En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/6433

TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL M. KOFI ANNAN, TENUE AU SIEGE LE 12 JANVIER 1998

12 janvier 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6433


TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL M. KOFI ANNAN, TENUE AU SIEGE LE 12 JANVIER 1998

19980112

Le Porte-parole (interprétation de l'anglais) : Le Secrétaire général voudrait vous présenter le premier Vice-Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.

Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Bonjour. Je voudrais vous souhaiter à tous une bonne année car c'est la première fois que je vois la plupart d'entre vous.

Je suis particulièrement heureux, ce matin, de vous présenter le premier Vice-Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Mme Louise Fréchette. Certains d'entre vous l'ont connue lorsqu'elle était avec nous aux Nations Unies. Je sais également que certains d'entre vous ont dit que je cherchais la femme la plus qualifiée pour assumer cette fonction et là vous vous êtes trompés. Je cherchais en fait la personne la plus qualifiée pour assumer ces fonctions. Il se trouve que c'est une femme et je suis très heureux que nous ayons quelqu'un qui a les qualifications de Mme Fréchette.

Elle a eu une éminente carrière au sein des affaires étrangères du Canada et elle a travaillé ici à New York, il y a 25 ans. Donc elle revient en fait chez elle. Elle a travaillé à la mission du Canada à Genève, a été Ambassadeur en Argentine et auprès de l'Organisation des Nations Unies ici à New York et elle a aussi une expérience en politique économique et elle a été Vice-Ministre des finances et Vice-Ministre de la défense et elle a bien entendu des compétences linguistiques : elle parle français, anglais et espagnol, et pour ceux d'entre vous qui vous souciez souvent du déséquilibre linguistique, vous n'avez rien à craindre.

Permettez-moi de vous présenter Mme Louise Fréchette. Madame, vous voudrez peut-être dire quelques mots et répondre à certaines questions.

Mme Fréchette (interprétation de l'anglais) : Oui. Je voudrais dire quelques mots. Si vous le permettez, je voudrais tout d'abord vous remercier infiniment, Monsieur le Secrétaire général, de m'avoir offert cette formidable occasion. Je peux vous dire que je considère que c'est un grand honneur d'avoir été choisie pour ce poste.

Je n'ai pas hésité un seul instant pour deux raisons : d'abord, j'ai foi en l'Organisation des Nations Unies. Comme l'a indiqué le Secrétaire général, ma carrière aux affaires étrangères m'a mise en contact avec les Nations Unies à de nombreuses reprises pendant 25 ans. Et je n'ai aucune difficulté à dire que je pense que l'ONU est une organisation indispensable et c'est pour moi donc un grand honneur que d'être ici.

La deuxième raison pour avoir accepté ce poste avec plaisir, c'est le respect et l'admiration que j'ai pour vous, Monsieur le Secrétaire général, ainsi que pour les personnes qui travaillent à l'ONU. J'ai rencontré un très

( suivre)

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grand nombre de personnes dévouées et compétentes qui font un excellent travail pour l'Organisation et je suis très heureuse de faire partie de ce que je considère comme une excellente équipe.

Comme d'habitude, l'ONU a un grand défi à relever : il s'agit de régler les problèmes de demain plutôt que de se retourner en arrière, et compte tenu des changements qui sont intervenus au cours des trois années pendant lesquelles j'ai quitté New York, j'attends avec un vif intérêt de faire partie de cette nouvelle équipe et de travailler avec M. Annan

(S'exprime en français)

Je ne pense pas avoir l'audace de faire la même chose en espagnol mais je voudrais quand même dire en français que je considère que c'est un grand honneur d'avoir été choisie pour ce poste et j'en remercie le Secrétaire général très sincèrement.

J'ai accepté sans hésitation, d'une part parce que je crois fermement en l'Organisation des Nations Unies. Je pense que c'est une institution indispensable et je suis convaincue que c'est dans l'intérêt de nous tous de nous consacrer à la rendre aussi efficace que possible. Deuxièmement, j'ai énormément d'admiration et de respect pour le Secrétaire général et pour les gens qui travaillent aux Nations Unies. J'ai rencontré au cours de ma carrière un très grand nombre d'employés des Nations Unies qui ont beaucoup de talent et de dévouement à l'égard de l'ONU et je pense que je me joins à une équipe sensationnelle.

