COMITE DE L'INFORMATION : SANS L'ELIMINATION DES DISPARITES ENTRE LE NORD ET LE SUD, LE VILLAGE GLOBAL DE LA COMMUNICATION NE SERA QU'UN CLUB DE PRIVILEGIES
Communiqué de Presse
PI/1067
COMITE DE L'INFORMATION : SANS L'ELIMINATION DES DISPARITES ENTRE LE NORD ET LE SUD, LE VILLAGE GLOBAL DE LA COMMUNICATION NE SERA QU'UN CLUB DE PRIVILEGIES
19980508 Le Comité de l'information a poursuivi ce matin son débat général et l'examen des questions de fond. Les délégations ont axé principalement leur réflexion sur les propositions de réforme du Secrétaire général, en particulier celles contenues dans son dernier rapport intitulé "Application des mesures concernant les activités d'information et de la communication ". Souscrivant au cadre conceptuel de la nouvelle stratégie d'information préconisée par M. Kofi Annan, nombre de délégations ont insisté sur la nécessité d'établir un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication plus juste et plus équitable, conformément au mandat confié au Comité de l'information par l'Assemblée générale. Ainsi, dénonçant le monopole exercé par certains pays développés sur l'information, des délégations ont plaidé pour une plus grande coopération Nord/Sud, notamment dans le domaine des transferts de technologies, ce qui permettrait de rééquilibrer les flux dans le domaine de l'information. Dans le même ordre d'idée, les délégations ont exhorté le Département de l'information à promouvoir la diversité linguistique aux Nations Unies qui devrait être reflétée dans ses publications, ses programmes audiovisuels et sa page d'accueil sur Internet. La mise en place d'un ordre de la communication plus juste doit également passer par la mise en valeur des questions socio- économiques des pays en développement dans les activités relatives à l'information des Nations Unies.Les délégations des pays suivants ont pris la parole: Ukraine, Cuba, Bélarus, Haïti, République de Corée, Kazakhstan, Népal, Viet Nam, Libye, Chine, Argentine et Iran.
La prochaine réunion du Comité aura lieu le lundi 11 mai à partir de 10 heures. Il entendra M. Hogen, Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information qui répondra, dans le cadre du débat général, aux préoccupations des délégations.
Déclarations
M. YURIY BOHAIEVS'KY (Ukraine), évoquant l'observation de la Journée mondiale de la liberté de la presse, a rappelé que son pays avait proposé l'élaboration d'instruments juridiques pour la protection des journalistes, en particulier ceux qui travaillent dans les zones de conflit. Il a indiqué que sur l'initiative de l'Union des journalistes d'Ukraine, une Journée a été instituée en souvenir des journalistes qui ont trouvé la mort dans l'exercice de leurs fonctions. La promotion d'une presse libre et indépendante en Ukraine est liée à l'orientation générale des politiques gouvernementales visant à l'édification d'une société démocratique. L'Ukraine a entrepris d'apporter des changements à sa législation dans ce domaine.
Le représentant a indiqué que son pays attache une importance particulière au processus de réforme des activités relatives à l'information aux Nations Unies et accueille avec satisfaction les premiers pas faits dans ce domaine. L'Organisation doit mieux transmettre son message au grand public dans le contexte des nouvelles réalités politiques et des nouveaux défis. Nous accueillons favorablement le nouveau cadre conceptuel des politiques dans le domaine de l'information, y compris les mesures visant au développement d'une culture des communications au sein des Nations Unies, au renforcement de ses capacités à utiliser les nouvelles technologies de l'information, au renforcement de son rôle unique de promotion de la paix et de la sécurité internationales et à communiquer au niveau des pays. Au sujet des Centres d'information, le représentant a indiqué le soutien entier de son pays au processus d'unification avec les autres missions des Nations Unies pour obtenir une meilleure coordination et une plus grande efficacité de leurs activités. Ce processus, a précisé le représentant, doit se faire en tenant compte des points de vue des pays hôtes. Il a plaidé en faveur d'une approche minutieuse qui tienne compte de la langue, du soutien du pays hôte, des facteurs culturels et politiques et des caractéristiques de l'audience.
