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CS/893

LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN ANGOLA JUSQU'AU 30 AVRIL 1998

27 janvier 1998


Communiqué de Presse
CS/893


LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN ANGOLA JUSQU'AU 30 AVRIL 1998

19980127 Il réaffirme qu'une rencontre entre le Président angolais et le chef de l'UNITA faciliterait le processus de paix et de réconciliation nationale

Le Conseil de sécurité a adopté cet après-midi à l'unanimité la résolution 1149 (1998) aux termes de laquelle il souligne que le Gouvernement angolais et surtout l'UNITA doivent s'acquitter d'urgence, conformément au calendrier approuvé le 9 janvier par la Commission conjointe, des obligations qui leur incombent en vertu du Protocole de Lusaka, des "Acordos de Paz" et de ses résolutions pertinentes. Il décide de proroger le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) jusqu'au 30 avril 1997.

Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de lui présenter le 13 mars au plus tard un rapport détaillé comprenant notamment des recommandations au sujet de la restructuration éventuelle, d'ici au 30 avril 1998, des composantes de la MONUA et des recommandations préliminaires touchant la présence des Nations Unies en Angola après le 30 avril 1998. Le Conseil exige que le Gouvernement angolais et surtout l'UNITA coopèrent pleinement avec la MONUA et demande à nouveau au Gouvernement angolais d'aviser la MONUA en temps opportun de tous mouvements de troupes. Il réaffirme qu'il est prêt à réexaminer les mesures de sanctions contre l'UNITA visées dans la résolution 1127 ou à envisager l'application de mesures suplémentaires et réaffirme en outre sa conviction qu'une rencontre entre le Président de la République d'Angola et le chef de l'UNITA pourrait faciliter le processus de paix et de réconciliation nationales.

Le Conseil a entendu ses membres suivants : Royaume-Uni, au nom de l'Union européenne et des pays associés, Costa Rica, Brésil, Chine, Suède, Japon, Fédération de Russie, Slovénie, Portugal, Kenya, Gambie, Bahrein, Gabon, Etats-Unis et France. Les pays suivants ont également pris la parole : Angola, Mozambique, Zimbabwe, Namibie et Cap-Vert.

Le Conseil de sécurité était saisi du rapport du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) et d'une lettre datée du 21 janvier 1998 adressée au Président du Conseil par le Secrétaire général qui transmet le calendrier final d'exécution du Protocole de Lusaka approuvé par la Commission conjointe le 9 janvier 1998.

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Texte du projet de résolution (S/1998/62)

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant sa résolution 696 (1991) du 30 mai 1991 et toutes les résolutions ultérieures sur la question,

Se déclarant fermement résolu à préserver l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Angola,

Ayant examiné avec intérêt le rapport du Secrétaire général en date du 12 janvier 1998 (S/1998/17),

Accueillant avec satisfaction le calendrier approuvé le 9 janvier 1998 par la Commission conjointe (S/1998/56), selon lequel le Gouvernement et l'União Nacional para a Independência Total de Angola (UNITA) sont convenus de mener à bien d'ici à la fin de février 1998 les dernières tâches prévues par le Protocole de Lusaka (S/1994/1441, annexe),

Considérant le rôle important joué par la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) à ce stade critique du processus de paix,

1. Souligne que le Gouvernement angolais et surtout l'UNITA doivent s'acquitter d'urgence, conformément au calendrier approuvé le 9 janvier 1998 par la Commission conjointe, des obligations qui leur incombent en vertu du Protocole de Lusaka ainsi que de celles qui leur incombent en vertu des "Acordos de Paz" (S/22609, annexe) et de ses propres résolutions pertinentes;

2. Décide de proroger le mandat de la MONUA, y compris le groupe militaire spécial visé aux paragraphes 35 et 36 du rapport du Secrétaire général en date du 12 janvier 1997, jusqu'au 30 avril 1998;

3. Prie le Secrétaire général de lui présenter le 13 mars 1998 au plus tard un rapport détaillé, comprenant le rapport demandé au paragraphe 7 de la résolution 1135 (1997), sur la situation en Angola, notamment en ce qui concerne l'application du calendrier approuvé par la Commission conjointe, ainsi que des recommandations au sujet de la restructuration éventuelle, d'ici au 30 avril 1998, des composantes de la MONUA visées à la section VII du rapport du Secrétaire général en date du 12 janvier 1998 et des recommandations préliminaires touchant la présence des Nations Unies en Angola après le 30 avril 1998;

4. Souligne qu'il importe de renforcer le respect de la légalité, y compris la protection pleine et entière de tous les citoyens angolais sur l'ensemble du territoire national;

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5. Prie le Gouvernement angolais, agissant en coopération avec la MONUA, de prendre les mesures voulues, par l'intermédiaire notamment de ses forces armées et de sa police nationale intégrées, pour créer un climat de confiance et de sécurité dans lequel le personnel de l'Organisation des Nations Unies et des organisations à vocation humanitaire pourra mener à bien ses activités;

