MME NAFIS SADIK, DIRECTRICE EXECUTIVE DU FNUAP, FORMULE DES PROPOSITIONS SUR L'ORGANISATION DE L'EXAMEN QUINQUENNAL DU SUIVI DE LA CONFERENCE DU CAIRE
Communiqué de Presse
POP/584
MME NAFIS SADIK, DIRECTRICE EXECUTIVE DU FNUAP, FORMULE DES PROPOSITIONS SUR L'ORGANISATION DE L'EXAMEN QUINQUENNAL DU SUIVI DE LA CONFERENCE DU CAIRE
19980224 Les délégations présentent leur expérience nationale en matière de santé et de mortalitéLa Commission de la population et du développement a poursuivi ce matin les travaux de sa trente et unième session en entendant une déclaration liminaire de Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Mme Sadik a déclaré que la présente session de la Commission est très importante parce qu'elle marquera le début du processus préparatoire pour la session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue qui se tiendra du 30 juin au 2 juillet 1999. Le succès de la session extraordinaire appelle à créer un processus préparatoire approfondi et ciblé. Mme Sadik a proposé que la Commission présente, à la session extraordinaire, un rapport concis qui portera notamment sur l'expérience dans la mise en oeuvre du Programme d'action depuis la Conférence du Caire; les contraintes et obstacles à une mise en oeuvre plus poussée; et l'action future nécessaire pour garantir la pleine mise en oeuvre, y compris les ressources internes et internationales.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole à la suite de Mme Sadik : Japon, Royaume-Uni (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Soudan, Indonésie, Etats-Unis, Brésil, Inde et Suède. Mme Nafis Sadik et M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population, ont répondu aux observations formulées par les délégations.
La Commission a ensuite entamé son débat général sur l'expérience propre à chaque pays en matière de santé et de mortalité, thème central de la présente session inscrit au titre du suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Les représentants des pays suivants ont fait part de leur expérience nationale sur cette question : Bangladesh, Japon, Chine, Thaïlande, Kenya, Algérie, Canada, Pakistan, Mexique et Fédération de Russie. Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ont pris la parole.
La Commission se réunira cet après-midi, à 15 heures.
Déclaration liminaire
Mme NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné que la présente session de la Commission de la population et du développement est une session très importante parce qu'elle entamera le processus préparatoire pour la session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue qui se tiendra du 30 juin au 2 juillet 1999. La Commission ne se réunira qu'une seule fois avant la session extraordinaire et il reste beaucoup à faire.
Le succès de la session extraordinaire appelle à créer un processus préparatoire approfondi et ciblé. L'objectif de la Commission est de mettre en place un mécanisme qui représentera tous les points de vue et coordonnera les questions de fond dans un cadre cohérent en vue de prendre des mesures concrètes. Mme Sadik a indiuqé qu'en sa qualité de Secrétaire générale de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), de Présidente de l'Equipe spéciale interinstitutions chargée de la mise en oeuvre du Programme d'action et de Présidente de l'Equipe spéciale sur les services sociaux de base pour tous, elle a pu s'entretenir avec de nombreux gouvernements, organisations et individus, des questions soulevées par la CIPD et de la mise en oeuvre du Programme d'action. Les points marquants sont la session de fond du Conseil économique et social de 1998; le Forum international sur la population et le développement qui se tiendra en février 1999; la session de la Commission de 1999 et enfin la session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin 1999.
