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CS/895

LE CONSEIL DE SECURITE DECIDE DE PROROGER LE MANDAT DE LA FORCE INTERIMAIRE DES NATIONS UNIES AU LIBAN JUSQU'AU 31 JUILLET 1998

30 janvier 1998


Communiqué de Presse
CS/895


LE CONSEIL DE SECURITE DECIDE DE PROROGER LE MANDAT DE LA FORCE INTERIMAIRE DES NATIONS UNIES AU LIBAN JUSQU'AU 31 JUILLET 1998

19980130 Il constate avec préoccupation que la violence persiste dans le sud du Liban et demande instamment à toutes les parties de faire preuve de retenue

A l'issue de consultations officieuses sur la situation au Moyen-Orient, le Conseil de sécurité a adopté cet après-midi à l'unanimité la résolution 1151 (1998) par laquelle il décide de proroger le mandat actuel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) pour une nouvelle période de six mois, soit jusqu'au 31 juillet 1998. Il souligne de nouveau le mandat de la Force et les principes généraux la concernant, tels qu'ils sont énoncés dans le rapport du Secrétaire général en date du 19 mars 1978, approuvé par la résolution 426 (1978), et demande à toutes les parties intéressées de coopérer pleinement avec la Force pour qu'il puisse accomplir intégralement sa mission.

Le Conseil de sécurité condamne tous les actes de violence, en particulier ceux qui sont commis contre la Force, et demande instamment aux parties d'y mettre fin.

Le Président du Conseil de sécurité, M. Alain Dejammet (France), a ensuite fait, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité a pris note avec satisfaction du rapport sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en date du 20 janvier 1998 (S/1998/53) que le Secrétaire général lui a présenté conformément à sa résolution 1122 (1997) du 22 juillet 1997.

Le Conseil réaffirme l'importance qu'il attache à la pleine souveraineté, à l'indépendance politique, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale du Liban à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues. A ce propos, il affirme que tous les Etats doivent s'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

(à suivre - 1a)

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Alors qu'il proroge le mandat de la FINUL pour une nouvelle période sur la base de la résolution 425 (1978), le Conseil souligne à nouveau la nécessité d'appliquer d'urgence cette résolution dans son intégralité. Il réaffirme son plein appui à l'Accord de Taïf et aux efforts que poursuit le Gouvernement libanais en vue de consolider la paix, l'unité nationale et la sécurité dans le pays, tout en menant à bonne fin le processus de reconstruction. Le Conseil félicite le Gouvernement libanais des efforts fructueux faits pour étendre son autorité dans le sud du pays, en étroite coordination avec la FINUL.

Le Conseil constate avec préoccupation que la violence persiste dans le sud du Liban, déplore que des civils aient trouvé la mort et demande instamment à toutes les parties de faire preuve de retenue.

Le Conseil saisit cette occasion pour remercier le Secrétaire général et ses collaborateurs des efforts qu'ils poursuivent à cet égard. Il note avec une vive préoccupation le nombre élevé de morts et de blessés enregistrés dans les rangs de la FINUL et rend un hommage particulier à tous ceux qui sont tombés au service de la FINUL. Il félicite les membres de la FINUL et les pays fournissant des contingents pour les sacrifices qu'ils consentent, ainsi que pour l'attachement à la cause de la paix et de la sécurité internationales dont ils font preuve dans des circonstances difficiles.

Le Conseil de sécurité a été saisi, pour l'examen de cette question, d'un rapport du Secrétaire général.

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Texte du projet de résolution (S/1998/80)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions 425 (1978) et 426 (1978) du 19 mars 1978, 501 (1982) du 25 février 1982, 508 (1982) du 5 juin 1982, 509 (1982) du 6 juin 1982 et 520 (1982) du 17 septembre 1982, ainsi que toutes ses résolutions relatives à la situation au Liban,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban daté du 20 janvier 1998 (S/1998/53), et prenant note des observations qui y sont formulées et des engagements qui y sont mentionnés,

Prenant note de la lettre datée du 6 janvier 1998, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Liban auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/1998/7),

Répondant à la demande du Gouvernement libanais,

1. Décide de proroger le mandat actuel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban pour une nouvelle période de six mois, soit jusqu'au 31 juillet 1998;

2. Réaffirme qu'il soutient fermement la cause de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues;

3. Souligne de nouveau le mandat de la Force et les principes généraux la concernant, tels qu'ils sont énoncés dans le rapport du Secrétaire général en date du 19 mars 1978 (S/12611), approuvé par la résolution 426 (1978), et demande à toutes les parties intéressées de coopérer pleinement avec la Force pour qu'elle puisse accomplir intégralement sa mission;

4. Condamne tous les actes de violence, en particulier ceux qui sont commis contre la Force, et demande instamment aux parties d'y mettre fin;

5. Réaffirme qu'il convient que la Force accomplisse intégralement sa mission, telle qu'elle est définie dans les résolutions 425 (1978) et 426 (1978), ainsi que dans toutes les autres résolutions pertinentes;

6. Encourage de nouvelles mesures visant à accroître l'efficacité et les économies pour autant qu'elles ne compromettent pas la capacité opérationnelle de la Force;

- 3 - CS/895 30 janvier 1998

7. Prie le Secrétaire général de poursuivre ses consultations avec le Gouvernement libanais et les autres parties directement concernées par l'application de la présente résolution, et de lui faire rapport à ce sujet.

Rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) (S/1998/53)

Le présent rapport sur les activités de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), présenté en application de la résolution 1122 (1997) du Conseil de sécurité, en date du 29 juillet 1997, porte sur les faits nouveaux survenus depuis le 16 juillet 1997. Il examine la situation dans la zone d'opérations, les questions d'organisation et les aspects financiers.

Le Secrétaire général fait remarquer qu'au cours des six derniers mois, les hostilités se sont poursuivies entre les Force de défense israéliennes (FDI) et les forces de facto - leurs auxiliaires libanais locaux - d'une part, et les éléments armés qui ont proclamé leur résistance à l'occupation israélienne, d'autre part. Les actes d'hostilité ont été plus nombreux que lors de la période précédente. La FINUL a recensé 249 opérations menées par des éléments armés contre les FDI/forces de facto. Plus de 197 opérations ont par ailleurs été signalées au nord du Litani. Ces attaques ont dans leur grande majorité été menées par la Résistance islamique, aile militaire de l'organisation musulmane chiite Hezbollah. Les éléments armés ont utilisé pour ces attaques des armes individuelles, des mortiers, des grenades à tube, des missiles antichar, des fusils sans recul, des roquettes et des engins explosifs. En ripostant à ces attaques ou en lançant elles-mêmes des opérations, les FDI/forces ont utilisé des pièces d'artillerie, des mortiers, des chars, des hélicoptères de combat, des avions et des engins explosifs. Le nombre des victimes civiles a considérablement augmenté, 34 civils ayant été tués, contre 9 pendant la période précédente. Pendant la période considérée, le groupe d'observation créé en vertu de l'accord du 26 avril 1996 a tenu 12 réunions au quartier général de la FINUL pour examiner des plaintes formulées par Israël et le Liban. La FINUL a fourni des locaux pour ces réunions et a mis des moyens de transport à la disposition des membres du Groupe. Dans la zone qu'il contrôle, Israël a continué à maintenir une administration civile et des services de sécurité. L'infrastructure de la zone a été améliorée, grâce essentiellement à une aide offerte par le gouvernement libanais. Toutefois, la zone reste économiquement dépendante d'Israël, plus de 2 000 de ses habitants allant chaque jour travailler dans ce pays. Dans sa zone d'opérations, la FINUL a continué à venir en aide à la population civile, notamment en fournissant des soins médicaux, en évacuant des blessés, en surveillant les récoltes ou en effectuant des travaux de construction. Elle a également continué à coopérer étroitement pour ce qui touche aux questions humanitaires avec les autorités libanaises, les organismes des Nations Unies, le Comité international de la Croix-Rouge et les autres organisations et institutions opérant au Liban.

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Le Secrétaire général fait observer qu'au cours des six derniers mois, la situation dans le sud du Liban est restée précaire et gravement préoccupante. Les hostilités se sont intensifiées, et l'augmentation du nombre de civils tués ou blessés est particulièrement inquiétante. Il se dit également préoccupé par le harcèlement subi par le personnel des Nations Unies. Au cours de cette période, sept soldats ont trouvé la mort. Le Représentant permanent du Liban auprès de l'Organisation des Nations Unies a exposé la position de son gouvernement dans une lettre adressée au Secrétaire général en date du 6 janvier 1998. Par cette lettre, il lui a fait savoir que son gouvernement avait demandé au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la FINUL pour une nouvelle période de six mois.

Le gouvernement israélien a fait officieusement savoir au Secrétariat que sa position avait été exprimée dans une interview donnée par le Ministre de la défense, M. Yitzhak Mordechai, à la revue hebdomadaire Al-Watan al- Arabi, qui avait été publiée au début janvier. Il y disait qu'Israël était prêt à appliquer la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité sous certaines conditions. La FINUL a continué de s'efforcer de limiter le conflit et de tenir les habitants à l'abri des combats. Bien qu'elle ait été empêchée de s'acquitter du mandat qui lui est confié aux termes de la résolution 425 (1978), la contribution qu'elle offre à la stabilité dans la région et la protection qu'elle est en mesure d'assurer à la population restent importantes. Le Secrétaire général recommande donc au Conseil de sécurité d'accepter la demande du gouvernement libanais et de proroger le mandat de la FINUL pour une nouvelle période de six mois, soit jusqu'au 31 juillet 1998.

Le Secrétaire général appelle l'attention sur le fait que les fonds disponibles pour financer la Force demeurent nettement insuffisants. Les contributions non acquittées s'élèvent actuellement à environ 111 millions de dollars. Ce montant représente les sommes dues aux Etats Membres qui fournissent les contingents à la Force. Il demande instamment à tous les Etats Membres d'acquitter ponctuellement et intégralement leur contribution et de régler leurs arriérés.

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