6. Demande au Gouvernement angolais et surtout à l'UNITA de s'abstenir de tout acte qui pourrait avoir pour effet de compromettre le processus de normalisation de l'administration de l'État ou de susciter de nouvelles tensions;

7. Exige que le Gouvernement angolais et surtout l'UNITA coopèrent pleinement avec la MONUA, notamment en lui assurant toute liberté d'accès pour ses activités de vérification, et demande à nouveau au Gouvernement angolais d'aviser la MONUA en temps opportun de tous mouvements de troupes, conformément aux dispositions du Protocole de Lusaka et aux procédures établies;

8. Réaffirme qu'il est prêt à réexaminer les mesures visées au paragraphe 4 de la résolution 1127 (1997) ou à envisager l'application de mesures supplémentaires, conformément aux paragraphes 8 et 9 de la résolution 1127 (1997) et eu égard au rapport mentionné au paragraphe 3 ci-dessus;

9. Réaffirme sa conviction qu'une rencontre entre le Président de la République d'Angola et le chef de l'UNITA pourrait faciliter le processus de paix et la réconciliation nationale;

10. Prie instamment la communauté internationale de faciliter la démobilisation et la réinsertion sociale des ex-combattants, le déminage, la réinstallation des personnes déplacées et le relèvement et la reconstruction de l'économie angolaise, en vue de consolider les acquis du processus de paix;

11. Souscrit à la recommandation du Secrétaire général tendant à ce que son Représentant spécial continue de présider la Commission conjointe constituée en application du Protocole de Lusaka, qui s'est avérée revêtir une importance décisive pour le progrès du processus de paix;

12. Remercie le Secrétaire général, son Représentant spécial et le personnel de la MONUA d'aider le Gouvernement angolais et l'UNITA à mettre en oeuvre le processus de paix;

13. Décide de demeurer activement saisi de la question.

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Rapport du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (S/1998/17)

Le Conseil de sécurité était saisi du rapport du Secrétaire général rendant compte de l'évolution de la situation depuis le dernier rapport daté du 20 octobre 1997. Le Secrétaire général note que des efforts restent à faire pour parachever les aspects cruciaux du processus de paix, à savoir, la normalisation de l'administration de l'Etat dans tout le pays, la démobilisation des troupes de l'UNITA et la transformation de la station de radio de l'UNITA en un émetteur neutre. A cet égard, le Secrétaire général se félicite de l'accord conclu entre les deux parties, le 9 janvier, au sujet du nouveau calendrier d'exécution qui prévoit l'accomplissement de progrès majeurs d'ici février 1998. S'agissant de la question de la normalisation de l'administration de l'Etat, le Secrétaire général rappelle que l'extension de l'autorité de l'Etat qui avait été suspendue le 1er novembre faute de la coopération de l'UNITA a repris le 22 novembre. Ainsi au 8 janvier, l'Etat était présent dans 239 des 344 localités retenues dans le plan de paix; le processus devant s'achever à la fin janvier 1998. Si aujourd'hui, l'administration de l'Etat s'est étendue dans trois régions d'importance stratégique, elle n'a pas encore touchée deux régions importantes, bastions de l'UNITA.

Pour ce qui est de la démobilisation des troupes de l'UNITA, le Secrétaire général souligne d'abord que les tensions entre les parties ont diminué dans tout le pays même s'il persiste, dans certains provinces, des frictions entre autorités gouvernementales et militants de l'UNITA. Il ajoute que l'enregistrement et le désarmement du personnel militaire résiduel de l'UNITA se sont formellement achevées le 22 décembre 1997. 78 887 membres des forces de l'UNITA ont été enregistrés dans les 15 zones de cantonnement et sept centres pour invalides de guerre. Dans le cadre du programme de démobilisation, 41 796 soldats de l'UNITA ont été démobilisés dont 10 728 ont été incorporés dans les forces armées angolaises. Depuis la fin du mois de décembre 1997, 7 877 autres membres des forces "résiduelles" de l'UNITA ont été enregistrées et leur démobilisation devrait être achevée d'ici la fin janvier 1998. Dans ce contexte, le Secrétaire général note que le programme établi par le Gouvernement en vue de la réinsertion sociale des soldats démobilisés ne fonctionne pas de manière satisfaisante en raison notamment des retards survenus dans le versement des subventions gouvernementales. Ce programme devrait être réexaminé au début de 1998.

S'agissant de la transformation de la radio de l'UNITA en un émetteur neutre, le Secrétaire général fait part des promesses du Président dos Santos et du Premier Ministre angolais d'aider à éliminer les obstacles administratifs; l'acquisition du matériel nécessaire semblant être le dernier problème à résoudre.