Mme Sadik a proposé que la Commission présente un rapport concis à la session extraordinaire qui portera notamment sur l'expérience dans la mise en oeuvre du Programme d'action depuis la Conférence du Caire; les contraintes et obstacles à une mise en oeuvre plus poussée; et l'action future nécessaire pour garantir la pleine mise en oeuvre, y compris les ressources internes et internationales. Les trois éléments importants à intégrer seront : l'examen et l'évaluation quinquennaux, le rapport du Forum international; les résultats des consultations sur la mise en oeuvre du Programme d'action entre les gouvernements, les organisations intergouvernementales, le système des Nations Unies et la société civile. Le projet de rapport du Secrétaire général qui sera présenté à la session extraordinaire devrait être discuté et approuvé par la Commission, à sa session de fond de 1999. Le processus devrait commencer avec un plan annoté pour le rapport du Secrétaire général qui sera présenté à la session de fond de l'ECOSOC de juin prochain. En vue d'assister le groupe de travail chargé de la question et de faciliter les discussions de fond de la Commission, Mme Sadik a expliqué qu'elle sera responsable du projet de plan annoté, et ensuite le rapport complet, en étroite coopération avec la Division de la population. Concernant le Forum international sur la population, le FNUAP poursuit des consultations étroites avec les gouvernements. Le Forum réunira environ 120 pays et un certain nombre d'organisations intergouvernementales et d'ONG. La Directrice exécutive du FNUAP s'est
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déclarée convaincue que la société civile sera très bien représentée au Forum qui se tiendra aux Pays-Bas.
Commentaires des délégations
M. YUTAKA YOSHINO (Japon) a déclaré que son pays attache une très grande importance au processus d'évaluation quinquennal de l'application du Programme d'action de la CIPD. Le rapport du Secrétaire général sur le suivi de la CIPD est satisfaisant, même s'il faudrait mettre davantage l'accent sur le rôle joué par le secteur privé. Il faut absolument prendre ce rôle en compte et le représentant s'est félicité de l'initiative du FNUAP visant à développer les contacts avec les milieux d'affaires. De l'avis du Japon, l'examen quinquennal de la CIPD n'a pas pour enjeu de renégocier ce qui a été décidé au Caire; il s'agit uniquement d'effectuer une évaluation approfondie de la mise en oeuvre du Programme d'action de la CIPD et des différentes initiatives nationales. Le représentant a appelé à une plus grande coopération entre les institutions et organismes du système des Nations Unies. Collaboration et coordination sont essentielles en matière de population, a-t-il affirmé. Afin d'élargir la vision d'ensemble des problèmes de population, il faudrait associer également la Banque Mondiale. Le processus d'évaluation qui aura lieu l'an prochain ne doit pas se limiter aux seules activités des Nations Unies, mais associer les institutions financières internationales, les ONG et le secteur privé. La CIPD+5 fait partie d'une entreprise générale pour parvenir à un développement humain viable et ne doit donc pas être un processus isolé, a conclu le représentant.
M. PHIL MASON (Royaume-Uni) s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a estimé qu'il serait bon de savoir, d'ici à la fin de la présente session, comment se déroulera l'examen quinquennal d'évaluation de la CIPD. Il a déclaré qu'il est très utile d'évaluer les initiatives locales car les statistiques globales ne sont pas toujours très significatives. Les informations contenues dans les rapports doivent être présentées de manière compréhensible pour tous. Il serait peut-être bon également de prolonger la durée de la session préparatoire à ce processus quinquennal l'an prochain, a suggéré le représentant.
M. AHMAD TAHA-MOHAMED (Soudan) a estimé qu'il faut évaluer clairement les progrès accomplis pour pouvoir en tirer partie et en faire profiter d'autres pays. Le représentant a suggéré que les cadres institutionnels nationaux et régionaux qui travaillent en relation avec les questions de population soient mieux associés au processus d'évaluation. Il peut être intéressant en effet de connaître quels sont les mécanismes différents créés par les pays afin de mettre en oeuvre le Programme du Caire, notamment pour les pays qui n'ont pas encore mis en place de mécanismes propres en faveur de la population. A cet égard, le représentant a demandé au Secrétariat de constituer un document présentant les expériences des pays.
