LE COMITE PREPARATOIRE TERMINE SON DEBAT SUR LES PREPARATIFS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE EN SOULIGNANT LE ROLE DES ONG DANS LA REALISATION DES BUTS SOCIAUX
Communiqué de Presse
SOC/220
LE COMITE PREPARATOIRE TERMINE SON DEBAT SUR LES PREPARATIFS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE EN SOULIGNANT LE ROLE DES ONG DANS LA REALISATION DES BUTS SOCIAUX
19980521 Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995) et les initiatives nouvelles a conclu ce matin son débat général sur les préparatifs de la session extraordinaire. Les intervenants ont souligné la nécessité de revitaliser le processus de Copenhague et de lui donner une nouvelle dynamique. A cette fin, ils ont préconisé de renforcer les organisations communautaires et non gouvernementales. Le développement social exigeant la participation de tous les protagonistes, il importe de mettre l'accent sur les synergies entre les gouvernements, les organisations non gouvernementales et la société civile. Pour la plupart des délégations, il est donc important que les membres de la société civile soient associés, par le biais des organisations non gouvernementales, au processus préparatoire et à la session extraordinaire. Il a été suggéré, en particulier, d'appuyer la participation des ONG des pays en développement, souvent compromise par manque de moyens financiers.Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Equateur, Fédération de Russie, Etats-Unis, Pérou, République de Corée et Algérie. Le représentant de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale est également intervenu.
A l'issue du débat général, le Comité préparatoire a été saisi de cinq projets de décision, présentés par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, concernant les objectifs de la session extraordinaire, les questions à examiner, la coordination avec la Commission du développement social, le rôle du système des Nations Unies, la mobilisation des ressources financières, les dispositions relatives aux futures sessions du Comité préparatoire, et la participation des organisations non gouvernementales.
Aux termes de ce dernier texte, le Comité préparatoire déciderait que ses travaux seront ouverts aux ONG conformément aux textes pertinents du Conseil économique et social dans lesquels il invite les ONG accréditées auprès des grandes conférences des Nations Unies et réunions au sommet à participer aux sessions de la Commission du développement social, à condition qu'elles aient entamé le processus de demande d'admission au statut consultatif. Avant la présentation de ce projet, le Comité préparatoire a tenu une discussion sur les modalités de participation des ONG à ses travaux. Les membres du Groupe des 77 et de la Chine ont indiqué que le Comité préparatoire étant un organe de l'Assemblée générale, il doit prendre des mesures spécifiques en la matière et ne pas agir comme un organe technique du Conseil économique et social en appliquant d'emblée ses arrangements pertinents. Le représentant du Royaume-Uni, appuyé notamment par les Etats-Unis et le Canada, a demandé une séance officieuse afin de consulter les ONG sur la question. Le Groupe des 77 et la Chine a fait valoir que le Comité préparatoire ne pouvait accepter la présence d'ONG à moins de prendre une décision officielle sur les modalités de leur participation, que l'un des projets aborde spécifiquement. Il a donc appelé le Comité à se prononcer d'abord sur ce texte. Concluant la discussion, le Président du Comité préparatoire a souligné qu'aucune délégation ne s'oppose à la participation des ONG, les points de divergence étant purement techniques. Il s'est proposé d'engager des consultations avec les Groupes régionaux sur la façon de régler cette question et de faire part des résultats avant la fin de la session prévue pour demain.
Le Comité préparatoire tiendra sa prochaine réunion cet après-midi à partir de 15 heures.
- 3- SOC/220 21 mai 1998
Préparatifs de la session extraordinaire
Débat général
Mme MONICA MARTINEZ (Equateur) a souligné l'importance de revitaliser le processus de Copenhague. Elle a souhaité que le Secrétariat détermine des orientations à cet égard. Pour appliquer efficacement la Déclaration de Copenhague, il importe de renforcer les organisations communautaires et non gouvernementales. C'est pourquoi, la participation des membres de la société civile est essentielle. Il faut analyser les moyens d'approfondir leur contribution, notamment au processus préparatoire et aux conclusions de la session de l'an 2000. Pour l'Equateur, on ne peut pas limiter la participation des ONG à celles qui ont participé au Sommet mondial. Mais il faut assurer la participation de toutes celles qui sont intéressées et qui ont participé aux grandes conférences. La représentante a remercié le Gouvernement suisse de son offre d'accueillir la session extraordinaire et a indiqué que sa délégation se prononcerait sur cette question en temps utile.
