LES DELEGATIONS DEPLORENT L'ECART PERSISTANT ENTRE LES PAYS DEVELOPPES ET CEUX EN DEVELOPPEMENT EN MATIERE DE SANTE ET DE MORTALITE
Communiqué de Presse
POP/583
LES DELEGATIONS DEPLORENT L'ECART PERSISTANT ENTRE LES PAYS DEVELOPPES ET CEUX EN DEVELOPPEMENT EN MATIERE DE SANTE ET DE MORTALITE
19980223 La Commission de la population et du développement a poursuivi cet après-midi son débat sur le suivi des recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), tenue au Caire en 1994, et notamment des questions de santé et de mortalité. Plusieurs représentants du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ont présenté les rapports préparés par le Fonds pour la session. Mme Birgitta Bucht, Directrice adjointe de la Division de la population du Département des politiques économiques et sociales, a répondu aux questions posées ce matin par plusieurs délégations.Les représentants des pays suivants ont participé au débat : Bangladesh, Soudan, Ukraine, Egypte, Royaume-Uni, Suède, Jamaïque, Algérie, République de Corée, Canada et Japon. Ont également pris la parole l'Observateur permanent de l'Organisation internationale des migrations (OIM); la représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS); ainsi que les représentants des deux ONG : "Plaidoyer pour la santé des femmes" et Comité international de coopération dans les recherches nationales en démographie.
Les intervenants se sont félicités des progrès enregistrés ces dernières années dans le domaine de la santé et de la mortalité. Ils ont toutefois insisté aussi sur le fossé persistant dans ces domaines entre les pays développés et les pays les plus démunis. Qualifiant cette situation d'inacceptable, ils ont plaidé en faveur du renforcement de la coopération multilatérale.
Les représentants du FNUAP ont ensuite répondu aux questions posées par les délégations au cours du débat général.
Par ailleurs, la Commission a abordé le point de son ordre du jour consacré à l'examen quinquennal du suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence sur la population et le développement du Caire. Elle a entendu, à ce titre, M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, qui a indiqué que les questions de parité entre les sexes figureront à chaque chapitre du rapport préparé pour l'occasion.
En début de séance, la Commission a procédé à l'élection par acclamation d'un deuxième Vice-Président et Rapporteur, en la personne de M. William Toro Cabrera (Pérou).
La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 23 février, à 10 heures. Elle entendra notamment une intervention de Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
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Suite donnée aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement : santé et mortalité
Présentation des rapports du FNUAP
Les rapports mentionnés ci-dessous ont été présentés dans notre communiqué POP/851.
M. MOHAMMED NIZAMUDDIN, Directeur de la Branche technique du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a indiqué que la nouvelle division qu'il dirige étayera le processus d'examen quinquennal de la CIPD pour le FNUAP. Les documents préparés par le FNUAP pour la présente session se fondent essentiellement sur des enquêtes réalisées sur le terrain.
M. RICHARD OSBORN de la Branche technique du Fonds des Nations Unies pour la population a présenté le rapport du Secrétaire général sur le suivi des programmes relatifs à la population : expérience des programmes concernant la mise en oeuvre des activités relatives à la santé (E/CN.9/1998/3). M. Osborn a rappelé que le rapport, réalisé sur la base d'une enquête réalisée auprès de 81 pays situés dans quatre régions géographiques différentes, expose les efforts effectués pour améliorer la santé et réduire la mortalité. Il en ressort que des changements fondamentaux ont eu lieu dans la structure, le financement et la nature des services fournis par les secteurs de santé. Ainsi l'accent est désormais placé sur le conseil, les perspectives liées à la santé génésique et sur la santé des adolescents. Une autre tendance, qui est sans aucun doute la plus importante, est que la plupart des pays transfèrent désormais les responsabilités de financement et d'exécution des services de santé du niveau central au plan local. L'accent est également placé sur un meilleur accès aux soins de santé fondamentaux, alors que la participation de la communauté et de la population se développe dans la plupart des régions étudiées.