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M. MOCHAMAD SLAMET HIDAYAT (Indonésie), au nom du Groupe des 77, s'est déclaré convaincu qu'un véritable partenariat permettra d'accomplir des progrès considérables dans la mise en oeuvre du Programme d'action adopté par la Conférence du Caire. L'examen quinquennal de la mise en oeuvre du Programme d'action devra se fonder sur les échecs et les succès. Le Groupe des 77 attache une grande importance aux réunions organisées par le FNUAP visant à réunir toutes les informations nécessaires sur les progrès réalisés depuis la CIPD.
Mme MARGARET POLLACK (Etats-Unis) a fait sienne la position exprimée par le Royaume-Uni recommandant de prolonger la durée de la prochaine session de la Commission de la population et du développement afin d'accomplir avec succès les travaux préparatoires de la session extraordinaire de l'Assemblée générale.
S'agissant du rapport du Secrétaire général pour la session extraordinaire, la délégation des Etats-Unis appuie la proposition faite par Mme Sadik. La représentante a ajouté qu'il faudrait tirer les leçons de tous les efforts déployés. Elle a estimé qu'il ne faudrait en aucun cas renégocier ce qui a été adopté par la Conférence du Caire. Tout effort visant à prolonger les travaux de la Commission exigera un examen plus approfondi.
M. BRUNO DE RISIOS BATH (Brésil), évoquant le forum international mentionné par Mme Sadik, a demandé des précisions sur la contribution que le forum pourrait apporter au processus d'évaluation de la Conférence du Caire. Le représentant a fait part de ses craintes que les mécanismes et organes nationaux chargés sur le terrain des questions de population ne manquent d'informations.
M. PADAM SINGH (Inde) a soutenu la proposition avancée par le représentant de l'Indonésie. La déclaration de Mme Sadik donne les repères essentiels au processus d'examen de l'an prochain, a estimé le représentant. L'Inde soutient la préparation d'un rapport en synergie avec tous les organes intéressés par les questions de population des Nations Unies.
M. BERTIL EGERO (Suède) a appuyé sans réserve la position exprimée par le Royaume-Uni. La proposition formulée par le FNUAP de prolonger la session de la Commission de la population ne résout pas la question du rôle plus dynamique que la Commission devra jouer dans le cadre du processus préparatoire de la session spéciale de l'Assemblée générale.
Répondant aux observations formulées par les délégations, Mme SADIK a expliqué que les tables rondes permettront aux organisations non gouvernementales de participer aux travaux et d'exprimer leurs points de vue sur les questions à l'ordre du jour. Mme Sadik a indiqué que le FNUAP coopère avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et avec les ONG. Elle a jugé pertinente la proposition faite par le Soudan de présenter des rapports sur les expériences nationales. Le FNUAP tient des
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réunions officieuses avec les ONG. Des consultations avec des ONG du monde entier se tiendront à New York, la semaine prochaine pour examiner la contribution qui pourrait être apportée au Forum. Concernant la durée de la session de fond de 1999 de la Commission de la population et du développement, Mme Sadik a proposé de limiter les travaux de cette session au processus préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale. Elle a également proposé que la session extraordinaire de l'Assemblée générale se tienne à un niveau ministériel.
M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a souscrit pleinement aux suggestions faites pour la préparation des documents l'an prochain. Il a rappelé que toute modification de la durée de la Commission devra être examinée avec soins, au titre de ses incidences budgétaires.
Reprenant la parole Mme SADIK a apporté son entier soutien aux propositions visant à élargir la participation au processus d'examen quinquennal de la Conférence du Caire tant aux ONG qu'au secteur privé et à certaines fondations. En ce qui concerne la session extraordinaire de l'an prochain, elle a espéré disposer de ressources supplémentaires pour assurer la participation des pays les moins avancés.
