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GA/PKO/151

COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX : LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LA NECESSITE DE TRANSPARENCE EN MATIERE DE PASSATION DE MARCHES

30 mars 1998


Communiqué de Presse
GA/PKO/151


COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX : LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LA NECESSITE DE TRANSPARENCE EN MATIERE DE PASSATION DE MARCHES

19980330 Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a poursuivi, cet après-midi, son débat général. Dans ce cadre, il a entendu une déclaration des représentants du Bangladesh, de la Chine et de la Croatie.

Les délégations ont abordé, entre autres, les questions relatives à la transparence en matière de passation de marchés. Dans ce cadre, elles ont évoqué la répartition inéquitable des achats de biens et services des Nations Unies, provenant essentiellement d'un petit nombre de pays développés au détriment des pays en développement. Les intervenants ont insisté sur les aspects relatifs à la réduction graduelle des personnels fournis gracieusement par les gouvernements et à leur remplacement éventuel par du personnel rémunéré au sein du Département des opérations de maintien de la paix. Le succès des opérations de maintien de la paix, reposant largement sur les moyens financiers disponibles, les délégations ont mis l'accent sur la nécessité pour les Etats Membres de s'acquitter rapidement et sans réserves de leurs obligations financières en vertu de la Charte des Nations Unies.

Le Comité spécial reprendra son débat général, demain mardi 31 mars à partir de 10 heures.

Débat général

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé qu'il est important que les mandats des missions de maintien de la paix des Nations Unies soient clairement définis et que les objectifs fixés soient réalisables militairement dans un calendrier précis. Il faudrait également disposer de ressources appropriées pour la mise en oeuvre de ces mandats. M. Chowdhury a estimé que les Nations Unies devraient envisager un mécanisme d'alerte rapide afin de prévenir les conflits. Cela contribuerait à renforcer l'efficacité des opérations de maintien de la paix et à réduire sensiblement leurs coûts. Il est indispensable que les missions de maintien de la paix aient une orientation politique claire, un commandement unifié et une structure de contrôle.

Le Bangladesh appuie le concept de la Mission de déploiement rapide et espère qu'un plan émergera bientôt, qui tiendrait compte des positions constructives exprimées par tous les Etats Membres concernés Le Bangladesh se dit prêt à fournir des contingents et du personnel civil. M. Chowdhury a estimé qu'avec la création d'un fonds d'affectation spéciale, une large participation de l'état-major deviendrait une réalité. Le système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente constitue une initiative importante visant à répondre aux exigences des opérations de maintien de la paix. Le Bangladesh appuie pleinement ce concept et se réjouit d'avoir adhéré aux arrangements relatifs aux forces et moyens en attente, par le biais d'un Mémorandum d'Accord conclu en décembre dernier avec les Nations Unies. Le représentant s'est déclaré préoccupé par la pratique établie par le Département des opérations de maintien de la paix concernant le personnel fourni à titre gracieux. Les pays en développement devraient être représentés au sein du Département. En outre, dans un souci de transparence, il est important de notifier dans un délai raisonnable toute demande de personnel prêté à tous les Etats Membres.

Se référant à la question des achats, M. Chowdhury a souligné la nécessité de renforcer la transparence des procédures d'achat pratiquées par le Secrétariat. Le Bangladesh estime que dans le contexte des opérations de maintien de la paix, une police civile joue un rôle crucial pour assister les forces de police locales, à restaurer l'ordre public et à encourager la réconciliation civile. De l'avis de la délégation du Bangladesh, les dépenses en matière d'opérations de maintien de la paix sont des dépenses de l'Organisation devant être financées par les Etats Membres, conformément aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies et des résolutions de l'Assemblée générale. Se félicitant des nouvelles procédures concernant les indemnisations en cas de décès ou d'invalidité de membres des contingents, M. Chowdhury a souhaité que les indemnisations soient réglées rapidement aux familles.

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M. SHEN GUOFANG (Chine) a noté que, à la fois les effectifs et les dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix ont diminué depuis la dernière session et considère que ces opérations se trouvent actuellement dans une période de développement stable quoique à un niveau relativement moins élevé. Simultanément, les fonctions et modalités des opérations de maintien de la paix ne cessent de changer face aux nouveaux conflits et problèmes. Il a rappelé les principes du respect de la souveraineté des états et de la non- ingérence dans les affaires internes des pays, évoqués dans la Charte des Nations Unies, que les opérations de maintien de la paix doivent, selon lui, respecter afin de garantir leur succès.