En ce qui concerne la survie et le développement de l'enfant, des progrès importants sont à noter. Des suppléments alimentaires sont désormais donnés partout aux enfants et les avantages de l'allaitement maternel sont presqu'universellement acceptés. Par ailleurs, les congés de maternité sont accessibles dans de plus en plus de pays en développement, essentiellement pour les femmes qui travaillent dans la fonction publique et dans les grandes entreprises. La santé des femmes est reconnue comme un domaine qui exige une attention particulière et des politiques spéciales pour protéger le droit des femmes au sein de la famille et de la société sont adoptées. Désormais l'importance de mettre en place des programmes de planification familiale est reconnue et plus de 145 pays en disposent aujourd'hui. Pour ce qui est de l'épidémie du virus VIH/sida, des plans quinquennaux stratégiques de lutte contre l'expansion de cette pandémie ont été mis en place. Dans tous les pays, des organismes de prévention ont été créés. Dans le domaine de la recherche, il apparaît que certains pays sont incapables d'entreprendre des activités de recherche rudimentaires car ils sont trop pauvres. Il est donc
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nécessaire de développer des programmes de financement en leur faveur. M. Osborn a également mis l'accent sur le rôle des organisations non gouvernementales en matière de santé et notamment d'éducation en vue de l'adoption d'hygiènes de vie saines. Il ressort de la vaste enquête réalisée que les politiques développées dans le domaine de la santé sont très dynamiques et témoignent d'une volonté réelle des pays d'améliorer la situation sanitaire de l'ensemble de la population mondiale. Il est toutefois encore trop tôt pour évaluer de manière précise les effets à longs termes de ces politiques, a reconnu le représentant de la branche technique du FNUAP.
Répondant aux observations formulées par les délégations, Mme BIRGITTA BUCHT, Directrice adjointe de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a regretté que les données sur la mortalité des adultes disponibles ne soient pas de bonne qualité. Dans le cas particulier de la Jamaïque, les nouvelles données seront publiées dans le prochain rapport sur la suite donnée aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement.
Présentant le rapport de l'équipe spéciale du Comité administratif de coordination sur les services sociaux de base pour tous, Mme CATHERINE PIERCE, Directrice adjointe de la Division des services techniques et de l'évaluation du FNUAP, a indiqué qu'il met l'accent sur les conclusions adoptées en 1996, à savoir les directives pour le système de coordonnateurs résidents des Nations Unies sur les questions clé du Programme d'action de la CIPD. Ce rapport indique que les soins de santé primaire exigent que la communauté locale soit en mesure de fournir des services de santé, en matière d'environnement et des services sociaux visant à améliorer l'état de santé des individus. A cet égard, l'OMS a pris de nombreuses initiatives; l'une des plus importante est le mouvement "villes saines-villages sains" qui répond aux problèmes d'eau potable, d'environnement, de logement et de santé. Le Centre des Nations Unies pour l'habitat, par le biais de son programme sur l'infrastructure des établissements humains et l'environnement, développe des initiatives visant à promouvoir la santé et la productivité communautaire. De nombreux efforts accomplis par le Programme des Nations Unies pour le contrôle des stupéfiants concernent la production de stupéfiants illicites et portent également sur les éléments de santé primaire et la qualité de vie, en mettant l'accent sur les besoins des femmes et des enfants.
De nombreuses institutions spécialisées poursuivent des approchent novatrices concernant le financement des soins médicaux, notamment l'Initiative de Bamako et les efforts déployés par l'Organisation internationale du travail (OIT). La réforme du secteur de la santé est une importante préoccupation à laquelle sont confrontés la plupart des pays. L'augmentation du nombre des groupes de personnes âgées a des incidences considérables pour les services de santé dans tous les pays. Depuis 1989, le FNUAP a appuyé les travaux sur l'analyse des incidences du vieillissement en termes de sécurité des revenus et des prévisions en matière de santé des personnes âgées dans les pays en développement, accomplis par l'Institut
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international sur le vieillissement. Le Haut Commissariat pour les réfugiés a pour sa part attiré l'attention sur les besoins particuliers des personnes âgées dans les camps de réfugiés.
