI PRENDRONT EFFET LE 25 JUIN 1998
Communiqué de Presse
CS/936
LE CONSEIL ADOPTE DE NOUVELLES SANCTIONS A L'ENCONTRE DE L'UNITA QUI PRENDRONT EFFET LE 25 JUIN 1998
19980612 Il demande le redéploiement immédiat du personnel de la MONUA selon qu'il conviendra pour soutenir l'extension de l'administration de l'EtatA l'issue de consultations officieuses sur la situation en Angola, le Conseil de sécurité, se déclarant vivement préoccupé par la situation critique dans laquelle le processus de paix se trouve, a adopté, à l'unanimité la résolution 1173 (1998) par laquelle elle adopte de nouvelles sanctions à l'encontre de l'UNITA. Ces sanctions, qui visent notamment à interdire l'importation directe ou indirecte de tous diamants provenant d'Angola qui ne sont pas assujettis au régime du certificat d'origine établi par le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, entreront en vigueur sans autre préavis le 25 juin 1998 à moins que l'UNITA ne coopère pleinement, sans conditions, à l'extension immédiate de l'administration à tout le territoire national.
Le Conseil, prenant note de la déclaration que la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) a faite le 2 juin 1998 au sujet de maintien de forces non démobilisées de l'UNITA, condamne l'UNITA et tient ses dirigeants responsables du fait qu'elle ne s'est pas acquittée pleinement des obligations que lui impose le Protocole de Lusaka, ses propres résolutions pertinentes et le plan que le Représentant spécial du Secrétaire général a présenté à la Commission conjointe. Le Conseil prie le Secrétaire général de redéployer immédiatement le personnel de la MONUA selon qu'il conviendra pour soutenir et faciliter l'extension de l'administration de l'Etat à tout le territoire national.
Agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil décide que tous les Etats, à l'exception de l'Angola, où se trouvent des fonds et autres ressources financières, notamment des fonds ayant pour origine des biens appartenant à l'UNITA en tant qu'organisation, à ses responsables, ou à des membres de leur famille proche, identifiés conformément au paragraphe 11 de la résolution 1127 (1997), exigeront de toutes les personnes et entités se trouvant sur leur territoire qui détiennent de tels fonds et autres ressources financières qu'elles les gèlent de façon qu'ils ne puissent être mis, directement ou indirectement, à la disposition ou utilisés au profit de l'UNITA en tant qu'organisation, de ses responsables ou des membres adultes de leur famille proche. (Le paragraphe 11 de la résolution charge le Comité des sanctions pertinent créé en 1993 de l'identification de ces personnes.)
(à suivre - 1a)
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Le Conseil décide aussi que tous les Etats doivent prendre les mesures nécessaires notamment pour empêcher tous les contacts officiels avec les dirigeants de l'UNITA dans les régions de l'Angola auxquelles ne s'étend pas l'administration de l'Etat, si ce n'est dans les cas où ces contacts sont le fait de représentants du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, des Nations Unies ou des Etats observateurs du Protocole de Lusaka. Ces mesures s'ajoutent à celles prises dans les résolutions antérieures, notamment à l'interdiction de la vente à l'UNITA d'armements et de pétrole et à l'annulation des documents de voyage, permis de séjour et visas délivrés aux dirigeants de l'UNITA.
Le Conseil demande instamment au Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale de continuer de s'abstenir de tout acte, notamment le recours excessif à la force, susceptible de compromettre le processus de normalisation de l'administration de l'Etat.
Le Conseil décide en outre que le Comité créé par la résolution 864 (1993) pourra autoriser au cas par cas, selon une procédure d'approbation tacite, des dérogations aux mesures ci-dessus mentionnées pour des raisons médicales et humanitaires avérées. Le Conseil décide enfin que ces mesures prendront effet sans autre préavis le 25 juin 1998 à 0h01, heure de New York, à moins qu'il ne se décide, au vu d'un rapport du Secrétaire général que l'UNITA s'est pleinement acquittée, le 23 juin 1998, au plus tard de toute les obligations énoncées au paragraphe 2 de la résolution qui exige que l'UNITA coopère pleinement, sans conditions, à l'extension immédiate de l'administration de l'Etat à tout le territoire national, notamment à Andulo, Bailundo, Mungo et Nharea, et cesse de chercher à inverser ce processus.
