SG/SM/6478

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENGAGE LES REPRÉSENTANTS DES GOUVERNEMENTS ET DU SECTEUR PRIVÉ À ÉTUDIER LES DÉBOUCHÉS ENCORE INEXPLOITÉS QUE L'AFRIQUE A À OFFRIR

12 mars 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6478
AFR/43


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENGAGE LES REPRÉSENTANTS DES GOUVERNEMENTS ET DU SECTEUR PRIVÉ À ÉTUDIER LES DÉBOUCHÉS ENCORE INEXPLOITÉS QUE L'AFRIQUE A À OFFRIR

19980312 Au Forum du commerce et de l'investissement, à Addis-Abeba, M. Kofi Annan souligne l'importance du dialogue entre les principaux acteurs

On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, dont son Envoyé spécial en Afghanistan, M. Lakhdar Brahimi, doit donner lecture au Forum du commerce et de l'investissement en Afrique, qui se tiendra à Addis-Abeba les 8 et 9 mars :

J'ai l'honneur et le plaisir de souhaiter la bienvenue à tous les participants à cet important Forum, qui rassemble des représentants des gouvernements et du secteur privé pour débattre d'une question essentielle pour l'avenir de l'Afrique. Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à l'organisation de ce Forum, notamment le pays hôte, l'Éthiopie. Je souhaite remercier en particulier M. Meles Zenawi, Premier Ministre de l'Éthiopie, ainsi que les nombreux représentants d'entreprises et d'associations du monde entier de leur générosité.

Ce Forum se tient à un moment où l'Afrique connaît de formidables bouleversements. La paix et la sécurité ne cessent de gagner du terrain même si des conflits et des troubles persistent dans certaines régions. La majorité des gouvernements en place ont été élus de manière démocratique. Les réformes politiques conduisent à une plus large participation de la société civile. Les institutions, notamment législatives et judiciaires, s'appuient sur des bases de plus en plus solides.

Après des années de stagnation et de déclin, l'économie donne des signes encourageants de dynamisme. À l'exception de quelques pays, les cinq sous- régions du continent connaissent une reprise de l'activité économique. Pour la première fois depuis des années, l'augmentation de la production intérieure a été plus forte que la croissance démographique. L'Afrique tout entière devrait atteindre un taux de croissance record frôlant les 5 % pour la deuxième année consécutive.

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L'importance accrue du secteur privé dans le développement social et économique constitue l'un des bouleversements les plus marquants. Le rôle essentiel du secteur privé est désormais pleinement reconnu. Les pays comprennent mieux à quel point les investissements étrangers directs contribuent au développement en leur permettant de créer des emplois, de bénéficier de transferts de technologie, d'améliorer leur infrastructure et leur capacité de production et de s'intégrer dans l'économie mondiale. En d'autres termes, ils sont tout à fait favorables aux investissements étrangers directs et les recherchent activement.

Les pays africains s'efforcent de libéraliser leur économie et se lancent dans de vastes programmes de privatisation dans des secteurs comme les télécommunications, l'énergie, l'agriculture et la banque. Ils luttent contre la corruption, améliorent leur législation et renforcent le respect des lois. Ils s'emploient à améliorer les infrastructures de transports et de communications et coopèrent à l'harmonisation des codes d'investissement et des droits de douanes. Ces initiatives visent non seulement à améliorer le niveau de vie de la population mais aussi à attirer les investissements.

Un certain nombre de pays africains parviennent à attirer des investissements étrangers directs. Cela dit, certaines régions d'Afrique restent à l'écart des courants mondiaux d'investissements et d'échanges et sont fortement menacées de marginalisation économique. Ce n'est pourtant pas faute de potentiel : l'Afrique est riche en ressources et constitue un marché vaste et inexploité. Ceux qui ont investi en Afrique ont obtenu de bons taux de rendement. Dans certains cas, la rentabilité est supérieure à celle d'autres régions et les bénéfices réalisés sont plus élevés que ceux obtenus en moyenne aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement.

En fait, le faible niveau des investissements en Afrique est dû dans une large mesure au manque d'informations sur les possibilités d'investissement et les conditions offertes aux investisseurs. C'est là que le dialogue entre les principaux acteurs a un rôle essentiel à jouer. J'espère que vous jetterez un regard nouveau sur l'Afrique et examinerez de près les possibilités encore inexploitées que ce continent a à offrir.

L'Organisation des Nations Unies, pour sa part, a engagé un dialogue avec le secteur privé et est résolue à compléter et à soutenir vos efforts. Nous avons travaillé avec de nombreuses entités économiques, qui vont du Conseil consultatif des entreprises, créé par le Forum économique mondial à Davos, à la Fédération des chambres indiennes de commerce et d'industrie en passant par le Prince of Wales Business Leaders' Group.

Le mois dernier, à l'issue d'une réunion avec des représentants de la Chambre de commerce internationale, nous avons publié une déclaration commune soulignant que les objectifs de l'Organisation des Nations Unies — promouvoir

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la paix et le développement — et les objectifs du secteur privé — créer de la richesse et amener la prospérité — pouvaient être complémentaires. Nous sommes convenus d'unir nos forces et de mettre l'accent sur l'Afrique et les pays les moins avancés. Notre collaboration pourrait contribuer à attirer les investissements sur ce continent.

Cette collaboration entre l'Organisation des Nations Unies et le monde des affaires s'est déjà concrétisée. Ainsi, nous aidons les pays à offrir aux entreprises des conditions qui leur permettent d'investir dans des proportions et d'une manière qui favorisent la croissance et le développement durable. Nous conseillons les organismes de promotion des investissements sur la façon de tirer le meilleur parti possible des investissements étrangers directs pour répondre aux priorités de développement d'un pays. En outre, nous offrons une assistance technique aux pays pour les aider à se doter des infrastructures et des compétences qui attireront les investissements.

En association avec le secteur privé, nous élaborons des guides sur les investissements dans les pays les moins avancés. Ces guides, qui fournissent des informations sur les créneaux possibles et sur la situation juridique, économique et sectorielle des pays, ont aussi pour objectif de faciliter la concertation entre les investisseurs et les gouvernements. Des guides ont été consacrés à la plupart des pays en développement, sauf aux pays africains. La communauté internationale pourrait contribuer à combler cette lacune. Mieux encore, elle pourrait aider à contrer les préjugés sur l'Afrique et oeuvrer en faveur d'une meilleure compréhension du continent africain.

Des initiatives comme le Forum d'Addis-Abeba sont essentielles si l'on veut réaliser ces objectifs, si l'on veut montrer au monde des affaires tout ce qu'il pourrait faire de plus pour la cause du développement en Afrique et, enfin, si l'on veut exploiter pleinement l'extraordinaire potentiel qu'offre le continent non seulement en matière d'investissements étrangers directs mais aussi en matière de ressources humaines.

Je vous remercie encore pour votre engagement en faveur de la prospérité en Afrique et souhaite que vos travaux soient couronnés de succès.

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