S'agissant de la santé des femmes et d'une maternité saine, Mme Pierce a indiqué que les complications liées à la grossesse et à l'accouchement figurent parmi les causes les plus importantes de la mortalité des femmes en âge de procréer dans de nombreuses régions du monde. La situation sociale, économique et politique des femmes défavorable et le refus de leur reconnaître les droits de l'homme, en particulier leur droit à la santé génésique, ont des incidences très négatives sur leur santé. Le FNUAP, l'OMS et l'UNICEF sont en tête dans un grand nombre d'initiative visant à promouvoir en particulier la santé des femmes, leur santé génésique, ainsi que les activités visant à éliminer les pratiques traditionnelles dangereuses. Ces institutions spécialisées, conjointement avec les organisations non gouvernementales développent des stratégies pour répondre aux problèmes de santé des femmes et des fillettes résultant de la violence conjugale, de la vulnérabilité des femmes au Sida/vih et aux pratiques dangereuses.
M. NICHOLAS DODD de la Branche technique du FNUAP a présentant le rapport sur les activités des organisations non gouvernementales dans le domaine des droits de la santé en matière de reproduction, trois ans après la Conférence internationale sur la population et le développement (E/CN.9/1998/5), a indiqué que c'est un questionnaire envoyé à 938 ONG et organisations intergouvernementales de par le monde qui a fournit la base de l'étude aujourd'hui présentée. Quelques 482 réponses provenant de 103 pays différents ont été obtenues, soit un taux de retour de 51%. De plus, de nombreuses ONG ont joint à leur réponse des rapports d'information et des rapports annuels. Il apparaît que la majeure partie des ONG assurent, individuellement ou en réseau, un rôle de défense et de plaidoyer dans le domaine des questions de santé, afin notamment de mobiliser le soutien du public en ce qui concerne les droits à la santé génésique, l'égalité sanitaire entre les sexes et la promotion de réformes politiques et juridiques. A cet égard, les ONG internationales, dont les travaux sont constamment guidés par les dispositions adoptées à la CIPD, jouent un rôle essentiel de locomotives et s'avèrent indispensables au efforts des ONG nationales.
Un autre domaine de prédilection de l'action des ONG est la santé des adolescents. Toutes les ONG, hormis celles situées en Asie et dans le Pacifique, reconnaissent travailler dans le domaine de la santé génésique des adolescentes, en ayant notamment recours aux médias. En revanche, dans toutes les régions géographiques, hormis l'Europe de l'Est et les pays développés, les activités des ONG particulièrement destinées aux adolescents hommes sont en moyenne de 10% inférieures. Un nombre importants d'ONG travaille également dans le domaine de la violence entre les sexes. Il apparaît également que les efforts de nombreuses ONG, notamment en Amérique latine et en Afrique, souffrent d'un manque de statistiques de base. En revanche, la collaboration avec les gouvernements est en progrès et chaque fois qu'il existe une volonté
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politique claire et réelle de mettre en oeuvre les dispositions de la CIPD, les résultats obtenus sont très positifs. M. Dodd a également indiqué que la question du financement des ONG figure toujours à l'arrière plan de leur travail et pose le problème de leur dépendance à l'égard de ressources externes. Le problème est en effet qu'en recevant des ressources gouvernementales, les ONG risquent de perdre, à certain degré, une indépendance qui leur est chère.
