PI/1065

COMITE DE L'INFORMATION : LES COUPES BUDGETAIRES PREVUES DANS LE BUDGET-PROGRAMME 1998-1999 INQUIETENT LES DELEGATIONS

6 mai 1998


Communiqué de Presse
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COMITE DE L'INFORMATION : LES COUPES BUDGETAIRES PREVUES DANS LE BUDGET-PROGRAMME 1998-1999 INQUIETENT LES DELEGATIONS

19980506 Le Comité de l'information, poursuivant ce matin son débat général dans le contexte du rapport du Secrétaire général sur la réorientation des activités d'information des Nations Unies, a entendu les délégations qui ont exprimé leur préoccupation face à la réduction des ressources du Département de l'information prévue dans le budget-programme 1998-1999. Dans la déclaration qu'il a faite à l'ouverture de la session, le Secrétaire général adjoint à l'information, M. Kensaku Hogen, avait souligné que sa philosophie n'est pas de se lamenter sur une telle situation mais de faire le maximum avec les ressources allouées.

Le Comité a entendu des délégations qui ont mis en garde contre des réductions supplémentaires qui viendraient véritablement affecter la capacité du Département à remplir les mandats confiés par l'Assemblée générale et à assumer ses responsabilités d'informer le public. La plupart des délégations ont lié cette question à la situation des Centres d'information qui souffrent, dans de nombreux cas, du manque de ressources nécessaires. Ces délégations ont rappelé que les Centres d'information représentent souvent la seule source d'information sur les activités des Nations Unies au niveau des pays. Il faut donc prévoir les ressources requises et selon les cas, fournir des ressources additionnelles. Quant à l'intégration de ces Centres aux bureaux extérieurs du PNUD, il a été souligné qu'elle doit se faire au cas par cas, en tenant compte des observations des pays hôtes et en s'assurant que leurs fonctions informatives et leur autonomie ne soient pas compromises. Une délégation a exhorté le Département de l'information et sa Section des communiqués de presse à fournir aux Etats membres toutes les informations dont ils ont besoin à temps. Il faut veiller, a-t-elle ajouté, à y maintenir une certaine objectivité. L'idée de publier les communiqués de presse en langue arabe a été évoquée.

Les représentants du Ghana, de l'Egypte, de la Syrie, du Brésil et de Guyana ont pris part au débat.

Le Comité poursuivra son débat demain jeudi 7 mai à 10 heures.

Déclarations

M. YAKUBU ABDULAI (Ghana) s'est associé à la déclaration du Groupe des 77 et a regretté que, malgré les appels répétés pour un ordre mondial de l'information et de la communication plus équilibré, l'accès aux technologies de l'information continue de refléter le fossé grandissant séparant les pays industrialisés des pays en développement. Pourtant les avancées technologiques évoquées par de nombreux intervenants offrent l'extraordinaire opportunité de réduire ce fossé par le biais, notamment, de la coopération internationale, et de mettre à la disposition des pays en développement la technologie moderne permettant de moderniser leurs infrastructures et leurs capacités dans le secteur de la communication. Le Ghana se félicite que le rapport du Secrétaire général donne l'assurance que la nouvelle stratégie de communication des Nations Unies aura pour priorité le développement d'une culture de la communication au sein de l'Organisation et le renforcement de ses capacités, recourant aux technologies de pointe pour refléter son rôle unique et satisfaire aux objectifs de paix, de développement et de respect des droits de l'homme. Le Ghana se réjouit également que, tout en adoptant les technologies nouvelles, le Secrétariat continue de développer et d'utiliser les médias traditionnels que sont la radio, la télévision et le support papier, ainsi que les délégations l'ont d'ailleurs demandé. Il faut que ces activités disposent des ressources suffisantes à leur réalisation, a ajouté M. Abdulai.

Comme l'a souligné le Secrétaire général adjoint Hogen dans son discours inaugural, le rôle des relayeurs de l'information, notamment les Centres d'information des Nations Unies, est essentiel aujourd'hui. C'est pour améliorer l'efficacité des Centres d'informations des Nations Unies que le Ghana engage le Secrétaire général à régler les problèmes importants auxquels certains centres intégrés sont confrontés. Le Centre d'information de l'ONU au Ghana est ainsi la principale source d'information sur l'ONU dans le pays. Le représentant s'est félicité de pouvoir avoir accès désormais au système à disques optiques, mais il a demandé à obtenir des précisions sur les modalités techniques d'accès aux mots de passe supplémentaires prévus aux termes de la résolution 51/211 F.

