SG/SM/6486

LE SECRETAIRE GENERAL DEPLORE L'IMPASSE DANS LAQUELLE CONTINUE DE SE TROUVER LE PROCESSUS DE PAIX ISR'LO-PALESTINIEN

18 mars 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6486


LE SECRETAIRE GENERAL DEPLORE L'IMPASSE DANS LAQUELLE CONTINUE DE SE TROUVER LE PROCESSUS DE PAIX ISRAELO-PALESTINIEN

19980318 On trouvera ci-après le texte du message que le Secrétaire général, Kofi Annan, a adressé à la Réunion des ministres des affaires étrangères des pays membres de l'Organisation de la Conférence islamique à l'occasion de la vingt-cinquième session qui s'est tenue à Doha (Qatar) du 15 au 19 mars, et dont Lakhdar Brahimi, son Envoyé spécial pour l'Afghanistan, a donné lecture :

J'ai le grand plaisir de souhaiter à la vingt-cinquième session de la Réunion des ministres des affaires étrangères des pays membres de l'Organisation de la Conférence islamique le plus grand succès dans ses travaux. Je tiens à féliciter le Ministre qatarien des affaires étrangères, Sheikh Hamad bin Jassim bin Jabir al-Thani, pour son élection à la présidence de la Conférence des ministres des affaires étrangères des pays membres de l'Organisation de la Conférence islamique.

Je souhaite tout d'abord exprimer ma gratitude à l'Organisation et à son président en exercice, M. Seyed Mohammad Khatami de l'Iran, pour le soutien qu'ils m'ont apporté lors de ma récente mission en Iraq. Avant d'entreprendre cette mission, j'ai été également encouragé par le fait que l'Organisation s'était déclarée très favorable à cette initiative. J'ai bien entendu été soulagé de constater que la signature du Mémorandum d'accord avec les responsables iraquiens avait permis d'éviter l'ouverture des hostilités. Je me félicite maintenant de voir que le Conseil de sécurité a soutenu cet accord en adoptant à l'unanimité la résolution 1154 (1998).

Je suis conscient que l'Organisation de la Conférence islamique est gravement préoccupée par la situation humanitaire en Iraq et qu'elle a également demandé aux dirigeants iraquiens d'appliquer pleinement toutes les résolutions du Conseil de sécurité. L'élargissement du programme de vente de pétrole contre l'achat de vivres devrait permettre d'alléger les souffrances du peuple iraquien sans pour autant entraver le processus de désarmement. Je sais que vous partagez l'espoir qu'un jour l'Iraq puisse faire de nouveau partie de la famille des nations.

La présente session à lieu moins de quatre mois après le huitième sommet de l'Organisation à Téhéran et il ne fait aucun doute qu'elle permettra à cette dernière de continuer à s'acquitter du mandat important qui est le sien. J'ai été heureux d'être invité à ce sommet et de participer à des débats très utiles sur toute une série de problèmes urgents ainsi que sur l'amélioration de la coopération et de la coordination entre l'Organisation de la Conférence islamique et le système des Nations Unies, notamment les institutions spécialisées, les programmes et les fonds.

Cette coopération porte sur toute une gamme de questions intéressant aussi bien l'Organisation de la Conférence islamique que les organismes des Nations Unies, notamment le développement, l'éducation et la protection de l'environnement. Elle se fonde sur des principes communs consacrant la paix universelle, le progrès économique et social, la compréhension mutuelle et la tolérance au sein des Etats et entre ces derniers. Il s'agit là du type même de coopération qu'envisage le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. Il est donc normal que nous agissions de concert.

Parmi les activités communes de nos organisations respectives figurent les initiatives de rétablissement de la paix et de diplomatie préventive dans un certain nombre de régions.

En Afghanistan, les efforts en faveur de la paix déployés par l'Organisation de la Conférence islamique ont été bien coordonnés avec ceux de mon Envoyé spécial ainsi qu'avec les activités de la Mission spéciale des Nations Unies. Je regrette que ces efforts n'aient pas été véritablement couronnés de succès. L'absence de progrès notables sur la voie d'un règlement pacifique ne peut toutefois être attribuée à ceux qui tentent de rétablir la paix mais plutôt aux Afghans eux-mêmes. Nous devons poursuivre nos efforts afin de convaincre les dirigeants afghans qu'ils doivent faire fi de leurs intérêts mesquins et factieux au nom de la paix. J'espère qu'avec le soutien des Etats voisins et autres pays concernés, nous parviendrons à mettre un terme aux terribles souffrances endurées par le peuple afghan.

La situation au Moyen-Orient demeure une préoccupation essentielle. Je déplore l'impasse dans laquelle continue de se trouver le processus de paix israélo-palestinien. Les deux parties doivent persévérer, s'acquitter des engagements pris à Oslo et opérer les choix que requiert la paix. Après tant d'efforts et alors que tant de personnes ont perdu le vie au nom de la paix, il serait non seulement tragique mais également risqué de revenir en arrière. C'est ce message que je porterai aux parties concernées dans le courant du mois, lors de la première visite officielle que je ferai dans la région en tant que Secrétaire général.

Le processus de paix en Bosnie-Herzégovine requiert le soutien continu de la communauté internationale. L'Organisation des Nations Unies, pour sa part, dispose sur place de la plus grande force de police civile de son histoire. À La Haye, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie ne ménage aucun effort pour poursuivre les responsables des crimes de guerre et des atrocités. Notre mission est double : rétablir la paix et faire régner la justice.

Dans ce domaine comme dans d'autres, j'espère pouvoir renforcer les liens entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique. Ce renforcement des liens de coopération devrait permettre de maintenir la paix et la sécurité internationales, de progresser sur le plan économique et social partout dans le monde et de montrer ce qu'une organisation régionale et le système des Nations Unies peuvent réaliser en mettant en commun leurs ressources, leurs connaissances et leurs idéaux. C'est dans cet espoir que je vous présente tous mes voeux de succès dans vos importantes délibérations.

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- 3- SG/SM/6486 18 mars 1998

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