Débat général sur les expériences nationales dans le domaine de la population : santé et mortalité
M. MUHAMMED ALI, Ministre de la santé et du bien-être de la famille du Bangladesh, a rappelé que son pays ne se caractérise pas seulement par la plus forte densité de population au monde, mais également par un taux de croissance démographique élevé, 1,8% par an, alors que parallèlement le revenu par habitant est l'un des plus bas de la planète. En conséquence, les principales causes de mortalité sont les maladies infectieuses liées à la pauvreté et exacerbées par la malnutrition. Le Gouvernement du Bangladesh conduit une politique de santé fondée sur les principes de couverture universelle, d'utilisation appropriée de la technologie, d'égalité entre les sexes et de services prioritaires pour les groupes les plus vulnérables. Ainsi le Bangladesh est le seul des 20 pays les moins avancés a connaître une réduction de la fertilité depuis les 10 dernières années. Le pays s'avance vers une transition démographique qui demande des actions contre la fertilité non désirée. Par ailleurs, la mortalité infantile, bien qu'elle demeure l'une des plus élevées au monde, a été sensiblement réduite et l'espérance de vie à la naissance est passée de 45 à 58 ans entre 1970 et 1995. En revanche, et malgré l'utilisation de la vitamine A et de l'iode, peu de progrès ont été enregistrés dans la lutte contre la malnutrition. 70% des mères souffrent de déficiences nutritionnelles et d'anémie et 75% des femmes enceintes ne reçoivent pas de soins prénataux. Les risques des maladies infectieuses, tel que le sida augmentent également rapidement, de même que les maladies liées à la dégradation de l'environnement.
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Le Gouvernement cherche également à réaliser le Programme d'action de la Conférence sur les enfants. Depuis l'indépendance, les politiques en matière de santé sont basées sur des plans quinquennaux et on envisage de fournir des directives stratégiques et de mettre en place des mécanismes pour utiliser au mieux les ressources disponibles. Des réformes sont nécessaires en matière de prestation de services et d'association du secteur privé, ainsi que de décentralisation. Les questions de santé doivent être abordées dans le cadre d'une politique intégrée de développement. La stratégie actuelle vise à accorder des soins de santé à l'ensemble de la population sur une base durable. Des projets spécialement destinés aux enfants et visant à ralentir la croissance démographique ont été mis en place. Les problèmes de santé sont réellement une priorité du Gouvernement et reçoivent des financements élevés, a assuré le représentant.
M. MASAKI KONISHI (Japon) a indiqué que son pays a lancé en 1994 une Initiative sur les questions concernant la population et le Sida qui vise à apporter une assistance d'un montant de 3 milliards de dollars jusqu'en l'an 2000. Cette initiative identifie douze pays prioritaires et adopte une approche sectorielle combinant les prêts consentis dans le cadre de l'aide publique au développement et la coopération technique. Le Japon coordonne également des projets bilatéraux avec les Etats-Unis, et oeuvre étroitement avec le FNUAP, le Programme Sida des Nations Unies (UNAIDS) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des dons ont été versés à des ONG actives dans la lutte contre le Sida. Dans le domaine de la santé infantile, le Japon coopère avec l'OMS et l'UNICEF pour améliorer la santé et les conditions de vie des enfants. Les efforts déployés par le Japon ont en grande partie couvert les programmes de vaccination contre la poliomyélite. Le Japon a donné la priorité à l'Asie orientale qui a réalisé des progrès considérables dans ce domaine. Le gouvernement japonais envisage maintenant d'axer ses efforts sur l'Afrique, en particulier pour éliminer la polio.
Par ailleurs, l'autonomisation des femmes et leur bien-être constituent des facteurs cruciaux pour renforcer le développement. A la Conférence de Beijing de 1995, le Japon a annoncé son Initiative sur la participation des femmes au développement, adoptée dans le cadre de sa coopération en faveur du développement et axée sur la santé, l'éducation et leur participation aux activités économiques et sociales. La santé génésique, y compris la santé maternelle, est au centre de la politique de coopération pour le développement du Japon.
