En cours au Siège de l'ONU

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LES RAPPORTS SUR L'INFORMATION DU SECRETAIRE GENERAL ET DE L'EQUIPE SPECIALE REPRESENTENT UNE BASE POUR DEFINIR UNE STRATEGIE FUTURE DE L'INFORMATION

7 mai 1998


Communiqué de Presse
PI/1066


LES RAPPORTS SUR L'INFORMATION DU SECRETAIRE GENERAL ET DE L'EQUIPE SPECIALE REPRESENTENT UNE BASE POUR DEFINIR UNE STRATEGIE FUTURE DE L'INFORMATION

19980507 Le Comité de l'information a poursuivi ce matin son débat général et l'examen des questions de fond consacrées, en particulier, à l'instauration d'un nouvel ordre mondial de la communication et de l'information plus juste et plus efficace et à la réorientation des activités d'information des Nations Unies. Les délégations ont convenu dans leur ensemble que les rapports relatifs à l'information élaborés par le Secrétaire général et par l'Equipe spéciale constituent une bonne base de travail et font part d'idées pertinentes qui visent à faire de l'information une composante centrale de toute gestion stratégique de l'Organisation et à accroître l'efficacité du Département de l'information. La diffusion rapide d'informations fiables auprès des relayeurs de l'information que sont les médias et les représentants de la société civile, la réduction du fossé entre pays développés et pays en développement en matière d'accès aux nouvelles technologies de l'information ou encore l'intégration d'une composante information dès les premières phases de déploiement d'une opération de maintien de la paix sont autant de tâches à accomplir pour promouvoir la prise de conscience du public de ce que font les Nations Unies.

le Comité a entendu les délégations des pays suivants : République populaire démocratique de Corée, Tunisie, Costa Rica, Etats-Unis, Iles Salomon et Liban. Le président de l'Association des correspondants de presse aux Nations Unies (UNCA) a fait une déclaration.

La prochaine réunion du Comité aura lieu vendredi 9 mai à partir de dix heures.

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M. HONG JE RYONG (République populaire démocratique de Corée), évoquant le rapport du Secrétaire général "Mise en oeuvre des mesures relatives à l'information et à la communication" , a souligné la nécessité d'établir un nouvel ordre mondial de la communication et de l'information équitable. Comme vous le savez, quelques pays seulement bénéficient des nouvelles technologies de l'information tandis que la majorité des pays en développement restent marginalisés. Ceci accroît davantage le fossé entre pays développés et pays en voie de développement. Le représentant a regretté que certains pays tirent avantage du monopole qu'ils exercent sur les équipements dans le domaine des communications pour continuer d'imposer leurs idées et leurs valeurs culturelles. Un nouvel ordre des communications et de l'information plus équitable qui aurait pour fondements les principes de non ingérence dans les affaires intérieures et le respect de la souveraineté d'un Etat doit être établi le plus rapidement possible, si l'on veut promouvoir la compréhension mutuelle entre les peuples.

La réformes des Nations Unies dans le domaine des communication et de l'information doit viser à renforcer le rôle du Département de l'information et permettre aux activités d'information de contribuer réellement à l'obtention de résultats sur des questions internationales. La réforme doit aussi permettre la mise en oeuvre des programmes sur le terrain. Il est important que le DPI s'attache à garantir la diffusion d'informations fiables et objectives ce qui est indispensable à la promotion de l'image de l'Organisation. Il est également important que le DPI poursuive ses programmes de formation des journalistes des pays en développement. Ces activités devraient contribuer à renforcer les capacités locales dans ce domaine. Les Nations Unies doivent accorder une attention équilibrée à l'utilisation d'Internet mais également aux médias traditionnels. Le représentant a souligné la nécessité qu'il y a à garantir la transparence et le caractère démocratique des travaux du Comité de l'information. A cet égard, il serait utile d'envisager la création d'un mécanisme à composition non limitée. 1

