LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT ENTAME SA SESSION DE FOND POUR 1998 EN METTANT L'ACCENT SUR LA SANTE ET LA MORTALITE
Communiqué de Presse
POP/582
LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DEVELOPPEMENT ENTAME SA SESSION DE FOND POUR 1998 EN METTANT L'ACCENT SUR LA SANTE ET LA MORTALITE
19980223 Elle élit par acclamation à sa présidence, Mme Raj Karim (Malaisie)La Commission de la population et du développement, organe subsidiaire du Conseil économique et social, a entamé ce matin les travaux de sa trente- et-unième session de fond, d'une durée d'une semaine. La Commission a élu par acclamation à sa présidence, Mme Raj Karim (Malaisie). M. Robert Louis Cliquet (Belgique) a été élu à la Vice-présidence; l'élection des autres membres du Bureau et du Rapporteur a été reportée à une date ultérieure. La Commission a adopté son ordre du jour et son programme de travail, tel qu'amendé oralement. Elle a, en outre, entendu les déclarations liminaires de M. Nitin Desaï, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, et de M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales.
La Commission a, par ailleurs, entamé son échange de vues sur la suite donnée aux recommandations de la Conférence du Caire, centré cette année sur les questions de santé et de mortalité. Le Directeur de la Division de la population, M. Chamie, a présenté ce point de l'ordre du jour. Mme Birgitta Bucht, Directrice adjointe de la Division de la population, a présenté le rapport sur la question.
Dans ce cadre, la Commission a entendu les représentants des pays suivants : Belgique, Indonésie (au nom du Groupe des 77), Royaume-Uni (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Etats-Unis, Chine, Soudan, Fédération de Russie, Jamaïque et Turquie. Le Secrétaire général de l'Université Rockfeller est également intervenu.
La Commission poursuivra ses travaux, cet après-midi, à partir de 15 heures.
Déclarations liminaires
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux questions économiques et sociales, a attiré l'attention sur la façon dont le processus de réforme concernant les questions sociales et économiques a été mis en place. En 1997, il existait trois Départements distincts, à savoir le Département de la coordination des politiques et du développement durable, le Département de l'information économique et sociale et de l'analyse des politiques et le Département des services d'appui et de gestion pour le développement. Il est apparu nécessaire de renforcer les mécanismes analytiques en regroupant les différentes activités menées par les trois départements. La Division de la population, elle, a toujours été opérationnelle. Il fallait, par ailleurs, tenir compte de l'élan donné par les Nations Unies dans le cadre des grandes conférences internationales. Pour assurer une meilleure intégration, il est donc apparu nécessaire qu'un seul département assure le suivi de ces conférences internationales ayant des objectifs communs. M. Desai a souligné également que le Comité exécutif des affaires économiques a pour objectif d'assurer une coordination efficace des activités de l'ONU dans ce domaine. En outre, le Secrétaire général a recommandé de créer un Bureau de financement des questions de développement. La réforme du secteur économique et social devrait permettre d'oeuvrer ensemble de manière intersectorielle et de garantir une meilleure efficacité des activités de suivi de la CIPD. L'ONU a en effet une responsabilité importante dans un domaine en pleine mutation. Il faut donc réexaminer les méthodes passées et de trouver de nouveaux paradigmes politiques. Maintenant, il est temps de dépasser le suivi des conférences internationales et de prendre des mesures très concrètes.
M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a indiqué que si l'on ne peut plus parler d'explosion démographique, la croissance de la population mondiale reste rapide. Aujourd'hui la planète compte 5,9 milliards d'habitants et dans les 50 prochaines années, le chiffre devrait s'inscrire entre 7 et 9 milliards. D'après une étude réalisée par la Division de la population, il apparaît que le population mondiale devrait se stabiliser autour de 11 milliards d'habitants vers l'an 2200, selon le scénario où la fertilité moyenne atteindrait un taux de remplacement légèrement supérieur à 2 enfants par femme. M. Chamie a également estimé que le mythe selon lequel il n'existe plus de problème de population est périmé. Au contraire, il s'agit d'un problème hautement complexe, qui ne concerne pas seulement la croissance de la population, mais également les questions de fertilité, de morbidité, de mortalité, de migration, d'urbanisation et de pyramide des âges, sans oublier les questions épineuses de l'équité et de l'égalité entre les différents groupes sociaux.
