LE CONSEIL DE SECURITE SE FELICITE DU SUCCES DU MANDAT DE LA FORCE MULTINATIONALE DE PROTECTION EN ALBANIE
Communiqué de Presse
CS/850
LE CONSEIL DE SECURITE SE FELICITE DU SUCCES DU MANDAT DE LA FORCE MULTINATIONALE DE PROTECTION EN ALBANIE
19970814 Les délégations estiment que la réaction à la crise albanaise aura valeur de modèle pour les opérations humanitaires à venirRéuni ce matin pour examiner la situation en Albanie, le Conseil de sécurité a tenu un débat général, à la demande du gouvernement italien, en sa qualité de chef de file de la Force multinationale de protection en Albanie.
Le Conseil de sécurité a entendu, dans ce cadre, les représentants des Etats Membres suivants : Chili, Japon, Egypte, France, Fédération de Russie, Pologne, Etats-Unis, Kenya, Guinée-Bissau, République de Corée, Suède, Portugal, Costa Rica et Royaume-Uni.
Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Albanie, Italie, Turquie, Luxembourg (au nom de l'Union européenne et des pays associés suivants : Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Chypre, Islande et Liechtenstein), Slovénie, Danemark, Grèce, Allemagne, ex-République yougoslave de Macédoine et Roumanie. L'Observateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pris la parole.
Les intervenants se sont félicités du succès obtenu par la Force multinationale de protection. Ils ont souligné qu'au-delà de la protection fournie aux organisations d'aide humanitaire, la Force s'est révélée un véritable guide pour la population albanaise vers la stabilité et le rétablissement de la sécurité et sur le chemin de la démocratie. L'influence de la Force s'est concrétisée par la tenue en juin dernier d'élections législatives libres et justes. La réussite de l'opération "Alba" est à mettre au compte de la réaction rapide de la communauté internationale, qui, sous la direction de l'Italie, a fait preuve d'un fort esprit de coopération, au sein du Conseil d'une part et avec les Etats de la région concernée d'autre part. La définition d'un mandat clair et limité dans le temps de la Force multinationale a également constitué un facteur de réussite décisif. Les délégations ont estimé que la réaction à la crise albanaise constitue un véritable modèle pour les opérations humanitaires à venir. Une majorité des
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intervenants a également souligné que désormais la sécurité et le développement de l'Albanie résident entre les mains du Gouvernement récemment élu et de son peuple qui doivent faire preuve d'un engagement fort en faveur de la paix et d'une volonté politique réelle. L'assistance de la communauté internationale ne pourra se poursuivre qu'à cette condition, ont précisé plusieurs orateurs.
Le Conseil de sécurité était saisi, pour l'examen de cette question, du onzième et dernier rapport sur la Force multinationale de protection en Albanie, transmis par le Secrétaire général.
Onzième et dernier rapport au Conseil de sécurité sur le fonctionnement de la Force multinationale de protection pour l'Albanie (S/1997/632)
Le rapport rappelle que, par sa résolution 1101 (1997) du 28 mars 1997, le Conseil de sécurité se félicitait que certains Etats Membres aient offert de mettre temporairement en place une force multinationale de protection à effectifs limités afin de faciliter l'acheminement rapide et sût de l'assistance humanitaire et d'aider à créer le climat de sécurité nécessaire aux missions des organisations internationales en Albanie, y compris celles qui apportent une assistance humanitaire. Aux termes de sa résolution 1114 (1997) du 19 juin 1997, le Conseil de sécurité se félicitait de ce que les pays fournissant des contingents à la Force multinationale de protection soient disposés à les maintenir en Albanie pour une durée limitée.
Le Comité directeur, composé des directeurs politiques des onze pays fournissant des contingents (Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal, Roumanie, Slovénie et Turquie) et du commandant de l'opération, continue de suivre la situation générale sur le terrain et de vérifier que les activités de la Force sont pleinement conformes à la mission que lui a confiée le Conseil de sécurité. La Force a facilité l'acheminement rapide et sûr de l'assistance humanitaire et contribué à créer le climat de sécurité nécessaire pour les missions des organisations internationales en Albanie, y compris celles qui apportent une assistance humanitaire, conformément au mandat défini par les résolutions 1101 (1997) et 1114 (1997). La Force a contribué à instaurer un climat de sécurité pendant le déroulement des opérations électorales, notamment pour les missions du BIDDH (OSCE), dans le cadre du mandat que lui avait confié le Conseil de sécurité. Deux réunions internationales sur l'Albanie ont été convoquées à Rome le 26 mai et le 31 juillet 1997, sous la présidence du Ministre italien des affaires étrangères, M. Lamberto Dini.