Conscient de l'importance capitale des technologies de la communication pour le développement national, le Gouvernement du Ghana a développé une stratégie de communication visant à attirer une assistance technique ainsi que des investissements dans ce domaine. Les services de télécommunication et de radiodiffusion ont ainsi été libéralisés au début de l'année 1997 et les résultats positifs se font déjà sentir. Durant les cinq prochaines années, les investissements privés devraient se multiplier afin de fournir un système digitalisé complet pour les télécommunications, notamment des réseaux satellites et de fibres optiques. Le marché de l'Internet s'est également développé, ce qui a permis de réduire de moitié les coûts d'accès au système. La politique de réforme du secteur des télécommunications se fonde sur la dérégulation et la participation accrue du secteur privé pour créer les

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conditions d'un développement rapide des réseaux de communications et améliorer la qualité des services. A cet égard, toute aide des Nations Unies, sous quelque forme que ce soit, serait la bienvenue, a déclaré M. Abdulai. Le développement de nouvelles technologies d'information à un niveau mondial devrait permettre de renforcer la coopération Sud-Sud et de donner un nouvel élan au dialogue Nord-Sud, a-t-il conclu.

M. HOSSAM ZAKI (Egypte) a mis l'accent sur le rôle du Comité de l'information qui est de formuler et de mettre en oeuvre les directives des Nations Unies. Dans ce contexte, il s'est déclaré inquiet face à ce qui lui apparaît comme étant un relâchement dans les efforts visant l'accomplissement de cette tâche. Il a invité à une réactivation du rôle du Comité. Il a appuyé la vision du Secrétaire général selon laquelle l'information doit être au coeur des activités des Nations Unies. Il a estimé que le rapport du Secrétaire général aurait dû comporter des détails plus clairs sur le plan stratégique relatif à la réorientation des activités d'information des Nations Unies. L'Egypte souhaite la présentation d'un tel plan pour qu'il puisse être étudié par le Comité. Saluant les efforts du Département de l'information pour relever le défi posé par les nouvelles technologies de l'information, le représentant a attiré l'attention sur le danger qu'il y aurait à négliger, ce faisant, les moyens traditionnels de diffusion de l'information. Il a, à cet égard, pris note de l'étude de faisabilité visant la création d'une radio internationale des Nations Unies tout en regrettant que le Comité n'ait pas été associé à l'élaboration d'un tel projet. Les Etats membres, a-t-il précisé, doivent pouvoir participer au débat et disposer de données pertinentes pour se prononcer en connaissance de cause. L'idée d'une radio internationale des Nations Unies serait louable si le contenu du message demeure conforme aux objectifs de développement et de la lutte contre la pauvreté, problèmes principaux des pays en développement.

Dénonçant les déséquilibres observés dans le contenu des informations à l'échelle internationale, le représentant a appuyé les suggestions du Secrétaire général en ce qui concerne l'établissement de partenariats avec les entités de rediffusion de l'information. Il a souligné l'importance de soutenir et de consolider les centres d'information des Nations Unies en demandant au Secrétariat de régler, le plus tôt possible, les problèmes relatifs à ces Centres. Il a attiré l'attention du Secrétaire général adjoint à l'information sur l'importance qu'il y a à exécuter les activités relatives à la Palestine, activités approuvées par l'Assemblée générale. Il a assuré que l'Egypte suivra de près les actions du Secrétariat dans ce domaine jusqu'à la réalisation d'une paix juste et globale dans la région. Il a plaidé pour la parution en langue arabe des documents des Nations Unies.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a réitéré l'importance que son pays attache à l'établissement d'un nouvel ordre mondial plus équilibré dans le domaine de la communication. Il doit y avoir équilibre entre la diffusion de l'information et les sources d'information. Le Gouvernement de la Syrie a, à cet égard, fait d'importants efforts pour améliorer le niveau

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d'information de ses citoyens, ainsi que leur bien-être social, car il est pleinement conscient que ces deux domaines sont liés. Il est préoccupant que l'écart croissante entre les pays industrialisés et les pays en développement subsiste et s'accroisse, le secteur de la communication ne constituant que l'un des aspects de ce fossé, a fait observer M. Mekdad. C'est pourquoi la République arabe syrienne s'associe pleinement à la déclaration du Groupe des 77.

Les activités d'information de l'ONU ont un caractère particulier qui ne doit pas être perdu de vue. Il faut qu'elles apportent une contribution positive et fassent entendre la voix des sans-voix du monde entier. Les efforts visant à promouvoir la décolonisation et plus de justice dans le monde, notamment au Moyen-Orient, sont essentiels, ainsi que la promotion du désarmement massif. De même, la plus grande importance devrait être accordée au Programme d'information sur la Palestine et la délégation de la Syrie suivra ce programme avec une attention particulière, a mis en garde le représentant. L'information relative aux Nations Unies doit refléter tous les intérêts des Etats membres et c'est pourquoi les responsables de ces activités devraient s'engager sur leur objectivité et leur équité. Il ne faut pas que les activités d'information deviennent le moyen d'exprimer des positions politiques propres. Toutefois, il ne faut pas non plus fermer la porte à toute initiative nouvelle, a ajouté M. Mekdad. Dans cette perspective, il est nécessaire de renforcer le rôle du Département de l'information et de le doter des ressources dont il a besoin. De l'avis de la Syrie, une réduction supplémentaire de son budget aurait des effets néfastes. Par ailleurs, les publications des Nations Unies devraient être disponibles dans toutes les langues officielles de l'Organisation, en particulier en langue arabe. Le représentant a estimé que le principe d'objectivité est fondamental à toutes ces activités d. Il a demandé que le DPI et la section des communiqués de presse, notamment, fournissent aux délégations tout le matériel d'information dont elles ont besoin à temps et en toute objectivité.