Le Directeur de la Division de la population a en outre mis en garde contre l'idée par trop répandue selon laquelle la croissance démographique est synonyme de progrès et de développement. Une croissance démographique illimitée et incontrôlée est à terme insoutenable, a déclaré M. Chamie : si
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les taux de fertilité observés tout au long des années 1990-1995 devaient persister, la population mondiale en 2150 serait de 296 milliards de personnes. Il est également faux de croire que les problèmes de population respectent les frontières, car ils sont en réalité globaux et interdépendants. M. Chamie en a pris pour preuve l'expansion du virus VIH/sida. Il a également rejeté le mythe selon lequel, pour régler les problèmes de population, il faut seulement plus d'argent. Certes les ressources financières sont indispensables, a-t-il déclaré, mais les questions liées à la population doivent aussi être envisagées d'un point de vue politique, social, et culturel. Un rapport récent de sa Division montre ainsi, qu'en matière de santé, les revenus ne sont pas la seule clef à l'amélioration de la situation sanitaire. D'ailleurs, des pays à faible revenu, tel la Chine, Cuba, le Costa Rica ou encore la Jamaïque, ont un taux de mortalité très faible et une espérance de vie moyenne tout à fait proche de celle des pays les plus développés. Il faut que l'engagement politique en faveur de la santé soit fort et s'oriente vers des programmes concrets et visant à élargir autant que possible l'accès aux soins de santé.
Pour M. Chamie, il est également erroné de croire que l'on connaît parfaitement les problèmes de population, et tout particulièrement ceux liés aux questions de migration. Alors que le cinquième anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement approche, il est essentiel de pouvoir disposer de données statistiques pour tous les pays, a déclaré M. Chamie. Sans les chiffres permettant de comprendre la situation démographique, toute action concrète sera inutile et coûteuse, a ajouté le Directeur de la Division de la population, qui a rappelé que les décisions d'aujourd'hui prises en matière de population auront des conséquences directes sur les générations futures.
Présentant le rapport du Bureau de la Commission de la population et du développement sur les travaux de la réunion intersessions, tenue à Mexico les 11 et 12 septembre 1997, M. TUIRAN (Mexique), a rappelé qu'à sa trentième session, la Commission a recommandé la tenue d'une réunion d'experts pour discuter du thème principal de la santé et de la mortalité. Le Bureau a insisté pour que l'examen quinquennal n'envisage pas la renégociation des accords existants visés par le Programme d'action. L'examen quinquennal devrait mettre l'accent sur les thèmes particuliers des sessions de 1996, 1997, 1998 et 1999, notamment les droits de reproduction et santé génésique, les migrations internationales, la santé et la mortalité, ainsi que la croissance et la structure démographiques. Le Bureau a prié le Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales de présenter un projet du programme de révision quinquennal à la trente et unième session de la Commission. Par ailleurs, il a recommandé que la Commission ait pour thème général, en l'an 2000, "la population, l'égalité des sexes et le développement". La Commission devrait présenter notamment un rapport annuel sur son thème annuel et sur l'état de ses ressources financières.
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Suivi donné aux recommandations de la Conférence sur la population et le développement : santé et mortalité (point 3)
Présentation générale
Les rapports inscrits au titre de ce point de l'ordre du jour ont été présentés dans notre communiqué POP/581.
M. CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a indiqué que la santé et la mortalité est un point de l'ordre du jour très important pour lequel il existe un consensus quasi-universel. Ces dernières années de grands progrès ont été réalisés même s'il demeure des différences inacceptables entre les pays. L'un des défis les plus importants est de réduire les taux de mortalité élevés et d'assurer à tous l'accès aux soins de santé de base. Pour ce qui est de la santé et de la mortalité, il est également essentiel que les organes concernés du système des Nations Unies poursuivent leur collaboration, dont chacun peut bénéficier tant au niveau des agences et des fonds du système que des organisations non gouvernementales.