Présentant le rapport intitulé "Flux de ressources financières destinées à financer les activités menées dans le domaine de la population, M. MICHAEL VLASSOF, Directeur de la Division des techniques du FNUAP, a indiqué que depuis 1987, le FNUAP publie des documents sur tous les aspects de l'aide extérieure publique ou privée. Ceci entre dans le cadre de la coopération entre le FNUAP et l'Institut de démographie des Pays-Bas. Les données proviennent de 61 pays en développement. D'autres sont fournies par les organisations non gouvernementales. Pour 1996, environ 8 milliards de dollars de ressources internes sont constituées en partie des allocations substantielles que quelques grands pays en développement ont consacrées à titre prioritaire aux activités en matière de population.
Débat
M. PHILIPPE COLLOMB, Directeur exécutif du Comité international de coopération dans les recherches nationales en démographie (ONG), a indiqué que l'espérance de vie dans le monde dépasse actuellement 65 ans. Avec des espérances de vie qui varient du simple au double, parfois même du simple au triple, c'est devant un constat très négatif que s'achève ce deuxième millénaire, a-t-il déploré. Le Sommet mondial de l'alimentation a montré qu'un habitant sur cinq est affecté de sous-alimentation chronique, et que la malnutrition et les carences alimentaires atteignent encore 200 millions d'enfants. De plus, alors que le Sommet mondial de l'alimentation de 1996 s'est engagé à diminuer au moins de moitié la sous-alimentation chronique d'ici à 2010, les économistes de la FAO montrent qu'elle affectera encore 640 millions de personnes à cette date et que la sous-alimentation va se déplacer de l'Asie vers l'Afrique. L'accès à l'eau potable, précieuse ressource et facteur de la mortalité et de la morbidité, ne va-t-il pas être réduit? Le représentant a insisté sur la nécessité pour les institutions des Nations Unies de promouvoir l'utilisation d'indicateurs permettant d'évaluer les résultats atteints.
M. MUHAMMED ALI (Bangladesh) a fait observer que des progrès considérables dans le domaine de la santé ont été accomplis dans les pays les moins avancés. Une réduction sensible du taux de la mortalité dans ces pays pourrait être réalisée en facilitant l'accès à l'eau potable, à l'hygiène, à l'immunisation, à la prévention des maladies contagieuses, ainsi qu'à d'autres mesures en matière de santé. Ces pays sont plus exposés que les autres aux problèmes de santé. Le monde moderne dispose des connaissances nécessaires pour intervenir avec succès dans ce secteur. Le déclin de l'assistance
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bilatérale pour la mise en oeuvre des programmes a été suivi de la réduction de l'assistance multilatérale apportée par les institutions des Nations Unies actives dans le domaine de la population et de la santé génésique. Le Programme d'action de la CIPD a estimé que la mise en place des services de santé génésique dans les pays en développement coûterait 17 milliards de dollars d'ici l'an 2000, dont un tiers serait versé par la communauté internationale des donateurs. Le représentant a rappelé que le Programme d'action appelle à évaluer sur une base régulière les besoins particuliers des pays dans le domaine de la population et du développement. Le Bangladesh exige une coopération continue de la part de la communauté internationale pour assurer avec succès la mise en oeuvre de sa politique nationale en matière de population, adoptée en application de objectifs du Programme d'action de la Conférence du Caire.
M. AHMED TAHA-MOHAMED (Soudan) a estimé que, dans les pays tels que le Soudan, les objectifs de la CIPD n'ont jamais été reflétés dans la réalisation des programmes en matière de population et notamment la baisse de la mortalité des enfants et des femmes. Il est très difficile de convaincre les pays en développement de souscrire aux objectifs du CIPD, a-t-il fait observer. C'est pourquoi, il est nécessaire de développer les programmes de formation et de recherche. Il faut aussi définir quelles sont les régions qui doivent entreprendre des transformations en matière de comportements sanitaires. Il ne faut pas que les ressources disponibles soient distribuées sans contrôle et sans une réforme au sein du FNUAP, sinon l'argent sera dépensé en pure perte, a estimé le représentant.