Il a exprimé sa satisfaction quand aux efforts déployés par le Département de l'information en vue de développer le potentiel d'Internet. En même temps, le DPI doit s'attacher à accorder une attention particulière aux matériaux écrits et faire en sorte que tous les pays, en particulier les pays en développement, y ont accès. Le représentant a loué les efforts faits à la Bibliothèque Dag Hammarksjold en vue de diffuser les informations par le biais du support électronique. Il a évoqué la catastrophe de Tchernobyl qui continue d'affecter des millions de personnes non seulement en Ukraine mais dans le Bélarus et en Fédération de Russie. Malheureusement, a regretté le représentant, nous avons pris note d'un certain découragement et d'une baisse d'attention. Nous formons l'espoir qu'un Département de l'information rénové tiendra compte de cette question. Le représentant a souhaité que les contradictions qui se sont manifestées entre les divers groupes régionaux au sein du Comité de l'information au cours des deux dernières années soient surmontées. Il a dit accueillir favorablement la demande formulée par la République de Moldavie de devenir membre du Comité.
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M. PEDRO NUNEZ-MOSQUERA (Cuba) a estimé qu'il faut tenir compte des disparités dans le domaine de l'information. Les progrès technologiques et l'ère de l'informatique ne touchent pas encore tous les pays du monde. Les longues années de colonialisme vécues par les pays du Sud ont compromis leur développement dans le domaine de l'information. L'établissement d'un nouvel ordre mondial de l'information reste donc un impératif que les Nations Unies doivent appuyer. Il faut à tout prix éliminer le colonialisme de l'information et encourager un flux plus équilibré de l'information sans manipulation. Force est de constater le manque de progrès dans cette voie et le nouvel ordre mondial de l'information demeure une aspiration des pays en développement qui déploient des efforts sans la coopération souhaitée et promise des pays du Nord. Ce nouvel ordre mondial n'est pas seulement une devise mais une nécessité qui doit rester un objectif des Nations Unies. Il faut rejeter l'idée que les pays en développement ne pourront jamais développer une capacité dans le domaine de l'information. Il faut plutôt leur apporter une assistance par le biais du transfert de technologie et les Nations Unies doivent jouer un rôle dans ce sens. Le représentant a dit étudier soigneusement les recommandations du Secrétaire général sur la réorientation des activités dans le domaine de l'information des Nations Unies.
Il a souhaité que le Comité envisage un mécanisme pour l'examen de ces recommandations permettant la participation de tous les Etats membres du Comité. Il est important, dans ce contexte, de promouvoir le consensus dans le cadre des travaux du Comité. Le mécanisme actuel ne suffit pas en raison de son manque d'ouverture et de transparence. Le représentant a soulevé la question de l'utilisation de la radio et de la télévision pour porter atteinte à la souveraineté des pays. Cuba a dénoncé, à maintes reprises, une telle agression; 400 heures d'émissions par semaine sont dirigées contre Cuba à partir des Etats-Unis. Les conclusions de l'agence d'information des Etats- Unis a admis elle-même le caractère subversif de ces transmissions. Cuba réitère son rejet le plus catégorique de ces actions et ne cessera pas de les dénoncer devant le Comité de l'information.
M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) a estimé que la gestion du Département de l'information au niveau d'un Secrétaire général adjoint montre bien l'importance de l'information dans les activités des Nations Unies. Le Gouvernement du Bélarus estime que le Département de l'information devrait être activement associé au processus de réforme et à cet égard, nous estimons que la tâche principale de cette session devrait être de mettre au point une démarche concertée des Etats membres pour ce qui est de la réforme des activités du Département au Siège, mais également sur le terrain. A cet égard, il est nécessaire de préserver le principe du consensus dans les travaux du Comité et de soutenir le travail du Département sans interférer de façon excessive dans des questions d'ordre technique. Le Bélarus appuie l'approche préconisée par le Secrétaire général visant à placer les activités dans le domaine de l'information des Nations Unies au coeur de l'Organisation.
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Nous souhaitons que l'approche conceptuelle de cette nouvelle stratégie de l'information telle que décrite dans le dernier rapport du Secrétaire général soit mise en oeuvre à la suite d'un échange de vue entre le Département de l'information et les Etats Membres en tenant compte de leurs intérêts respectifs.
Le représentant a indiqué qu'il souscrivait de façon générale aux mesures proposées par le Secrétaire général, en particulier celles relatives à la création d'un groupe de la planification stratégique, l'utilisation accrue d'Internet, l'augmentation du personnel de la Section des technologies de l'information, la création d'un service international de radiodiffusion au sein des Nations Unies, le développement des capacités virtuelles de la bibliothèque Dag Hammarsjkold et la création d'un bureau central d'information multimédia. Ces mesures néanmoins, ne doivent pas affecter les programmes existants. A cet égard, nous estimons que le Département de l'information doit trouver une approche innovante lui permettant de mettre en oeuvre un objectif en deux volets, à savoir la mise en oeuvre de mesures de réorientation des activités dans le domaine de l'information dans la limite des ressources disponibles d'une part, et d'autre part la mise en oeuvre des mesures déjà prescrites.