Mme BIRGITTA BUCHT, Directeur adjoint de la Division de la population, a indiqué que le rapport sur la suite donnée aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) insiste sur les questions visées par le Programme d'action de la Conférence. La Division de la population a organisé un Colloque technique sur la santé et la mortalité en collaboration avec le Centre d'étude de la population et la famille et l'Institut scientifique flamand à Bruxelles (Belgique). Des progrès considérables ont été réalisés pour réduire le taux de mortalité depuis la Deuxième guerre mondiale. Dans la plupart des pays développés, la mortalité continue de baisser. Le Japon a l'espérance de vie la plus élevée dans le monde : 83 ans pour les femmes et 76 ans pour les hommes, et la Suède a le taux de mortalité infantile le plus faible, à savoir 3 pour 1000. Dans les pays à économie de transition, les tendances sont toutefois différentes. On a noté une stagnation depuis le milieu des années 60, en raison d'une faible amélioration de la survie des enfants et de la détérioration de la survie des hommes. L'espérance de vie en Europe de l'est est plus faible que dans de nombreux pays en développement. Pour ces derniers, les progrès sont inexistants. La plupart d'entre eux se trouvent en Afrique et continuent de rester à la traîne. La propagation du Sida a été particulièrement dévastatrice en Afrique sub-saharienne. Selon des rapports publiés récemment par l'OMS et le Programme des Nations Unies pour le Sida, plus de 30 millions de personnes en sont affectées, dont 21 millions vivent en Afrique. Les complications causées par la grossesse et les naissances figurent parmi les causes principales de mortalité des femmes dans de nombreuses régions du monde. L'OMS estime à 585 000 le nombre de femmes qui meurent chaque année de causes liées à la grossesse dont 99% dans les pays en développement. En dépit des maigres données fournies par l'OMS, ce problème est d'une dimension considérable. Le rapport examine le lien important qui existe entre la santé
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et le développement et indique clairement que la santé est un élément essentiel au développement. La santé n'est pas simplement le résultat du développement économique, a souligné Mme Bucht.
M. SHIRO HORIUCHI, Secrétaire général de l'Université Rockfeller, a estimé que le rapport intitulé "Suite donnée aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement" montre que des progrès considérables ont été réalisés pour réduire le taux de mortalité, notamment causée par des maladies infectieuses et les complications liées à la grossesse et aux naissances. Le premier type de transition de mortalité est appelé la "transition épidémiologique", qui est en cours dans les pays en développement. Les efforts déployés par les gouvernements et les institutions internationales devraient être renforcés pour améliorer la quantité et la qualité des données relatives à la mortalité des adultes, en particulier parce que l'augmentation du taux de mortalité et des maladies dans les pays en développement intervient à un âge plus avancé. La transition épidémiologique n'est pas irréversible. Ces dernières années, de nouvelles maladies infectieuses sont apparues, notamment le Sida et la fièvre hémorragique. les changements climatiques, les migrations et les pathologies résistant aux médicaments figurent parmi les causes principales de ces nouvelles infections. M. Horiuchi a fait remarquer que le tabac a contribué à augmenter considérablement le taux de mortalité et de morbidité, non seulement par le cancer des poumons mais également par une grande variété d'autres maladies. La consommation de cigarettes devient plus faible dans les pays développés, mais augmente considérablement dans les pays en développement. Les gouvernements doivent lancer des campagnes nationales pour sensibiliser la population sur les conséquences graves du tabagisme. Ces campagnes peuvent causer pour l'Etat des pertes de revenus temporaires, mais à long terme, elles contribueront largement à réduire les frais médicaux. La communauté internationale devrait décourager fermement le commerce international des cigarettes et du tabac. Certains pays adoptent une politique de "deux poids, deux mesures" : ils ont réussi à réduire leur consommation de cigarette, mais continuent d'exporter le tabac. Concernant les pays d'Europe de l'est et l'ex-Union soviétique, de nombreuses études sur la stagnation du taux de mortalité soulignent l'importance des facteurs sociaux et psychologiques. De l'avis de M. Horiuchi, l'espérance de vie pourrait être affectée par l'augmentation des groupes très vulnérables.
