LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A FAIRE PREUVE DE GENEROSITE ET DE BONNE VOLONTE POUR AIDER LE LIBERIA A RELEVER LES DEFIS DE L'APRES-ELECTION

8 octobre 1997

Communiqué de Presse
SG/SM/6349
AFR/19

LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A FAIRE PREUVE DE GENEROSITE ET DE BONNE VOLONTE POUR AIDER LE LIBERIA A RELEVER LES DEFIS DE L'APRES-ELECTION

19971008 Voici le texte de l'allocution que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a prononcée lors de la quatrième Réunion ministérielle de la Conférence spéciale sur le Libéria, qui se tient ce jour au Siège.

C'est pour moi un plaisir que de vous souhaiter la bienvenue à cette quatrième Réunion ministérielle de la Conférence spéciale sur le Libéria, réunion d'autant plus importante qu'il s'agit de la première depuis l'aboutissement du processus de paix. Qu'il me soit donc permis de souhaiter la bienvenue tout particulièrement aux représentants du Gouvernement démocratiquement élu du Libéria, qui sont parmi nous aujourd'hui. Je tiens également à exprimer ma sincère gratitude aux gouvernements, aux organisations et aux organismes représentés ici pour le soutien sans réserve qu'ils ont apporté au processus de paix dans ce pays.

Le Libéria et ses partenaires de la communauté internationale doivent maintenant ensemble consacrer leurs efforts à la consolidation de la paix. Le rétablissement de la paix au Libéria ne s'est fait qu'au prix d'énormes sacrifices — en vies, d'énergie et de moyens financiers. La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour conjurer les risques de conflit. La réconciliation, la reconstruction et le développement sont des défis de taille. Mais je suis convaincu que, grâce au dynamisme de ses habitants et au soutien de ses amis, la plus vieille république du continent africain sortira de cette épreuve encore plus forte et déterminée à réussir.

Bien entendu, c'est au Gouvernement libérien qu'il appartient au premier chef de faire en sorte que le pays ne sombre pas de nouveau dans le conflit. Je saisis l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour féliciter le Président, Charles Taylor, pour la manière constructive et habile dont il a entrepris de jeter les bases d'une paix, d'une réconciliation et d'un développement à long terme au Libéria.

Je tiens tout particulièrement à saluer la formation d'un gouvernement représentatif doté d'une large assise, ainsi que la volonté du nouveau Président de défendre les droits de l'homme et la primauté du droit.

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Ces initiatives et engagements, autant de signaux forts et positifs adressés aux amis du Libéria, constituent également les fondements de la coopération internationale avec le Libéria.

Le Libéria s'engage maintenant sur un chemin long et difficile. L'activité économique reste faible, les déplacés sont encore extrêmement nombreux, la réinsertion de la majorité des combattants démobilisés reste à faire et les institutions et services de base ne sont pas encore entièrement rétablis. Les répercussions de la situation en Sierra Leone sur le Libéria restent aussi source d'inquiétude.

C'est pour toutes ces raisons que j'ai proposé qu'après le retrait de la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), qui s'est achevé il y a trois jours, soit créé un bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix. Le Président Taylor a accueilli favorablement cette initiative et s'est félicité que l'ONU s'engage à aider le Libéria à asseoir la paix maintenant rétablie.

Le bureau ainsi créé devrait être pleinement opérationnel dans les quelques semaines à venir. Son chef sera chargé de coordonner les activités de consolidation de la paix de l'ONU au Libéria et d'harmoniser l'ensemble des initiatives du système des Nations Unies dans le pays. Je compte vivement voir s'instaurer une coopération et des consultations étroites avec les institutions de Bretton Woods, la Banque africaine de développement, la Commission européenne et les autres grands organismes donateurs bilatéraux et multilatéraux. C'est pourquoi la présence aujourd'hui de tous ces partenaires revêt une importance particulière.

Nous devons tirer les leçons de notre expérience au Libéria. Premièrement, force est de rappeler que, sans les efforts déployés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour harmoniser les politiques de ses Etats membres, l'Accord de paix révisé n'aurait pu être mis en oeuvre.

Deuxièmement, il convient de noter que la communauté internationale tout entière a offert un soutien politique, matériel et opérationnel à la CEDEAO sans lequel le processus de paix — y compris le désarmement et la démobilisation des combattants et l'organisation d'élections libres et régulières — n'aurait pas non plus abouti.

Enfin, mais ce n'est pas là le moins important, la création de mécanismes institutionnels de consultation et de discussion entre les principaux partenaires internationaux a été déterminante pour la mise en oeuvre d'une stratégie de paix efficace sur le terrain.

Il s'agit notamment de l'Equipe de médiation de Monrovia, du Mécanisme de coordination électorale commun et de la Conférence spéciale à l'appui du processus de paix.

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La Conférence spéciale, dont la création était une initiative politique du Ministre néerlandais Jan Pronk, doit aujourd'hui réfléchir au meilleur moyen de veiller à ce que le processus de consolidation de la paix n'échoue pas faute pour la communauté internationale de lui apporter le concours voulu dans les moments critiques.

Outre le document d'information traditionnellement présenté par le Secrétariat, le Gouvernement libérien a établi à l'intention de la présente réunion un document intitulé "Programme de reconstruction du Libéria", qui a été distribué aux participants, faisant ainsi un premier pas en avant important en esquissant le portrait d'un Libéria nouveau.

Ce portrait est complet : il figure à la fois les besoins du peuple libérien et les nobles aspirations de la communauté internationale pour le Libéria. Je tiens à féliciter le Gouvernement libérien pour ce document de la plus haute qualité.

J'exprime l'espoir que la communauté internationale aborde l'entreprise de consolidation de la paix au Libéria sans idée préconçue. Je l'engage à faire preuve du même esprit de coopération, de la même générosité et de la même bonne volonté pour relever les défis de l'après-élections que lorsqu'il s'est agi de contribuer à l'aboutissement du processus de paix proprement dit.

Je vous remercie de votre présence aujourd'hui et vous souhaite plein succès dans vos travaux.

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