Le représentant a plaidé en faveur de la diffusion des informations sur Internet, y compris sur la page d'accueil et sur la page audiovisuelle, dans les six langues officielles des Nations Unies, comme le stipule la résolution 52/214 de l'Assemblée générale. Le représentant a souligné la nécessité de maintenir et de renforcer le potentiel de l'Organisation dans la mise au point de programmes radiophoniques et télévisés et dans l'élaboration de matériaux écrits dans les toutes les langues officielles des Nations Unies, y compris le russe. Le représentant a estimé que le Département de l'information devrait mettre en lumière dans ses activités, les problèmes socio-économiques qui affectent les pays en transition. La nouvelle approche du DPI devrait en priorité tenir compte de la nécessité de définir une réflexion objective qui contribuerait à allouer une aide dans la mise en oeuvre des nouvelles réalités économiques et démocratiques.
Le représentant a appuyé la proposition du Secrétaire général visant à accroître le potentiel des Centres d'information et de la composante information des bureaux sur le terrain, en particulier dans les pays qui n'ont pas accès aux nouvelles technologies de l'information. L'établissement de centres régionaux ne doit pas se faire au détriment des centres d'information existants, des ressources allouées et des programmes mis en oeuvre. Le représentant a demandé au DPI et aux autres organes des Nations Unies de redoubler d'efforts en faveur de programmes d'information relatifs à la catastrophe de Tchernobyl. Les Nations Unies et la communauté internationale peuvent apporter une contribution importante aux efforts déployés en vue d'atténuer les conséquences de cet accident. Il a souhaité que le DPI, en
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collaboration avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, mettent en place des programmes d'information dans le futur sur cette question.
M. ANTONIO RODRIGUE (Haïti) a estimé que si les Nations Unies veulent utiliser l'information audiovisuelle pour porter leur message, il faut qu'elles le fassent en temps utile et qu'elles rapportent des événements qui intéressent le plus grand nombre de personnes. Il faut aussi que ce message prenne en compte la capacité du public d'absorber les informations fournies, eu égard à sa diversité culturelle et linguistique. C'est pourquoi, Haïti souhaite que des programmes originaux soient produits à destination des Haïtiens. Depuis quelques années, le Département de l'information envoie notamment à Haïti un magazine "Nouveaux contacts" produit par la section des Caraïbes. Ce programme devrait à l'avenir servir d'instrument d'information et de promotion des différentes activités des Nations Unies pour les auditeurs d'Haïti. En effet, un programme complet en français et en créole mettant davantage l'accent sur le rôle et la présence de la Caraïbe au sein des Nations Unies ainsi que sur les activités du DPI devrait atteindre le but qui est de familiariser le public avec l'ONU. C'est le propos de la résolution de l'Assemblée générale relatif au programme existant. Datant de 1983, il est temps de mettre en oeuvre cette résolution. La création d'un tel programme au sein de la section des Caraïbes semble incontournable puisqu'il garantirait le respect de la parité des deux langues de travail des Nations Unies, tel que recommandé par l'Assemblée général. Le représentant a conclu en souhaitant l'établissement d'un centre d'information des Nations Unies en Haïti.
M. HAE JIN CHUN (République de Corée) a constaté que l'Organisation ne parvient toujours pas à faire de sorte que les citoyens de certains Etats membres appréhendent et apprécient pleinement ses activités multidimensionnelles. C'est pourquoi, la promotion des objectifs dans le domaine de l'information des Nations Unies doit être une priorité du système des Nations Unies dans son ensemble. Le représentant a appuyé l'idée du Secrétaire général de créer un Groupe de planification stratégique de l'information, en estimant que ce groupe devrait également comprendre le personnel expérimenté des autres départements et des institutions spécialisées. Appuyant également l'utilisation accrue des dernières technologies de l'information, le représentant a soulevé la question des disparités entre les Etats membres en matière d'infrastructure d'accès à l'information électronique. Il a souligné la nécessité qu'il y a à ce que les médias traditionnels continuent de recevoir la plus haute priorité. Venant à l'intégration des Centres d'information aux bureaux du PNUD et aux préoccupations de certains Etats membres, le représentant a souhaité disposer de plus de détails sur le processus d'intégration et les problèmes inhérents. Il a émis l'espoir que les discussions de cette session contribueront à trouver une réponse aux préoccupations de certains pays.
