TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL M. KOFI ANNAN, TENUE AU SIEGE LE 2 FEVRIER 1998
Communiqué de Presse
SG/SM/6451
TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL M. KOFI ANNAN, TENUE AU SIEGE LE 2 FEVRIER 1998
19980202Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais): Bonjour mesdames, messieurs. Je viens de tenir une réunion d'information avec le Conseil sur mon rapport sur le programme «pétrole contre nourriture». Le rapport va évidemment susciter bien des débats, pas seulement du fait de son importance, mais aussi à cause du calendrier et de l'élargissement envisagé du programme. J'ai pu expliquer aux membres du Conseil la raison pour laquelle nous avons recommandé une telle extension. Je leur ai également dit qu'il ne fallait pas qu'il y ait couplage entre la discussion concernant le volet humanitaire et la crise que nous essayons de contenir, du fait du refus par l'Iraq d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Et je suis convaincu que le Conseil examinera ce rapport sur la base de ses mérites, et que le souci du Conseil sera de voir s'il est approprié, s'il peut être correctement mis en oeuvre, et si le Conseil ne sera pas influencé par les événements d'aujourd'hui.
Vous constaterez aussi dans le rapport que nous faisons plus que doubler le programme, mais que nous avons maintenu la ventilation au niveau humanitaire. Essentiellement, ce que nous essayons de faire, c'est d'améliorer le nombre de calories dont pourra disposer la population iraquienne pour passer de 2000 à 2450 kilocalories par personne et par jour. Nous accroissons le nombre de médicaments envoyés et nous essayons aussi de travailler avec eux pour améliorer la production agricole, notamment dans les domaines de l'aviculture et de la production d'oeufs, en vue d'une meilleure nutrition.
En outre, nous améliorons les écoles pour les jeunes enfants. On insiste beaucoup dans le rapport sur les enfants à risques.
Nous avons aussi proposé une dépense ponctuelle pour remettre en état l'infrastructure, qui est très dégradée. Si nous ne réparons pas cette infrastructure, les conséquences pourraient saper tout le bien que nous voulons faire en fournissant des produits supplémentaires. S'ils n'ont pas d'eau potable, des maladies se déclareront et il faudra davantage de médicaments. S'il n'y a pas d'installations de réfrigération, les installations hospitalières ne pourront pas dispenser de soins. Il y a donc des propositions pour l'assainissement, l'électricité, l'eau potable et ce type d'infrastructures. Ce seront des paiements ponctuels. Si après les six mois, nous avons une nouvelle tranche de six mois, on pourrait en déduire les dépenses ponctuelles proposées pour l'infrastructure.
L'autre question dont je voulais vous faire part est que nous n'avons pas eu le type de coopération que nous espérions des autorités iraquiennes dans la préparation du plan. J'ai eu la possibilité de leur parler au plus haut niveau et de souligner la nécessité de coopérer avec nous. Maintenant que le rapport a été publié et présenté au Conseil, je les engage à réagir immédiatement. Nous avons eu des contacts officieux, mais pas de réaction officielle de la part des autorités.
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L'autre question qui sera posée est : est-ce que l'Iraq sera en mesure d'exporter pareille quantité de pétrole? La proposition est de 5,2 milliards, par rapport aux 2 milliards actuels. Nous en traiterons avec les autorités iraquiennes qui, dans le passé, disaient qu'elles avaient de plus grandes capacités que ce qu'elles pouvaient exporter. Mais nous ne saurons pas ce qu'il en est avant d'avoir tout déterminé. Nous travaillons donc sur l'hypothèse qu'ils disposent de la capacité d'exportation mais nous verrons lorsque nous lancerons le programme.
Enfin, dans mes discussions avec le Conseil, j'ai souligné ma propre préoccupation, que la plupart des membres partagent, concernant les tensions accrues provoquées par le refus iraquien de respecter la résolution 687 (1991). Les dirigeants iraquiens doivent comprendre que s'ils veulent que les sanctions prennent fin, s'ils veulent voir une lueur au bout du tunnel, il faut qu'ils respectent pleinement toutes les dispositions. J'espère sincèrement que les efforts diplomatiques en la matière porteront leurs fruits, faute de quoi nous risquons encore une fois une série d'opérations militaires dévastatrices qui pourraient avoir des conséquences imprévisibles.