M. RAMISHVIU (Fédération de Russie) a estimé que, dans le cadre de la poursuite des objectifs proclamés au Sommet de Copenhague, la communauté internationale continue de se heurter à de grandes difficultés objectives et subjectives. La Fédération de Russie souligne qu'en dépit des difficultés rencontrées, les principales orientations définies par le Sommet sont prises en compte dans tous les domaines de la société. Les buts stratégiques sont suivis dans le cadre du Programme fédéral des réformes sociales pour la période allant de 1996 à l'an 2000 et des programmes spéciaux concernant les différentes catégories de la population. La Fédération de Russie estime que la participation de la communauté internationale à la réalisation des buts sociaux est importante et il revient à l'ONU de prendre des mesures opérationnelles pour résoudre les problèmes de protection sociale. Si elle effectue un travail important, il faut dire qu'elle n'utilise pas encore au mieux le potentiel de coordination entre ses différents organes. La Fédération de Russie appuie la participation de rapporteurs indépendants sur les questions sociales au sein de la Commission du développement social et espère que les thèmes de la prochaine session comprendront également ceux qui concernent spécifiquement les pays en transition. La Fédération appuie également la participation des ONG aux travaux du Comité et se félicite, par ailleurs, de l'initiative de la Suisse d'inviter la session extraordinaire à Genève.
M. SETH WINNICK (Etats-Unis) s'est félicité de l'offre du Gouvernement suisse d'accueillir la session extraordinaire. Cette offre est tout à fait excellente, a-t-il déclaré, en invitant les Etats Membres à l'accepter.
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Mme SANTA CRUZ (Pérou) a souligné qu'il ne peut y avoir de développement sans développement du capital humain. La session extraordinaire doit permettre de réitérer l'accord du Sommet et mettre l'accent sur sa mise en oeuvre. Il faut reconnaître que le cadre économique, social et politique ne cesse de changer. Il importe d'évaluer les résultats obtenus jusqu'ici dans l'application du Programme d'action et d'analyser les activités dictées par le Sommet. C'est pourquoi, il est important que le rapport du Secrétaire général soit fondé sur une approche intégrée. Il faut, en outre, éviter les redites. Au niveau national, chaque pays devrait relever les succès. Il serait également utile de renforcer le dialogue régional afin d'échanger les expériences, en particulier en ce qui concerne les initiatives intersectorielles. Il faut aussi établir des indicateurs, notamment sur l'impact des politiques structurelles. Enfin, il importe de mettre l'accent sur les synergies entre les gouvernements, les organisations non gouvernementales et la société civile. Le développement social exige, en effet, la participation de tous les protagonistes. La représentante a encore suggéré que la question des marchés financiers soit abordée à l'occasion de tables rondes et que l'ordre du jour repose sur les engagements du Sommet.
M. CHO CHANG-BEOM (République de Corée) a souligné qu'en matière de développement social, il reste encore des insuffisances que beaucoup imputent au manque de volonté des décideurs politiques. Il est donc important que le Comité préparatoire assure le succès de la session extraordinaire et fasse en sorte qu'elle donne un nouvel élan à la mise en oeuvre des engagements de Copenhague, notamment en formulant de nouvelles initiatives. La République de Corée souscrit à l'idée que l'objectif de la session extraordinaire ne devrait pas être de renégocier les engagements de Copenhague mais de créer un cadre pour l'adoption de mesures concrètes permettant d'accélérer la mise en oeuvre des engagements pris en 1995. Venant à la session de fond du Comité préparatoire, la République de Corée estime que l'ordre du jour doit être centré sur les trois thèmes principaux de Copenhague, à savoir la lutte contre la pauvreté, l'emploi productif et l'intégration sociale.
Elle espère aussi que le Comité tout comme la session extraordinaire consacrera une partie de sa session à l'analyse des retombées sociales de la crise financière en Asie. De l'avis de la République de Corée, le succès de la session extraordinaire viendra d'une véritable collaboration entre la Commission du développement social et le Comité préparatoire. Pour ce qui de la participation des ONG, le République de Corée estime qu'il faut prendre exemple sur les modalités arrêtées par la session extraordinaire sur la drogue. Le représentant a conclu sur la question de la mobilisation des ressources aux fins du développement social en demandant la contribution de toutes les sphères de la société, des institutions de Bretton Woods et aussi du secteur privé.