Le représentant du Royaume-Uni a fait une déclaration. Les membres suivants du Conseil de sécurité ont expliqué leur vote : Brésil; Costa Rica; Fédération de Russie; Chine; Suède; Gambie; Japon; Slovénie; Bahreïn; France; Etats-Unis; Kenya et Portugal.
Le général Higinio Carneiro, Vice-Ministre de l'administration territoriale de l'Angola, a fait une déclaration au début de la séance.
( suivre)
Texte du projet de résolution S/1998/504
Le Conseil de sécurité,
Réaffirmant sa résolution 696 (1991) du 30 mai 1991 et toutes ses résolutions ultérieures, en particulier la résolution 1127 (1997) du 28 août 1997,
Réaffirmant qu'il est fermement résolu à préserver l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Angola,
Se déclarant vivement préoccupé par la situation critique dans laquelle le processus de paix se trouve du fait que l'UNITA a failli aux obligations lui incombant en vertu des "Acordos de Paz" (S/22609, annexe), du Protocole de Lusaka (S/1994/1441, annexe), de ses propres résolutions pertinentes et du plan d'achèvement, au 31 mai 1998, des tâches restant à accomplir en application du Protocole de Lusaka, que le Représentant spécial du Secrétaire général a présenté à la Commission conjointe le 15 mai 1998,
Rappelant la déclaration de son Président en date du 22 mai 1998 (S/PRST/1998/14),
Considérant les mesures que le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale a prises en vue de s'acquitter de l'obligation que le plan susmentionné lui impose de cesser de diffuser une propagande hostile par l'intermédiaire des médias officiels et de réduire le nombre des abus commis par la police nationale angolaise,
Prenant note de la déclaration que la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) a faite le 2 juin 1998 au sujet du maintien de forces non démobilisées de l'UNITA (S/1998/503, annexe),
A
1. Condamne l'UNITA et tient ses dirigeants responsables du fait qu'elle ne s'est pas acquittée pleinement des obligations que lui imposent le Protocole de Lusaka, ses propres résolutions pertinentes, en particulier la résolution 1127 (1997), et le plan que le Représentant spécial du Secrétaire général a présenté à la Commission conjointe;
2. Exige que l'UNITA coopère pleinement, sans conditions, à l'extension immédiate de l'administration de l'État à tout le territoire national, notamment à Andulo, Bailundo, Mungo et Nharea et cesse de chercher à inverser ce processus;
3. Exige à nouveau que l'UNITA achève sa démilitarisation et cesse de chercher à rétablir ses capacités militaires;
( suivre)
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4. Exige également que l'UNITA coopère pleinement avec la MONUA à la vérification de sa démilitarisation;
5. Exige en outre que l'UNITA mette fin aux attaques lancées par ses membres contre le personnel de la MONUA, le personnel international, les autorités du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, y compris la police, et la population civile;
6. Demande instamment au Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale de continuer de s'abstenir de tout acte, notamment le recours excessif à la force, susceptible de compromettre le processus de normalisation de l'administration de l'État, encourage le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale à employer du personnel de l'UNITA, selon qu'il y a lieu et conformément aux dispositions du Protocole de Lusaka, dans les régions auxquelles s'étend l'administration de l'État, et encourage aussi le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale à continuer d'accorder la priorité aux initiatives pacifiques propres à favoriser le succès du processus de paix;
7. Demande au Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, et en particulier à l'UNITA, d'éviter tout acte susceptible d'aboutir à une reprise des hostilités ou de compromettre le processus de paix;
8. Souligne l'importance que revêt le renforcement de l'état de droit, notamment la protection pleine et entière de tous les citoyens angolais sur l'ensemble du territoire national;
9. Demande au Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, et en particulier à l'UNITA, de garantir inconditionnellement la sûreté, la sécurité et la liberté de circulation de tout le personnel des Nations Unies et des autres personnels internationaux;
10. Prie le Secrétaire général de redéployer immédiatement le personnel de la MONUA selon qu'il conviendra pour soutenir et faciliter l'extension de l'administration de l'État à tout le territoire national, notamment à Andulo, Bailundo, Mungo et Nharea, et demande à l'UNITA de coopérer pleienement à cet effet;
