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DH/G/750

VIVE PRÉOCCUPATION EN ABKHAZIE (GÉORGIE) DEVANT LES MESURES DE NATURE À ENTRAÎNER UN RETRAIT PROGRESSIF DE L'USAGE DU GÉORGIEN DANS L'ENSEIGNEMENT

17 février 1998


Communiqué de Presse
DH/G/750


VIVE PRÉOCCUPATION EN ABKHAZIE (GÉORGIE) DEVANT LES MESURES DE NATURE À ENTRAÎNER UN RETRAIT PROGRESSIF DE L'USAGE DU GÉORGIEN DANS L'ENSEIGNEMENT

19980217 GENEVE, le 13 février 1998 -- Le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies en Abkhazie (Géorgie) a exprimé sa vive préoccupation aux autorités locales au sujet de la violation du droit des parents de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.

Suite à une décision des autorités en 1995, les enfants qui commencent à l'école dans le district de Gali, en Abkhazie, ne peuvent s'inscrire que dans les classes de langue russe, alors que la population de la région est constituée presque entièrement de Géorgiens. Ainsi, il semble y avoir une intention de réduire progressivement l'usage du géorgien en tant que langue d'enseignement et de faire du russe la langue de l'enseignement dans toutes les écoles du district.

Dès 1994, les autorités abkhazes de facto ont décidé d'interdire l'ensei-gnement du géorgien et de la littérature géorgienne dans les deux écoles où l'enseignement est donné en russe depuis plusieurs années, bien que 95% des étudiants soient Géorgiens, les autres étant Arméniens, Grecs et Russes.

Face à ces mesures, les parents du district de Gali ont commencé à protester en 1996 en s'adressant aux organisations internationales. En octobre 1997, ils ont porté cette situation à l'attention du Bureau des droits de l'homme des Nations Unies en Abkhazie. Le chef du Bureau, Mme Elisabeth Stam, avait souligné que la question de la langue dans les écoles est extrêmement délicate et elle avait demandé aux autorités de répondre à des requêtes des Nations Unies et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour que le géorgien soit rétabli comme langue d'éducation des enfants géorgiens et pour que le géorgien et la littérature géorgienne soient enseignés à nouveau dans les deux écoles russes d'Abkhazie.

Les préoccupations du Bureau des droits de l'homme en Abkhazie, qui est composé de personnel des Nations Unies et de l'OSCE, au sujet de la situation dans le district de Gali, ont été communiquées aux autorités abkhazes de facto à Sukhumi. Lors d'une rencontre sur la question avec Mme Stam le 4 février dernier, les représentants de ces autorités ont indiqué qu'ils ne peuvent approuver les livres d'histoire géorgiens et qu'ils accorderont la priorité aux écoles abkhazes et à la langue abkhaze.

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Le droit des parents de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants est protégé par plusieurs instruments du droit international, notamment la Déclaration universelle des droits de l'homme en son article 26(3); la Convention de l'Unesco concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement, article 4(a); la Convention européenne des droits de l'homme, article 2 du premier protocole; le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, article 13(3); le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, article 18(4); et la Convention relative aux droits de l'enfant, articles 5 et 29, ainsi que d'autres instruments internationaux.

C'est en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité (résolution 1077 de 1996) que le Bureau des droits de l'homme en Abkhazie a été mis sur pied en vue de promouvoir le respect des droits de l'homme, contribuer au retour, dans des conditions de sécurité et de dignité, des réfugiés et personnes déplacées, et d'informer sur l'évolution de la situation en matière de droits de l'homme. Le programme du Bureau en Abkhazie concerne la surveillance de la situation des droits de l'homme et la coopération technique. Le dernier rapport sur l'Abkhazie figure au rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité de l'an dernier (S/1997/827).

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