SG/SM/6443

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE LE RÔLE ESSENTIEL ET LA RESPONSABILITÉ PRIMORDIALE DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES DANS LE DOMAINE DU DÉSARMEMENT

22 janvier 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6443
DCF/318


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE LE RÔLE ESSENTIEL ET LA RESPONSABILITÉ PRIMORDIALE DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES DANS LE DOMAINE DU DÉSARMEMENT

19980122 Dans un message adressé à la Conférence du désarmement à sa session de 1998

On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, dont son Représentant personnel et Secrétaire général de la Conférence, Vladimir Petrovsky, a donné lecture à l'ouverture, le 20 janvier, de la session de 1998 de la Conférence du désarmement :

C'est avec un immense plaisir que je salue les participants à la Conférence du désarmement à l'occasion de l'ouverture de sa session de 1998. Il y a moins d'un an, j'avais le privilège de m'adresser à vous en personne, afin de montrer l'importance que j'attache à cette instance indispensable pour le désarmement multilatéral.

Alors que vous vous apprêtez une nouvelle fois à vous engager dans des débats soutenus, j'aimerais partager avec vous les préoccupations et les espoirs de la communauté internationale dans le domaine du désarmement.

La cinquante-deuxième session de l'Assemblée générale, qui s'est conclue récemment, a été décrite à juste titre comme "l'Assemblée de la réforme". Elle a permis aux États Membres et au Secrétariat d'accomplir d'importants progrès sur la voie de la revitalisation, sans laquelle, de l'avis général, l'ONU ne pourra préserver son rôle majeur au XXIe siècle.

Dans mon programme de réformes, j'ai souligné que le désarmement était au centre des priorités de la communauté internationale et que l'ONU devait assumer un rôle essentiel et une responsabilité primordiale dans ce domaine.

Tout en reconnaissant les progrès remarquables accomplis ces dernières années en matière d'interdiction des armes chimiques et biologiques et de renforcement du régime de non-prolifération nucléaire, j'ai souligné qu'il fallait profiter de la fin de la guerre froide pour progresser encore dans le domaine des armes de destruction massive.

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À cet égard, j'ai affirmé qu'il fallait que les États, et en particulier ceux dotés de l'arme nucléaire, s'attaquent au désarmement nucléaire de manière plus énergique, afin de parvenir progressivement à l'élimination totale des armes nucléaires, et ce au plus tôt. Parallèlement, je me suis inquiété de la prolifération de différents types d'armes conventionnelles, et en particulier des mines terrestres et des armes de petit calibre qui sont beaucoup utilisées dans les conflits régionaux et sous- régionaux.

En conséquence, j'ai proposé que l'on procède à une réorganisation administrative du Secrétariat et que l'on mette en place une nouvelle structure qui réponde aux impératifs du désarmement. J'ai le plaisir de vous annoncer que nous sommes parvenus à un consensus concernant le rétablissement du Département des affaires de désarmement et qu'un éminent spécialiste de la question, M. Jayantha Dhanapala, Ambassadeur de Sri Lanka, a accepté de le diriger.

Lorsque j'ai pris la parole devant vous l'année dernière, j'ai salué les efforts déployés aux niveaux bilatéral et multilatéral dans les domaines des armes nucléaires, chimiques et biologiques. Depuis lors, un certain nombre d'événements encourageants, et qui ont même une portée historique, ont confirmé ces progrès.

L'année passée, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a sensiblement renforcé son système de garanties dans le cadre du régime découlant du traité de non-prolifération. La Convention sur les armes chimiques est entrée en vigueur et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a été créée. Pour ce qui est des armes biologiques, les États parties à la Convention sur les armes biologiques ont redoublé d'efforts pour renforcer l'autorité de cet instrument en mettant au point un régime de vérification destiné à garantir le respect de ses dispositions.

Lors de la réunion au sommet d'Helsinki le 21 mars 1997, le Président des États-Unis, M. William Clinton, et le Président de la Fédération de Russie, M. Boris Eltsine, sont convenus d'engager, dès l'entrée en vigueur du deuxième Traité sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (START II), des négociations sur un traité START III qui réduirait encore davantage le nombre de leurs ogives nucléaires stratégiques.

En outre, ils sont convenus de prendre un certain nombre de mesures pour améliorer la sécurité nucléaire dans le monde entier. Le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires a maintenant été signé par 149 États et ratifié par 8, et la Commission préparatoire chargée d'établir le régime mondial de vérification du Traité s'acquitte activement de sa tâche.

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En ce qui concerne les armes conventionnelles, dont nous voyons les effets dévastateurs chaque jour dans les conflits régionaux, les États Membres sont de plus en plus conscients qu'il faut adopter de toute urgence des mesures visant à limiter le commerce des armes de petit calibre et des armes légères. C'est à nous tous qu'il appartient maintenant de traduire cette prise de conscience en actes décisifs.

Il y a quelques semaines, à Ottawa, j'ai eu le privilège de participer à la cérémonie au cours de laquelle a été signée la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction. À cette occasion, j'ai observé que le désarmement est plus que jamais reconnu comme un facteur essentiel de la sécurité collective.

J'ai salué en cette Convention une étape décisive dans l'histoire du désarmement et me suis déclaré convaincu qu'elle donnerait l'impulsion finale à une interdiction complète des mines antipersonnel tant dans les pays producteurs que dans les pays touchés par les mines. Il appartient maintenant à votre Conférence, qui regroupe tous les États concernés par ce problème, de contribuer à la réalisation de notre objectif, à savoir obtenir l'adhésion de tous au principe de l'interdiction complète des mines terrestres. C'est à vous qu'il revient, en fin de compte, de débarrasser le monde du fléau des mines antipersonnel.

Votre conférence a, en tant qu'institution, fièrement servi la communauté internationale par le passé en contribuant à la négociation d'importants traités mondiaux de désarmement. La possibilité qu'elle offre d'organiser d'autres négociations multilatérales demeure une source d'espoir pour le désarmement mondial.

Sachons saisir les chances que nous offre cette nouvelle ère de désarmement pour qu'elle soit la plus longue et la plus décisive possible.

Je vous souhaite à tous une session riche et fructueuse.

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