Pour ce qui est des travaux du Comité, les principes de la démocratie et de la transparence est la meilleure manière d'aller de l'avant, a estimé M. Abdulai. Pour l'heure, la composition élargie du Bureau ne satisfait pas les aspirations de la Syrie et il faudrait peut-être envisager la possibilité d'établir un groupe de travail à composition limitée.

M. ANTONIO SIMOES (Brésil) s'est déclaré préoccupé par la réduction des ressources allouées au Département de l'information, telle qu'elle apparaît dans le budget-programme 1998-1999, en mettant en garde contre des réductions supplémentaires qui, a-t-il souligné, affecteraient négativement la capacité du Département de remplir son mandat et d'assumer ses responsabilités. Evoquant l'intégration des nouvelles technologies de l'information, le représentant a souhaité que les efforts en ce sens ne se fassent pas au détriment des médias traditionnels qui continuent de jouer un rôle essentiel, en particulier dans les pays en développement. Une conjugaison des deux, a-t- il estimé, peut contribuer à réduire les coûts et à élargir la capacité des

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Nations Unies à diffuser l'information. Le Brésil, a-t-il poursuivi, est disposé à examiner les moyens de créer une radio internationale des Nations Unies émettant en direct dans les limites des ressources disponibles. Il a souligné que les partenariats avec les rediffuseurs doivent être poursuivis et renforcés. En 1996, un accord a été signé entre la radio publique brésilienne et la radio des Nations Unies qui a permis à 500 stations de radio brésiliennes de diffuser les programmes des Nations Unies en portugais. Des accords similaires ont ensuite été signés entre les cinq pays lusophones d'Afrique et le Portugal, élargissant ainsi l'audience du programme des Nations Unies à 200 millions de personnes dans le monde.

Mis à part l'impact médiatique de telles initiatives, ce genre d'activités a l'avantage d'être rentables. En effet, un seul producteur prépare, produit et distribue les bulletins d'information cinq jours par semaine et produit deux magazines spéciaux une fois par semaine. Le programme en portugais est également distribué à d'autres médias comme Channel Africa, BBC, RFI et la Voix de l'Amérique. Le Brésil tient à réitérer, dans ce contexte, son engagement à poursuivre ce type de programmes et son appui à la radio des Nations Unies en général. L'introduction du service portugais dans la page ONU d'Internet ne peut que renforcer la capacité des Nations Unies à informer efficacement et rapidement et ce, à moindre coût. Le représentant a souligné que, sans préjuger des résultats du débat de fond qui doit commencer vers la fin de la session, son pays entend mettre l'accent sur l'importance qu'il y a à ce que les Centres d'information des Nations Unies bénéficient de ressources suffisantes, en particulier dans les pays où les médias locaux sont moins développés. Le Brésil est fermement convaincu que, dans certains cas, des ressources additionnelles doivent être consacrées aux activités d'information des Nations Unies.

Mme YUNIYA COX (Guyana) s'est associée aux déclarations des pays de la communauté des Caraïbes et du Groupe des 77 et la Chine. Les questions liées à l'information jouent un rôle essentiel, aujourd'hui, et c'est pourquoi la réforme et les nouveaux programmes mis en oeuvre dans ce domaine doivent satisfaire les intérêts de tous les Etats Membres et soutenir également les activités de développement. Elle a souligné l'importance pour les activités d'information de toucher les établissements scolaires. La jeunesse devrait être au centre des activités du Département, a-t-elle ajouté. Il faudrait améliorer les échanges d'information entre tous les pays et le développement de programmes de formation des membres des médias de pays en développement est particulièrement encourageant. Pour ce qui est du lancement d'une étude de faisabilité sur la capacité de la radio internationale des Nations Unies, Mme Cox a estimé que si les moyens électroniques de communication ont une importance indéniable, ils ne constituent cependant pas le média le plus utilisé dans les pays en développement, c'est pourquoi il faudrait considérer les quatre médias, y compris les médias traditionnels, dont dispose l'Organisation sur un pied d'égalité. Les nouvelles orientations insufflées par la réforme doivent être acceptables pour tous les pays membres, a réitéré Mme Cox, tout en ajoutant que c'est pourquoi elles doivent se fonder sur le

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dialogue et la coopération entre tous.

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