En ce qui concerne ses propositions en vue du maintien d'une présence des Nations Unies en Angola, le Secrétaire général considère que, dans les circonstances actuelles, un tel maintien serait nécessaire encore qu'à un

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niveau réduit. La MONUA devrait donc s'acquitter de ses activités sur la base du mandat et de la structure organisationnelle que le Conseil a approuvés dans la résolution 1118 (1997) portant création de la Mission. La Mission resterait donc dotée des composantes suivante : politique, droits de l'homme, police civile, militaire, humanitaire et administrative. Pour ce qui est des composantes de police civile -au nombre de 345 observateurs - et militaire, le Secrétaire général propose une augmentation et souligne qu'il faut maintenir un groupe militaire dont l'effectif total serait au maximum de 910 soldats; soit un peu plus de la moitié de l'effectif actuel. Dans le contexte du maintien de la Mission, le Représentant spécial du Secrétaire général continuera de fournir ses bons offices aux parties et de présider la Commission mixte (Etats-Unis, Fédération de Russie et Portugal). Il continuera également de coordonner les activités des organismes, programmes et fonds des Nations Unies. Le Secrétaire général recommande de proroger le mandat de la MONUA pour trois mois, jusqu'au 30 avril 1998.

En ce qui concerne les sanctions imposées, le 30 octobre, par le Conseil de sécurité contre l'UNITA, le Secrétaire général explique que le Comité du Conseil a fait circuler une liste de 11 dirigeants de l'UNITA dont tous les Etats doivent empêcher l'entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire. Il revient aux Etats de communiquer au Comité des renseignements sur les dispositions qu'ils auront prises pour appliquer les sanctions. Au 31 décembre 1997, 29 Etats avaient répondu. Abordant la question du déminage, le Secrétaire général indique qu'à la fin de 1997, 1 800 des 2 000 à 2 500 champs de mines que compterait le pays ont déjà été identifiées. Jusqu'à présent, 700 kilomètres carrés ont été déminés et environ 10 000 mines sur un total estimé entre 6 et 8 millions ont été éliminées. Le Secrétaire général indique que les fonds supplémentaires nécessaires à appuyer les activités de l'Institut national angolais pour l'enlèvement des engins explosifs sont estimés à 10 millions de dollars.

Le Conseil était également saisi d'une lettre datée du 21 janvier 1998, adressée à son Président par le Secrétaire général transmettant le calendrier final d'exécution du Protocole de Lusaka approuvé par la Commission conjointe le 9 janvier 1998 (S/1998/56). Aux termes de ce calendrier la promulgation du statut spécial du Président de l'UNITA est fixée au plus tard au 9 février. La date limite de la démobilisation des forces résiduelles de l'UNITA est fixée au 28 janvier 1998, alors que la date limite de la déclaration sur démilitarisation de l'UNITA est, elle, fixée au 31 janvier. La fin de l'extension de l'administration de l'Etat est prévue au plus tard le 27 janvier et l'installation des dirigeants de l'UNITA à Luanda ainsi que l'extension de l'administration de l'Etat à Andulo et Bailundo, bastions de l'UNITA, sont prévues au plus tard le 28 février. Cette date devrait également marquée la cessation des émissions de Radio Vorgan.

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Déclarations

M. AFONSO VAN-DUNEM MBINDA (Angola) a déclaré qu'à la veille du quatrième anniversaire de la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka, la communauté internationale est en droit de conclure que la transition vers une paix durable en Angola représente un objectif réalisable si tous les acteurs du processus de paix respectent pleinement et en toute bonne foi leurs obligations. L'adoption des résolutions 1127 et 1135 du Conseil de sécurité montre leur pertinence puisqu'elle a eu un impact positif sur le processus de paix; prouvant ainsi que les mesures que ces résolutions contiennent sont capables de persuader l'UNITA de remplir ses obligations. La Commission conjointe ayant récemment approuvé le calendrier final de la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka, il est permis de croire que, cette fois, l'UNITA respectera, sans conditions, ses obligations qui sont d'assurer une complète démilitarisation de ses troupes, la normalisation de l'administration de l'Etat dans les régions qu'elle occupe, l'installation de ses dirigeants à Luanda et sa transformation en un véritable parti politique.

Les progrès enregistrés dans la normalisation de l'administration de l'Etat ne doivent pas conduire à relâcher la pression exercée sur l'UNITA. Toutes les résolutions du Conseil de sécurité doivent être renforcées, en particulier, celles contenant des mesures de sanctions qui doivent être mises en oeuvre par tous les Etats membres et étroitement surveillées par le Comité des sanctions. Le 20 janvier 1998, les forces aériennes angolaises ont intercepté un cargo immatriculé en Afrique du Sud transportant des approvisionnements à destination des régions contrôlées par l'UNITA. Le Gouvernement angolais entend mettre, aussi vite que possible, à la disposition du Conseil de sécurité des informations plus détaillés sur cet incident. En dépit des difficultés, le Gouvernement angolais demeure optimiste et continue de croire à une issue heureuse du processus de paix et ce, dans un avenir proche. La prorogation du mandat de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola pour une nouvelle période de trois mois indique que cet optimisme est également partagé par la communauté internationale.

