FAO/3694

PECHES : LA FAO PRECONISE UN MEILLEURS AMENAGEMENT DES RESSOURCES DES OCEANS

19 mai 1998


Communiqué de Presse
FAO/3694


PECHES : LA FAO PRECONISE UN MEILLEURS AMENAGEMENT DES RESSOURCES DES OCEANS

19980519 Rome, Lisbonne, 19 mai -- En dépit de l'expansion rapide de l'aquaculture, un meilleur aménagement des ressources des océans est nécessaire pour répondre à la demande future en produits de la pêche, souligne aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

D'ici à l'an 2010, le déficit entre la demande et l'offre de produits de la pêche pour la consommation humaine pourrait se situer entre 10 et 40 millions de tonnes, annonce la FAO à l'occasion de l'ouverture à Lisbonne d'"EXPO 98" dont le thème est : " Les océans, un héritage pour le futur".

La demande mondiale en poisson de consommation est estimée entre 110 et 120 millions de tonnes pour 2010, selon la FAO. En comparaison, la production de poisson de consommation a atteint, en 1996, environ 90 millions de tonnes, dont près de 30 pour cent provenant de l'aquaculture.

"Bien que l'on ait largement pris conscience, aujourd'hui du problème de l'aménagement des pêches et que de nouveaux instruments juridiques, comme le Code de conduite pour une pêche responsable, aient été adoptés en 1995, il n'a pas toujours été possible d'empêcher la surexploitation des ressources et de rendre la pêche économiquement rentable", déclare M. Serge Garcia, Directeur de la Division des ressources au Département des pêches de la FAO.

Principales causes de cet échec : l'absence de volonté politique pour opérer les ajustements nécessaires en ce qui a trait notamment à l'accès aux ressources et aux droits de pêche; la persistance des subventions directes ou indirectes; les lacunes en ce qui concerne le contrôle des flottilles battant pavillon de complaisance; la résistance des lobbies à tout changement; et le manque de participation des communautés traditionnelles de pêcheurs.

Soulignant l'importance de la pêche pour l'économie et l'alimentation, la FAO rappelle que la production mondiale de poisson a considérablement augmenté au cours des dernières années. Les disponibilités moyennes annuelles par habitant de poisson de consommation ont presque doublé passant de 8 kg en 1950 à 15 kg en 1996. la consommation moyenne quotidienne de protéines de poisson est passée de 2,7 g par habitant en 1996 à 4 g aujourd'hui soit environ 15 pour cent de toute les protéines animales consommées par la population mondiale.

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Les ventes des produits des pêches de capture ont totalisé 83 milliards de dollars en 1995 et celles de l'aquaculture, 42 milliards de dollars. Pour la même année, les exportations internationales de poisson ont atteint, en valeur, 52 milliards de dollars.

Le nombre des pêcheurs et des pisciculteurs a plus que doublé au cours des 25 dernières années, passant de 13 millions en 1973 à 30 millions en 1995, dont plus de 90 pour cent en Asie, alors que le nombre de personnes de par le monde dont la pêche constitue le gagne-pain est estimé à 200 millions.

La production des pêches de capture pour la consommation et les autres utilisations a plafonné au cours des dix dernières années. C'est, principalement, la croissance rapide de l'aquaculture qui explique l'accroissement de la production mondiale.

D'autre part, 60 à 70 pour cent des stocks mondiaux de poisson nécessitent des interventions d'urgence afin de reconstituer les ressources qui sont pleinement exploitées ou surexploitées.

Les océans Atlantique et Pacifique sont déjà fortement exploités. Toutefois, les experts estiment qu'un développement ultérieur de la pêche reste possible dans l'Océan indien. La Méditerrané est largement exploitée, mais sa productivité pourrait s'accroître du fait de l'eutrophisation.

Selon la FAO, un meilleur aménagement des ressources marines permettrait de porter le potentiel des pêches à 93 millions de tonnes, soit un gain de quelque 10 millions de tonnes dont 4 millions pour l'Océan Pacifique, autant pour l'Atlantique et 2 millions de tonnes provenant d'un développement ultérieur de la pêche dans l'Océan indien. "Les bénéfices qui en découleraient seraient intéressants : de l'ordre de 10 à 20 pour cent de plus par rapport aux débarquement actuels, soit en valeur plus de 80 milliards de dollars", indique M. Garcia.

Un meilleur aménagement des ressources inclut des engins de pêche plus sélectifs, une réduction des rejets en mer et l'amélioration des pratiques de manutention et des réseaux de distribution. Chaque année, les pêcheries industrielles rejettent en mer quelque 20 millions de tonnes de poissons.

Selon les experts de la FAO, il faudrait réduire la capacité de pêche mondiale d'au moins 30 pour cent pour reconstituer les ressources surexploitées.

A "EXPO 98", les Nations Unies présentent, sur leur stand, une démonstration du futur "Atlas électronique des océans" qui comprendra, outre les cartes géographiques, des textes, des statistiques, des graphiques et des illustrations diverses sur l'exploitation durable des océans. Réalisé par plusieurs agences des Nations Unies, l'Atlas sera également disponible sur CD- ROM et sur Internet.

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