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Le représentant s'est félicité de la place que le Secrétaire général entend donner aux partenariats entre les Nations Unies et les rediffuseurs de l'information, en soulignant qu'il est également important de viser les jeunes générations par le biais des institutions d'enseignement. Citant l'exemple du Cyber Schoolbus, il a encouragé tout développement en ce sens. Le représentant a conclu sur la nécessité pour le Département de donner la publicité voulue aux événements comme la Session extraordinaire de l'Assemblée générale sur les drogues, le 50ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme ou encore la création d'une cour criminelle internationale. Le Département doit jouer un rôle dans la diffusion d'un message cohérent et unifié relatif à ces thèmes.
M. ABBASS AKHOUNDI (République islamique d'Iran) a exprimé sa reconnaissance au Secrétaire général pour son rapport et il a rappelé que le mandat conféré au Comité de l'information par l'Assemblée générale est de projeter une image positive des Nations Unies auprès de tous les citoyens du monde par la diffusion et les publications de l'Organisation. Le succès futur des Nations Unies réside dans sa capacité de justifier son utilité pour le siècle à venir. Evoquant les progrès rapides en matière de technologies de l'information, le représentant a insisté sur la nécessité de créer un nouvel ordre mondial de la communication et de l'information plus juste et, à cet égard, il a suggéré d'établir un code de conduite relatif aux flux d'information. Les acquis de la révolution de l'information doivent être accessibles à tous. L'Internet, tout comme la diffusion par satellites, est infesté par la violence et la pornographie. Il faudrait réfléchir à la façon de nettoyer Internet et de protéger le principe de souveraineté des pays qui est parfois violé par le biais des nouvelles technologies de l'information. Le processus multidimensionnel de la réforme des Nations Unies et du DPI en particulier doit viser à renforcer et non pas à affaiblir les fonctions du DPI. Les Centres d'information doivent être plus efficaces car ils constituent des moyens de diffusion de l'information très précieux pour les pays d'accueil qui ne bénéficient pas en règle générale de la révolution des communications. Ces Centres ne doivent pas être soumis trop rapidement au processus d'intégration aux bureaux du PNUD. Le représentant a encouragé le Département de l'information a accroître sa diversité linguistique, en particulier dans ses programmes radio et ses publications. Tout en faisant part de son admiration pour la page d'accueil des Nations Unies sur Internet, il a souligné la nécessité d'accorder une place importante aux médias traditionnels.
Mme AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a indiqué le soutien de son pays aux propositions de réforme du Secrétaire général, en particulier celle tendant à faire de la composante information un élément central des programmes des Nations Unies. Au sujet de l'intégration des Centres d'information aux bureaux extérieurs du PNUD, la représentante a plaidé en faveur d'une approche équilibrée, qui tienne compte de l'expérience acquise sur le terrain afin que ces Centres ne perdent pas leur autonomie de fonctionnement. Elle a estimé que le travail des Centres gagnerait à tenir compte des problèmes spécifiques
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qui affectent le pays hôte. Elle a évoqué la possibilité d'organiser des cours de formation et des séminaires sur les Nations Unies en faveur des journalistes et des représentants des organisations non gouvernementales.
Evoquant le volume important d'information qui circule au siège, elle a précisé que la quantité ne signifie pas qualité. Il se produit souvent une duplication de l'information et il est donc nécessaire de mener une évaluation exhaustive de toutes les publications des Nations Unies en vue de réduire leur volume et d'éliminer la duplication des tâches. En cette ère des données électroniques et de l'informatique, la réforme des activités d'information des Nations Unies implique l'utilisation du médium électronique qu'est Internet. A cet égard, nous accueillons favorablement les propositions du Secrétaire général visant à rééquiper techniquement la structure information des Nations Unies.
La réforme des activités d'information doit tenir compte des changements géopolitiques. Regrettant le peu de diversité linguistique du matériel que produisent les Nations Unies, elle a demandé que les publications soient publiées en langue russe et que le russe s'applique également aux programmes radiophoniques. Ceci est d'autant plus important qu'un service de radiodiffusion international au sein des Nations Unies est à l'étude. Elle a proposé au Département de l'information d'envisager d'inclure dans ses activités de promotion thématique la question de la catastrophe de Tchernobyl.