L'ONU doit comme toujours s'ajuster au changement et penser à l'avenir plutôt que de rester tournée vers le passé. Cela demande souvent des ajustements importants et je dois dire que je suis très impressionnée par le grand nombre de changements qui ont pris place depuis que j'ai quitté New York, il y a trois ans. Donc c'est avec beaucoup de plaisir que je me joins à cette équipe et je vous en remercie encore, Monsieur le Secrétaire général.

Question (interprétation de l'anglais) : Monsieur le Secrétaire général, au nom des correspondants accrédités à l'ONU, j'aimerais en retour vous exprimer nos meilleurs voeux pour la nouvelle année, qui sera pleine de défis. Je voudrais dire qu'en ce qui concerne les nouvelles, nous démarrons sur les chapeaux de roue. Votre première sortie est une nouvelle importante, comme vous pouvez en juger par le public, qui est considérablement plus nombreux que d'habitude.

Mme Fréchette, nos meilleurs voeux. Je pense que vous suivrez les traces du Secrétaire général en rencontrant la presse aussi régulièrement que possible, et en étant disponible.

( suivre)

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Ma première question est : vous avez mentionné le défi des temps, dans le cadre de vos nouvelles attributions, quel est à votre avis le plus grand défi auquel vous êtes maintenant confrontée?

Le Vice-Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Comme vous le savez, la résolution qu'a adoptée l'Assemblée générale et qui a créé ce poste faisait référence aux questions de développement et économiques de façon générale. Et je pense qu'il y a un grand défi à relever par l'ONU qui doit définir son rôle dans ces questions de développement. Il n'y pas de doute qu'il faut accorder beaucoup plus d'attention aux questions de développement, ainsi qu'aux questions qui touchent tous les pays — les questions à caractère mondial, comme nous les appelons. Je pense que le véritable défi pour l'ONU, entre autres, et certainement pour moi, étant donné que j'accorderai beaucoup d'attention à ces domaines, est de contribuer à une définition du rôle précis de l'Organisation dans ces domaines.

Question (interprétation de l'anglais) : Je vais aborder l'actualité. Je voudrais demander au Secrétaire général, quelle est son opinion sur la situation en l'Iraq aujourd'hui, où Bagdad dit une fois de plus qu'il déterminera si une équipe d'inspection des armes est acceptable ou non. Et ils disent qu'il vont interdire l'entrée à une équipe dirigée par M. Scott Ritter, l'Américain. Ils disent que la composition de l'équipe n'est pas équilibrée : il y a trop de Britanniques et trop d'Américains.

Le Secrétaire général (interprétation de l'anglais) : Tout d'abord, je voudrais savoir s'il y a d'autres questions pour Mme Fréchette, et ensuite je reviendrai à votre question, si vous le voulez bien. Je ne l'évite pas — j'y reviendrai.

Question (interprétation de l'anglais) : Votre travail été très clairement défini dans le cadre de la résolution qui a créé le poste. Mais je me demande comment vous le définiriez vous-même. Quelle sera votre contribution personnelle à ce poste en tant que première personne à occuper un tel poste, qui sera une sorte d'héritage personnel que vous laisserez à vos successeurs?

Mme Fréchette (interprétation de l'anglais) : Je pense que ce que j'apporte est tout d'abord une très bonne connaissance de l'Organisation bien que j'aie beaucoup de rattrapage à faire — beaucoup de choses ont changé depuis mon départ. J'ai aussi, tout au long ma carrière, aborder toutes sortes d'aspects de la politique économique : politique commerciale au sein du Ministère des affaires étrangères et des relations avec les institutions financières lorsque j'étais au Ministère des finances. J'ai donc une connaissance assez large des questions économiques. Et au cours des dernières années, j'ai aussi beaucoup appris sur la gestion de grandes organisations, et je pense que cette expérience sera tout à fait pertinente au sein du Secrétariat de l'ONU.