Débat général
M. ROBERT LOUIS CLIQUET (Belgique) a donné des précisions sur le résultat du colloque technique sur la santé et la mortalité des personnes de plus de 15 ans, tenu en novembre dernier à Bruxelles. Le colloque a envisagé l'importance de la mortalité ainsi que l'importance de la transition épidémiologique et sanitaire. Ce dernier point est surtout associé aux facteurs comportementaux ayant des effets sur la santé. Il y a souvent un manque de données pour évaluer les effets de ces phénomènes. Il est très difficile, en effet, d'obtenir des informations fiables sur ces questions même
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dans les pays développés. Pour ce qui est des taux de mortalité, trois groupes ont été identifiés : les pays développés à économie de marché, qui ont des taux de mortalité faibles mais pour lesquels on constate des différences, expliquées par des facteurs complexes dont notamment l'adoption de comportements à haut risque; les pays à économie de transition où les taux de mortalité sont également à la baisse depuis les années 60, mais où les données les plus récentes révèlent un renversement de tendance, notamment en raison du régime alimentaire à forte matière grasse de ces pays et les pays en développement qui présentent une situation diverse puisque l'Afrique sub- saharienne continue de connaître des taux de mortalité élevés alors que ceux de l'Amérique latine et de l'Asie sont en baisse.
Le colloque a également accordé une grande importance aux problèmes de choix individuels et de l'adoption de comportements à risque. Il est ainsi essentiel que des études comparatives soient entreprises et que leurs résultats soient largement diffusés. Désormais, on connaît quelles sont les interventions qui peuvent avoir un effet positif sur ces choix individuels et plusieurs exemples sont fournis dans le rapport final. Il est également essentiel que tous les pays puissent tirer les enseignements de l'expérience des autres pays.
M. SAMANTHA ARI WARDHANA (Indonésie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que sa délégation attache une grande importance à la question de la santé et de la mortalité. L'intégration de la santé au développement a donné un nouvel élan aux gouvernements. Depuis 1988, presque tous les pays ont adopté des stratégies visant à garantir une santé pour tous. De l'avis de M. Wardhana, il n'y a pas de niveau acceptable de mortalité. Toutefois, a-t-il fait remarquer, les faibles ressources dont disposent les gouvernements ne permettent pas de prendre des mesures concrètes pour réduire sensiblement le taux de mortalité. Le Groupe des 77 estime que le moment est opportun de discuter des recommandations contenues dans le Programme d'action de la CIPD.
M. MASON (Royaume-Uni) s'exprimant au nom de l'Union européenne, de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lituanie, de la Roumanie, de la Slovaquie et de Chypre, a estimé que le rapport sur le taux de mortalité est très important. Il est encourageant car il montre ce que la communauté internationale peut atteindre lorsqu'elle unit ses forces. Il montre également les inégalités persistantes dans le monde et donc ce qu'il reste à faire de façon urgente. Il faut profiter de la présente session pour faire des progrès réels dans les programmes de santé destinés aux populations les plus démunies, a déclaré le représentant. Bien que l'accent soit mis sur la mortalité, il ne faut pas faire abstraction des effets débilitants d'une mauvaise santé sur les personnes, qui si elles ne meurent pas se retrouvent incapables d'effectuer une activité productive. Il est essentiel de disposer de données statistiques fiables et il est regrettable, à cet égard, que le rapport ne contienne pas de liste des pays qui ne sont plus en mesure de fournir de chiffres. Le rapport aurait également dû faire ressortir le fait que la population continuera à croire dans les années à venir et qu'il est
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essentiel d'intégrer ce facteur dans les politiques générales. Le rapport est un point de départ utile aux délibérations de cette session, qui sera également l'occasion d'examiner le processus d'examen à moyen terme des dispositions de la Conférence du Caire.