La Charte demande aux gouvernements et au Secrétaire général d'épuiser tous les moyens pacifiques avant d'entreprendre tout acte militaire. J'ai indiqué au Conseil que j'étais prêt à mettre mes bons offices au service des objectifs que fixera le Conseil.
Je répondrai maintenant à vos questions.
Question (interprétation de l'anglais) : Au nom des correspondants, merci de cet exposé. Est-ce que directement ou autrement, vous avez une impression sur la façon dont votre proposition a été accueillie?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : J'ai eu l'impression que de façon générale, cette proposition était bienvenue. Un appui a été exprimé ainsi qu'une compréhension de la nécessité d'améliorer le panier de vivres et améliorer la situation de la population iraquienne. Personne au Conseil ne souhaite faire souffrir des civils innocents et, donc, il y a un appui pour cette proposition. Il pourrait y avoir certains désaccords lorsqu'on passera à l'examen des détails, mais ce matin, j'ai quitté la salle convaincu qu'il y avait un appui général à l'égard des propositions.
Question (interprétation de l'anglais) : Monsieur le Secrétaire général, vous avez dit au Conseil que vous proposiez vos bons offices. Est-ce que vous envisagez de vous rendre en Iraq, puisque vous serez dans la région très bientôt? Et sinon, pourquoi est-ce que vous n'iriez pas en Iraq?
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Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Permettez-moi de dire que de nombreux efforts sont déployés par la voie diplomatique. Au cours de mon voyage en Europe la semaine dernière, j'ai eu des discussions très importantes avec des dirigeants au niveau le plus élevé en France, avec le Ministre des affaires étrangères à Londres ainsi qu'avec le Ministre turc des affaires étrangères à Davos, qui avait une démarche intéressante. Il espérait convaincre tous les voisins - Iran, Jordanie, Syrie - d'y aller ensemble pour plaider auprès de l'Iraq et pour faire en sorte que l'Iraq recule et travaille avec les Nations Unies afin d'éviter une nouvelle escalade militaire dans la région. Je l'ai encouragé à le faire; nous encourageons tous ces efforts.
Ma participation personnelle, si elle se révèle nécessaire à l'avenir, sera déterminée par l'évolution de la situation, les succès que pourraient remporter les efforts consentis actuellement. Je suis en contact avec ceux qui ont dépêché des envoyés et avec le Conseil. Au cours des prochains jours et des prochaines semaines, nous porterons un jugement.
Question (interprétation de l'anglais) : Monsieur le Secrétaire général, pour ce qui est de la crise actuelle, est-ce que vous avez eu des contacts avec les responsables iraquiens? Leur avez-vous parlé de leur intransigeance pour ce qui est des inspecteurs des Nations Unies?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : J'ai été en contact avec les autorités iraquiennes assez souvent sur ces questions, pas seulement avec M. Tariq Aziz. J'ai pu également parler à M. Yassin Ramadan, le Vice-Premier Ministre, lorsque nous nous sommes rencontrés à Téhéran, et je suis constamment en rapport avec l'Ambassadeur à New York. J'ai l'intention de lui parler à nouveau cet après-midi.
Question (interprétation de l'anglais) : Ce ne serait pas au sujet du programme «pétrole contre nourriture», mais au sujet de
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je leur ai parlé des questions plus larges, et d'autres questions encore.
Question (interprétation de l'anglais) : Les bombardements semblent imminents. Est-ce que vous pensez que le fait que Saddam a empêché le personnel onusien d'enquêter justifie les bombardements?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Il s'agit de résolutions adoptées au titre du Chapitre VII. Le Conseil et les États Membres sont tout à fait déterminés à faire en sorte que le désarmement progresse. Cette décision appartient aux États Membres et au Conseil de sécurité bien entendu. Mais du point de vue du Conseil et peut-être du point de vue de la communauté internationale, le respect d'une résolution adoptée au titre du Chapitre VII est recherché par nous tous.
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Je crois que personne au Conseil n'insiste sur le recours à la force comme première solution. Ceux qui en parlent examinent la question du recours à la force comme un dernier recours. Nous espérons que le Président Saddam Hussein, dans l'intérêt du peuple iraquien, qui a tant souffert, entendra les messages qui lui sont transmis par de hauts responsables de la Russie, de la France, de personnes de la région, de dirigeants de la région et d'ailleurs et évitera de faire subir à son peuple un nouvel affrontement. Le peuple n'en a pas besoin, la région n'en a pas besoin et le monde peut certainement s'en passer. Nous espérons donc que les dirigeants auront le courage, la sagesse et la préoccupation pour leur propre peuple de ne pas nous précipiter dans cet abîme.
