LA CINQUANTIEME CONFERENCE ANNUELLE DEPARTEMENT DE L'INFORMATION/ONG ACHEVE SES TRAVAUX EN CELEBRANT UN DEMI-SIECLE DE PARTENARIAT ENTRE L'ONU ET LES ONG
Communiqué de Presse
ONG/85
LA CINQUANTIEME CONFERENCE ANNUELLE DEPARTEMENT DE L'INFORMATION/ONG ACHEVE SES TRAVAUX EN CELEBRANT UN DEMI-SIECLE DE PARTENARIAT ENTRE L'ONU ET LES ONG
19970912 Les participants réaffirment la nécessité de promouvoir la paix et de replacer l'humanisme et la compassion au centre des prioritésLa cinquantième Conférence DPI/ONG, organisée sous l'égide du Département de l'information en coopération avec le Comité exécutif des organisations non gouvernementales associées au Département, a terminé cet après-midi ses travaux. Ceux-ci avaient été inaugurés le 10 septembre dernier, par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, en présence du Président de l'Assemblée générale, M. Razali Ismail (Malaisie) et de M. Samir Sanbar, Sous-Secrétaire général à l'information. Organisée cette année sur le thème "Construire ensemble", la Conférence, qui a rassemblé plus de 2 300 participants venant de 63 pays, a permis de célébrer un demi-siècle de partenariat entre les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG). Durant trois jours, des représentants de gouvernements, ceux de 637 ONG, les acteurs de la société civile et de hauts responsables des Nations Unies, ont pu échanger leur point de vue sur la façon de faire la différence dans leur communauté en créant des réseaux de partenariat novateurs.
La Conférence avait décidé d'axer plus particulièrement les travaux de sa dernière séance sur la promotion de la paix et sur un tour d'horizon des nouvelles tendances qui apparaissent au sein des ONG et de la société civile. Aussi, Mme Cora Weiss, Vice-Présidente du Bureau international pour la paix, introduisant le premier thème de l'après-midi, a-t-elle jugé impératif de promouvoir la paix, au crépuscule d'un siècle qui aura été le plus sanglant de tous. "Près de 75% des victimes des conflits récents sont des civils, pour la plupart des femmes et des enfants" a-t-elle rappelé, avant de lancer un appel en faveur de la délégitimation de la guerre. Mme Weiss a annoncé que la Conférence a décidé d'appuyer aujourd'hui l'"Initiative des femmes en faveur de la paix" aux termes de laquelle les femmes signataires demandent à tous les gouvernements de consacrer 5% de leur budget militaire à des projets de développement visant à améliorer la situation des femmes dans le monde.
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Mme Claudia Fritsche, Représentante permanente du Liechtenstein auprès de l'ONU, rappellant, elle-aussi, que ce sont les femmes et les enfants qui souffrent le plus des conflits, a regretté, à l'instar du Secrétaire général des Nations Unies, l'absence des femmes dans les négociations pour la paix. Selon elle, il faut promouvoir la participation des femmes à tous les niveaux de décision, y compris ceux du Secrétariat et des instances décisionnaires des Nations Unies. Les conflits internes sont de plus en plus destructeurs. Elle a soutenu l'Initiative des femmes en faveur de la paix.
Mme Ruth Engo, Conseillère spéciale au Bureau du Coordonnateur spécial pour l'Afrique et les pays les moins avancés, Département de la coordination des politiques et du développement durable, évoquant sa jeunesse en Afrique, a déclaré que "la vie sans paix, c'est comme un arbre sans feuilles", tout en regrettant les nombreuses situations conflictuelles que connaît le continent. Elle a noté que beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi les Africains ne réagissent pas devant les situations d'abus et de privation des libertés, tel ce journaliste qui avait écrit "ce qui me gène avec les Africains, c'est qu'ils n'ont pas de passion". Selon Mme Ngo, il importe de mettre un terme à la violence psychologique. Il ne suffit pas de fustiger l'attitude des marchands d'armes. Il faut se demander ce que chacun peut faire, à son niveau. C'est la raison pour laquelle, la promotion de la paix doit associer les femmes qui ne défendent pas que leurs simples intérêts, mais oeuvrent pour le bien de tous. Elle s'est félicitée des résultats importants de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, réunie à Beijing, en septembre 1995 et a mis l'accent sur la Déclaration des femmes africaines pour la paix.
Mme Nina Sibal, Directrice du Bureau de l'UNESCO à New York, a estimé que la partie la plus importante de la cinquantième Conférence consiste sans soute à appréhender les façons les plus efficaces pour les partenaires des relations internationales de promouvoir une culture de la paix, en favorisant notamment le développement et en sensibilisant les gouvernements. L'UNESCO a parrainé l'initiative des femmes en faveur de la paix. Mme Sibal a souligné que l'humanité ne peut se permettre d'exclure les femmes qui représentent la moitié de ses forces vives, surtout lorsque l'on considère les résultats obtenus par l'autre moitié.
En réponse à différentes questions sur le sujet, Mme Cora Weiss, a estimé que seule la Plénière de l'Assemblée générale est à même de décider de l'élimination totale et complète des mines terrestres antipersonnel. Elle par ailleurs estimé que l'UNIFEM a grandement fait pour le succès de la Déclaration des femmes africaines pour la paix. Mme Sibal a déclaré que l'UNESCO contribuera grandement l'an prochain à la célébration du cinquantième anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle a également indiqué que les Nations Unies et l'UNESCO ont publié différents ouvrages sur la paix, dont l'"Agenda pour la paix".
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Le deuxième thème de l'après-midi, relatif aux nouvelles tendances qui se font jour au sein des ONG et de la société civile a été introduit par Mme Claudia Strauss, Présidente du Comité de planification des ONG associées au Département de l'information.