Pour ce qui est du financement de la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka, le Gouvernement angolais a dégagé quelque 240 millions de kuanza pour la démobilisation de plus de 1 400 membres des forces de l'UNITA et pour le paiement de subventions spéciales. L'Institut de réintégration sociale des anciens militaires consacrera l'année 1998 à la réalisation de projets dans le secteur de l'agriculture au sein des localités où vivent un grand nombre de militaires démobilisés. L'Institut a également lancé une autre initiative sociale importante qui vise la réinsertion des démobilisés dans les secteurs de l'éducation et de la santé. L'Angola traverse une crie sociale et humanitaire grave et, à cet égard, la mise en oeuvre du programme de réhabilitation communautaire approuvé par la Conférence internationale des donateurs de Bruxelles constitue une voie vers la reconstruction économique et sociale du pays. Le Gouvernement angolais réitère son appel aux pays et aux institutions qui ont annoncé leur contributions de respecter leurs engagements.

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M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a déclaré que l'approbation par la Commission conjointe d'un calendrier engageant le Gouvernement de l'Angola et l'UNITA à achever la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka peut représenter une étape cruciale pour mener à terme le processus des Accords de paix. Il est encourageant de voir que la volonté du peuple angolais, de la population de la région et de la communauté internationale prévaut et que l'UNITA veut se joindre aux efforts visant à rétablir la paix et la stabilité en Angola. Le Conseil de sécurité a joué un rôle décisif et constructif. Le rapport du Secrétaire général, selon lequel les tensions entre les Parties ont diminué et que la démobilisation est en cours, est encourageant. Le Mozambique reste cependant inquiet de l'information selon laquelle l'UNITA continue de regrouper un certain nombre de son personnel militaire. Les motifs en sont incompréhensibles et cela pourrait être néfaste au climat de confiance entre les deux parties. Le Mozambique aimerait voir une accélération de la normalisation de l'administration d'Etat dans les régions contrôlées par l'UNITA et la transformation de la Radio Vorgan en une radio non partisane.

Le Mozambique demande instamment au Gouvernement de l'Angola et en particulier à l'UNITA de terminer, conformément au nouveau calendrier, la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka avant la fin du mois de février 1998. Le Mozambique soutient la recommandation contenue dans le rapport du Secrétaire général de proroger le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) afin de pouvoir créer un environnement favorable à la stabilité, la démocratie, la reconstruction et au développement.

M. JOHN WESTON (Royaume-Uni) a déclaré que l'Union européenne est satisfaite d'apprendre qu'une réunion devrait avoir lieu prochainement en Angola entre le Président dos Santos et M. Savimbi. Les efforts internationaux visant à promouvoir la réconciliation nationale ne peuvent être couronnés de succès que s'il existe un engagement ferme et sans équivoque au niveau politique le plus élevé. L'Union européenne reconnaît les difficultés qui subsistent. A cet égard, M. Weston a estimé que les Nations Unies ont un rôle crucial à jouer pour surmonter ces difficultés et pour encourager un climat de stabilité et de réconciliation nationale. Sa délégation se félicite de la décision de proroger le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) pour une nouvelle période de trois mois.

Après de si nombreuses années de conflit, l'Angola est maintenant plus près que jamais, depuis son accession à l'indépendance, en mesure d'instaurer une paix durable. Le Royaume-Uni admire la force et le courage dont fait preuve le peuple angolais en des moments extrêmement difficiles. Il est essentiel maintenant de veiller à ce que les derniers obstacles soient surmontés afin que les Angolais puissent jouir de la paix et de la stabilité qu'ils méritent tant. L'Union européenne se félicite de l'accord sur un calendrier concernant la finalisation du processus de paix que les deux parties devront conclure d'ici la fin du mois de février prochain. M. Weston a estimé que l'UNITA doit maintenant se déclarer complètement démilitarisée. Cela permettra à l'UNITA de s'engager dans la voie de sa transformation en parti politique et de participer pleinement et de manière constructive au

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processus démocratique et au développement futur du pays. L'Union européenne insiste sur le respect des droits de l'homme, a fait remarquer M. Weston qui a appuyé la recommandation du Secrétaire générale de renforcer le nombre des observateurs dans ce domaine, ainsi que les efforts internationaux visant à renforcer le respect des droits de l'homme et à améliorer la libre circulation des personnes et des biens en Angola.

