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POP/667

1998, ANNEE DE LA MATERNITE SANS RISQUES : LE FNUAP ET CINQ AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES CHERCHENT A REDUIRE LE DEMI-MILLION ANNUEL DE DECES MATERNELS

6 avril 1998


Communiqué de Presse
POP/667


1998, ANNEE DE LA MATERNITE SANS RISQUES : LE FNUAP ET CINQ AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES CHERCHENT A REDUIRE LE DEMI-MILLION ANNUEL DE DECES MATERNELS

19980406 Les experts s’accordent à penser que la plupart des décès liés à l’accouchement peuvent être prévenus

New York, 6 avril 1998 (FNUAP) -- A l’heure où les femmes du monde entier, surtout dans les pays en développement, continuent de mourir en grand nombre de maladies et de traumatismes physiques liés à l’accouchement, bien qu’il soit possible de prévenir par des mesures de coût abordable la grande majorité des 600 000 décès maternels, ou peu s’en faut, enregistrés chaque année, un consortium d’institutions internationales et appartenant au système des Nations Unies, le Groupe interinstitutions pour la maternité sans risques (IAG), a lancé une campagne de prise de conscience étendue sur une année et invité les gouvernements et les particuliers, dans le monde entier, à prendre l’engagement de mettre ces mesures en oeuvre.

Une importante manifestation, qui se tiendra durant la Journée mondiale de la santé (7 avril) au siège de la Banque mondiale à Washington, D.C., et où les dirigeants politiques souligneront ce qu’il faut faire pour améliorer la santé maternelle dans le monde, servira à mettre en lumière le programme d’activités, qui couvrira une année entière.

L’épouse du Président des Etats-Unis, Hillary Rodham Clinton, le Président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Docteur Nafis Sadik, et les chefs d’autres institutions appartenant au Groupe interinstitutions -- qui comprend le FNUAP, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Fédération internationale de planification familiale et le Conseil de la population -- indiqueront à grands traits les implications économiques et sociales du problème et les moyens d’y faire face.

Participeront aussi à cette manifestation des représentants de gouvernements et de services de santé, d’organisations internationales et non gouvernementales, de groupes de femmes et d’institutions universitaires. Les milieux commerciaux et industriels seront également représentés: une coalition de sociétés multinationales rendra publique une “Déclaration de principes” à l’appui des principes fondamentaux de la maternité sans risques.

Le Groupe interinstitutions rendra public un appel à l’action portant sur les points ci-après :

-- Les organismes internationaux d’aide sont exhortés à fournir leur assistance aux programmes qui promeuvent les soins maternels en tant que composante essentielle des services de santé en matière de reproduction.

-- Les gouvernements des pays en développement sont exhortés à réduire les taux de mortalité et de morbidité maternelles en élaborant et en appliquant des programmes de santé, de nutrition et d’éducation conçus pour améliorer la santé des femmes enceintes et des nourrissons.

-- Les sociétés multinationales du monde entier sont exhortées à encourager les gouvernements et les organisations privées du pays hôte à fournir des fonds et à élaborer des programmes qui favorisent la maternité sans risques, et à soutenir la cause de la maternité sans risques parmi leurs employées et leurs clientes.

-- Les femmes, les hommes et les familles sont partout exhortés à exiger et à rechercher des soins prénatals et obstétricaux de qualité pour faire en sorte qu’aucune femme ne meure des suites de l’accouchement ou n’en supporte des complications à long terme.

En outre, dans le cadre des préparatifs de l’ “Année de la maternité sans risques”, le Groupe interinstitutions et d’autres experts ont tenu une conférence à Colombo en octobre 1997 et approuvé les résultats de dix années de recherche sur la maternité sans risques, qui ont montré que les mesures suivantes réduiraient radicalement le nombre de décès maternels:

-- Administration des soins ordinaires avant, pendant et après l’accouchement; -- Soins d’urgence en cas de complications obstétricales pouvant entraîner la mort; -- Services destinés à prévenir et gérer les complications des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses; -- Planification familiale pour prévenir les grossesses non désirées; -- Education et services sanitaires destinés aux adolescents; -- Education communautaire destinée aux femmes, à leurs familles et aux décideurs.

Les services de santé nécessaires aux mères et aux nouveaux-nés coûteraient en moyenne 3 dollars par personne et par an dans les pays en développement; et les services de santé maternelle seuls ne coûteraient pas plus de 2 dollars, selon le Groupe interinstitutions. Ces mesures auraient pour effet de réduire très sensiblement le nombre de décès maternels, dont près des trois quarts ont pour cause directe d’abondantes pertes de sang (25 p. cent), des infections (15 p. cent), des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses (13 p. cent), l’éclampsie (12 p. cent) et l’arrêt du

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travail (8 p. cent). Huit pour cent des décès maternels sont dus à d’autres causes directes comme les grossesses extra-utérines, l’embolie ou les complications liées à l’anesthésie, tandis que les 20 p. cent restants sont dus à des causes indirectes, comme l’anémie, le paludisme et les maladies de coeur.

Selon le Groupe, pour diminuer les risques de la maternité, il ne suffit pas de disposer de services de santé en matière de reproduction qui soient de bonne qualité; il faut encore faire accéder les femmes à l’autonomie et garantir leurs droits fondamentaux - y compris le droit de bénéficier de services et d’informations de bonne qualité pendant et après la grossesse et l’accouchement.