- 5- SOC/220 21 mai 1998
M. GEORGE KOSSAIFI, Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a souligné la nécessité d'établir, dans la région, une entité gouvernementale responsable de la planification et du suivi d'une politique de développement social d'ensemble. Le fait que différents ministères s'occupent des questions sociales conduit souvent à la confusion et à des doubles-emplois. M. Kossaifi a, par ailleurs, annoncé la convocation à la fin novembre d'une réunion pour examiner les progrès réalisés par les pays de la région dans la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague et une session spéciale sera tenue pour examiner l'action des ONG arabes. Il a également attiré l'attention sur la parution future d'une étude sur la macro-économie et le développement humain durable dans le monde arabe. M. Kossaifi a conclu en recommandant au Comité préparatoire d'élargir son ordre du jour à la question de la mondialisation sans se limiter au seul problème de l'ajustement structurel. La Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale a d'ailleurs élaboré des projets en la matière qu'elle a présentés aux donateurs dont le Danemark.
M. BENBERIM (Algérie) a souligné le fait que la problématique sociale est désormais au centre des préoccupations de toutes les sociétés quels que soient leur niveau de développement, leur culture ou leur système politique. L'universalité des problèmes sociaux et leur acuité appellent des solutions concrètes, opérationnelles et réalistes. S'il est vrai que la responsabilité du développement social incombe, avant tout aux Etats eux-mêmes, il est non moins vrai que cette responsabilité doit être solidairement assumée par la communauté internationale dans son ensemble, non seulement au nom d'impératifs moraux, mais également des intérêts bien compris de tous, a-t-il déclaré. Au delà des moyens et des ressources, l'existence d'un environnement international favorable s'impose comme facteur indispensable. Le poids et le rôle des facteurs d'ordre international ont leur impact sur les perspectives de développement social de tous les pays, mais ils prennent une valeur déterminante pour les pays en développement. Ainsi, les régions où la pauvreté, le chômage, et la désintégration sociale atteignent leur paroxysme sont aussi celles qui sont confrontées à la détérioration croissante des termes de l'échange, au protectionnisme, à la baisse du prix des matières premières exportées, au tarissement des flux financiers, alors que les politiques d'ajustement structurel et les réformes économiques que beaucoup de pays en développement ont dû mettre en oeuvre aggravent les conditions de vie des plus démunis. Or, la pauvreté, le chômage et la désintégration sociale sont de véritables sources de tensions aussi bien sociales que politiques qui représentent des menaces contre la stabilité des Etats, ainsi que la paix, la sécurité et la coopération internationales. Trois ans après Copenhague, et à l'exception de certaines actions prises par quelques institutions des Nations Unies, la coopération internationale s'avère toutefois bien limitée, a souligné le représentant, estimant qu'il est indispensable d'accorder à l'objectif de l'élimination de la pauvreté les ressources nécessaires. Il est, en effet, impératif que le développement redevienne la préoccupation centrale du système des Nations Unies.
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Pour sa part, l'Algérie s'est attelée depuis Copenhague à prendre les mesures qui s'imposaient en vue d'honorer ses engagements en créant notamment un Conseil économique et social et en mettant en place une agence de développement social, ainsi qu'une agence de soutien à l'emploi des jeunes. Pour l'Algérie, la session de fond devrait se pencher sur le renforcement et/ou la mise en place, au niveau national, d'un dispositif de suivi et d'évaluation des actions engagées, l'identification et l'uniformisation d'indicateurs qui seraient révélateurs des différentes situations. Il importe également de tirer profit des expériences réussies et les leçons de celles ayant échoué, de mettre à profit les moyens de communications pour faire circuler l'information sur les actions engagées et leur mise en oeuvre au niveau national et international dans le but d'échange d'expériences, de sensibiliser les pays développés à accroître leurs échanges avec les pays en développement en vue de générer de nouvelles ressources, de mettre en place d'un échéancier effectif pour la concrétisation des objectifs arrêtés, de renforcer la coordination au sein du système des Nations Unies, de consolider le rôle de la Commission du développement social dans le suivi des décisions de la session extraordinaire, et d'encourager la participation des ONG des pays en développement qui n'ont pas toujours l'opportunité de participer faute de moyens disponibles. Copenhague a suscité beaucoup d'espoir mais ne pourra changer le quotidien de millions d'individus que si les paroles deviennent des actes à travers la mobilisation effective de la communauté internationale. Il s'agit de trouver lors de la session extraordinaire les ressorts d'une nouvelle dynamique de coopération, a conclu le représentant.