Le représentant s'est félicité de l'initiative visant à établir un Comité de coordination sur la santé entre l'OMS, l'UNICEF et le FNUAP. Sur le terrain, le Japon espère qu'une coordination plus efficace sera mise en place dans le cadre de l'assistance des Nations Unies pour le développement. Sa délégation attache une grande importance au développement d'indicateurs communs pour mesurer les progrès accomplis pour réaliser les objectifs en matière de santé. Le Japon tiendra en octobre 1998 la deuxième conférence
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internationale sur le développement en Afrique, en étroite coopération avec les Nations Unies et la Coalition mondiale pour l'Afrique.
M. LI HONGGUI (Chine) a indiqué que le gouvernement chinois considère la santé pour tous comme l'un des indicateurs les plus importants pour l'amélioration de la qualité de vie. L'accent est placé dans ce domaine sur la santé en milieu rural et sur la prévention et les soins associent à la fois la médecine chinoise traditionnelle et les méthodes occidentales. Un système de santé national a été instauré et il existe aujourd'hui quelques 189 000 centres de santé. La santé rurale a été nettement améliorée et 64% des cantons satisfont aux normes de santé primaire. En outre, plus de 400 millions d'habitants en secteur rural disposent désormais de l'eau potable. La prévention et le traitement des maladies se sont également considérablement améliorés. Le taux d'incidence des maladies infantiles, y compris la rougeole, a diminué de 80%. La mortalité maternelle est actuellement de 61 pour 1000 et l'espérance de vie de 70,8 ans.
En janvier 1997, un plan global de santé a été mis en place, visant l'accès de tous aux services de la santé. Pour continuer d'améliorer ses efforts, le Gouvernement chinois intègre les programmes de santé avec les activités économiques générales. Le personnel de santé est constamment formé, notamment en ce qui concerne la planification familiale, domaine dans lequel la Chine a déployé des efforts considérables, compte tenu de l'importance de sa population. M. Honggui a déclaré que les autorités chinoises sont conscientes d'avoir une responsabilité particulière à l'egard de la croissance démographique mondiale. Le représentant a également regretté que l'aide publique internationale dans le domaine de la santé ait diminué.
M. DAMRONG BOONYOEN (Thaïlande) a indiqué que son pays a obtenu un grand succès en matière de planification familiale au cours des deux dernières décennies. Ce succès associé à une croissance économique et à un développement rapides ont donné lieu à des modifications considérables de la démographie et des valeurs sociales et familiales. Tous les indicateurs importants de l'état de santé de la population thaïlandaise ont augmenté de manière satisfaisante, à l'exception de ceux liés au programme de la sécurité et des prestations sociales. Le taux de natalité et le taux de mortalité ont baissé de façon considérable. La mondialisation semble avoir des effets négatifs sur la Thaïlande en termes de santé et de causes de mortalité liées au VIH/sida. On note également une résurgence des maladies contagieuses, causée par les migrations transfrontières. Les causes de mortalité principales en 1995 étaient les maladies cardio-vasculaires, atteignant un taux de 69,2 pour 100 000; ainsi que les accidents et les empoisonnements.
Le Sida a contribué largement à augmenter le taux de mortalité, en particulier chez les personnes en âge de procréer. Le taux actuel est de 2,2%. Les femmes enceintes affectées par le Sida représentaient 1,68% en 1997. Le gouvernement thaïlandais a pris des mesures très fermes pour combattre ce fléau.
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M. S.B.A. BULLUT (Kenya) a déclaré que la période succédant à la Conférence du Caire a été placée sous le signe du déploiement d'efforts sans précédent en matière de population au Kenya. La CIPD a ainsi fourni l'occasion de revoir la politique nationale de population, qui était en place depuis 10 ans. Un processus complet d'évaluation et de révision a été entrepris afin d'intégrer les problèmes nouveaux de santé, tel la propagation du virus VIH/sida. Par ailleurs, le Programme d'action adopté au Caire a été pleinement intégré dans la politique de santé du Kenya. La nouvelle stratégie met en avant les objectifs en matière de population et de développement qui doivent être atteints d'ici à l'an 2010. La politique sanitaire est appliquée par le biais d'une approche intégrée et plurisectorielle où le Gouvernement joue un rôle de chef de file, mais où les ONG participent activement. Le financement de cette politique provient du Gouvernement, mais également des ONG, de fondations et des donations internationales. Le représentant a également indiqué que le Kenya a participé activement à l'initiative des pays les moins avancés sur la santé génésique.
