SG/SM/6306

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, DÉPLORANT LES ACTES QUI ENTRAVENT LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT, DEMANDE LE MAINTIEN DE L'ASSISTANCE HUMANITAIRE

27 août 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6306
PAL/1841


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, DÉPLORANT LES ACTES QUI ENTRAVENT LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT, DEMANDE LE MAINTIEN DE L'ASSISTANCE HUMANITAIRE

19970827 Il déclare que le développement doit se poursuivre afin de créer un climat favorable à la reprise des négociations

Un colloque de quatre jours sur la question de Palestine, convoqué sous les auspices du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, conformément aux résolutions 51/23 et 51/24 de l'Assemblée générale, en date du 4 décembre 1996, avec la participation des représentants d'organisations non gouvernementales, s'est ouvert, le 25 août, à Genève. On trouvera ci-après le texte de l'allocution du Secrétaire général, M. Kofi Annan, dont le Directeur Général de l'Office des Nations Unies à Genève (ONUG), M. Vladimir Petrovsky, a donné lecture à la réunion :

J'ai le grand honneur de prendre la parole au nom du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies à l'occasion de la Réunion internationale d'ONG/Colloque des ONG d'Europe sur la question de Palestine organisés par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. En me demandant de donner lecture des considérations qui vont suivre, le Secrétaire général m'a également prié de saluer chaleureusement tous les participants et de leur souhaiter le plus grand succès dans leurs délibérations. En ma qualité de Directeur Général de l'Office des Nations Unies à Genève (ONUG), je tiens aussi à vous souhaiter la bienvenue cette année encore au Palais à l'occasion de la manifestation qui nous réunit.

Le Secrétaire général est fermement résolu à renforcer les partenariats entre l'ONU et les organisations non gouvernementales. Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien mérite, pour sa part, d'être salué pour avoir reconnu dès le début le rôle important que pouvaient jouer les organisations non gouvernementales. Les réunions organisées sous ses auspices ont été un cadre idéal pour permettre aux organisations non gouvernementales palestiniennes et israéliennes d'apprendre à mieux se comprendre et à engager une action concertée avec leurs homologues de toutes les régions. Ces manifestations ont également permis de réunir des organisations non gouvernementales, des responsables de l'Autorité palestinienne, des pays donateurs et des organismes des Nations Unies, ce qui a contribué à une analyse plus poussée des besoins sur le terrain.

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Comme vous le savez, la question de Palestine est le conflit le plus ancien à l'ordre du jour de l'ONU. Bien avant que le Comité ne soit créé, des organisations non gouvernementales appuyaient activement l'action humanitaire et les autres activités de l'ONU, en particulier celles de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Devant la détérioration de la situation actuelle sur le terrain et les graves difficultés qui s'opposent à la reprise des négociations, les organisations non gouvernementales seront certainement amenées à apporter une contribution encore plus grande.

Depuis qu'Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont signé en septembre 1993 la Déclaration de principes, l'ONU s'est attachée à apporter une aide importante pour appuyer le développement économique et social des territoires palestiniens, aide qui est venue s'ajouter aux services sociaux déjà en place et aux autres programmes pour les réfugiés administrés par l'UNRWA. Au total, plus de 20 organismes et programmes des Nations Unies interviennent actuellement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, dans le cadre d'un programme d'assistance concerté adopté en 1995, ce qui démontre l'étendue et le sérieux des engagements qu'a pris la communauté internationale d'aider le peuple palestinien au cours de cette phase de transition.

Le Secrétaire général partage les vives inquiétudes que suscitent dans la communauté internationale les revers infligés au processus de paix. Il est regrettable que les négociations de paix israélo-palestiniennes soient dans l'impasse depuis des mois, pour des motifs dont la communauté internationale n'ignore rien. Vous vous souviendrez sans doute que la situation a été examinée deux fois par le Conseil de sécurité, ainsi que par l'Assemblée générale à la reprise de sa session ordinaire et à sa dixième session extraordinaire d'urgence. Le 25 avril, dans sa résolution A/ES-10/2, l'Assemblée générale a prié le Secrétaire général de lui présenter un rapport, en particulier sur l'arrêt de la construction d'une nouvelle colonie à Djabal Abou Ghounaym et de toutes les autres activités illégales menées par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé.

Dans le rapport qu'il a établi comme suite à cette demande, le Secrétaire général a appelé l'attention sur la détérioration de la situation politique et de la sécurité, ainsi que sur les incidences négatives de la construction de colonies israéliennes et des diverses mesures prises par Israël qui portent atteinte aux droits des Palestiniens dans le territoire occupé.

Le mois dernier, à la reprise de sa dixième session extraordinaire d'urgence, l'Assemblée générale a pris connaissance de ce rapport et adopté la résolution A/ES-10/3, dans laquelle, entre autres dispositions, elle insistait sur les responsabilités, y compris les responsabilités individuelles,

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qu'impliquaient les violations persistantes de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, du 12 août 1949. L'Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui faire de nouveau rapport dans les trois mois sur les efforts déployés pour convoquer une conférence des Hautes Parties contractantes à la Convention de Genève sur les mesures à prendre pour imposer la Convention dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem.

Le Secrétaire général a condamné à maintes reprises, dans les termes les plus vifs, tous les actes de terrorisme visant d'innocents civils, dont le double attentat à la bombe à Jérusalem est le plus récent. Cet acte lâche sape et fait capoter le processus de paix. Le Secrétaire général a également souligné que le Gouvernement israélien devait s'abstenir de tout acte unilatéral qui aurait pour effet d'anticiper l'issue des négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne. Les mesures pouvant être considérées comme une forme de châtiment collectif à l'encontre du peuple palestinien ne sont pas de nature à faciliter la compréhension entre les partenaires aux négociations. La coopération entre les deux parties permettrait d'instaurer un climat de confiance propre à faire avancer le processus de paix. Le Secrétaire général a lancé à plusieurs reprises des appels aux deux parties pour qu'elles relancent le processus menant à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité.

La situation économique et sociale qui prévaut actuellement dans l'ensemble des territoires occupés est très grave, du fait en particulier des restrictions imposées à la suite du double attentat à la bombe. Le Secrétaire général estime que l'érosion du niveau de vie et l'incertitude qui plane sur l'avenir assombrissent les perspectives de paix dans la région. Il est indispensable que les travaux d'assistance humanitaire et d'aide au développement de l'ONU et de la communauté internationale se poursuivent sans entraves, afin que puisse s'instaurer un climat propice à la reprise des négociations. Le Secrétaire général continuera de faire tout son possible pour mobiliser les ressources du système des Nations Unies afin de répondre aux besoins des Palestiniens dans les domaines humanitaire et du développement, et appuyer ainsi l'objectif recherché d'une paix juste et durable.

Le Secrétaire général espère que les réunions comme celle qui nous rassemble aujourd'hui, en portant ces questions à l'attention du plus grand nombre, auront pour effet positif d'appuyer l'ONU dans sa tâche. En conclusion, au nom du Secrétaire général et en mon nom propre, je tiens à nouveau à vous souhaiter plein succès dans vos délibérations.

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