Le rapport fait observer que l'opération "Alba" illustre bien la façon dont une opération politique et militaire de stabilisation internationale peut être entreprises dans la solidarité et le sens des responsabilités. La présence de la Force multinationale de protection a dans les faits empêché l'Albanie de basculer dans l'anarchie, ou même le conflit politique interne, et a permis aux diverses organisations internationales et aux différents Etats qui étaient disposés à la faire à aider concrètement l'Albanie à organiser l'assistance dans un environnement sûr. Il a été possible de tenir des élections dans des conditions adéquates et acceptables, non seulement grâce au cadre de sécurité fourni par la Force, mais aussi grâce à l'assistance logistiques qu'elle a apportée à l'OSCE. En dépit des contraintes de temps, la Force a néanmoins été couronnée de succès grâce aux efforts des contingents multinationaux déployés et au sens élevé des responsabilités de ses commandants. La coopération avec les autorités albanaises a été assurée, selon qu'il convenait, grâce à des contacts constants tant aux niveaux politique qu'opérationnel.
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On peut espérer qu'à la suite de l'opération Alba, une page dramatique de l'histoire albanaise a été tournée. Une nouvelle phase doit commencer sans tarder, axée sur le rétablissement des institutions publiques et le retour du pays à une situation de stabilité sociale, politique et économique et, pour le peuple albanais, dans un climat de confiance retrouvée dans son propre avenir, avec l'appui actif de la communauté internationale. La conférence internationale qui s'est tenue à Rome le 31 juillet 1997 marque une étape décisive dans ce processus, et ouvre la voie à une conférence ministérielle et une conférence des donateurs devant se tenir à l'automne.
Déclarations
M. JUAN SOMAVIA (Chili) a indiqué que depuis le début des consultations du Conseil sur la crise en Albanie, le Chili a approuvé l'adoption de mesures proportionnées à la situation. C'est pourquoi la Force de protection multinationale n'a eu qu'un caractère strictement humanitaire et limité dans le temps. En se déployant à des points stratégiques, sa présence a eu un effet extrêmement positif et la population albanaise a pu commencer à reprendre une vie normale dès son déploiement, notamment grâce à la fourniture régulière de l'aide humanitaire. En fournissant cette protection, on a, de plus, respecté le principe selon lequel tous les travailleurs humanitaires, quels qu'ils soient, ont le droit de voir leur vie protégée par les Nations Unies. Les objectifs de la résolution 1101 du Conseil de sécurité ont donc été pleinement atteints et il faut féliciter et remercier tous les pays qui ont pris part aux activités de la Force multinationale de protection, en particulier le Gouvernement italien, qui a apporté une grande contribution à la cause de la paix en prenant une décision et une initiative rapides.
En juin dernier, le Conseil a décidé de prolonger le mandat de la Force pour la durée des élections albanaises. Les deux tours de ces élections ont ainsi pu se dérouler dans une atmosphère sereine et exempte de toute violence. La formation d'un nouveau gouvernement avant le retrait de la force est la meilleure démonstration du succès de cette opération. La nature de la mission de la Force de protection constitue un précédent important pour les Nations Unies qui pourra servir de modèle à l'avenir. Le succès de l'opération ne doit cependant pas occulter l'immensité de la tâche à laquelle le peuple albanais doit s'atteler. Les causes profondes de la crise n'ont pas encore été totalement supprimées et il faut que la population albanaise retrouve pleinement confiance en ses institutions et en l'état de droit. La communauté internationale, quant à elle, ne peut pas détourner son attention d'une région du monde où la paix et la stabilité ne sont pas des biens définitivement acquis. C'est pourquoi le système des Nations Unies et le Conseil de sécurité doivent continuer à suivre la situation et à aider l'Albanie.
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M. HISASHI OWADA (Japon) a observé que grâce aux efforts déployés par la Force multinationale de protection et par d'autres organisations internationales, ainsi que des organisations non gouvernementales, la situation humanitaire en Albanie s'est considérablement améliorée. Les élections tenues en juin dernier, suivies de la mise en place d'un nouveau gouvernement, en sont la preuve. En dépit de certains incidents, le Japon estime que les résultats des élections albanaises sont acceptables. A ce stade, le rétablissement de l'ordre politique, économique et social en Albanie est essentiel. La sécurité dans le pays reste encore peut satisfaisante. Un stock considérable d'armes reste encore entre les mains de la population locale et la violence provoquée par les troupes armés reste fluide. Il incombe au gouvernement albanais de prendre des mesures économiques concrètes pour garantir la reconstruction du pays aussi rapidement que possible. M. Owada a indiqué que le Japon invite le gouvernement albanais à s'engager dans cette voie sans retard, sur la base des recommandations de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. La réforme du système financier est impérative. Le Japon continuera d'apporter l'assistance nécessaire à l'Albanie et espère que le peuple albanais a tiré les leçons de la démocratie et des tristes événements du passé.