Mme RACHIDA BENKHELIL (Algérie) a indiqué que la mise en oeuvre des politiques et programmes liés à la population privilégie l'approche multisectorielle, associant au secteur de l'Etat, le secteur privé et les organisations non gouvernementales. Les ONG sont largement représentées au sein du Comité national de population, instance consultative créée en 1996, et chargée notamment de suivre l'application du programme d'action de la CIPD. L'action des ONG est primordiale en matière de communication et de plaidoyer en faveur de la planification familiale. L'un des principes de base du programme national est d'intégrer la planification familiale dans le cadre global des soins de santé de base. Le droit à la santé fait partie intégrante des droits fondamentaux garantis par la Constitution; la prévention est à la charge de l'Etat et bénéficie de la gratuité dans les structures publiques de santé. Malgré le déclin de la mortalité, le niveau enregistré aujourd'hui est encore inacceptable, en particulier chez les femmes et les enfants. Le taux de mortalité des femmes en âge de procréer est encore très élevé. La mortalité des enfants et des adolescents est estimée en 1995 à 57,2 pour 1000; le taux de mortalité néonatale est estimé à 27 pour 1000 en 1995.
Les priorités identifiées d'ici la fin de la présente décennie concernent la lutte contre la mortalité maternelle et périnatale, par le biais de la surveillance de la grossesse, l'amélioration des conditions d'accouchement ainsi que le suivi post-natal. Outre le programme de vaccination qui couvre 93% des enfants, d'autres sous-programmes font l'objet d'une consolidation afin de lutter contre les causes principales de morbidité et de mortalité des enfants, notamment le programme de lutte contre les infections respiratoires aiguës, la lutte contre les maladies diarrhéiques et la promotion de l'allaitement maternel. Bien que la pandémie du Sida soit encore limitée en Algérie, un programme est mis en oeuvre visant le renforcement de la sécurité transfusionnelle, la prévention de la transmission périnatale, ainsi que le diagnostic et le traitement précoce des maladies sexuellement transmissibles.
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Mme MARY JANE GREEN (Canada) a rappelé que le système de santé canadien est géré par le secteur public et est une source de fierté nationale. Les défis que le pays doit relever dans le domaine de la santé sont les compressions budgétaires, le vieillissement de la population, la hausse des coûts des nouvelles technologies et le recours plus fréquent aux soins non assurés à domicile en remplacement des hospitalisations. C'est pourquoi, en 1994 un Forum national sur la santé a été lancé pour inviter les Canadiens à réfléchir aux façons d'améliorer le système. En conséquence, un fonds de transition a été créé pour financer des projets pilotes en matière de soins primaires, de soins de santé intégrés et l'extension possible du système aux soins à domicile et à l'assurance médicaments. Un système national d'information sur la santé pour dépister les maladies est en cours d'élaboration. L'approche suivie tient compte de facteurs clés comme le sexe, le revenu et le statut social et l'importance de la collaboration des différents segments de la population est soulignée. L'an passé une stratégie globale axée sur les enfants a été développée. Certains des problèmes les plus importants auxquels le Gouvernement est confronté se trouvent dans les communautés autochtones. L'accent est également mis sur la santé des femmes et sur les personnes victimes du VIH/sida. Il est prioritaire pour le Gouvernement de prévenir les maladies liées au vieillissement de la population.
