SG/SM/6483

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE L'ACTION DE L'ONU EN FAVEUR DU RENFORCEMENT DU POUVOIR DES FEMMES COMME MOYEN DE RENFORCERLE POUVOIR DES PAYS

16 mars 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6483
WOM/1047


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE L'ACTION DE L'ONU EN FAVEUR DU RENFORCEMENT DU POUVOIR DES FEMMES COMME MOYEN DE RENFORCERLE POUVOIR DES PAYS

19980316 On trouvera ci-après le texte de l'allocution sur la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, prononcée par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à Washington, le 11 mars.

Je vous remercie, Madame Clinton, pour cette aimable et généreuse entrée en matière, et je suis heureux et honoré d'être parmi vous aujourd'hui. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, l'un des textes les plus remarquables de notre temps, est issue de ce grand mouvement en faveur de l'égalité des sexes qui fera date dans l'histoire de l'humanité. À ce jour, la Convention a été ratifiée ou signée par 161 pays. En ce cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les États-Unis pourraient lui rendre le plus bel hommage qui soit en devenant le 162e pays.

Grâce à leur courage, les organisations non gouvernementales de femmes qui se sont créées un peu partout dans le monde sont à l'origine d'un formidable mouvement d'émancipation dont nous voyons les réussites aujourd'hui. Elles rejoignent maintenant les États dans l'action. Lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, ce partenariat s'est concrétisé par un programme d'action commun axé sur le renforcement de la capacité d'action des femmes. Nous réaffirmons aujourd'hui notre attachement à ce programme et notre volonté résolue de le mettre en oeuvre.

L'Organisation des Nations Unies joue depuis plus d'un demi-siècle un rôle moteur et crucial dans la recherche d'une norme commune pour mesurer les performances des sociétés au chapitre de l'égalité entre les hommes et les femmes. Notre Organisation a par son action amené les États et la communauté internationale à s'intéresser au renforcement du pouvoir des femmes comme moyen de renforcer le pouvoir des pays.

Nous devons naturellement appliquer ce principe d'égalité dans nos propres rangs. Aujourd'hui, la meilleure preuve de nos progrès en la matière est la présence ici même de Louise Fréchette, qui a pris la semaine dernière ses fonctions de première Vice Secrétaire générale dans l'histoire de notre Organisation. Madame Fréchette est une éminente diplomate canadienne que vous connaissez bien, Madame Albright. Son impressionnant palmarès, ses compétences, son énergie et son efficacité nous seront précieux.

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Au cours de l'année écoulée, nous avons également accueilli Mary Robinson au poste de Haut Commissaire aux droits de l'homme, et Elisabeth Rehn est devenue ma Représentante spéciale pour la Bosnie-Herzégovine. Gro Harlem Brundtland prendra bientôt les rênes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fait plus que toute autre organisation pour améliorer la condition des femmes dans les pays en développement. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) — ces autres membres de la famille des Nations Unies si essentiels pour améliorer le sort des femmes — sont également dirigés par des femmes.

Il est certes indispensable que les femmes participent en plus grand nombre à tous ce que nous faisons. Mais cela ne suffit pas. Car promouvoir les droits des femmes ne doit pas être seulement l'affaire d'une poignée de militantes courageuses et dévouées. C'est notre devoir à tous.

Il fut un temps où l'expression "les femmes et les enfants d'abord" s'appliquait à l'ordre d'évacuation des navires en perdition. Aujourd'hui, elle semble trop souvent désigner les victimes des pays en guerre. Nous nous devons de montrer clairement aux femmes que la violence à leur encontre n'est tolérable dans aucune culture, que leurs droits ne sont pas des faveurs que les gouvernements peuvent à leur guise leur accorder ou leur retirer, et que leur oppression — qui va des mesures discriminatoires au meurtre — est l'oppression de l'humanité tout entière. Devant l'exclusion et face aux famines et aux catastrophes, assurons-nous que les mains se tendront toujours en premier vers les femmes et les enfants.

En cette Journée internationale de la femme, nous devons dire haut et fort que les droits de la femme sont l'affaire de tous, que combattre la violence exercée sur les femmes est un devoir pour chacun et chacune d'entre nous, et que donner aux femmes la place qui leur revient est un progrès pour l'humanité tout entière.

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