M. OLEXANDR G. OSAULENKO (Ukraine) a déclaré qu'à l'approche de l'examen à mi-parcours du suivi de la CIPD, la tâche de la Commission se complique, d'autant que certaines tendances récentes en matière de santé peuvent soulever l'inquiétude. Le retour de maladie telle la malaria est particulièrement préoccupant. Le représentant a également soulevé la question des conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl sur les populations alentour. Les indicateurs de santé pour ces populations sont particulièrement négatifs. Dans les 10 années à venir, on s'attend à constater des effets retardés, notamment sur les enfants, des rayonnements subis. Le problème de la lutte contre les effets de la catastrophes dépasse les frontières et il est regrettable que les documents présentés n'illustrent pas cette question, qui mérite toute l'attention de la Commission et de la communauté internationale, a déploré le représentant.
M. ROBERT PAIVA, Observateur permanent de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé que son organisation attache une importance particulière à l'intégration dans ses propres programmes de la composante santé et mortalité visée par le Programme d'action adoptée par la Conférence sur la population et le développement. La nécessité de rétablir et de stabiliser les flux de migration après la fin des conflits est maintenant bien reconnue. La contribution de l'OIM aux efforts de la communauté internationale pour appuyer les processus de paix en Angola, au Guatemala, en
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Haïti, au Mozambique et au Tadjikistan a mis l'accent sur le retour des personnes déplacées. L'assistance internationale de cette nature a montré la nécessité pour l'OIM de renforcer sa coopération avec les gouvernements, les autres organisations intergouvernementales et les ONG, en vue de renforcer les capacités institutionnelles pour répondre aux défis posés par les flux migratoires, notamment la réintégration des populations après la fin des conflits.
Mme MOSHEERA EL SHAFFEE, Vice-Ministre de la santé et de la population de l'Egypte, a estimé que certains pays n'ont rien fait pour mettre en oeuvre les plans tendant à assurer les droits des femmes. Il est nécessaire de disposer de notions claires et d'études pratiques donnant la position précise des différents pays face aux dispositions du Caire. Il faudrait aussi accorder toute l'attention à la question de l'allocation des ressources pour assurer à l'ensemble de la population les soins de santé dont elle a besoin. Abordant la question du rôle des organisations non gouvernementales, elle a souhaité que le rapport fournisse davantage d'informations concrètes pour qu'elles puissent mettre en oeuvre à leur niveau local les dispositions du Caire.
M. JOHN HOBCRAFT (Royaume-Uni) a déclaré que le rapport révisé sur la santé génésique permet de mieux comprendre ce qui a été accompli dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d'action de la CIPD. Concernant le rapport sur les flux financiers, M. Hobcraft a insisté sur les données concernant les bénéficiaires. Sa délégation souligne l'importance de rapports stricts et concis pour garantir une évaluation plus efficace.
M. BERTIL EGERO (Suède) a estimé que lors de l'évaluation à mi-parcours du suivi de la Conférence du Caire, l'an prochain, il faudra établir un rapport concis et précis pour que les travaux soient fructueux. Le représentant a regretté que les données fournies dans les rapports datent déjà de plusieurs années et ne donnent pas ainsi une représentation précise de la tendance actuelle. Il a reconnu que des ressources supplémentaires sont nécessaires pour atteindre tous les objectifs du Caire, mais a estimé qu'il ne faut pas se concentrer uniquement sur la question des ressources. Pour ce qui est de l'enquête sur les activités entreprises par les ONG, il s'est interrogé sur la validité des résultats obtenus dans la mesure où 49% des organisations contactées n'ont pas répondu au questionnaire, ajoutant qu'il s'agit peut-être en outre des ONG qui rencontrent le plus de difficultés. Un manque d'informations est également à noter pour le rapport relatif aux programmes mis en oeuvre par les pays. Il faut se garder de ne vouloir mettre en lumière que les aspects positifs de la question, a déclaré le représentant, ajoutant qu'il faut impérativement replacer les données dans leur contexte. La Suède aurait également souhaité voir présentée dans les rapports une analyse différenciée entre les sexes. Pour ce qui est du travail de l'équipe spéciale sur les services sociaux de base, M. a rappelé que les pays les plus pauvres souffrent largement du fardeau de la dette et du manque de flux financiers
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pour assurer des dépenses publiques suffisantes dans le secteur de santé. Il a demandé qu'à l'avenir on consacre davantage d'attention à ces problèmes.