Mme BETTY KING (Etats-Unis) a réitéré l'attachement de son pays aux objectifs de la CIPD. Sa délégation se félicite de pouvoir appuyer les programmes bilatéraux et multilatéraux mis en place dans ce cadre. La représentante a attiré l'attention sur la menace que font peser les maladies infectieuses et en particulier la tuberculose. La composante principale des stratégies visant à lutter contre ces maladies est la prévention. Mme King a estimé que la prévention de la mortalité infantile et liée à la maternité commence à la maison. Dans certains pays, on note une aggravation ou une stagnation du taux de mortalité. Il faudrait adopter de nouvelles approches pour permettre une participation plus active d'organisations non gouvernementales afin de promouvoir la santé à tous les niveaux. La représentante s'est déclarée préoccupée par le fait que le présent rapport ne fasse pas état de la contribution des pays donateurs.
M. LI HUNGGUI (Chine) s'est déclaré préoccupé de voir que, malgré les efforts de la communauté internationale, les différences en matière de mortalité entre les pays demeurent très grandes, contrairement à l'objectif adopté au Caire. Il faut mettre en oeuvre des politiques globales et intégrées pour que les pays en développement mettent en place des programmes conformes à leurs besoins, a estimé le représentant. L'épidémie du Sida est une situation très grave et il est impératif de développer les politiques de détection et de prévention. A cet égard, il a estimé qu'il est possible d'améliorer le rôle et le potentiel du programme des Nations Unies sur cette question, UNAIDS. L'objectif est que chaque pays puisse lutter de manière efficace contre cette épidémie. Les pays en développement sont encore soumis aux épidémies liées aux maladies chroniques tant infectieuses que non infectieuses. Dans ce domaine, l'expérience des pays développés montre que la promotion de la santé est la stratégie la plus efficace pour lutter contre la propagation des maladies chroniques non infectieuses. C'est pourquoi, les pays développés doivent désormais fournir une aide aux pays les plus démunis pour les aider à éliminer les maladies chroniques non infectieuses.
M. TAHAMOHAMED (Soudan) a déclaré que la détérioration de l'environnement qui affecte en particulier la région sub-saharienne est un des facteurs essentiels de la mortalité. Comment peut-on parler de santé lorsque les structures sanitaires sont détruites par la guerre? s'est-il interrogé. La situation dans la région sub-saharienne exige des programmes plus spécifiques et non pas des stratégies plus générales.
M. ZLOKAZOV (Fédération de Russie) a estimé que l'examen de la santé et de la mortalité est tout à fait opportun. Le rapport présente plusieurs problèmes rencontrés tout particulièrement par la Fédération de Russie et les pays à économie en transition, notamment la mortalité masculine et le
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vieillissement de la population. La Russie estime qu'il importe de poursuivre les travaux dans ce domaine. Il semble fondé de parler de véritable "dynamisme" des causes de mortalité dans le monde, car ces dernières années ont, en effet, révélées que les causes de mortalité ont évolué et changé. Bien que la Russie connaisse des problèmes très importants avec la syphilis, l'hépatite et le Sida, il ne faut pas non plus oublier les maladies liées au choc psychologique entraîné par les transformations de la société. La Russie doit ainsi faire face à l'augmentation de la consommation d'alcool et de tabac. Le représentant a demandé à tous les gouvernements d'encourager l'adoption de modèles d'hygiène de vie saine. Il faut pouvoir mettre en place une médecine peu coûteuse et efficace et à cet égard l'éducation est essentielle, a-t-il déclaré. L'expérience prouve que l'introduction d'une médecine trop décentralisée n'est pas la panacée, car elle entraîne un manque de contrôle et de bonne gestion. En développant les services de santé primaire il faut utiliser tous les potentiels existants des services actuels, a estimé M. Zlokazov. L'accent pourrait être également mis sur la fourniture de services de santé sans qu'il soit recouru à l'hospitalisation.
M. WILLIAMS (Jamaïque) s'est déclaré préoccupé par les données concernant le taux de mortalité infantile des enfants de moins de 5 ans en Jamaïque. Une étude conduite en 1993 par le Ministère de la santé indique un taux de 24,5 pour 1000 au cours des cinq premières années de la naissance. Il a regretté que ces résultats ne soient pas pris en compte dans le rapport.
Mme YENER (Turquie) est revenue sur la question des sources statistiques qui selon elle mérite plus d'attention que celle accordée dans le rapport. Sans ces informations, les analyses sont erronées et les politiques mises en place inefficaces. Il faudrait donc que cette question soit traitée dans un rapport séparé.
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