M. GOPAL BAHADUR THAPA (Népal) a estimé que la communication et l'information doivent être placées au centre du processus de réforme des Nations Unies. Qualifiant de tentative honnête de restructuration honnête, les recommandation du Secrétaire général dans le domaine de l'information, il s'est félicité de l'intention de M. Kofi Annan de faire de l'information une partie intégrante du programme des Nations Unies. Il a appuyé les recommandations du Secrétaire général, en particulier celle visant la création d'un groupe stratégique de planification et le changement de la structure même du Département de l'information. Le représentant a souligné que ces objectifs ne peuvent être réalisés sans le plein appui et la volonté politique des Etats Membres, le dévouement du personnel du Secrétariat et surtout la disponibilité de ressources adéquates. Il a jugé ironique que le budget-programme 1998-1999 indique une réduction des ressources allouées aux activités relatives à l'information. Notant l'insistance du Secrétaire général sur la nécessité de recourir aux nouvelles technologies de l'information, le représentant a souhaité que cela ne se fasse pas au détriment des médias traditionnels qu'il faudrait, au contraire, utiliser au mieux afin d'atteindre le plus grand public dans les pays en développement.
En matière de maintien de la paix, il faut, a dit le représentant, que l'ONU développe davantage ses capacités d'information. En fait, la composante information doit faire partie intégrante des opérations de maintien de la paix et ce, dès le stade de préparation. Il en va de même pour le développement économique et social. Le représentant a appuyé le renforcement des liens de
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travail entre les Départements du maintien de la paix, des affaires politiques, des affaire économiques et sociales et de l'information. Le représentant a indiqué que des millions de personnes dans les pays de développement demeurent privées des outils d'information modernes. Si les Centres d'information ont rendu des services utiles en la matière, il ne faut pas oublier les ONG, la société civile et les institutions d'enseignement, qui peuvent devenir des relais plus efficaces pour faire passer le message des Nations Unies aux populations.
M. FERNANDO ENRIQUE PETRELLA (Argentine) a souligné que le respect de la liberté de la presse représente le fondement de la promotion de la transparence des politiques gouvernementales. Convaincue de cela, l'Argentine a mis tout en oeuvre pour proclamer les bienfaits de la démocratie et pour convaincre des avantages d'une presse libre et pluraliste. Aujourd'hui, il faut se demander si les principes défendus par l'ONU sont respectés. Comment en effet serait-il possible d'analyser sérieusement les initiatives de réforme du Département de l'information en l'absence d'un plan détaillé. Il est temps que les débats du Comité prennent de la substance et dépassent les questions de procédures ou la rédaction de projets de résolution identiques à ceux de l'année précédente. L'Argentine entend avancer des propositions pour promouvoir la transparence dans les activités des Nations Unies. S'il est nécessaire de procéder à une planification stratégique des activités d'information, il faut avant tout tenir compte de tous les aspects identifiés comme prioritaires par les Etats membres. Les décisions de l'Assemblée constituent les sources du droit interne de l'ONU, droit qui doit être respecté et qui ne saurait souffrir d'interprétations différentes et diversifiées. Il a suggéré que les émissions d'expression espagnole de la Radio des Nations Unies soient placées sur Internet.
M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) s'est félicité du rôle central accordé à l'information dans les programme de base des Nations Unies. Il a exprimé sa préoccupation face à la priorité qui est accordée aux nouvelles à sensation alors que les questions relatives à la pauvreté ou aux droits de l'homme ne sont pas abordées dans les journaux. Il faut rééquilibrer ces flux d'information et donner, par exemple, plus d'importance aux questions relatives à la décolonisation, à la Palestine, aux opérations de maintien de la paix et aux questions humanitaires. Au sujet des Centres d'information, le représentant a évoqué leur processus d'intégration et a estimé que cette intégration doit être mise en oeuvre au cas par cas en tenant compte des points de vue des pays hôtes tandis que la possibilité de créer de nouveaux centres doit être examinée.
