UNE MEILLEURE DIFFUSION DES INFORMATIONS FINANCIERES PAR LES BANQUES COMMERCIALES PEUT CONTRIBUER A CONTENIR LES CRISES FINANCIERES
Communiqué de Presse
CNUCED/220
UNE MEILLEURE DIFFUSION DES INFORMATIONS FINANCIERES PAR LES BANQUES COMMERCIALES PEUT CONTRIBUER A CONTENIR LES CRISES FINANCIERES
19980217 CNUCED, Genève, 11 février -- Une meilleure diffusion des informations financières par les banques commerciales aurait pu donner un signal dalarme précoce sur la crise financière en Asie de lEst, a déclaré ce matin le Secrétaire général de la CNUCED, M. Rubens Ricupero, devant des experts de la comptabilité et de la publication de plus de 50 pays et dune vingtaine dassociations professionnelles. Ces experts sont réunis du 11 au 13 février dans le cadre dune session du Groupe de travail intergouvernemental dexperts des normes internationales de comptabilité et de publication, plus connu sous lacronyme dISAR. Au cours de cette session, lISAR, qui discute et promulgue les meilleures pratiques en la matière, examinera en particulier la question de la comptabilité financière de lenvironnement.Lors de sa déclaration liminaire, M. Ricupero a partagé ses réflexions sur la crise asiatique qui, de lavis de nombreux experts, est essentiellement une crise bancaire, du moins sous certains aspects. Elle a commencé par un dysfonctionnement du système bancaire, aggravé par un niveau excessif demprunts à létranger, par un boom des investissements dans limmobilier et sur les bourses de valeurs qui ne pouvait durer, et a donné lieu à des sorties massives de capitaux à court terme, à une chute incontrôlée des taux de change et à une perte générale de confiance. Pour M. Ricupero, le pire aurait pu être évité ou contenu si des signaux de mise en garde avait été donnés suffisamment tôt.
Il a rappelé quen 1996, lors de son Forum bancaire, lISAR avait transmis un message aux décideurs politiques: les règles de comptabilité mènent à une meilleure diffusion des informations, ce qui permet une meilleure gestion et offre une information plus appropriée pour gérer les risques. Lutilisation de normes internationales peut contribuer à la stabilité financière et à un secteur bancaire sain. Un certain nombre dexperts financiers se sont fait lécho de ce message une fois que la crise avait éclaté.
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Sagissant du thème principal de lordre du jour, M. Ricupero a souligné limportance des travaux de lISAR sur la comptabilité financière environnementale et la publication au niveau de lentreprise. Il exprimé lespoir que le Groupe parviendrait à capter lattention des décideurs politiques avant quune nouvelle crise éclate à cause dun manque de publication dinformations sur les risques environnementaux.
Lexamen de cette question vient à point nommé car les utilisateurs détats financiers, en particulier la communauté bancaire, veulent savoir comment les compagnies gèrent les risques environnementaux, quels sont les risques auxquels elles sont exposées, et comment tout cela est reflété dans les états financiers. Certaines dentre elles se penchent déjà sur ce problème. Ainsi, Monsanto a récemment annoncé son intention dintroduire un système de comptabilité financière de lenvironnement afin dévaluer le coût de ses activités.
Constatant quil ny avait pas encore de consensus sur la comptabilité environnementale des sociétés, le PDG de Monsanto, M. Robert Shapiro, a annoncé quil espérait commencer à publier lapproche adoptée adoptée par sa société en matière de publication dans les comptes de 1998.
M. Ricupero a souligné que malgré leffort louable de Monsanto, la décision de concevoir une approche isolée en matière de comptabilité environnementale ne peut être utile aux utilisateurs détats financiers. Doù limportance de cette réunion qui a pour but de délaborer un cadre commun ou des directives afin que les Etats membres ne soient pas tentés dadopter des solutions individuelles, ce qui, à terme, poserait des problèmes dharmonisation. M. Ricupero sest référé à une étude du secrétariat de la CNUCED sur lentreprise et la comptabilité environnementale (TD/B/COM.2/ISAR/2), qui traite des règles, des normes et des directives environnementales dispersées à travers les réglementations nationales. Le secrétariat a passé en revue les meilleures pratiques en la matière; cest ce dont vont notamment discuter les experts.
Etant donné quil ny a pas de consensus sur lutilisation dindicateurs environnementaux standards, M. Ricupero a suggéré dharmoniser les indicateurs déco-efficacité, comme la consommation dénergie par unité de valeur ajoutée, afin de pouvoir les utiliser pour lier les résultats financiers aux résultats environnementaux.
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Le professeur Nelson de Carvalho de luniversité de Sao Paulo (Brésil) a été élu Président. M. Carvalho fait partie de lAssociation des comptables brésiliens et de la Commission internationale de normalisation comptable. Le professeur Alfred Stettler de luniversité de Lausanne (Suisse) a été élu Vice-Président/rapporteur.
M. de Carvalho et le Président sortant, M. Herbert Biener ( Allemagne), ont souligné la nécessité de diffuser les résultats du Groupe dexperts auprès des décideurs politiques. M. Ricupero a rendu hommage au Président de la Société arabe des comptables certifiés, M. Tala Abu-Ghazaleh, qui a attiré lattention de hauts fonctionnaires des Nations Unies sur les travaux de lISAR lors de la réunion du 9 février à New York (voir communiqué de presse: TAD/INF/2741)entre le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et des PDG dimportantes compagnies.
LISAR, qui a été créé en 1982, est le seul groupe intergouvernemental qui se consacre à la comptabilité et à laudit d entreprise. Il a pour mandat de promouvoir lharmonisation des normes de comptabilité nationales pour les entreprises. Lharmonisation des états financiers des entreprises donne lieu à des informations financières plus fiables, transparentes et comparables, ce qui est nécessaire à un fonctionnement efficace des bourses, des banques et des investisseurs étrangers.
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