M. MACHIVENYIKA T. MAPURANGA (Zimbabwe) a estimé que le nouveau calendrier de mise en oeuvre du Protocole de Lusaka répond aux questions importantes du processus de paix, à savoir la pleine normalisation de l'administration d'état sur l'ensemble du pays, la démobilisation des troupes de l'UNITA et la transformation de la radio de l'UNITA en un moyen de communication non partisan. Sa délégation appelle le gouvernement de l'Angola et l'UNITA à respecter les engagements qu'ils ont volontairement conclus, dans l'intérêt de la paix et des progrès dans leur pays. Le Zimbabwe se félicite également des contacts en cours visant à faciliter la réunion prochaine en Angola entre le Président dos Santos et M. Savimbi. Le Zimbabwe a contribué au processus de paix en Angola. Bien qu'il envisage de retirer prochainement son contingent, les observateurs militaires zimbabwéens resteront à la disposition de la MONUA. M. Mapuranga s'est déclaré profondément convaincu que la présence continue des Nations Unies en Angola est indispensable afin de faciliter la pleine mise en oeuvre du Protocole de Lusaka et afin de renforcer le processus de paix. C'est pourquoi, sa délégation appuie pleinement la recommandation du Secrétaire général visant la prorogation du mandat de la MONUA pour une nouvelle période de trois mois. Cette prorogation répond pleinement aux voeux exprimés par l'Afrique et l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

M. MARTIN ANDJARA (Namibie) a souligné que la paix et la stabilité ne peuvent être réalisées en Angola que si les deux parties au conflit font montre de la volonté politique nécessaire et passent au-delà leurs divergences pour travailler à la réalisation d'un objectif commun. La communauté internationale ne peut que compléter les efforts des parties. Prenant note des difficultés rencontrées dans la normalisation de l'administration de l'Etat dans l'ensemble du territoire, la Namibie continue d'encourager les parties à trouver un règlement pacifique à cette question. A cet égard, les discussions que les parties ont tenues récemment constituent un espoir. Accueillant avec satisfaction les aspects positifs dans les domaines militaires et de la police, la Namibie est particulièrement préoccupée par les mines posées récemment puisqu'elles augmenteront l'ampleur des efforts de développement que le peuple angolais aura à déployer. La Namibie lance, en conséquence, un appel à la communauté internationale pour qu'elle continue à appuyer les programmes humanitaires et les programmes de secours d'urgence en Angola. La démobilisation et la réintégration constitueront les défis de l'avenir immédiat. Il faut donc se féliciter des mesures prises, en particulier des programmes sociaux et de la fourniture d'une formation professionnelle aux soldats. L'expérience a montré que le succès des programmes de développement dépendent de la rapidité avec laquelle la question de la réintégration a été traitée.

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M. JOSE LUIS BARBOSA LEAO MONTEIRO (Cap Vert) a rappelé les progrès importants réalisés dans le processus de paix en Angola depuis début décembre 1997 et les échanges bilatéraux qui ont abouti à l'adoption par la Commission conjointe d'un calendrier pour l'application des engagements du Protocole de Lusaka. Il s'est félicité de la décision de la direction de l'UNITA de s'installer à Luanda avant la fin février et de la remise de Andulo et Bailundo à l'administration de l'Etat. Cependant, ces nouveaux acquis ne sauraient, résoudre tous les problèmes a-t-il assuré, soulignant notamment que le retard considérable de l'extension de l'administration de l'Etat à tout le territoire et la normalisation insuffisante et précaire de la vie des population sur ces mêmes territoires pourraient représenter des obstacles. Il a rappelé l'importance accordée par les parties, elles-mêmes, au plus grand respect des droits de l'homme, la nécessité de persévérer dans les efforts de démobilisation et d'intégration sociale des combattants de l'UNITA et l'ampleur du problème du déminage en Angola.

Le Cap Vert se réjouit de l'adoption de la résolution de ce jour qui proroge le mandat de la MONUA jusqu'au 30 avril 1998 et reste confiant que l'Angola demeure engagé sur la voie du progrès.

M. MELVIN SAENZ BIOLLEY (Costa Rica) a souligné que grâce à la collaboration de toutes les parties au conflit, une solution est aujourd'hui possible en Angola, dans le cadre du Protocole de Lusaka. Le Costa Rica accueille avec satisfaction l'issue de la réunion de la Commission et l'adoption d'un calendrier définitif pour la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka. Le respect des principales étapes du calendrier est essentiel. La démilitarisation des troupes de l'UNITA, la normalisation de l'administration de l'Etat dans l'ensemble du territoire et la transformation de la radio de l'UNITA en un émetteur neutre constituent des étapes indispensables à la consolidation de la paix en Angola. Dans ce contexte, le Costa Rica accorde la plus grande importance à la rencontre, en février, entre le Président angolais et le chef de l'UNITA. La tenue d'une telle réunion constitue un élément fondamental pour la réussite du plan de paix. Le Costa Rica demeure préoccupé par la poursuite des affrontements armés entre les autorités locales et les éléments armés de l'UNITA ainsi que par le regroupement d'éléments armés de l'UNITA dans certaines régions. Le Costa Rica est également préoccupé par les allégations faisant état de violations des droits de l'homme et lance un appel pour que les fonds nécessaires soient alloués à la composante droits de l'homme de la MONUA.