Examen quinquennal
M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population, présentant le rapport sur l'examen et l'évaluation quinquennaux en 1999, a rappelé que la Commission avait demandé au Secrétaire général de présenter un rapport intérimaire. A sa trente-deuxième session, la Commission examinera la question de la croissance et de la structure en matière de population. Elle procèdera également à l'examen de l'ordre du jour de sa trente-troisième session. La perspective de la sexospécificité devra figurer dans chaque chapitre du rapport.
Suite du débat
M. EASTON WILLIAMS (Jamaïque) a regretté le manque de données sur les problèmes de santé rencontrés par les personnes âgées et les handicapées.
Mme RACHIDA BENKHELIL (Algérie) a noté avec satisfaction que la planification familiale est aujourd'hui acceptée dans la plupart des pays. La disponibilité des ressources financières reste la question la plus importante pour garantir avec succès la mise en oeuvre des objectifs du Programme d'action de la Conférence du Caire.
M. NAM-HOON CHO (République de Corée) a estimé que le rapport du Secrétaire général sur la population mondiale et notamment les questions de santé et de mortalité dresse un portrait fidèle des progrès réalisés ces dernières années dans ces domaines. Il sera un outil utile pour évaluer la mise en oeuvre de la CIPD, a-t-il ajouté. Toutefois, le représentant a constaté un certain manque d'analyse dans les rapports fournis. Il aurait ainsi été préférable et plus utile qu'ils permettent de comprendre les défis rencontrés par la communauté internationale. Les aspects quantitatifs des problèmes de population sont importants mais il ne faut pas omettre les indicateurs du bien-être humain, a rappelé M. Cho. L'accent devrait également être mis sur la coopération des organes du système des Nations Unies afin d'assurer un suivi coordonné de la CIPD. Les progrès généraux intervenus en matière d'espérance de vie ne doivent pas cacher les disparités qui existent entre les pays. La guerre et la propagation du virus VIH/sida notamment continuent d'affecter de plein fouet les pays les moins avancés.
Pour ce qui est des progrès réalisés en Corée, le représentant a indiqué que l'espérance de vie a augmenté et que la mortalité infantile a nettement diminué. Le taux de fertilité se situe depuis 1995 aux alentours de 1,7 enfant par femme, soit un chiffre sensiblement inférieur au taux de remplacement. En 1989, un programme d'assurance santé a été mis en place sur l'ensemble du pays et offre notamment des soins prénataux, des programmes de vaccination et des bilans de santé périodiques. Le succès des programmes
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démographiques a amené le Gouvernement à revoir sa politique démographique générale qui est conforme au Programme d'action de la Conférence du Caire.
Pour ce qui est de l'examen à mi-parcours du suivi de la CIPD, M. Cho a pris note de la déclaration de M. Chamie et a indiqué que sa délégation participera activement aux délibérations sur la question une fois que la Directrice exécutive du FNUAP aura effectué sa déclaration. Il a ajouté en conclusion que dans quelque temps, la République de Corée organisera un symposium sur les problèmes rencontrés par les pays à faible fertilité.