M. SOLIMAN AWAAD (Egypte) a salué les efforts importants déployés par les pays qui ont pris part à la Force de protection multinationale, en particulier l'Italie. Les informations périodiques et détaillées fournies au Conseil tout au long de l'opération ont été une aide importante pour le travail des membres du Conseil qui ont ainsi pu vérifier que le mandat confié était pleinement respecté. Le déploiement de la Force fournit l'exemple d'une parfaite coopération régionale et internationale. Toutefois, ce type d'opération, déployée sur une initiative régionale, ne doit pas occulter le rôle majeur que les Nations Unies peuvent jouer dans les crises qui secouent les pays, notamment en Afrique. C'est pourquoi, l'Organisation et le Conseil de sécurité doivent continuer d'apporter leur soutien à la population albanaise qui entre désormais dans une phase stratégique de reconstruction de ses institutions.
M. PHILIPPE THIEBAUD (France) s'est félicité de la prompte réaction des Nations Unies et de l'OSCE à l'appel pressant lancé par le Conseil de sécurité pour réagir à la situation en Albanie. Onze pays, dont la France, sous la conduite de l'Italie, se sont déclarés prêts à envoyer des troupes pour constituer la Force multinationale de protection dont l'objectif était de faciliter l'acheminement rapide et sûr de l'assistance humanitaire et d'aider à créer le climat de sécurité nécessaire aux missions des organisations internationales en Albanie tant pour l'assistance humanitaire que pour l'appui à la surveillance des élections. Ces pays européens ont montré leur solidarité avec un pays qui appelait à l'aide. Ils se sont engagés sur le terrain dans des conditions qui n'étaient pas a priori faciles et ont ainsi accepté de prendre des risques. Cette opération a valeur d'exemple, notamment en Europe, pour la gestion des crises et pour la façon dont on peut y répondre
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vite et efficacement. Il faut aussi saluer la façon dont la Force a mis en oeuvre son mandat de manière neutre et impartiale tout en coopérant avec les autorités albanaises. Le Conseil de sécurité a, pour sa part, montré une nouvelle fois qu'il voulait répondre favorablement à des Etats désireux non seulement d'apporter sur une base volontaire une contribution au règlement d'une crise mais aussi de le faire dans la transparence vis-à-vis de l'organe qui a la responsabilité de la paix et de la sécurité internationale. D'autres organisations internationales, notamment l'OSCE, ont également apporté une contribution substantielle pour répondre à la demande d'assistance de l'Albanie. Cette action de première urgence qui vient de s'achever nécessite toutefois, de consolider la stabilisation du pays et de contribuer à son redressement économique et social.
M. ALEXANDRE GORELIK (Fédération de Russie) a estimé que la Force multinationale de protection est devenue un élément central de la sécurité et de la stabilité en Albanie en contribuant à l'acheminement régulier de l'aide humanitaire et en aidant les autorités albanaises à préparer le rétablissement des institutions du pays et notamment la tenue des élections. Il faut avant tout féliciter l'Italie de son initiative. Le facteur essentiel du succès de cette mission réside dans le fait que la Force s'est vue attribuer un mandat clairement défini et précis et que le Conseil ait été régulièrement informé de l'évolution de la situation sur place, par le biais de rapports périodiques. L'expérience de la Force sera très utile pour l'amélioration de la coopération entre les Nations Unies et ses partenaires régionaux dans les situations de crise. Après les élections récentes, les albanais détiennent désormais entre leurs mains les conditions d'un avenir stable et pacifique.
M. ZBIGNIEW WLOSOWICZ (Pologne) s'est félicité que l'on ait de plus en plus recours à des initiatives régionales. Le mécanisme qui a été utilisé en Albanie est positif et il faudrait que l'on en tire des leçons. La rapidité de l'assistance fournie au pays est impressionnante. La Pologne présidait le Conseil de sécurité lorsque la résolution 1101 a été adoptée et se souvient de la détermination avec laquelle la situation en Albanie a été examinée par le Conseil. La Pologne tient à exprimer sa gratitude aux gouvernements qui ont contribué à établir l'opération et particulièrement au Gouvernement italien. Il est évident que, sans la volonté des Etats de la région, l'opération n'aurait pas été possible. Cette opération, contrairement à d'autres, n'a pas duré longtemps. Pourtant elle a eu d'importants résultats.