L'engagement du Canada en matière de santé ne se limite pas à sa propre population et une association parlementaire pour la population et le développement a été créée pour favoriser l'interaction entre le Canada et les programmes internationaux dans le domaine. 25% de l'aide publique au développement accordée par le Gouvernement canadien est consacré à la satisfaction des besoins humains fondamentaux, soit la santé primaire, la planification familiale et la nutrition. Par l'intermédiaire de son Agence de développement international (ACDI), le Gouvernement consacre 50 millions de dollars aux programmes d'assistance à la population. Ces fonds servent surtout à la lutte contre le VIH/sida en Afrique et à des initiatives de planification familiale en Asie et en Amérique latine. L'ACDI vient également de débuter une initiative de 100 millions de dollars pour l'éducation des fillettes en Afrique, car les femmes jouent un rôle important dans la santé de la famille et de leur communauté. La représentante a souligné la nécessité d'adopter une approche intégrée et qui tienne compte des facteurs sociaux, économiques, politiques, physiques ou culturels qui influent sur la santé des populations.
M. HASAN MAHMOOD (Pakistan) a indiqué que son gouvernement offre des services de planification familiale à la fois dans les régions rurales et urbaines. Les efforts déployés dans ce domaine montrent des résultats encourageants. Le programme national couvre actuellement la moitié de la population qu'elle sensibilise à plus de 94%. En vue de renforcer les progrès réalisés, le gouvernement s'engage à accélérer la mise en oeuvre du programme dans son neuvième plan quinquennal, couvrant la période 1998-2003, tout en respectant les traditions socio-culturelles du pays. Le projet de programme
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vise à réaliser des objectifs ambitieux en matière de santé génésique, en mettant l'accent sur la santé maternelle et infantile, la participation des hommes, l'autonomisation des femmes par la réduction du nombre des naissances.
Dans le cadre du suivi de la Conférence sur la population et le développement, le Pakistan a pris de nombreuses mesures pour renforcer les services en matière de santé génésique. La qualité des services est améliorée et respecte les normes internationales, grâce à la coopération du FNUAP. Des établissements de formation régionale sont mis en place pour fournir des services appropriés. Concernant l'autonomisation des femmes, le Pakistan est engagé à élever et à promouvoir la condition des femmes dans la société. Par exemple, des mesures ont été prises pour nommer des femmes magistrats et policiers. Les ONG jouent un rôle très efficace en particulier dans les domaines de la santé génésique et de la promotion du rôle des fillettes. Par ailleurs, le gouvernement encourage la participation du secteur privé pour compléter ses activités dans le domaine de la planification familiale. Les contraceptifs sont exempts de taxes d'importation afin d'encourager le secteur privé à rendre ces produits plus accessibles aux utilisateurs. Le Pakistan souhaite atteindre les objectifs de la CIPD en matière de santé génésique avant l'an 2015.
M. TUIRAN (Mexique) a indiqué que le Programme d'action du Caire constitue une instrument précieux pour évaluer les retards accumulés en matière de santé et mettre au point des programmes d'action sanitaire performants. Les transformations profondes et rapides connues par le Mexique se sont traduites par une baisse constante de la mortalité et la hausse concommittante de l'espérance de vie. La mortalité infantile est actuellement de 25 pour 1000. Ces tendances combinées entraînent un léger vieillissement de la population. Le Gouvernement mexicain reconnaît que le plein développement des personnes n'est possible que lorsque la population est en bonne santé et c'est pourquoi les soins de santé sont une priorité. Ainsi en 1997, un quart des dépenses fédérales ont été affectées à la santé et des réformes ambitieuses ont été mises en place. De nouveaux modèles d'assistance ont été instaurés et mettent l'accent sur la prévention et l'éducation, tant à l'école, que sur le lieu de travail.