M. WALID DOUDECH (Tunisie) a estimé que pour faciliter l'examen de la question de la réorientation des activités d'information de l'ONU, il convient d'instituer un groupe de travail officieux à composition non limitée qui serait chargé d'examiner les projets de résolution du Comité en veillant à ce qu'il n'y ait pas d'implications administratives ou financières. Le Comité pourrait ainsi limiter le nombre de séances consacrées au débat général ainsi que le temps imparti à chaque déclaration. Dans le cadre des réformes, il faut souligner l'importance qu'il y a à consulter continuellement les Etats Membres et la nécessité de respecter les directives de l'Assemblée générale. S'il l'on comprend le besoin de déployer les ressources avec souplesse, il faut toutefois souligner que cela ne peut se faire au détriment des programmes d'une extrême importance comme celui de la question de Palestine. De même s'il faut encourager la coopération entre le Département de l'information et d'autres partenaires de l'extérieur, cette coopération ne peut entraîner le remplacement des mécanismes des Nations Unies par d'autres étrangers au

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système. La Tunisie ne pense pas, à cet égard, que la meilleure manière de remédier au manque de ressources financières consiste à recourir à des contributions privées tant il est vrai que cela pourrait avoir des conséquences sur les priorités tracées par les Etats Membres.

Dans ce contexte, le rôle des Centres d'information demeure primordial pour promouvoir l'image des Nations Unies auprès du public et assurer une interaction effective entre le Siège et la situation sur le terrain. Il est donc essentiel que l'amélioration des moyens dont ces Centres disposent figure parmi les priorités du Département. A ce sujet, l'intégration des Centres aux bureaux extérieurs du PNUD doit se faire au cas par cas et en tenant compte des vues du pays hôte. Les questions de la lutte contre la pauvreté, le chômage, l'extrémisme ou encore les droits de l'homme sont des thèmes qui méritent de recevoir une attention particulière de la part du Département de l'information. A cet égard, la Tunisie salue l'intention du Secrétaire général adjoint à l'information de donner toute la publicité voulue au rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique et d'oeuvrer en vue de sensibiliser le public aux problèmes de l'Afrique et à leurs solutions.

Mme EMILIA C. DE BARISH (Costa Rica) a estimé que les progrès enregistrés par les Nations Unies doivent être largement diffusés, et à cet égard la communication doit être une priorité. Evoquant la célébration récente de la Journée mondiale de la liberté de la presse, elle a regretté que le droit à l'information dans le monde ne soit pas respecté partout et qu'il continue d'être violé par la censure imposée à des publications ou par la disparition ou la mort de journalistes. Ces dernières années, quelques six cent assassinats ont eu lieu. Au Costa Rica, la liberté de la presse est garantie. En tant que Membre de l'Organisation des Etats Américains elle s'est félicitée de ce que cette organisation a nommé une personne chargée d'enquêter sur les actes de violence à l'égard des journalistes. Mentionnant les rapports du Secrétaire général relatifs à l'information, elle s'est dit encouragée par la volonté de M. Kofi Annan d'accorder une place centrale à l'information. Elle a souscrit à la nouvelle orientation prescrite par le Secrétaire général. Elle a souligné l'importance de la radio, en particulier dans les pays en développement tout en reconnaissant les avantages des nouvelles technologies de l'information comme Internet. La représentante a dit son appréciation pour le travail réalisé par les Centres d'information. Pour ce qui est de leur intégration aux bureaux extérieurs du PNUD, elle a rappelé que ce processus doit se faire sur la base d'une analyse au cas par cas, en tenant compte des points de vue des pays hôtes et en veillant à ce que les programmes ne soient pas affectés. Elle a rappelé que l'Université pour la paix dont le siège se trouve dans son pays a été nommé comme point de coordination des informations relatives aux Nations Unies dans la région. Celle-ci a collaboré avec l'UNESCO pour promouvoir une culture de la paix et non pas de la guerre.

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Mme TANIA CHOMIAK-SALVI (Etats-Unis) a estimé que le rapport de l'Equipe spéciale chargée de la réorientation des activités d'information des Nations Unies et le dernier rapport du Secrétaire général font valoir un grand nombre d'idées pertinentes pour faire du Département de l'information un organe plus efficace. Ce processus de réorientation nous donne l'occasion d'accroître le rôle de l'information au sein du système des Nations Unies, en particulier en matière de définition des politiques. Les Etats- Unis ont toujours estimé qu'il fallait aborder les questions relatives à l'information dès la première phase de tout processus d'élaboration des politiques. Nous demandons instamment aux Nations Unies de continuer de faire usage des différents relayeurs de l'information présents au sein de l'Organisation. Les médias et la communauté des organisations non gouvernementales de par le monde constituent des audiences influentes qui peuvent transmettre le message de l'Organisation auprès d'un public plus large. A condition de leur fournir des informations complètes et en temps voulu ce que fait le bureau du porte-parole avec professionnalisme, et les correspondants de presse auprès des Nations Unies peuvent faire beaucoup pour diffuser le message des Nations Unies.