Présentation de projets de décision
Le Comité préparatoire a été saisi de plusieurs projets de décision (A/AC.253/L.1) présentés par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et la Chine.
Aux termes du projet de décision I sur les objectifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, le Comité préparatoire déciderait que les principaux objectifs seront de réaffirmer la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague et non pas de le renégocier; de faire le point des progrès accomplis et des obstacles rencontrés aux niveaux national, régional et international, des engagements pris lors du Sommet mondial; et de recommander des interventions et des initiatives concrètes aux fins de la mise en oeuvre intégrale et efficace des engagements pris lors du Sommet.
Par le projet de décision II relatif aux questions à examiner, le Comité préparatoire soulignerait que sa tâche consiste à examiner et à évaluer la mise en oeuvre des résultats du Sommet, compte tenu des éléments fournis par la Commission du développement social et de proposer des interventions et des initiatives concrètes de nature à faire progresser la mise en oeuvre des engagements pris à Copenhague. Il prierait le Secrétaire général de lui présenter, lors de sa première session de fond, un rapport sur la mise en oeuvre des 10 engagements aux niveaux national, régional et international;
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une évaluation d'ensemble des tendances globales dans le cadre du Rapport sur la situation sociale dans le monde; et un document portant notamment sur des recommandations quant aux interventions et initiatives s'imposant aux niveaux national et international en vue de renforcer les moyens dont disposent les pays pour réaliser les objectifs fixés lors du Sommet.
S'agissant du projet de décision III sur la coordination avec la Commission du développement social, le Comité préparatoire recommanderait que cette Commission soit chargée de servir de cadre pour l'examen des rapports nationaux, l'échange des données d'expérience et l'identification des domaines où de nouvelles initiatives s'imposent aux fins d'examen par le Comité préparatoire. Il prierait le Secrétaire général de définir un cadre commun d'établissement de rapports nationaux sur les progrès accomplis et les obstacles afin d'aider les gouvernements à préparer leur rapport national.
Concernant le projet de décision IV sur le rôle du système des Nations Unies, le Comité préparatoire inviterait tous les organes et institutions spécialisées à contribuer activement au processus préparatoire et à la session extraordinaire et à rendre compte de leurs activités au titre de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Copenhague. Il inviterait les commissions régionales à recenser les meilleures pratiques aux niveaux régional et sous-régional et le PNUD à rendre compte de la mise en oeuvre de ceux des engagements de Copenhague qui visent l'élimination de la pauvreté. Il inviterait aussi l'Organisation internationale du Travail (OIT) à étudier la façon dont elle pourrait contribuer à l'évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre des résultats du Sommet.
Par un projet de décision V sur la participation d'organisations non gouvernementales, le Comité préparatoire déciderait que ses travaux seront ouverts à la participation des organisations non gouvernementales. Il déciderait également que la participation des ONG à la session extraordinaire sera régie par la résolution 1996/31 du Conseil économique et social et les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et qu'il sera tenu compte à cet égard de l'expérience acquise dans le cadre de l'examen, au milieu de la décennie, des résultats des grandes conférences des Nations Unies.
Aux termes du projet de décision VI sur la mobilisation des ressources financières, le Comité préparatoire inviterait les gouvernements à contribuer au Fonds d'affectation spéciale pour le suivi du Sommet mondial pour le développement social créé pour financer la participation des pays les moins avancés aux travaux du Comité préparatoire et de la session extraordinaire, ainsi que l'organisation des réunions de groupes d'experts, séminaires, colloques et ateliers que le Secrétariat organisera sur des questions intéressant la session extraordinaire, qui, l'un et l'autre, contribueront à l'examen de ces questions par le Comité préparatoire.
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Par le projet de décision VII sur les dispositions relatives aux futures sessions du Comité préparatoire, ce dernier déciderait de tenir sa première session de fond à New York du 17 au 28 mai 1999 et sa seconde session en l'an 2000), également à New York, chaque session durant 10 jours ouvrables. Il déciderait également que la session extraordinaire se tiendra pendant cinq jours ouvrables au niveau politique le plus élevé.
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