Mme C.J. ABOU-ZAHR, représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que l'OMS établit des repères pour les gouvernements à décider de leurs interventions en matière de santé génésique. L'OMS et les Nations Unies ont développé un programme conjoint en matière de lutte contre le Sida, s'attaquant en particulier à son impact sur les femmes. Concernant la mortalité maternelle, la représentante a indiqué que l'OMS est le fer de lance des efforts dans ce domaine. L'OMS a déclaré une Journée mondiale sur la maternité sans risques. La réforme du secteur de santé et l'éducation sont des domaines essentiels pour améliorer la santé de l'être humain dans le cadre du suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement.
Mme MARIANNE HASLEGRAVE, au nom de l'association Plaidoyer pour la santé des femmes, a estimé que toutes les femmes doivent pouvoir disposer de tous les soins de santé y compris les soins de santé génésique et ce partout dans le monde. Il faut également accorder davantage d'importance aux besoins particuliers des adolescents et des adolescentes, tant en matière de grossesse précoce que de transmission des maladies sexuelles, ou encore d'abus d'alcool, de tabac et autres drogues. Elle a rappelé que les femmes constituent la majorité de la population âgée qui a des besoins de santé particuliers. L'accès adéquat aux soins de santé primaires peut permettre de réduire les risques spécifiques liés à la santé des personnes âgées, a-t-elle fait remarquer.
Répondant aux observations formulées par les délégations, M. OSBORN, représentant du FNUAP, a précisé qu'il n'existe pas de paradigmes distincts entre les activités de programme et les résultats que l'on peut observer. La malnutrition et la sous-alimentation affectent considérablement la santé des femmes. Par ailleurs, il a fait observer que les micro-Etats ne disposent pas des ressources nécessaires qui leur permettent de répondre aux questionnaires du FNUAP. De même, les pays en situation de guerre ne se trouvent pas en mesure de fournir les données nécessaires à l'évaluation du suivi de la Conférence du Caire.
Pour sa part, Mme PIERCE s'est félicitée de la contribution des institutions de Bretton Woods dans l'élaboration des rapports.
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M. DODD a précisé que 116 ONG ont été contactées pour établir le rapport. Il a fait remarquer qu'à ce stade, il faut s'en tenir à la liste des ONG établie par le Fonds.
M. VLASSOF a expliqué que les données concernant la planification familiale devraient être examinées de plus près. Dans deux mois, le FNUAP envisage de convoquer deux groupes de travail pour examiner ces questions.
Mme DREW MC VEY (Canada) a estimé que l'examen et l'évaluation quinquennaux du suivi du Programme d'action de la Conférence du Caire doivent rester axés sur des résultats. Il faut tirer des leçons des expériences récentes et proposer de nouvelles stratégies lorsque c'est nécessaire. Une telle approche aiderait aussi la Commission à faire une contribution positive à la session extraordinaire de l'Assemblée générale de 1999 et à encourager l'Assemblée à faire des progrès dans les domaines où le processus d'examen et d'évaluation a mis en évidence des lacunes. Le Canada se dit convaincu que le secteur non gouvernemental joue un rôle important dans l'élaboration des objectifs de la Conférence et, en ce qui a trait à la mise en oeuvre du Programme d'action, les ONG peuvent offrir leur expertise. Le Canada souhaite que les enjeux relatifs à l'égalité des sexes et les politiques et stratégies relatives à la population soient pleinement intégrés dans les différents chapitres de l'évaluation quinquennale. La représentante a insisté sur trois éléments pour garantir le succès de l'examen, à savoir la conformité à la réforme des Nations Unies, la nécessité d'améliorer l'utilisation d'indicateurs tant qualitatifs que quantitatifs, et la participation des ONG.
M. MAKOTO ATO (Japon) a regretté que le rapport sur la mortalité n'aborde pas les implications liées à la hausse de l'espérance de vie et à la diminution de la mortalité infantile, notamment. Pour ce qui est du rapport sur les organisations non gouvernementales, il a estimé qu'il faudrait établir une différenciation plus subtile, que celle les posant en ONG de plaidoyer ou en ONG prestataires de services concrets.
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