B
Rappelant le paragraphe 9 de sa résolution 1127 (1997),
Considérant que la situation actuelle en Angola fait peser une menace sur la paix et la sécurité internationales dans la région,
Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,
11. Décide que tous les États, à l'exception de l'Angola, où se trouvent
( suivre)
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des fonds et autres ressources financières, notamment des fonds ayant pour origine des biens appartenant à l'UNITA en tant qu'organisation, à ses responsables, ou à des membres adultes de leur famille proche, identifiés conformément au paragraphe 11 de la résolution 1127 (1997), exigeront de toutes les personnes et entités se trouvant sur leur territoire qui détiennent de tels fonds et autres ressources financières qu'elles les gèlent de façon qu'ils ne puissent être mis, directement ou indirectement, à la disposition ou utilisés au profit de l'UNITA en tant qu'organisation, de ses responsables, ou des membres adultes de leur famille proche, identifiés conformément au paragraphe 11 de la résolution 1127 (1997);
12. Décide aussi que tous les États doivent prendre les mesures nécessaires pour :
a) Empêcher tous les contacts officiels avec les dirigeants de l'UNITA dans les régions de l'Angola auxquelles ne s'étend pas l'administration de l'État, si ce n'est dans les cas où ces contacts sont le fait de représentants du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, des Nations Unies ou des États observateurs du Protocole de Lusaka;
b) Interdire l'importation directe ou indirecte, sur leur territoire, de tous diamants provenant d'Angola qui ne sont pas assujettis au régime du certificat d'origine établi par le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale;
c) Interdire, dès que le Président du Comité créé par la résolution 864 (1993) aura fait connaître à tous les États Membres les directives qu'aura approuvées ledit Comité, la vente ou la livraison à des personnes ou entités se trouvant dans des régions de l'Angola auxquelles ne s'étend pas l'administration de l'État, par leurs nationaux ou à partir de leur territoire, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d'aéronefs immatriculés par eux, de matériel utilisé dans les industries extractives ou les services connexes;
d) Interdire, dès que le Président du Comité créé par la résolution 864 (1993) aura fait connaître à tous les États Membres les directives qu'aura approuvées ledit Comité, la vente ou la livraison à des personnes ou entités se trouvant dans des régions de l'Angola auxquelles ne s'étend pas l'administration de l'État, par leurs nationaux ou à partir de leur territoire, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d'aéronefs immatriculés par eux, de véhicules ou d'embarcations à moteur ou de pièces de rechange pour lesdits véhicules ou de services de transport terrestre ou de navigation maritime ou intérieure;
13. Décide en outre que le Comité créé par la résolution 864 (1993) pourra autoriser au cas par cas, selon une procédure d'approbation tacite, des dérogations aux mesures prévues aux paragraphes 11 et 12 ci-dessus pour des raisons médicales et humanitaires avérées;
( suivre)
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14. Décide que les mesures prévues aux paragraphes 11 et 12 ci-dessus prendront effet sans autre préavis le 25 juin 1998, à 0 h 1, heure de New York, à moins qu'il ne décide, au vu d'un rapport du Secrétaire général, que l'UNITA s'est pleinement acquittée, le 23 juin 1998 au plus tard, de toutes les obligations énoncées au paragraphe 2 de la présente résolution;
15. Se déclare prêt à réexaminer les mesures prévues aux paragraphes 11 et 12 ci-dessus, ainsi qu'au paragraphe 4 de la résolution 1127 (1997), et à les rapporter dès lors que le Secrétaire général l'aura informé que l'UNITA s'est pleinement acquittée de toutes les obligations qui lui incombent;
16. Se déclare prêt également à envisager l'application de nouvelles mesures supplémentaires si l'UNITA ne s'acquitte pas pleinement des obligations que lui imposent les "Acordos de Paz", le Protocole de Lusaka et ses propres résolutions pertinentes;
17. Demande à tous les États et à toutes les organisations internationales et régionales de se conformer scrupuleusement aux dispositions de la présente résolution, nonobstant l'existence de tous droits conférés ou de toutes obligations imposées par quelque accord international, contrat, licence ou autorisation que ce soit antérieurs à la date d'adoption de la présente résolution;
