LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE QUE L'EXPERIENCE DU MALI CONSTITUE UNE SUCCES DE LA DIPLOMATIE PREVENTIVE

18 mars 1998

Communiqué de Presse
SG/SM/6491
AFR/46

LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE QUE L'EXPERIENCE DU MALI CONSTITUE UNE SUCCES DE LA DIPLOMATIE PREVENTIVE

19980318 Elle met en évidence les vertus d'une étroite coordination entre les différents organismes des Nations Unies

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a fait hier, à Genève, la déclaration suivante à l'occasion du lancement de la publication, par l'institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) de l'ouvrage intitulé A Peace of Timbuktu: Democratic Governance, Developement and African Peacemaking:

Je suis très heureux d'être aujourd'hui parmi vous à l'occasion de la publication d'un ouvrage consacré à la paix en Afrique de l'Ouest, cette région du monde qui m'est particulièrement chère, puisque c'est là que je suis né et que j'ai passé ma jeunesse.

Permettez-moi de saluer Son Excellence Monsieur Mahamadou Diagouraga, Commissaire au Nord du Mali et Représentant du Président du Mali, dont la présence parmi nous témoigne du ferme attachement du Gouvernement malien et du Président Konaré en faveur de la paix au Mali et dans toute l'Afrique.

A Peace of Timbuktu, l'ouvrage dont nous célébrons aujourd'hui la publication, relate les efforts déployés par le Gouvernement malien pour empêcher que les troubles qu'a connus le pays ne dégénèrent en guerre civile, pour promouvoir la réconciliation de tous les Maliens, et pour favoriser la réinsertion des réfugiés et des populations marginalisées.

Les auteurs font à la fois un récit vivant et une analyse exhaustive de la situation. Leur travail met en lumière le rôle clef de la gouvernance démocratique et de la société civile dans l'instauration d'une paix durable. Ils examinent l'action de la communauté internationale en démontrant comment même des activités modestes, entreprises au bon moment, peuvent faire renaître l'espoir chez des populations en lutte. Fait plus important encore, ils montrent comment le désarmement peut contribuer à créer les conditions - la sécurité - dans lesquelles le développement peut s'établir et s'enraciner.

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L'insécurité et la violence qui ont sévi au Mali au début des années 90 ont été attisées en partie par la prolifération des armes de petit calibre. Après qu'un accord de paix eut été conclu et que les rebelles eurent accepté la démobilisation, l'Organisation des Nations Unies a aidé à collecter quelques 3 000 armes abandonnées par les anciens combattants.

Cela fera près de deux ans ce mois-ci que ces armes ont été détruites dans un grand feu de joie à Tonbouctou, preuve éclatante que le conflit était enfin terminé. Une photographie de la "Flamme de la paix" orne à présent la couverture de l'ouvrage qui est publié aujourd'hui. La caractère symbolique de cet événement conserve toute sa vigueur. Mais il faudra continuer à être vigilants et à coopérer si l'on veut tirer parti du rétablissement de la paix au Mali et endiguer la prolifération des armes de petit calibre en Afrique de l'Ouest.

Une mesure qui pourrait être prise à cet égard, et que j'appuierais énergiquement, serait de déclarer un moratoire sous-régional sur le commerce des armes de petit calibre. Il existe un précédent: en novembre dernier, tous les membres de l'Organisation des Etats américains ont signé la Convention interaméricaine contre la fabrication illicite et le trafic des armes à feu, des munitions, des explosifs et autres dispositifs apparentés. J'invite instamment tous les gouvernements concernés à étudier une telle possibilité dans le contexte africain.

La communauté internationale, pour sa part, et en particulier l'Organisation des Nations Unies, continuera à appuyer et à encourager de telles initiatives. L'expérience du Mali met en évidence les vertus d'une étroite coordination entre les différents organismes des Nations Unies. L'étude elle-même est le fruit d'une coopération entre l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement et le Programme des Nations Unies pour le développement. Je voudrais adresser mes remerciements aux auteurs, M. Robin Edward Poulton, chargé de recherche principal à l'UNIDIR, et M. Ibrahim ag Youssouf, consultant auprès du PNUD à Bamako.

L'expérience du Mali constitue également un succès de la diplomatie préventive, une nouvelle preuve qu'il est beaucoup moins coûteux, en termes humains et financiers, de prévenir les conflits que de tenter de régler les problèmes une fois seulement que les conflits ont éclaté.

Je m'engage à tout mettre en oeuvre pour faire en sorte que la modèle malien soit porté à l'attention des gouvernements et des dirigeants du monde entier. Je félicite à nouveau tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette publication et à la recherche de la paix en Afrique.

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