( suivre)

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(L'orateur poursuit en français)

Ce que j'apporte au poste que j'occuperai dans quelques semaines c'est, évidemment, je pense, une connaissance assez bonne des Nations Unies. Encore, j'aurai un peu de rattrapage à faire parce qu'il y a beaucoup de choses qui ont changé depuis que j'ai quitté New York, il y a quelques années. J'ai eu au cours de ma carrière l'occasion de me plonger dans différents aspects des questions économiques : politique commerciale, quand j'étais aux Affaires étrangères, questions financières avec le rôle du Fonds monétaire et de la Banque mondiale, quand j'étais au Ministère des finances, et je pense que c'est une expérience qui va me servir énormément dans mes fonctions ici. Et, troisièmement, j'ai acquis au cours des dernières années une expérience de gestion dans une très large institution qui, je pense, va me servir quand je prendrai mes fonctions au Siège des Nations Unies à New York.

Question : Avec votre indemnité de 15 000 dollars pour toute l'année, comment allez-vous survivre à New York?

Le Vice-Secrétaire général : Je pense que ces 15 000 dollars sont pour les activités d'hospitalité et je pense que c'est assez généreux. Je pense qu'il y a une information disponible au sujet de la composition de mon Bureau; j'aurai un petit nombre de collaborateurs mais je pense que le Secrétaire général a bien mentionné que nous travaillerons en équipe, avec son équipe, et je pense que je disposerai certainement d'un appui suffisant.

Le Secrétaire général : Je suis heureux que vous soyez inquiète parce que nous pensons que nous travaillons trop et nous ne sommes pas suffisamment rémunérés.

Question : Quelles seront les modifications à apporter au rôle du Chef de Cabinet à la suite de cette nomination?

Le Secrétaire général : Je voudrais dire tout d'abord que lorsqu'une personne comme Mme Fréchette se joint à une équipe, et on l'oublie souvent, cela a une influence sur les fonctions de tout le monde, y compris de moi-même. Je devrai renoncer à certaines fonctions pour les lui confier et cela aura aussi une influence sur le travail des autres membres du Bureau. Par conséquent, le travail du Chef de Cabinet sera quelque peu modifié et la coordination du Bureau, la responsabilité des activités de l'Organisation, incombera à Mme Fréchette en mon absence, avec la collaboration du Chef de Cabinet. Il y aura d'autres ajustements qui seront apportés et mes propres fonctions également seront modifiées.

Question : Ce qui a changé en votre absence, c'est par exemple la réduction du nombre d'opérations de maintien de la paix. Seriez-vous heureuse que l'on tienne une discussion sur l'orientation de ces opérations? Quels autres outils pourraient être utilisés par l'ONU?

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Le Vice-Secrétaire général : Je pense qu'il devrait y avoir un travail de réflexion, comme on le dit en français, et l'expérience acquise au sein des opérations de paix au début des années 90 est un outil également. Il faut envisager d'autres outils pour répondre à ces crises, et pour aussi intervenir, je pense qu'il doit y avoir un dialogue accru et c'est peut-être le moment opportun pour le faire, étant donné que la demande n'est pas aussi forte qu'il y a quelques années, lorsque j'étais là.

Le Secrétaire général : Je voudrais ajouter à ce sujet qu'il y a eu deux rapports très intéressants sur le rôle du maintien de la paix et le rôle du Conseil de sécurité. Il y a eu un rapport de la Fondation Carnegie récemment et d'un autre groupe sur l'action préventive dans le cadre de conflits. Il y aura justement une manifestation à cet égard au cours du mois de février. Je pense que le Conseil tirera parti des conclusions de ces deux rapports pour procéder à ce type de réflexion relativement à ces opérations. Je suis d'accord avec Mme Fréchette que cette réflexion devrait englober les éléments que vous avez mentionnés dans votre question.

Vous avez posé une question au sujet de l'Iraq. Je voudrais dire à ce sujet que je rencontrerai Richard Butler plus tard au cours de la journée. Comme vous le savez, il doit retourner à Bagdad le 19 janvier pour discuter avec les autorités iraquiennes de la question d'accès.

J'espère que les autorités iraquiennes n'agiront pas de façon précipitée et attendront d'entendre M. Butler...

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