M. CELSO L. N. AMORIM (Brésil) a noté que, après 37 ans de conflit, pour la première fois, une paix stable et la réconciliation nationale paraissent sur le point de se réaliser en Angola. A ce stade, le principal souci politique doit être celui d'assurer que la MONUA disposera d'une capacité de surveillance lui permettant de conclure avec succès les tâches qui lui ont été confiées. M. Amorim a rappelé que début janvier, le Gouvernement et l'UNITA se sont mis d'accord sur un calendrier selon lequel les tâches prévues par le Protocole de Lusaka seraient achevées à la fin du mois de février mais qu'il restait néanmoins des efforts supplémentaires en vue notamment de la

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normalisation de l'administration de l'Etat dans tout le pays; de la démobilisation effective des forces résiduelles de l'UNITA; de l'établissement de la direction de l'UNITA à Luanda et de la transformation de la station de radio de l'UNITA en émetteur neutre et cela afin que l'UNITA puisse rapidement fonctionner exclusivement comme un parti politique.

M. Amorim a noté que le projet de résolution en considération propose la prorogation du mandat de la MONUA pour trois mois et demande au Secrétaire général de faire des recommandations sur la reconfiguration de la MONUA avant la fin de son mandat. Il considère que cette clause constitue un signal clair que le Conseil de sécurité est prêt à agir sans délai, au cas où le calendrier approuvé n'était pas respecté. Le Brésil appuie la proposition de réduction de la composante militaire de la MONUA à condition que la structure en place soit capable d'achever les tâches qui lui ont été confiées, y compris la surveillance et la démobilisation des troupes de l'UNITA. Il a exprimé son souhait de voir le Secrétaire général présenter un bilan général de la situation dans son rapport au Conseil de sécurité prévu pour la mi-mars, et notamment de fournir des informations spécifiques sur la question des sanctions.

M. CUI TIANKAI (Chine) a réaffirmé que la paix et le bien-être en Angola dépendent d'abord du peuple angolais et de la volonté politique de ses dirigeants. La Chine lance un appel aux parties pour qu'elles songent, en premier lieu, aux intérêts du peuple angolais. La Chine se félicite du calendrier définitif pour la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka qui prévoit une réunion entre le Président angolais et le chef de l'UNITA. La Chine espère que ce calendrier sera respecté.

M. HANS DAHLGREN (Suède) a noté avec satisfaction que le récent accord sur un calendrier pour la finalisation du processus de paix conclu entre le gouvernement de l'Angola et l'UNITA permet d'espérer que les parties seront disposées à s'acquitter des mesures visées par le Protocole de Lusaka. Il est également encourageant que le Président dos Santos et M. Savimbi envisagent de se rencontrer prochainement. Tout en réaffirmant qu'il incombe en premier lieu aux parties angolaises de parvenir à une paix durable, le représentant a estimé que les Nations Unies doivent continuer de jouer un rôle important pour assister à la finalisation du processus de paix. La Suède appuie la prorogation du mandat de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) pour une nouvelle période de trois mois. La présence continue de la mission contribuera à jeter la base pour un climat politique stable en Angola. La Suède appuie le maintien d'une unité militaire des Nations Unies en Angola pour assister à la réalisation des activités militaires en suspens dans le cadre du processus de paix et pour répondre aux besoins de sécurité sur le terrain. M. Dahlgren a émis l'espoir que le processus de paix entrera maintenant de manière irréversible dans sa phase d'instauration de la paix. Pour réaliser cet objectif, il serait indispensable de disposer d'une police civile forte qui sera chargée de s'acquitter des activités essentielles dans le domaine des droits de l'homme, notamment du renforcement du respect de l'état de droit et d'une assistance à la police nationale angolaise.

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M. HISASHI OWADA (Japon) a estimé que le fait qu'un calendrier soit approuvé par la Commission conjointe pour assurer la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka est encourageant. Il est essentiel que le gouvernement de l'Angola et l'UNITA s'acquittent de manière urgente et conformément à ce calendrier de toutes leurs obligations en vertu du Protocole de Lusaka, des Accords de paix et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il incombe à l'UNITA, en particulier, de garder à l'esprit que le Conseil de sécurité est prêt à réexaminer les sanctions imposées par sa résolution 1127 ou à envisager des sanctions supplémentaires, en fonction des progrès réalisés par l'UNITA. A cet égard, sa délégation note avec une grave préoccupation que des aéronefs atterrissent sur le partie du territoire sous le contrôle de l'UNITA en violation des sanctions imposées par la résolution 1127. Aussi, le Japon appelle-t-il tous les Etats Membres, et en particulier les pays voisins de l'Angola, à se conformer strictement aux dispositions de cette résolution.

M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) s'est félicité de ce que le processus de paix en Angola ait donné lieu à des progrès encourageants et à l'adoption du calendrier final de mise en oeuvre du Protocole de Lusaka. La réalisation des mesures prévues par le calendrier imprimera sans aucun doute un caractère irréversible au processus de paix. La Fédération de Russie attend du Gouvernement angolais et de l'UNITA qu'ils fassent montre d'une attitude constructive. Elle fonde de grands espoirs sur la rencontre prévue entre le Président angolais et le chef de l'UNITA. La résolution présentée aujourd'hui reflète fidèlement la spécificité de l'étape complexe et finale du processus de paix en Angola. La démarche rationnelle du Conseil contribuera, de façon efficace, à faire avancer le processus de paix.

