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CS/874

LE CONSEIL DE SECURITE ACCORDE SON APPUI TOTAL A LA CEDEAO POUR REGLER LA CRISE EN SIERRA LEONE ET RETABLIR LE GOUVERNEMENT DEMOCRATIQUEMENT ELU

14 novembre 1997


Communiqué de Presse
CS/874


LE CONSEIL DE SECURITE ACCORDE SON APPUI TOTAL A LA CEDEAO POUR REGLER LA CRISE EN SIERRA LEONE ET RETABLIR LE GOUVERNEMENT DEMOCRATIQUEMENT ELU

19971114 Toutes les parties intéressées invitées à oeuvrer à l'application effective et rapide du plan de paix conclu à Conakry le 23 octobre

A l'issue de consultations officieuses sur la situation en Sierra Leone, le Président du Conseil de sécurité, M. Qin Huasun (Chine), a fait cet après-midi, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

"Le Conseil de sécurité rappelle sa résolution 1132 (1997) du 8 octobre 1997 et les déclarations faites par son président le 27 mai 1997 (S/PRST/1997/29), le 11 juillet 1997 (S/PRST/1997/36) et le 6 août 1997 (S/PRST/1997/42) à la suite du coup d'État militaire survenu en Sierra Leone le 25 mai 1997. Il condamne à nouveau le renversement du gouvernement démocratiquement élu du Président Ahmad Tejan Kabbah et constate une fois de plus avec inquiétude que la situation en Sierra Leone continue à mettre en danger la paix, la sécurité et la stabilité dans l'ensemble de la région.

Le Conseil de sécurité soutient pleinement et approuve totalement les efforts que continue à déployer le Comité des Cinq de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur la situation en Sierra Leone en vue de régler pacifiquement la crise et de rétablir le Gouvernement démocratiquement élu et l'ordre constitutionnel. À cet égard, il se félicite du plan de paix approuvé à Conakry le 23 octobre 1997 par le Comité de la CEDEAO et les représentants de la junte, qui est exposé dans les documents publiés à l'issue de la réunion (S/1997/824, annexes I et II). Il note également avec satisfaction que le Président Kabbah a accepté le plan de paix dans sa déclaration du 5 novembre 1997 (S/1997/886).

Le Conseil de sécurité invite la junte à s'acquitter des obligations qu'elle a souscrites aux termes du plan de paix, et en particulier à préserver le cessez-le-feu. Il invite toutes les parties intéressées à oeuvrer en vue de l'application effective et rapide du plan de paix, et encourage le Comité de la CEDEAO à coopérer étroitement avec l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Sierra Leone.

Le Conseil de sécurité prend note avec satisfaction des informations que des représentants du Comité de la CEDEAO ont communiquées, le 11 novembre 1997, à ses membres à New York sur les résultats de la réunion tenue à Conakry le 23 octobre 1997. Il se déclare prêt à examiner les moyens qu'il pourrait mettre en oeuvre pour appuyer l'application du plan de paix et attend avec intérêt les recommandations que le Secrétaire général devrait bientôt formuler sur le rôle que l'Organisation des Nations Unies pourrait jouer à cette fin.

Le Conseil de sécurité réaffirme qu'il importe de fournir et de distribuer l'assistance humanitaire pour répondre aux besoins locaux, et invite la junte à veiller à ce que celle-ci parvienne en toute sécurité à ceux auxquels elle est destinée. Il invite instamment tous les États et les organisations internationales concernées à continuer d'aider les pays qui font face à l'afflux de réfugiés causé par la crise en Sierra Leone.

Le Conseil de sécurité rappelle à tous les États l'obligation qui leur est faite de respecter strictement l'embargo sur la vente ou la fourniture de pétrole ou de produits pétroliers et d'armements et de matériel connexe de tous types à la Sierra Leone, ainsi que les autres mesures imposées par sa résolution 1132 (1997)".

Pour l'examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi d'un rapport du Secrétaire général.

Le Conseil était également saisi d'une lettre (S/1997/824) adressée à son Président par le Représentant permanent du Nigéria auprès des Nations Unies, par laquelle ce dernier transmet le texte du communiqué et celui du plan de la CEDEAO pour le rétablissement de la paix en Sierra Leone dans les six mois.

Le Conseil était également saisi d'une lettre datée du 13 novembre 1997, adressée à son Président par le Représentant permanent de la Sierra Leone auprès de l'ONU (S/1997/886). Par cette lettre le représentant attire l'attention sur un communiqué de presse que le Président démocratiquement élu, M. Alhaji Ahmad Tejan Kabbah a publié le 5 novembre 1997 et dans lequel il déclare accepter le plan en six mois de la CEDEAO pour la Sierra Leone.

Rapport du Secrétaire général sur la situation en Sierra Leone

Le rapport du Secrétaire général (S/1997/811) est le premier de ce genre destiné à faire le point sur l'application de la résolution 1132 (1997) du Conseil de sécurité qui demande à la junte militaire de prendre immédiatement des mesures pour céder le pouvoir en Sierra Leone et permettre le rétablissement du gouvernement démocratiquement élu et le retour à l'ordre constitutionnel. Le rapport note qu'à ce jour, la junte ne semble pas avoir donné suite aux dispositions de cette résolution. Une réunion devait se dérouler à Conakry le 22 octobre, à laquelle le Conseil révolutionnaire a

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accepté de participer, dont les résultats pourraient indiquer si des changements sont intervenus dans la position de la junte.

Le rapport présente aussi les efforts déployés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) depuis le 7 octobre 1997, date de l'adoption de la résolution, et les mesures prises par l'ONU et la CEDEAO pour coopérer à la mise en oeuvre de la résolution en vue d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel en Sierra Leone.

La CEDEAO a demandé au secrétaire général de créer un groupe de contact pour la Sierra Leone, afin d'aider la CEDEAO à s'acquitter de son mandat en lui apportant un soutien technique et logistique. Des consultations sont en cours en vue de faire droit à cette demande.

Comme la réunion du 22 octobre l'indique, le Comité demeure disposé à reprendre les négociations avec la junte, et cela en dépit des attaques subies par les soldats du Groupe de contrôle (ECOMOG) de la CEDEAO.

Le rapport rappelle que la vie civile continue d'être sérieusement perturbée et que la grève générale se poursuit. L'Association des journalistes de la Sierra Leone refuse de se conformer aux exigences du Conseil révolutionnaire des forces armées (CRFA) en matière de réenregistrement des journaux et a publié une déclaration selon laquelle les journaux ne seraient enregistrés qu'après le rétablissement du gouvernement démocratiquement élu. Sur le plan humanitaire la situation apparaît comme grave et en détérioration constante. Le nombre de personnes déplacées et de celles inscrites comme réfugiées dans les pays voisins ne cesse d'augmenter.

Il ressort donc de ce rapport que la situation en Sierra Leone demeure grave et que le Conseil révolutionnaire des forces armées continue d'opposer une attitude dilatoire aux efforts déployés par le Comité de la CEDEAO et semble décidé à se maintenir au pouvoir. De plus la gravité de la situation humanitaire de la Sierra Leone soulève un dilemme pour la communauté internationale étant donné que la sécurité et la sûreté du personnel et des approvisionnements humanitaires ne peuvent être garanties dans les conditions qui règnent actuellement dans le pays.

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