En dehors du siège, a précisé la représentante, les Centres d'information produisent du bon travail pour faire en sorte qu'un contact stratégique soit maintenu avec ces audiences influentes. Ces Centres constituent un élément important de la stratégie d'information des Nations Unies et leur intégration au bureau extérieurs du PNUD doit se poursuivre. Pour ce qui est du projet de création d'un service de radiodiffusion international au sein des Nations Unies, la représentante a demandé au Département de l'information d'intégrer dans ses délibérations la possibilité d'exploiter davantage les réseaux existants. En effet, en leur offrant rapidement des informations précises, les Nations Unies éviteront d'entrer en compétition avec eux. Les Etats-Unis sont fermement convaincus que l'information doit être une partie intégrante des missions de maintien de la paix ce qui permettra de mieux faire connaître les objectifs de la mission et de contre-carrer les opérations de désinformation qui peuvent se produire.

Au sujet d'Internet, la représentante a félicité le Département de l'information pour l'usage exhaustif qui est fait de ce "quatrième médium". Néanmoins, nous sommes conscients de ses limites dans la mesure où un nombre de pays n'y ont pas encore accès et où les langues officielles de l'Organisation n'y sont pas toutes représentées. La représentante a pris note du bon travail fait par l'UNESCO en matière d'assistance technique dans ce domaine. Elle a demandé instamment au Département de l'information de travailler à la diffusion d'informations sur support électronique dans les six langues officielles des Nations Unies. Elle a souligné l'importance des technologies de l'information pour la bibliothèque Dag Hammarsjköld. En cette ère de communication électronique accrue, les médias traditionnels doivent conserver le rôle qui leur revient. Le Département de l'information développe un programme actif de publications. Une rationalisation accrue des publications, qui repose sur la prise en compte des coûts et des attentes des consommateurs, est vitale.

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M. HAROLD FRUCHTBAUM (Iles Salomon) a accueilli avec satisfaction la proposition de créer une radio internationale des Nations Unies. Pour les populations des petits Etats insulaires, a-t-il souligné, la radio continue de représenter une source d'informations indispensable. L'argument selon lequel les Nations Unies n'ont pas besoin de diffuser des programmes en direct et qu'elles devraient plutôt se servir des médias établis s'annihile de lui-même devant la réalité du monde éditorial. Les membres du corps journalistique vous diront que leurs éditeurs ne s'intéressent pas aux nouvelles des Nations Unies à moins qu'elles n'aient une portée spectaculaire ou particulièrement importante. Ainsi, le succès d'une opération de maintien de la paix, l'éradication d'une maladie, les crises économiques, les catastrophes naturelles ou encore les scandales sexuels trouveront un écho dans la presse alors que le travail quotidien des Nations Unies passera sous silence. Une radio des Nations Unies émettant en direct permettra donc à l'Organisation de raconter son histoire quotidienne et donner un visage humain à ses initiatives. S'ils ne peuvent se substituer à Internet, les programmes en direct contribueront à ralentir le processus par lequel le fossé entre les riches et les pauvres s'élargit et s'approfondit en matière d'information et de communication.

Le représentant a noté que dans son rapport sur les activités du Comité commun de l'information, le Secrétaire général indique que la question de la création d'un journal unique sur les questions de développement est à l'examen. Certains membres du Comité commun ont suggéré qu'il convient d'abord de réexaminer les lettres d'information et les autres publications des Nations Unies sur le développement. Le représentant a rappelé que le système des Nations Unies produit à peu près une centaine de périodiques différents sur les questions de développement sans compter les volumes annuels sur les statistiques de l'industrie, de l'agriculture, du commerce ou encore de la population. Si les périodiques s'adressent aux audiences des organisations qui les publient, il faut s'interroger sur la manière dont ces publications aident les Nations Unies à réaliser leurs objectifs en matière de communication. Et valent-elles leur coût? Telles sont les questions qu'il faut se poser à l'heure de l'affirmation de la place de la communication dans les programmes des Nations Unies et des réductions budgétaires.