Question (interprétation de l'anglais) : Il y a un débat en cours sur la question de savoir si, dans le cas où ils lanceraient une attaque militaire, les Etats-Unis obtiendraient une autorisation sans autre décision du Conseil? J'ai examiné l'historique de la question. L'un de vos prédécesseurs en 1993 a dit, sous la contrainte ou volontairement, qu'il y avait autorisation préalable à ce moment-là. Pourriez-vous nous donner votre avis? Faudra-t-il une autre décision du Conseil ou l'autorisation existe-t-elle déjà?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je crois que la communauté internationale a agi à l'unisson au sujet de l'Iraq par le passé et chacun voudra maintenir cette unité. Il y a eu des déclarations selon lesquelles les Etats-Unis n'ont pas besoin d'une décision du Conseil pour entreprendre des frappes aériennes contre l'Iraq. Malgré cela, des consultations intenses ont lieu entre les membres du Conseil, que ce soit ici ou dans les capitales. Les consultations se poursuivent donc et je crois que tout un chacun conviendra qu'il serait préférable d'obtenir une autorisation du Conseil avant d'entreprendre une action militaire. Comme je l'ai dit, les consultations se poursuivent et je ne veux pas préjuger leur résultat.
Question (interprétation de l'anglais) : S'il devait y avoir une action militaire, évacueriez-vous tout le personnel des Nations Unies? En seront-ils préalablement informés?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : De toute évidence, nous ne souhaitons pas faire courir des risques à notre personnel. Nous avons environ 475 membres du personnel international en Iraq qui font un travail courageux et crédible. J'espère qu'ils pourront poursuivre leur travail humanitaire ainsi que les inspections à l'issue de cette crise. Mais votre remarque est valable, je veux dire que la question s'est posée. Si nous pensons qu'ils courent un risque, nous les secourrons.
Question (interprétation de l'anglais) : Ne transmettez-vous pas de messages mitigés quand vous dites qu'il faut rénover l'infrastructure, qui a été affaiblie par les sanctions, et dans le même temps, que l'Iraq doit se conformer aux résolutions afin de voir le bout du tunnel, de voir les sanctions levées? Je pense que nombreux sont ceux qui l'ont compris comme ça.
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Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : J'espère que non. Comme je l'ai indiqué, nous traitons deux questions : les besoins humanitaires du peuple iraquien et les pressions exercées par la communauté internationale sur le Gouvernement iraquien pour qu'il se conforme à la résolution 687 (1991) du Conseil de sécurité pour que l'Iraq coopère avec la Commission spéciale. Nous avons décidé d'essayer de rénover ces infrastructures si notre objectif est d'assurer certaines normes minimales de santé en Iraq. Si nous ne le faisons pas, comme je l'ai dit, il y aura des conséquences très graves. Nous ne pouvons pas non plus présumer que l'Iraq va être bombardé. Nous nous sommes retrouvés dans cette situation antérieurement et l'Iraq a évité le précipice. L'Iraq peut changer d'avis et nous n'aurions ainsi plus besoin d'agir. Dans l'entre-temps, je crois qu'on devrait poursuivre la mise en oeuvre de nos plans et traiter les questions humanitaires pour aider la population iraquienne et comme je l'ai dit tout à l'heure, j'espère que le Président Hussein et les dirigeants iraquiens partageront les préoccupations que j'exprime aujourd'hui à l'égard de la population iraquienne et auront la sagesse de prendre les bonnes décisions.
Question (interprétation de l'anglais) : D'après les observations que vous venez de faire, il semble que les Etats-Unis n'ont pas l'autorisation du Conseil de sécurité pour agir militairement dans la région. Sans cette autorisation, les Etats-Unis sont-ils en droit de prendre ce genre de mesure pour assurer le respect des décisions du Conseil de sécurité?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je n'ai pas dit ça. Je crois que j'ai indiqué que bien qu'une déclaration ait été faite selon laquelle les Etats-Unis n'ont pas besoin d'une autorisation spécifique du Conseil pour agir, nous devons examiner les faits. Les Etats-Unis consultent les membres du Conseil à ce sujet, que ce soit ici ou dans les capitales. Je ne pense pas que les Etats-Unis eux-mêmes aient décidé d'outre-passer le Conseil car il y a des consultations très sérieuses actuellement. Et j'ai indiqué que tout le monde, les Etats-Unis y compris j'en suis sûr, conviendra qu'il serait préférable de maintenir l'unité.