M. DANILO TURK (Slovénie) a rappelé les obligations découlant de l'accord signé le 9 janvier dernier par les deux parties, en particulier les promesses de l'UNITA concernant le transfert de ses quartiers généraux dans la capitale angolaise d'ici la fin du mois de février, et l'abandon du contrôle des provinces d'Andulo et de Bailundo. Il est très important d'accorder un statut juridique à l'UNITA en l'élevant au niveau de parti politique a-t-il souligné. La Slovénie souhaite que le Président Dos Santos et M. Savimbi se rencontrent personnellement le plus rapidement possible.

Toutefois, a poursuivi le représentant, des obstacles continuent d'entraver la mise en oeuvre de certains aspects importants du Protocole de Lusaka. La Slovénie est préoccupée, en particulier, par les allégations selon lesquelles l'UNITA continue de regrouper ses éléments militaires dans certaines parties du pays, ainsi que par la désertion des zones de cantonnement de quelque 25 000 anciens soldats. Il est impératif que les déserteurs profitent de la possibilité d'être démobilisés d'ici juin 1998. Le représentant a déploré les attaques contre des partisans de l'UNITA par des forces gouvernementales locales. Ces incidents compliquent le processus de normalisation administrative, sapent la confiance entre les deux parties et alimentent, en outre, les tensions ethniques, a-t-il déclaré. Tout ceci prouve l'importance d'institutions et de mécanismes de protection des droits de l'homme qui fonctionnent correctement. C'est pourquoi la Slovénie appuie

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les recommandations du Secrétaire général en ce qui concerne l'augmentation du nombre d'observateurs des droits de l'homme et le renforcement de la composante police civile de la MONUA. La Slovénie appuie également la reprise du programme de formation de la Police nationale angolaise, en tant qu'élément important de la construction de la paix après le conflit. Pour le représentant, les efforts soutenus de la communauté internationale sont indispensables pour rendre le processus de paix irréversible. La Slovénie appuie la recommandation du Secrétaire général visant à prolonger de trois mois le mandat de la MONUA, jusqu'au 30 avril 1998 et est favorable à ce que le Secrétaire général soumette un rapport global sur la situation en Angola d'ici au 13 mars 1998.

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal) a déclaré que le nouveau plan de mise en place des accords de Lusaka approuvé par le Comité conjoint le 9 janvier 1998 représente la meilleure chance de relance du processus de paix en Angola. Si les dernières clauses des accords n'étaient pas mises en oeuvre, la paix ne deviendrait pas une réalité en Angola. Par conséquence, le Portugal est concerné par les informations selon lesquelles l'UNITA continuerait de regrouper ses éléments militaires dans certaines régions du pays, ce genre d'initiative étant totalement incompatible avec sa mutation en parti politique normal.

Le Gouvernement d'union et de réconciliation nationale a, pour sa part, la responsabilité d'assurer le respect de la loi et des principes fondamentaux de démocratie, en particulier les droits de l'homme, sur tout le territoire angolais en vue de créer les conditions de confiance pouvant mettre fin à la culture de violence dont le pays a hérité après des années de conflit armé. Dans ce contexte, la rencontre tant attendue entre le Président Dos Santos et M. Jonas Savimbi pourrait être un élément catalyseur pour la conclusion du processus de paix. Le Portugal partage à cet égard le point de vue du Secrétaire général des Nations Unies, et pense qu'une assistance supplémentaire de la communauté internationale reste nécessaire pour aider le gouvernement angolais et l'UNITA à atteindre l'objectif final qu'est la paix.

M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kenya) a indiqué que sa délégation se félicite du rapport du Secrétaire général sur la situation en Angola qui présente de façon relativement optimiste les progrès en vue d'une paix et d'une stabilité durables dans le pays. Les relations actuelles entre le Président dos Santos et M. Jonas Savimbi sont encourageantes. Le Kenya se réjouit également que les parties aient conclu au début du mois un accord dans le cadre de la Commission mixte sur le nouveau calendrier des actions à mettre en oeuvre. "Ces mesures vont dans la bonne direction", a déclaré le représentant. Pour autant, il reste à installer l'administration étatique dans plus d'une centaine de localités. Il y a tout lieu de se réjouir du fait que Radio Vorgan soit devenue une radio non partisane, Radio Despertar, et que l'UNITA soit désormais un parti politique.

Le Kenya exhorte les parties à respecter scrupuleusement leurs obligations. Il estime que la dimension politique constitue un élément

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fondamental du processus de paix et devrait être soigneusement cultivée. La Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) continue à jouer un rôle essentiel pour la complète mise en oeuvre des engagements pris par les parties. C'est pourquoi, la délégation du Kenya appuie l'adoption de la présente résolution qui vise à proroger de trois mois le mandat de la Mission jusqu'au 30 avril. En outre, la résolution contient un élément qui incite les parties à respecter sans délai leurs engagements. Le Kenya espère que lorsque le Conseil de sécurité examinera de nouveau en mars la situation en Angola, les parties auront su tirer pleinement avantage de la présence de la MONUA pour s'acquitter des obligations souscrites aux termes du nouveau calendrier.