Une étape fondamentale a été la décentralisation et les différentes autorités du pays disposent désormais de davantage de ressources pour assurer à tous les soins de santé. La couverture des soins de santé a également été élargie et une attention toute particulière a été accordée aux personnes qui ne bénéficiaient auparavant d'aucun soins. Elles étaient évaluées à 10 millions et aujourd'hui 6 millions d'entre elles, par le biais de centres de santé itinérants notamment, ont accès à la santé. Une politique complète de vaccination permet à 97% des enfants de moins de 4 ans d'être couverts. Des programmes de nutrition dans les écoles sont également fournis. Le Gouvernement ne néglige pas non plus les femmes. L'un des principaux défis est de continuer de diminuer le taux de la mortalité maternelle, par le biais notamment de l'octroi de services de santé génésique. Une politique nationale
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de détection des cancers du sein et du col de l'utérus a été lancée. Le VIH/sida est également l'une des graves préoccupations des autorités mexicaines et les campagnes d'information visent essentiellement les adolescents et les groupes à risque. Pour ce qui est du vieillissement de la population, la sécurité sociale a été réformée pour répondre aux problèmes à venir. Le représentant a reconnu que d'importantes inégalités subsistent et que le Gouvernement s'attache à les réduire et à assurer à tous un accès à des soins de santé de bonne qualité.
M. ZLOKASOV (Fédération de Russie) a fait observer que dans son pays, le taux de natalité a baissé alors que le taux de mortalité a augmenté en raison de la réduction de l'espérance de vie, due en grande partie à la situation économique du pays. Une réduction démographique a pu être notée dès le début des années 90. Les causes de la mortalité sont essentiellement les maladies infectieuses, cardio-vasculaires et les cancers. Les maladies cardio-vasculaires affectent autant les hommes que les femmes. Ces dernières années, on note de nouvelles causes de mortalité. Il s'agit essentiellement des accidents et des empoisonnements. Le résurgence de la tuberculose a contribué à l'augmentation du taux de mortalité, en particulier chez les adultes.
Le représentant a indiqué que le recensement est actuellement la seule source qui permet d'établir les données démographiques du pays. Le gouvernement cherche à collaborer étroitement avec les organisations intergouvernementales et non gouvernementales pour réaliser des progrès importants dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement.
Déclarations
M. JACQUES DU GUERNY (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)) s'est déclaré prêt à collaborer pleinement avec le FNUAP pour la préparation de l'examen quinquennal de l'application des recommandations de la CIPD. Pour la FAO, les perspectives alimentaires et de santé ont largement évolué et l'accent est mis désormais sur une vie saine et non plus sur la productivité. L'axe s'est donc déplacé de l'offre vers la demande. La santé est soulignée en tant que dimension importante de la sécurité alimentaire mais également dans le cadre de la mise en valeur des ressources primaires. L'accès aux services de santé est pris en considération et la FAO s'en préoccupe tout particulièrement, notamment pour ce qui est des populations rurales. Il faut que les politiques qui leur sont destinées s'adaptent aux changements récents et particulièrement aux problèmes de vieillissement, a déclaré le représentant.
Dans le domaine de la nutrition, M. Du Guerny a rappelé que lors de la CIPD les gouvernements se sont engagés à réduire le nombre de personnes mal nourries d'ici à l'an 2015. L'aspect sanitaire des activités de nutrition de la FAO est axé sur une alimentation saine et sur la prévention des déficiences
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nutritionnelles. La bonne alimentation est sans aucun doute un élément clef de la bonne santé. La FAO s'attache à promouvoir l'éducation alimentaire et à ce titre elle accorde une importance particulière aux femmes. La FAO a également entrepris une vaste étude sur les effets du VIH/sida sur les productions agricoles. Le virus entraîne non seulement l'interruption des activités de culture, mais également la diminution sensible des stocks qui sont vendus pour payer les soins médicaux et conduit ainsi à des périodes de famine.
Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour la science, la culture et l'éducation (UNESCO) a rappelé que le mandat de l'UNESCO en matière de démographie concerne notamment l'éducation sexuelle. L'éducation pour la prévention contribue à renforcer la communication entre les différents groupes de la population. L'UNESCO publie des cartes et brochures sur le VIH/sida dans le monde à l'intention des éducateurs afin de sensibiliser les jeunes. L'UNESCO est engagée à s'acquitter de son mandat dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement.
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