18. Demande également à tous les États d'appliquer strictement les mesures prévues aux paragraphes 19, 20 et 21 de la résolution 864 (1993), ainsi qu'au paragraphe 4 de la résolution 1127 (1997), et de se conformer au paragraphe 6 de cette dernière résolution;
C
19. Prie le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale de répertorier et de notifier au Comité créé par la résolution 864 (1993) les régions de l'Angola auxquelles ne s'étend pas l'administration de l'État;
20. Prie le Comité créé par la résolution 864 (1993) :
a) D'élaborer rapidement les directives devant régir la mise en oeuvre des dispositions des paragraphes 11 et 12 ci-dessus et d'étudier les moyens de renforcer encore l'efficacité des mesures que le Conseil a adoptées dans ses résolutions antérieures;
b) De lui faire rapport, le 31 juillet 1998 au plus tard, sur les dispositions que les États auront prises en vue de donner effet aux mesures prévues aux paragraphes 11 et 12 ci-dessus;
( suivre)
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21. Demande aux États Membres de communiquer au Comité créé par la résolution 864 (1993), le 15 juillet 1998 au plus tard, des éléments d'information concernant les mesures qu'ils auront prises pour appliquer les dispositions des paragraphes 11 et 12 ci-dessus;
22. Demande également aux États Membres qui détiendraient des éléments d'information concernant toute violation des dispositions de la présente résolution de les communiquer au Comité créé par la résolution 864 (1993), pour diffusion auprès des autres États Membres;
23. Décide de demeurer activement saisi de la question.
Déclarations
M. HIGINIO CARNEIRO (Angola) a exprimé la profonde préoccupation du gouvernement de l'Angola face à la situation d'instabilité provoquée par les activités déstabilisatrices menées par l'UNITA, qui ont sérieusement mis en péril les perspectives de paix dans le pays. Ces activités militaires que le gouvernement angolais et la MONUA ont identifiées comme provenant d'initiatives prises par la direction même de l'UNITA, doivent être stoppées pour prévenir une autre confrontation armée qui aurait des conséquences catastrophiques en Angola. L'instabilité créée n'ouvre pas de bonnes perspectives aux efforts du gouvernement angolais et de la communauté internationale en vue de la pleine exécution du Protocole de Lusaka. L'UNITA, c'est bien connu, a caché des forces et de l'équipement militaires qui ont pu échapper au contrôle de la MONUA. Elle continue de recruter et de former des Angolais dans plusieurs parties du territoire, comme l'indique le commandant des forces de l'ONU en Angola.
L'engagement actuel du président de l'UNITA avec des forces étrangères qui déstabilisent en ce moment les frontières qui séparent l'Angola de la République démocratique du Congo et constitue une menace pour toute la région, y compris la région des Grands Lacs. Le retrait des Casques bleus d'Angola est effectué en application de la résolution 1164 du Conseil de sécurité. Conscient des implications de ce retrait, mon gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour assurer un bon déroulement de l'opération qui doit s'achever le 1er juillet. Le Gouvernement angolais pense que la résolution à l'examen doit contraindre l'UNITA à respecter les accords de Lusaka.
M. JOHN WESTON (Royaume-Uni), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré que l'Union européenne était indignée par le manque de progrès récents dans le processus de paix en Angola. L'UNITA persiste à faire passer ses intérêts propres avant ceux du peuple angolais et à manquer de manière systématique à tenir sa promesse de passer du statut d'organisation militaire à celui d'organisation politique et de permettre l'extension de l'administration d'état à l'intégralité du territoire angolais. Il considère que le projet de résolution de ce jour décrit certaines des tâches dont doit s'acquitter l'UNITA afin de préserver le processus de paix. L'Union
( suivre)
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européenne condamne les attaques armées perpétrées contre le personnel de la MONUA, ainsi que le personnel humanitaire international, les autorités gouvernementales de l'Angola et la population civile. Nous prions le Gouvernement angolais de résister à la tentation d'une action militaire face aux provocations de l'UNITA. L'Union européenne de nouvelles sanctions contre l'UNITA. Ces nouvelles sanctions ne sont pas des mesures punitives, mais visent à encourager l'UNITA à finaliser la mise en oeuvre du processus de paix. Le message est clair: la direction de l'UNITA doit tenir ses promesses.