M. ABDOULIE MOMODOU SALLAH (Gambie) a noté avec satisfaction que des progrès lents mais certains ont été accomplis dans la voie de la paix. La réalisation de cet objectif exige la pleine coopération et l'engagement des dirigeants angolais eux-mêmes. Ils doivent continuer de prendre les mesures nécessaires pour garantir la démocratie en mettant en place les institutions étatiques et en développant l'économie du pays. Tout en se félicitant de l'adoption d'un calendrier par la Commission conjointe en vue de la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka, M. Sallah a estimé que les dirigeants angolais devraient souscrire à tous les efforts déployés dans cette voie par la communauté internationale. Sa délégation estime que le Gouvernement de l'Angolais et l'UNITA doivent s'acquitter de leurs obligations en vertu du Protocole de Lusaka. La Gambie appuie la recommandation du Secrétaire général visant la prorogation du mandat de la MONUA pour une nouvelle période de trois mois. La MONUA a pour fonction essentielle de rassurer la population civile et de jeter la base d'une réconciliation nationale et d'une coexistence pacifique. De l'avis de sa délégation, le renforcement de la composante de police civile est nécessaire et elle assure la transition du pouvoir militaire vers le pouvoir civil et à celle du maintien de la paix vers la consolidation de la paix.

M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a estimé que la situation en Angola exige un engagement ferme de la part du Gouvernement de l'Angola et de l'UNITA en faveur du processus de paix et de réconciliation nationale. Sa délégation votera en faveur de la présente résolution car elle est convaincue du rôle crucial de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) pour l'instauration de la paix dans la région.

M. CHARLES ESSONGHE (Gabon) a appuyé la résolution présentée aujourd'hui devant le Conseil de sécurité. Il a souligné l'importance de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola en appuyant le renforcement de ses capacités militaires. Le représentant s'est félicité de l'appel lancé aux parties pour qu'elles coopèrent avec la Mission. Il a, par ailleurs, estimé que la rencontre prévue entre le Président angolais et le chef de l'UNITA constitue un pas important dans le règlement définitif du conflit. Le Gabon soutient la recommandation de proroger la MONUA pour une période de trois mois et souligne que la résolution met l'accent sur la nécessité de poursuivre les programmes de démobilisation, de démilitarisation et de réintégration, garants d'une paix durable en Angola.

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Mme NANCY SODERBERG (Etats-Unis) s'est félicitée que le Gouvernement de l'Angola et l'UNITA aient approuvé un calendrier pour s'acquitter des obligations en vertu du Protocole de Lusaka avant le 28 février 1998. Cet accord et la rencontre prochaine entre le Président dos Santos et M. Savimbi au cours du mois prochain montre la réaffirmation de l'engagement du gouvernement angolais et de l'UNITA de mettre fin à un conflit qui a duré plusieurs décennies et de s'engager sur la voie de la réconciliation nationale et de la reconstruction. Sa délégation a réitéré que si l'UNITA marque des progrès pour s'acquitter de ses obligations en vertu du Protocole de Lusaka, les Etats-Unis se déclarent prêts à réexaminer la pertinence des sanctions. La responsabilité en incombe à l'UNITA. La représentante a estimé que la MONUA contribuera à promouvoir un climat propice et stable pour la mise en oeuvre des mesures de paix. Les Etats-Unis prient instamment le gouvernement angolais de retirer immédiatement ses forces stationnées au Congo-Brazzaville. Les Etats-Unis attendent avec impatience le jour où les derniers observateurs militaires des Nations Unies pourront être retirés de l'Angola et où la MONUA pourra devenir une mission d'observation non armée. A cet égard, Mme Soderberg a reconnu que les problèmes posés par la sécurité subsistent. C'est pourquoi, la présente résolution demande au gouvernement de l'Angola de prendre les mesures nécessaires pour créer un climat de confiance et de sécurité dans lequel le personnel de l'Organisation des Nations Unies et des organisations à vocation humanitaire pourra mener à bien ses activités.

M. ALAIN DEJAMMET (France) a appuyé la résolution dont le Conseil est saisi en arguant que la situation en Angola témoigne d'évolutions positives marquées par un accord sur le calendrier final de mise en oeuvre du Protocole de Lusaka. La France ne peut qu'encourager les parties à atteindre les objectifs énumérés dans le calendrier et espère que le projet de rencontre entre le Président angolais et le chef de l'UNITA se matérialisera. Sur la base des recommandations du Secrétaire général, le Conseil examinera les moyens de restructurer la MONUA et de l'adapter aux circonstances. En attendant, la prorogation de la Mission pour une période de trois mois contribuera assurément à consolider une évolution favorable de la situation.

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