Selon M. Guofang, il est indispensable qu'il y ait une base financière stable et saine permettant la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix dans de bonnes conditions. A cet égard, les effets négatifs de non- paiement des contributions aux opérations de maintien de la paix sont de plus en plus visibles et les pays en arriéré de paiements sont appelés à les régler. Il suggère que le Comité spécial prenne des mesures à l'égard des pays en arriéré de paiement pour des raisons politiques. La réduction de l'envergure des opérations de maintien de la paix devrait s'accompagner, selon M. Guofang, de réajustements dans le travail des Nations Unies dans ce secteur. Le Secrétariat devrait notamment fournir un calendrier pour la réduction progressive des personnels fournis à titre gracieux par les Gouvernements aux opérations de maintien de la paix. Si ce personnel doit être remplacé par du personnel rémunéré des Nations Unies, le principe de la répartition géographique équitable doit être suivi et la priorité devrait être donnée aux pays n'ayant pas à ce jour contribué aux effectifs des opérations de maintien de la paix. M. Guofang a regretté que la réforme des procédures relatives à la passation de marchés des Nations Unies ne changent que très lentement et que la majorité des achats de biens et services des Nations Unies proviennent injustement d'un petit nombre de pays, aux dépens des pays en développement. Il souhaite qu'à l'avenir cette procédure soit plus transparentes et que les politiques en la matière soient davantage en faveur des pays en développement.

M. Guofang a souligné l'importance croissante de la composante de police civile dans les opérations de maintien de la paix, ce qui a provoqué un certain nombre de nouveaux problèmes auxquels l'Organisation doit faire face, notamment en matière de définition claire des fonctions de ces forces de police civiles et de leur formation. Il suggère que le Département des opérations de maintien de la paix organise une discussion ouverte à cet effet. La Chine est en faveur du renforcement des capacités de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix et participe au système des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente des Nations Unies. Dans ce cadre, M. Guofang suggère que le Département des opérations de maintien de la paix, plutôt que d'explorer des nouvelles voies et méthodes en vue de l'amélioration des capacités de déploiement rapide, devrait s'attacher à améliorer le système existant actuellement. Compte tenu des changements survenus dans les opérations de maintien de la paix et du fait que les pays membres du Comité

( suivre)

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spécial ont pratiquement triplé, la délégation chinoise considère que l'agrandissement du Bureau du Comité spécial devrait faire partir de son ordre du jour à l'avenir afin de permettre à un plus grand nombre de pays ayant contribué aux opérations de maintien de la paix de prendre part aux travaux du Bureau.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a rappelé que l'opération de maintien de la paix en Croatie s'est achevée avec succès en janvier dernier. Son gouvernement a l'intention de construire sur les bases solides établies par l'Administration transitoire pour la Slavonie orientale, le Baranja et le Srem occidental (ATNUSO) afin que le processus de réintégration de cette région suive son cours normal. En dépit des difficultés qui subsistent, le succès du processus lui-même n'est plus remis en question. Le succès de cette opération a été possible grâce à un mandat clairement défini par le Conseil de sécurité et une volonté des Etats Membres des Nations Unies de le mettre en oeuvre, ainsi que d'une administration efficace. La délégation croate estime que, dans la mesure où le nombre des opérations de maintien de la paix augmente, il est de plus en plus important pour le Conseil de sécurité de mesurer le caractère unique de chaque situation face aux options disponibles pour y répondre efficacement. La Croatie appuie le rôle crucial de la police civile dans les opérations de maintien de la paix. A cet égard, M. Simonovic a souligné la nécessité d'établir des directives indiquant clairement les limites du mandat de la police civile, afin de ne pas empiéter sur la souveraineté nationale. La Croatie considère qu'il est essentiel de poursuivre une coopération étroite entre les Nations Unies et les organisations régionales, dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité sur le plan international et sur le plan régional. Toutefois, les organisations régionales ne devraient prendre la direction de ces opérations que lorsque les Nations Unies les sollicitent. Appuyant la lettre et l'esprit de la résolution 51/243 de l'Assemblée générale concernant la question de l'utilisation de personnel à titre gracieux, M. Simonovic estime toutefois que les tâches obligatoires et de supervision incombent au personnel permanent. Concernant la transparence des travaux du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix, la délégation croate estime que la contribution du pays hôte dans la planification et dans la mise en oeuvre d'une opération de maintien de la paix devrait garantir une coopération plus étroite et plus harmonieuse, et peut donc contribuer au succès de l'opération.

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