Explications de vote
M. CELSO L.N. AMORIM (Brésil) a déclaré que le Conseil est appelé a examiner une phase critique de l'évolution de l'Angola. Différentes tentatives pour appliquer le Protocole de Lusaka n'ont pu aboutir du fait des courtes vues et des attitudes de défi de l'UNITA. Le peuple angolais a trop souffert de la situation actuelle, et la résolution doit obliger les dirigeants de l'UNITA à respecter ses promesses et les textes qu'elle a signés. Les sanctions proposées sont légitimes tant que l'UNITA ne coopérera pas pleinement aux accords de Lusaka. Le Brésil tient à féliciter le gouvernement angolais pour son esprit de conciliation et de tolérance, qu'il a déjà démontré à travers l'intégration des personnels de l'UNITA dans l'administration.
M. MELVIN SAENZ BIOLLEY (Costa Rica) a déclaré que, une fois de plus, le Conseil est confronté à l'attitude de défi de l'UNITA qui ne respecte pas ses engagements pris dans le cadre du Protocole de Lusaka. Il a souligné que l'UNITA considère que la situation actuelle ne se prête pas à l'extension de l'administration d'état a tout le territoire angolais avant le 30 juin 1998. Cette position est inacceptable pour le Costa Rica. Les sanctions prévues dans cette résolutions sont clairement dirigées contre intérêts directs de l'UNITA et accorde un délai supplémentaire à l'UNITA pour s'acquitter de sa tâche jusqu'au 23 juin. Le Costa Rica est en faveur de cette résolution et espère que l'UNITA manifestera la volonté politique nécessaire pour arriver à résoudre le plus rapidement possible le conflit en Angola.
M. YURIY FEDOTOV (Fédération de Russie) a rappelé que le Gouvernement angolais a respecté jusqu'ici le Protocole de Lusaka alors que cela n'a malheureusement pas été le cas pour l'UNITA dont les activités ont mis en danger l'application des accords de Lusaka. Le représentant du Secrétaire général, M. Alioune Blondin Baye et les trois pays qui ont parrainé le Protocole de Lusaka, ont pu faire le constat de la mauvaise volonté de la direction de l'UNITA à respecter ses engagements. L'UNITA aura encore le temps de s'engager sur le bon chemin entre le moment où les sanctions contre elle seront votées et celui où elles seront appliquées.
( suivre)
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M. SHEN GUOFANG (Chine) a déclaré que le processus de paix en Angola se poursuit depuis plusieurs années et que la grande majorité des dispositions du Protocole de Lusaka ont été respectées. Il est regrettable cependant que le processus de paix ait souvent été entravé par les actions de l'UNITA. Face à cette situation, le Conseil n'a d'autre alternative que de prendre de nouvelles sanctions à l'encontre de l'UNITA. La Chine demande à l'UNITA d'entendre la volonté du peuple angolais et de la communauté internationale et espère que l'UNITA saisira cette occasion pour respecter ses engagements
M. ANDERS LIDEN (Suède) a dit que le processus de paix en Angola est au bord de l'effondrement du fait du non respect par l'UNITA du protocole de Lusaka. La Suède pense que la concertation doit reprendre entre le Gouvernement angolais et l'UNITA. Mais la résolution soumise aujourd'hui par le Conseil et les sanctions qu'elle contient sont un outil de pression pour montrer à l'UNITA la détermination de la communauté internationale à faire respecter le Protocole de Lusaka.
M. BABOUCARR-BLAISE ISMAILA JAGNE (Gambie) a déclaré que le conflit en Angola a été long et dévastateur et qu'il est urgent de donner au peuple angolais une nouvelle chance. M. Jagne a souligné que le cadre juridique existe déjà pour cela, et que le respect strict des dispositions du Protocole de Lusaka aurait pu mettre fin à ce conflit. Malheureusement, les tactiques de l'UNITA constituent un obstacle majeur à la mise en oeuvre rapide de ce Protocole. La délégation gambienne partage l'avis de la communauté internationale selon lequel il faut indiquer clairement à l'UNITA qu'elle ne tolèrera aucune action qui pourrait compromettre, voire inverser le processus de paix. La Gambie se félicite de la présente résolution par laquelle le Conseil de sécurité indique qu'il partage cet avis. La Gambie espère que, par cette résolution, l'UNITA comprendra que "trop c'est trop", comme l'indique le message qui lui est convié. La délégation gambienne apporte son soutien inconditionnel à cette résolution.