M. Young Seek Choue, Président de GSC International, a fait valoir que le développement des institutions démocratiques permettra à la société d'être davantage gouvernée par les citoyens et d'être moins contrôlée par les gouvernements. Il faut éviter que la démocratie ne connaisse le chaos, en parvenant à un juste équilibre entre les droits et les obligations. A l'aube du 21ème siècle les ONG doivent jeter les fondations d'une humanité plus prospère, plus sereine. "Il faut restaurer la moralité et l'humanité", afin de mieux chérir la famille humaine et de mettre un terme à tous les maux sociaux. Pour ce faire, il importe plus que jamais de tirer les enseignements de l'histoire et de favoriser l'avènement d'une société utopique, en partenariat avec les ONG.
M. José Ramos-Horta, Prix Nobel de la paix, a déclaré connaître assez bien le monde des ONG, ayant eu, durant de nombreuses années, à défendre la cause du Timor oriental aux Nations Unies et connu à ce titre des succès inégaux. D'après lui, l'histoire du 20ème siècle se caractérise aussi bien par les heures les plus sombres de l'humanité que par des progrès remarquables. On estime que la violence politique a causé au cours de siècle la mort de 170 millions de personnes. Parallèlement, de nombreux instruments juridiques ont été adoptés, grâce notamment à l'action des ONG et les agissements abusifs ne sont désormais plus à l'abri des regards de l'opinion publique. Pour M. Ramos-Horta, la protection des droits de l'homme n'est pas seulement gage de morale. Elle favorise le développement économique et social.
M. Ramos-Horta a prôné l'adoption d'un dispositif interdisant la vente d'armes aux régimes non démocratiques, initiative qui devrait être soutenue par les Etats européens et les Etats-Unis. Il a regretté que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité soient les pays qui vendent le plus d'armes. Il a exhorté la communauté internationale à sensibiliser, dès le plus jeune âge, les enfants au problème de la paix. L'arrivé au pouvoir de Vaclav Havel ou de Nelson Mandela montre à l'envi qu'aucune situation n'est irréversible, qu'aucun obstacle n'est insurmontable.
M. Clovis Maksoud, Professeur de relations internationales à l'Université américaine de Washington, a regretté que le phénomène de démocratisation des sociétés apparu à la fin de la guerre froide ait été systématiquement associé au développement de l'économie de marché. Le processus de mondialisation ne s'accompagne pas d'une amélioration de la situation des individus. Il semble donc que la compassion soit absente de la conscience des individus. Le décès récent de deux femmes, l'une qui était symbole de la mode, l'autre qui n'a porté qu'un seul vêtement durant toute sa vie, deux femmes qui étaient pétries de compassion, a montré que les ONG n'ont pas encore réalisé tout leur potentiel. Elles doivent relever les défis
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causés par les déséquilibres des échanges commerciaux. En cette fin de siècle, l'homme n'a pas réussi à se défaire de ce qu'il a de plus bestial. L'homme est devenu citoyen de l'humanité, sans pour autant renoncer à sa citoyenneté nationale. Les droits de l'homme ne doivent pas seulement être définis comme droits politiques, mais aussi comme les instruments de satisfaction de leurs besoins fondamentaux.
Mme Julie Radocchia, Représentante de l'ONG Peace Ways, a invité les participants à imaginer comment se déroulerait, pour un enfant de sept ans, une journée ordinaire au cours de laquelle des proches meurent et il n'y a rien à manger, rappelant que c'est hélas le lot quotidien de millions d'enfants. Elle a remarqué que les enfants, qui représentent un tiers de la population mondiale, sont prêts à participer aux processus décisionnaires. Ils ont commencé à le faire, en créant le Sommet mondial des enfants. Prochainement, une Assemblée de jeunes âgés de 10 à 24 ans, demandera à l'Assemblée générale d'adopter des décisions novatrices. C'est pourquoi, il faut imaginer non seulement l'avenir, mais le présent.
M. Brian Urquhart, ancien Secrétaire général a joint des Nations Unies, a jugé encourageant les réflexions de personnes soucieuses de l'avenir. Il a appuyé les efforts du Secrétaire général des Nations Unies pour réformer l'Organisation, tout en déplorant que le terme de réforme ait trop tendance à être synonyme de coupes budgétaires. Selon lui, un ensemble de décisions du Conseil de sécurité prises à l'issue de la guerre froide a plongé l'Organisation dans des conflits internes pour lesquels elle n'était pas préparée. La presse s'est faite l'écho des échecs, sans jamais évoquer les succès remportés notamment en Namibie ou au Mozambique. Pour autant, il est surprenant de constater que seules trois opérations de maintien de la paix ont échoué. En cinq ans, le multilatéralisme a laissé la place à une action périphérique contrôlée par le "shérif réticent" que sont les Etats-Unis.
Pour M. Urquhart, il est légitime de s'interroger sur la volonté réelle des gouvernements à réformer les Nations Unies. La prochaine session de l'Assemblée générale devrait s'employer à distinguer la souveraineté nationale et les responsabilités internationales. "Les Nations Unies sont un peu comme un vieux chien auquel plus personne ne fait attention, que l'on nourrit quand il le faut et dont on s'étonne qu'il soit encore capable d'aboyer lorsqu'il y a le feu", a déclaré M. Urquhart. "J'espère que la prochaine Assemblée générale nous surprendra et que tout le monde fera ici de son mieux pour que la surprise soit agréable", a conclu, M. Urquhart.
Clôturant la cinquantième Conférence, Mme Leona Forman, Chef de la Section des ONG au Département de l'information a rendu hommage à tous ceux qui ont contribué à son succès.
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