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SG/SM/6395

LE SECRETAIRE GENERAL KOFI ANNAN SALUE A L'HEURE DE LA MONDIALISATION L'ENGAGEMENT DE LA FRANCOPHONIE EN FAVEUR DE LA DIVERSITE DES IDENTITES

14 novembre 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6395


LE SECRETAIRE GENERAL KOFI ANNAN SALUE A L'HEURE DE LA MONDIALISATION L'ENGAGEMENT DE LA FRANCOPHONIE EN FAVEUR DE LA DIVERSITE DES IDENTITES

19971114 Hanoï, 14-16 novembre -- Ci-après, on trouvera le message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, dont il sera donné lecture par S.E. M. Pérez de Cuéllar, à l'occasion du Sommet de la francophonie :

Je tiens tout d'abord à saluer la vitalité de la francophonie. Chaque année qui passe est l'occasion pour elle de préciser sa vocation; chaque année la voit s'enrichir de nouvelles adhésions; chaque année, son rayonnement s'impose davantage comme une réalité vivante et féconde. Je vous félicite également de votre volonté de rassembler sans uniformiser, d'unir sans appauvrir. C'est aussi notre philosophie à l'Organisation des Nations Unies.

Les relations entre la francophonie et l'Organisation ne datent pas d'hier, puisque, dès 1978, l'Agence de coopération culturelle et technique s'est vu octroyer le statut d'observateur auprès de l'ONU. Ces dernières années, cette coopération s'est intensifiée et diversifiée, comme en témoignent les liens qui se sont instaurés entre l'Agence et des institutions aussi diverses que l'UNESCO, l'UNICEF, l'OMS, le PNUD et le Centre pour les droits de l'homme.

L'ONU est au centre d'une constellation d'institutions au service de la coopération internationale, dont la francophonie reste un protagoniste influent et actif. Je suis donc tenté de dire que le partenariat entre le système des Nations Unies et l'Agence est dans l'ordre des choses, que ce sont pour ainsi dire des alliés naturels. Lorsque l'on sait, d'ailleurs, la proximité et la complémentarité de leurs mandats dans des domaines aussi importants que la promotion de la paix et de la sécurité internationales, la défense des droits de l'homme et l'action en faveur de la démocratie et du développement, faut-il s'étonner que leur collaboration se soit révélée si fructueuse?

Mais ce n'est pas tout. L'accord de coopération que le Secrétaire général de l'Agence, M. Jean-Louis Roy - dont je veux saluer ici le dynamisme et la créativité - cet accord, disais-je, que M. Roy et moi-même avons signé le 25 juin dernier confirme la volonté qu'ont nos deux institutions de renforcer encore leur collaboration.

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Nul doute que la nouvelle structure de l'Agence et la création d'un secrétariat général de la francophonie nous permettront de mieux coordonner nos initiatives et de créer la synergie des moyens et des personnes dont nous avons besoin pour rendre notre action plus efficace dans divers domaines d'intérêt commun : diplomatie préventive, appui aux processus de paix et à la démocratisation, assistance électorale, promotion de l'état de droit et de la bonne gouvernance, formation des cadres et renforcement des institutions nationales, pour n'en citer que quelques uns.

Le but ultime étant d'éviter que les conflits ne resurgissent, le maintien de la paix et, plus encore, la consolidation de la paix après les conflits, supposent bien plus que le déploiement de contingents militaires. Il s'agit de rendre confiance à la population, de reconstituer le tissu social, d'introduire des réformes radicales, de remettre sur pied des institutions aussi essentielles que l'appareil judiciaire, les services de santé et le système éducatif, ou de les créer là où elles n'existent pas.

C'est pourquoi les nombreuses initiatives de l'Agence en matière de formation des personnels judiciaires et d'appui aux processus électoraux sont un modèle auquel l'ONU porte le plus grand intérêt.

Après les conflits, une action de stabilisation s'impose. C'est le cas notamment dans l'espace francophone, si cruellement éprouvé par les conflits et les tensions ethniques.

J'invite donc les instances politiques de la francophonie à s'engager plus activement encore dans les processus de paix et de réconciliation en Afrique centrale, notamment au Burundi, au Congo-Brazzaville, au Congo- Kinshasa, en République centrafricaine et au Rwanda.

La communauté de langue permet souvent une meilleure compréhension des situations et des dynamiques, ainsi qu'une communication plus directe avec les parties en présence.

A cet égard, l'Agence de la francophonie dispose d'avantages comparatifs indéniables, car cette belle langue française que vous avez en partage est bien plus qu'un outil de communication. Elle est aussi - traditionnellement - la langue diplomatique et le véhicule de l'idéal humaniste. Elle forme une communauté de valeurs, une convergence de la pensée qui va bien au-delà de la défense frileuse d'intérêts étroits.

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Partisan convaincu de pluralisme culturel et du multilinguisme, je ne peux que soutenir votre engagement en faveur de la diversité des identités, des cultures et des langues. Cette volonté de préserver la diversité est particulièrement bienvenue à l'heure de la mondialisation, qui ouvre certes de nouvelles perspectives économiques, mais porte aussi en elle les germes d'une uniformisation de la planète.

Permettez-moi, pour conclure, de remercier le Gouvernement et le peuple vietnamiens d'avoir bien voulu accueillir la VIIe Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage et de vous souhaiter le plus grand succès dans vos travaux.

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