Dénonçant les déséquilibres en matière de flux d'information, le représentant a insisté sur la nécessité d'accroître les activités de formation en faveur des pays en développement. Ce n'est qu'à ce moment que la question de la création d'un nouvel ordre de l'information plus juste et plus efficace pourra être réalisé. Ce nouvel ordre doit reposer sur la libre circulation de l'information et à cet égard, il est grand temps de mettre un terme au
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monopole de l'information qu'exercent les pays développés. Avec le développement explosif d'Internet qui a supprimé les distances, les innovations technologiques doivent combler et non pas élargir le fossé actuel entre le Nord et le Sud. C'est dans ce contexte que les activités de coopération prennent toute leur importance. Dans ce contexte, la radio et la presse écrite doivent faire l'objet d'une attention particulière. Au sujet du travail du Comité de l'information, le représentant a fait part de regrets au sujet des modalités de sa dernière session et a appuyé l'idée de créer un mécanisme à composition non limité chargé d'élaborer les projets de textes pour soumission à l'Assemblée générale.
M. RAMADAN BARG (Libye) a souligné que les avancées technologiques et le flux d'information doivent d'abord concourir à l'entente entre les peuples et les conduire à un développement économique et social. Ce dont le monde a besoin, c'est d'être informé objectivement. Or le monopole de l'information, détenu par certaines puissances, est une source de préoccupations continues. Les problèmes sociaux des populations sont dus, en grande partie, au monopole des connaissances qui permettent à certaines puissances de servir leurs intérêts "malhonnêtes". La Libye est une des premières victimes de cet état de fait. Elle continuera de rejeter toute ingérence dans ses affaires internes et de dénoncer le rôle de certains médias qui entendent nuire à la liberté du peuple libyen. Il faut trouver le moyen d'assurer une meilleure entente des peuples et mettre fin au monopole de la connaissance. Dans ce cadre, il faut reconnaître l'identité culturelle et les particularités de chaque pays, a-t-il souligné.
Le représentant s'est dit préoccupé par le fait que 18 ans après l'adoption des résolutions de l'Assemblée générale sur le nouvel ordre mondial de l'information, cet ordre ne se soit pas toujours traduit en réalité. Il faut conjuguer les efforts pour renforcer cet ordre et appuyer, dans ce contexte, le Comité de l'information. Le représentant a souhaité que l'information électronique ne vienne pas supplanter les médias traditionnels. Ces supports représentent souvent le seul moyen de transmettre les informations sur les questions intéressant la majorité des peuples. Il a souligné la nécessité d'appuyer la parution des publications en langue arabe et la diffusion d'information sur les programmes relatifs aux questions de la Palestine et de la décolonisation.
M. CHEN RANFENG (Chine) a estimé que les fruits de la technologie de l'information n'ont pas été répartis de façon équitable. Dans les régions pauvres du monde en développement, les peuples luttent toujours pour gagner leur paix, ne possèdent pas de télévision et ont encore moins l'idée de ce que peut représenter Internet. Pour chacun d'entre eux, posséder une radio ordinaire relève bien souvent du domaine du rêve. Le fossé entre pays développés et pays en développement allant croissant, il affecte de plus en plus le développement économique et social des pays en développement, la circulation d'une information juste et la réalisation des principes de pluralisme et de diversité, défendus pourtant par tous. En conséquence, sans
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l'élimination de ce fossé, la nature juste et objective de l'information se verra affectée et le "village global" ne restera rien d'autre qu'un "country club". La Chine émet le voeu que les pays développés renforceront leur coopération avec les pays en développement et encourageront le transfert de technologies de l'information. De même, il faut espérer que le Département de l'information continuera de jouer un rôle utile dans ce domaine. La Chine émet également le voeu que tout en continuant à explorer ce qu'il est convenu d'appeler le quatrième médium, Internet, le Département de l'information continuera d'accorder toute l'importance voulue au rôle des médias traditionnels.
Les départements pertinents de la Chine et le Département de l'information entretiennent d'ailleurs d'excellentes relations en matière de radio et il faut espérer que cette coopération s'élargira et se renforcera. La Chine se félicite que le Département ait fixé comme priorité la création d'une radio internationale des Nations Unies émettant en direct. Poursuivant, le représentant a souhaité que le Département accorde plus d'attention aux problèmes liés à l'intégration des Centres d'information aux bureaux extérieurs du PNUD. Il a jugé utile que le Département établisse des contacts avec les organisations des médias et la société civile en soulignant que ces contacts doivent largement représenter les médias mondiaux et que le Département de l'information ne doit pas perdre de vue sa responsabilité de servir les Etats membres de l'ONU. Le représentant a attiré l'attention sur la langue chinoise, langue officielle des Nations Unies parlée par près du quart de la population mondiale pour regretter l'insuffisance de publications et de produits audiovisuels et électroniques dans cette langue.
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