“Maintenant que les informations et services en matière de planification familiale sont de plus en plus disponibles en de nombreux pays, il est de plus en plus facile de choisir soi-même d’avoir ou non des enfants et le moment d’en avoir”, dit Charlotte Gardiner, conseillère technique hors classe à la Division des services techniques et des politiques. “C’est une tragédie que beaucoup de femmes ne puissent encore choisir d’avoir leur bébé sans courir de risques.”

“Le moment est venu de mettre à profit les leçons tirées de plus de 10 ans de recherches et de projets modèles, avant qu’une seule autre vie de femme ne soit inutilement perdue”, dit Jill Sheffield, Présidente de Family Care International (FCI), organisation qui fait fonction de secrétariat du Groupe.

“Au-delà des 600 000 décès annuels, ou peu s’en faut, liés à l’accouchement, il y a 50 millions de femmes chez qui la grossesse et l’accouchement laissent des séquelles, souvent graves et douloureuses”, dit Mme Sheffield. “Des mesures simples propres à garantir une maternité sans risques élimineraient donc dans le monde entier d’innombrables souffrances.”

Durant l’ “Année de la maternité sans risques” et la Journée mondiale de la santé, plusieurs organismes et pays du monde entier envisagent de coordonner des manifestations. Chacun est invité à regarder le site Web de la Maternité sans risques (“www.safemotherhood.org”), qui contient des informations et mises à jour sur les activités pertinentes et est relié aux pages Web de chaque membre du Groupe.

Le FNUAP et cinq autres organismes ont formé en 1987 le Groupe interinstitutions pour la maternité sans risques afin de réduire le nombre de maladies et de décès maternels. Le Fonds a conclu avec succès plusieurs partenariats afin de promouvoir la maternité sans risques dans diverses parties du monde. On en trouvera ci-après quelques exemples:

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Afrique

Des partenariats portant sur des programmes de maternité sans risques ont été conclus depuis 1990 dans plusieurs pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Gabon, Niger, Nigéria et Ouganda) avec l’objectif de réduire leurs taux élevés de mortalité maternelle et prénatale. Les projets correspondants ont été exécutés en collaboration avec les gouvernements, des organisations à base communautaire, des ONG (FCI) et des écoles médicales. En Ouganda, le Projet Maternité sans risques a été exécuté par l’Association nationale des organisations féminines de l’Ouganda (NAWOU), en consultation avec le Ministère de la santé. Un projet a été exécuté en collaboration au Gabon, avec l’OMS comme agent d’exécution et un financement partiel de l’UNICEF.

Etats arabes

Le Projet d’appui à la maternité sans risques et à la planification familiale a été approuvé en 1995 pour un montant d’environ 2,5 millions de dollars; étendu sur deux ans, il a pour but de renforcer la coordination dans l’exécution de la Stratégie nationale pour la maternité sans risques et d’améliorer des services en matière de reproduction, et l’accès à ceux-ci, dans les six provinces de la wilaya de Marrakech (Maroc). Depuis sa mise en route, ce projet a contribué au Programme national de maternité sans risques par divers moyens, notamment la formation de sages-femmes, d’infirmières et de médecins aux pratiques de l’accouchement sans risques et le production de brochures sur les signes de l’anémie durant la grossesse. Dans le cadre du projet, on a également remis à six centres de maternité du matériel et des fournitures médicales, des contraceptifs et des véhicules. Si les activités liées à ce projet financé par le FNUAP ont pris fin en décembre 1996, le travail se poursuit dans le même domaine grâce au Gouvernement belge, qui a accepté de verser 548 700 dollars pour faciliter l’extension de quatre centres d’accouchement et la création de six centres modèles de santé en matière de reproduction.

Région Asie et Pacifique

Parmi les exemples de partenariat les plus réussis dans le domaine des initiatives pour une maternité sans risques financées par le FNUAP, il faut citer le Projet de “Renforcement des services de santé maternelle et infantile/planification familiale au niveau local”. Géré par l’UNICEF avec l’apport d’une ONG américaine, Programme for Appropriate Technology in Health (PATH), le projet couvre 300 comtés pauvres en Chine. L’objectif est de réduire la mortalité infantile, d’améliorer l’état nutritionnel des enfants et d’élargir l’accès à un éventail de contraceptifs et à la délivrance de conseils. Une évaluation menée en 1995 a montré que les taux de mortalité maternelle et infantile avaient diminué de 30 à 50 p. cent dans ces comtés.

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Amérique latine et Caraïbes

En Bolivie, pays qui vient au second rang dans la région pour le taux de mortalité maternelle, le FNUAP soutient une stratégie gouvernementale visant à faire baisser rapidement la mortalité maternelle, avec une attention particulière aux urgences obstétricales. Ce soutien porte sur les points suivants: mise en place et fourniture d’une formation au personnel médical, infirmier et auxiliaire, remise de matériel et création de systèmes organisationnels appropriés. L’Assurance nationale de maternité, créée pour rendre les services accessibles à un plus grand nombre, est en cours de remaniement et doit devenir une assurance de base, qui couvrirait désormais la planification familiale. Le Fonds a aussi appuyé une campagne de sensibilisation à l’adresse des dirigeants locaux et des communautés aux fins de faire mieux connaître la Commission nationale de la maternité sans risques, que préside l’épouse du Président de la Bolivie. Un réseau national de suivi de la mortalité maternelle a été institué pour étudier les causes des décès maternels.

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