Vous n'avez pas l'air satisfait, mais de toute manière, nous en parlerons plus tard.
Question (interprétation de l'anglais) : Pourriez-vous nous dire clairement : est-ce que oui ou non le Conseil de sécurité est autorisé à agir maintenant, au cas où l'Iraq ne serait toujours pas disposé à coopérer?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Le Conseil de sécurité est souverain pour ce qui est de ses décisions et il pourrait décider d'agir comme il le jugera bon. S'il veut s'engager dans une autre voie, il pourra en prendre la décision. Le Conseil peut soit décider d'agir en fonction de résolutions existantes si le Conseil choisit de les interpréter ainsi, soit prendre des décisions spécifiques supplémentaires.
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Question (interprétation de l'anglais) : Quelles sont les justifications que vous donnent les Iraquiens pour ce qui de leur non-respect de la mise en oeuvre du programme «pétrole contre nourriture»?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Les Iraquiens ne nous ont pas donné d'explication précise, mais à mon avis, lorsqu'un pays connaît ce type de crise, lorsqu'il s'agit de traiter de questions sensibles, qui demandent du courage et engagent les dirigeants concernés, souvent on ne trouve pas ces dirigeants lorsqu'on en a besoin. Et c'est ce qui se passe dans cet immeuble-ci. Lorsqu'il s'agit de questions sensibles, parfois les gens disparaissent. Et j'ai l'impression que c'est ce qui se passe en Iraq, mais à présent que la proposition a été présentée et que le Conseil en est saisi, je crois que l'Iraq réagira à la proposition et que nous pourrons nous entretenir sérieusement avec les Iraquiens.
Question (interprétation de l'anglais) : Une question très hypothétique : si un Etat Membre de l'Organisation des Nations Unes attaque un autre Etat Membre de l'Organisation des Nations Unies, sans l'acceptation du Conseil de sécurité, est-ce que ce pays ferait l'objet de sanctions?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Si c'est une attaque semblable à celle à laquelle s'est livrée l'Iraq au Koweït, vous avez vu ce qu'a fait la communauté internationale. Mais si j'ai bien compris votre question, vous supposez que les Etats-Unis n'auraient pas l'autorisation permettant de frapper l'Iraq de leur propre chef et qu'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité serait requise. Je crois avoir répondu à cette question quand j'ai évoqué les discussions en cours et je refuse d'en dire davantage.
Question (interprétation de l'anglais) : S'il y a une attaque sans approbation du Conseil de sécurité, comment l'Organisation des Nations Unies réagira-t-elle?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je crois que le Conseil de sécurité examine la question de très près. Le Conseil est en contact étroit avec les Etats-Unis et est saisi du problème. Si à un stade quelconque des problèmes surgissaient suite à l'évolution sur le terrain, alors le Conseil s'exprimera.
Question (interprétation de l'anglais) : Qu'en est-il de votre visite au Moyen-Orient? La maintenez-vous ou allez-vous changer la situation? Est-ce qu'il y a modification de vos plans?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Pour l'instant, on s'en tient là.
Question (interprétation de l'anglais) : Je me demandais, suite aux observations faites par M. Butler la semaine dernière, comment vous jugez la menace potentielle que pose l'Iraq sur ses pays voisins sur le plan des armes chimiques ou bactériologiques? Y a-t-il un véritable danger actuellement?
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Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je crois que M. Butler a précisé ce qu'il voulait dire et il y a également un groupe d'experts techniques actuellement en Iraq qui effectuent certaines évaluations. Et je préfère attendre le rapport de ces experts avant de commenter les capacités de l'Iraq.
Question (interprétation de l'anglais) : Etant donné que le Président Saddam Hussein tire toutes les ficelles, pourquoi ne pas lui parler directement et présenter le tableau complet du Conseil?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : J'ai essayé de le faire une fois, mais il n'est pas facile de joindre le Président Saddam Hussein à l'autre bout du fil, mais je devrais peut-être suivre votre conseil et essayer une nouvelle fois.