M. MASAKI KONISHI (Japon) a estimé que la responsabilité des retards dans la mise en oeuvre du processus de paix incombait en premier lieu à l'UNITA, qui n'a pas rempli ses obligations au titre du Protocole de Lusaka. Aujourd'hui, alors que l'on est à la dernière étape du processus de paix, beaucoup est mis en péril. On ne peut pas tourner le dos au peuple angolais en laissant dégénérer la situation en conflit. Le Représentant s'est félicité dans ce contexte de ce que le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale ait récemment réaffirmé son engagement à résoudre les questions en suspens par des moyens politiques et non militaires. Les derniers mois ont été particulièrement critiques en ce qui concerne le processus de paix. Aujourd'hui, il est temps que le Conseil de sécurité prenne des mesures décisives pour montrer à l'UNITA et à ses dirigeants que leur manque de coopération ne sera plus toléré. C'est pourquoi, le Japon votera en faveur du projet de résolution.
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Si les dirigeants de l'UNITA réfléchissent aux conséquences des sanctions prévues par cette résolution --en ce qui concerne leur survie politique--, ils se rendront compte qu'ils n'ont pas d'autre option que de coopérer pleinement et sans délai, et d'accomplir les tâches en suspens dans le cadre du Protocole de Lusaka. Partant, le Japon appelle l'UNITA à tenir compte de la volonté de la communauté internationale et à montrer par des actions concrètes son engagement envers le processus de paix. Si elle le fait d'ici au 23 juin, les sanctions ne seront pas imposées et les efforts de coopération en vue de la consolidation de la paix reprendront. Plus elle retarde le processus, plus grande sera sa responsabilité dans la prolongation des souffrances du peuple angolais.
M. DANILO TURK (Slovénie) a déploré le fait que la situation sur le terrain ait empoisonné le climat politique. Le 31 mai n'a été que le dernier d'une longue série de délais non respectés. Contrastant avec les efforts du Gouvernement angolais, l'UNITA a de nouveau manqué de se plier aux demandes de la communauté internationale. La région stratégique d'Ovimbundu, et en particulier les places fortes de Bailundo et Andulo sont toujours entre ses mains. Pour la Slovénie, ceci est préoccupant, en particulier au vu du nombre croissant d'incidents armés dans les provinces angolaises au cours du mois de mai. La discipline des troupes impliquées, la nature bien planifiée des opérations et la qualité des armes utilisées suggèrent que les forces de l'UNITA en portent la responsabilité. La Slovénie est également préoccupée par les preuves récentes d'opérations de trafic d'armes réalisées par l'UNITA, a déclaré le représentant, en faisant référence à des achats de grandes quantités d'équipement militaire et logistique qui ont été rapportés dans la presse sud-africaine. Ceci montre que l'UNITA n'a pas complètement abandonné ses ambitions militaires. En fait, il semble qu'elle est en train de se réarmer et de maintenir ouverte l'option de la poursuite de la guérilla.
Pour la Slovénie, l'expérience a montré que des sanctions ciblées portent leurs fruits. Elles peuvent, en effet, modifier le comportement de l'UNITA et doivent donc être utilisées pour assurer l'application par l'UNITA des tâches qu'il reste à accomplir dans le cadre du Protocole de Lusaka. Partant, la Slovénie appuie le gel des avoirs financiers de l'UNITA, l'interdiction des contacts officiels, l'interdiction du commerce de diamants, de mines et de moyens de transports, tels que décrits dans la résolution. La responsabilité de l'impasse actuelle repose clairement sur les épaules des dirigeants de l'UNITA. C'est pourquoi, il est d'autant plus important d'appeler instamment le Gouvernement angolais à persévérer dans ses efforts et à donner la priorité à des actions pacifiques. Seul le recours aux moyens politiques peut garantir la réalisation d'une solution durable basée sur la réconciliation et la paix.