M. HICHAM HAMDAN (Liban) a appuyé la plupart des recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général. L'objectif primordial des Nations Unies doit tendre à préserver la promotion de l'Organisation et de ses activités. Les changements intervenus au sein de DPI renforceront le processus de réforme dans l'espoir de hisser le Département à la place que nous souhaitons. Le représentant a évoqué la fin de la guerre froide et les défis que cela a entraîné. Nous avons constaté des efforts constructifs de la part de M. Sanbar notamment dans le domaine des technologies de la communication ce qui a fait de l'Organisation une autorité en la matière. Le représentant a souscrit à la nouvelle orientation élaborée par le Secrétaire général tout en soulignant la nécessité de réorienter les activités d'information en fonction de l'opinion publique, compte tenu du rôle croissant de celle-ci et des nouvelles approches de l'économie mondiale en cette ère de

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mondialisation. Le représentant a rendu hommage au travail fourni par le Groupe sur l'informatique et a suggéré de renforcer les activités de formation aux technologies de l'information en faveur des pays en développement. Il faut également tirer profit des avantages que présente une composante information efficace au sein des opérations de maintien de la paix. Il est nécessaire par de renforcer la bibliothèque Dag Hammarskjöld et les publications des Nations Unies.

M. TED MORELLO Président de l'Association des correspondants de presse des Nations Unies (UNCA) a souligné que le journaliste n'est pas l'ennemi public n.1 même s'il a reconnu l'existence d'une relation passionnelle avec la bureaucratie qui, à son paroxysme, voit cette bureaucratie résolue à garder son secret et le journaliste déterminé à dévoiler ce secret au nom du sacro- saint "droit du public à être informé". Aujourd'hui pourtant, a ajouté le Président de l'UNCA, il serait difficile de citer un Secrétaire général plus accessible, plus transparent et plus responsable dans ses relations avec la presse que M. Kofi Annan et le compliment vaut également pour le nouveau Secrétaire général adjoint à l'information. Toutefois des problèmes subsistent, ainsi l'alarme a sonné récemment chez les correspondants de presse lorsqu'ils ont entendu qu'un haut fonctionnaire des Nations Unies avait envisagé d'interdire l'accès des journalistes aux hauts fonctionnaires des Nations Unies à moins d'une autorisation du Département de l'information. Malgré les apaisements des représentants et hauts fonctionnaires interrogés, une telle suggestion a fait germer l'idée d'une censure alors même que le Secrétaire général décrit les journalistes ".....dans leur quête de nous apporter les nouvelles, de dire la vérité et de dénoncer l'injustice".

Le Président de l'UNCA a indiqué que le favoritisme reste tout de même la première accusation portée contre le Département de l'information. Le Département est très souvent soupçonné d'ignorer les journalistes du tiers- monde et de favoriser une petite poignée d'élus des nations développées comme la BBC, l'agence Reuters, les quotidiens comme le New York Times et le Washington Post et "rarement le dernier et jamais le moindre", CNN. Cette situation se vérifie lors des conférences de presse privées données par le Secrétaire général ou les hauts fonctionnaires des Nations Unies. Le favoritisme se manifeste en outre lorsqu'il s'agit de distribuer des locaux aux correspondants où le jeu de saute-mouton ne cesse d'agacer les journalistes dont certains couvrent les Nations Unies depuis de très longues années. Les journalistes doivent se contenter d'un bureau ou simplement d'une chaise dans un espace réduit occupé par deux ou trois personnes alors qu'un nouvel arrivant est tout d'un coup propulsé en tête de la liste d'attente. Le Président de l'UNCA a aussi cité le cas du "journaliste fantôme" pour lequel un bureau est réservé alors qu'il ne vient que très rarement aux Nations Unies. Il faut, à cet égard, blâmer certaines délégations, a-t-il, dit en

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expliquant que bien souvent lorsqu'un journaliste d'un pays influent voit son nom inscrit sur la liste d'attente, il se plaint tout simplement auprès de sa mission et cette dernière ou l'Ambassadeur en personne intervient au nom du journaliste. Le Département peut difficilement rejeter la demande surtout si le cas a été porté dans les étages supérieurs du Secrétariat. Il faut donc que les relations des Nations Unies avec les médias soient plus démocratiques, a conclu le Président de l'UNCA.

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