Question (interprétation de l'anglais) : D'après certaines informations, M. Saddam Hussein offre, par l'intermédiaire des Russes semble-t-il, de mettre à disposition huit sites présidentiels pour les inspections, si les inspecteurs sont accompagnés d'ambassadeurs de divers pays. Ceci au moment où vous avez saisi le Conseil d'une proposition. Certains diront que cela ressemble à un compromis, d'un côté ce qui se passe sur le volet humanitaire, et de l'autre sa tentative. Pensez-vous que c'est une tentative de compromis de la part de Saddam Hussein?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je crois qu'il doit permettre un accès libre et sans entrave à ces sites. S'il le fait, alors il sera pleinement conforme.
Je ne pense pas que l'objectif soit de laisser le Président décider quels sont les palais où peuvent se rendre les inspecteurs et les diplomates. Vous avez parlé de huit palais et on entend parler d'une soixantaine. Pourquoi ces huit et pas les autres? Donc, le problème demeure.
J'espère que les discussions en cours permettront de préciser la question. Comme je l'ai dit, - et cette question m'a déjà été posée en Europe, à savoir si la formule «Pétrole contre nourriture» ne constitue pas une carotte aux Iraquiens pour qu'ils donnent leur accord. Pour nous, ce n'est pas une carotte. Nous avons toujours dit qu'il fallait essayer d'aider la population iraquienne. Le Conseil de sécurité a introduit cette formule «Pétrole contre nourriture», il y a six ou sept ans et nous aurions pu mettre en oeuvre ce programme s'il avait obtenu l'accord du peuple iraquien. Et la plupart des membres du Conseil reconnaissent que les sanctions sont un instrument émoussé et qu'il faut prendre des mesures pour protéger les couches les plus vulnérables de la population.
Question (interprétation de l'anglais) : Il y a de nombreuses discussions en cours et l'on espère parvenir à un compromis. Mais y a-t-il un échéancier ou un délai pendant lesquels on permettra à l'Iraq de ne pas coopérer avant qu'une action ne soit prise?
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Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Dans ce genre de situation, il est toujours très délicat de mettre en place un échéancier rigide et serré. Beaucoup d'événements ont lieu; Il y a de nombreux fers au feu. La situation peut évoluer très rapidement dans un sens ou dans un autre. Mais je ne peux pas vous parler de calendrier. Je crois que je m'en tiendrai là.
Question (interprétation de l'anglais) : Est-ce que vous n'êtes pas préoccupé par l'utilisation contre-productive de la force? Imaginons qu'il y ait une frappe militaire et que les Nations Unies soient expulsées du pays. La raison d'être de l'ONU, à savoir inspecter les programmes d'armements, disparaît également.
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Je ne vous désapprouve pas. Et pas mal de personnes s'en inquiètent. C'est pour cela que nous voulons maintenir sur place les inspecteurs. Et même ceux qui recommandent une action militaire continuent d'espérer qu'après l'action militaire, les inspections pourront se poursuivre. C'est ce qui s'est passé dans le passé. Est-ce que cela aura lieu de nouveau? Je ne sais pas. Mais notre principal objectif, c'est le désarmement de l'Iraq. Nous centrons notre attention sur cet aspect des choses. Donc, je comprends votre question et la plupart des personnes sont d'accord avec vous : l'objectif, c'est de désarmer l'Iraq. Et s'agissant de cet objectif, les membres du Conseil sont unanimes. Et les tentatives (inaudibles) de trouver une solution pour qu'il nous soit possible de nous en tenir à notre objectif.
Question (interprétation de l'anglais) : En ce qui concerne la commission d'enquête au Congo?
Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : La commission d'enquête est retournée dans le pays. J'espère qu'elle pourra poursuivre son travail. Les membres de la commission espèrent pouvoir aller de l'avant. Le Président Kabila les a rencontrés. Il espérait me parler ce matin mais il a fallu que je me rendre au Conseil. Mais nous nous attendons à ce que la commission d'enquête puisse progresser dans ses travaux. Dans ma dernière lettre au Président Kabila, j'avais indiqué que la commission pourrait travailler jusqu'en mai ou au-delà. Nous n'avons pas accepté la date-butoir de février au cours de ses échanges avec l'Ambassadeur Richardson. Il y avait une entente sur le mandat et le rôle de la mission, ainsi que sur les délais nécessaires à la commission pour achever ses travaux. Et bien que nous soyons très reconnaissants à l'Ambassadeur Richardson d'avoir essayé de sortir de l'impasse et de faciliter les choses, sa participation ne visait pas à modifier la base fondamentale de l'objectif de la mission et les délais que nous avions jugés nécessaires pour réaliser notre travail. La commission est là-bas et va poursuivre son travail jusqu'à la fin.
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