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M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a dit que les efforts pour rétablir la vie normale en Angola ont été mis en danger par l'attitude de l'UNITA. Excepté les territoires contrôlés par l'UNITA, l'Angola a connu des répits au cours des dernières années. Les attaques armées contre le personnel des Nations Unies sont inacceptables, et la délégation de Bahreïn demande à l'UNITA de revenir à la table des négociations et de respecter ses engagements.
M. ALAIN DEJAMMET (France) a souligné que la France est très préoccupée par la dégradation de la situation en Angola au cours des derniers mois. La France apporte son entier soutien au Représentant spécial du Secrétaire général en Angola et en particulier au plan qu'il a proposé pour poursuivre le processus de paix de par la voie du dialogue. La France se félicite des efforts du Gouvernement angolais en ce sens et déplore que la direction de l'UNITA persiste à ne pas respecter ses engagements. Le projet de résolution demande à l'UNITA d'étendre l'administration de l'Etat à tout le territoire angolais faute de quoi des sanctions supplémentaires à son encontre entreront en vigueur. M. Dejammet a remarqué que l'UNITA n'avait pas compris la détermination du Conseil exprimée auparavant dans la résolution 1127 (1997). Il a souhaité que l'UNITA en prenne conscience avec ce texte et s'acquitte de ses obligations. La France appuie pleinement cette résolution.
Mme NANCY SODERBERG (Etats-Unis) a déclaré que son pays est fortement déçu de l'attitude de l'UNITA, dont les atermoiements ont mis en danger les Accords de Lusaka. Les Etats-Unis demandent à l'UNITA de prendre sa place en Angola en tant que parti politique légal. Les Etats-Unis voteront en faveur des sanctions figurant dans la résolution. Les Etats-Unis demandent aussi au Gouvernement angolais de faire preuve de modération compte tenu du fait que selon certaines informations les sympathisants de l'UNITA seraient menacés par la police gouvernementale. Le peuple angolais a souffert depuis trop longtemps, et les Etats-Unis sont convaincus que le moment est venu de mettre fin aux atermoiements. Il n'est pas trop tard pour l'UNITA d'éviter l'application des sanctions qui seront votées par le Conseil de sécurité, et les Etats-Unis demandent à la direction de ce mouvement de revenir à la raison.
M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kenya) a souligné le fait que la réunion du Conseil de sécurité a lieu à un moment où l'une des parties montre de plus en plus de signes d'un manque d'engagement envers la mise en oeuvre de ses obligations au titre du processus de paix. Malgré les efforts de la communauté internationale, l'UNITA a continué à retarder et à contrecarrer ce processus. En outre, les nombreuses promesses et délais qui n'ont pas été respectés par l'UNITA dans le passé ont affaibli la position du Conseil de sécurité. Il est temps que celui-ci agisse d'une façon décisive sur cette question. L'imposition de mesures supplémentaires forcera l'UNITA à poursuivre le processus de paix et rétablira l'autorité du Conseil, a estimé
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le représentant. Il est donc nécessaire que le Conseil prenne des mesures supplémentaires. C'est pour cette raison que le Kenya est en faveur de la résolution.
L'UNITA doit remettre les zones sous son contrôle à l'administration de l'Etat, y compris Andulo, Bailundo, Mungo et Nharea, et cesser les attaques contre le personnel international, y compris les actes organisés de banditisme, a souligné le représentant. Le Kenya félicite le Gouvernement angolais pour l'engagement qu'il a montré jusqu'ici dans la mise en oeuvre de ses obligations et souhaite que celui-ci continue de s'abstenir de toute action qui pourrait entraver le processus de paix, y compris le recours excessif à la force par la police nationale.
M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal) a apporté le plein appui du Portugal au projet de résolution de ce jour et s'est associé à la déclaration faite au nom de l'Union européenne. Le Conseil doit adopter de nouvelles sanctions à l'encontre de l'UNITA compte tenu du schéma de non-respect continu des obligations lui incombant en vertu du Protocole de Lusaka et des résolutions du Conseil de sécurité. M. Monteiro a lancé un appel à l'UNITA pour que sa direction honore son statut spécial, reconnu par la loi angolaise et le Protocole de Lusaka. Il a souligné que le but des sanctions supplémentaires prévues dans cette résolution est l'achèvement du processus de paix et cela dans l'intérêt du peuple angolais y compris les membres de l'UNITA.
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( suivre)