Comme le rapport final du Conseil de sécurité sur l'opération le souligne, la présence de la Force de Protection Multinationale a empêché de façon efficace le risque d'un glissement de l'Albanie vers l'anarchie ou même un conflit politique interne. Il est évident que c'est grâce à la présence de la Force que des élections acceptables ont pu être tenues. La Pologne est satisfaite des informations que le Conseil de sécurité a reçu tout au long de l'opération. Les rapports objectifs et réguliers sont de grande importance dans un cas comme celui-ci. Le Conseil de sécurité doit constamment suivre
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l'évolution d'une opération qui a été approuvée et doit pouvoir réagir à tout moment. Le retrait de l'opération ne signifie pas la fin de l'aide extérieure à l'Albanie. La coopération économique et politique doit se poursuivre et s'intensifier.
M. PETER BURLEIGH (Etats-Unis) a déclaré que la mission de la Force multinationale de protection en Albanie a été un succès à tous points de vue. Il a émis l'espoir que l'Albanie emprunte maintenant la voie de la stabilité, de la démocratie et d'une économie fondée sur les principes d'un marché libre. Le représentant a souligné les efforts considérables déployés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), notamment le rôle du Représentant personnel du Président de l'Organisation, M. Franz Vranitzky, et son équipe. Leurs efforts ont été indispensables pour permettre d'organiser la tenue des élections. Dans la deuxième phase dans laquelle l'Albanie entre maintenant, l'OSCE demeurera l'organe de coordination central pour les initiatives internationales visant à assister le gouvernement nouvellement élu. La délégation des Etats-Unis se félicite des résultats de la deuxième réunion sur l'Albanie tenue à Rome le 31 juillet 1997, qui a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis et de ses partenaires dans la communauté internationale pour aider l'Albanie et qui a également souligné les mesures fiscales et économiques nécessaires à la stabilité économique de l'Albanie. Une des mesures les plus urgentes que l'Albanie doit prendre concerne la restauration de l'ordre civil et la création d'une structure de sécurité viable compatible avec une société démocratique. Les Etats-Unis se félicitent de la décision de l'OTAN, prise dans le cadre de son programme de partenariat pour la paix, d'envoyer une équipe chargée de l'évaluation de la situation militaire en Albanie.
M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kenya) s'est réjoui de la tenue aujourd'hui d'un débat sur le succès de la Force multinationale de protection en Albanie. Il a particulièrement félicité les Etats membres qui ont contribué à la Force, parmi lesquels l'Italie, qui a joué un rôle pivot, ainsi que les organisations humanitaires qui ont fourni une aide précieuse à la population albanaise. La Force, en créant un environnement stable, a été un élément essentiel pour la fourniture de l'aide humanitaire et l'organisation d'élections libres et justes. Il faut aujourd'hui insister sur le fait que seul le peuple albanais peut réaliser les conditions d'une paix durable dans le pays, ce qui lui demandera un fort engagement et une réelle volonté politique.
Le déploiement de la Force s'est effectué dans un esprit de coopération et de consensus remarquable. Il apporte ainsi l'exemple d'une initiative de coopération régionale réussie, un modèle qui gagne de plus en plus d'adeptes pour la résolution des conflits en Afrique. Le Conseil de sécurité a fait preuve d'une rapidité et d'un esprit de consensus sans précédent dans la mise en place de la Force, et il est regrettable qu'il n'en soit pas de même pour les crises qui frappent d'autres régions du monde, notamment l'Afrique.
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L'exemple de l'Albanie doit servir de modèle pour des opérations futures et non pas rester une expérience unique.
M. MARIO LOPES DA ROSA (Guiné-Bissau) s'est réjouit de la prompte réaction du Conseil de sécurité à la suite de la lettre qui lui était adressée le 13 mars 1997 par le gouvernement de l'Albanie. Il a formé l'espoir que cette tendance et l'esprit de concertation qui ont dominé se maintiendront à l'avenir pour toutes situations similaires et que le Conseil de sécurité saura faire bon usage de l'exemple de l'Albanie. Il a souligné l'importance que revêt la diplomatie préventive dans la solution pacifique des conflits et a exprimé son appréciation à tous ceux qui ont déployés de efforts et fourni des contingents. Le représentant a dressé le bilan des activités de la Force multinationale de protection qu'il a qualifiée de très positif. Il s'agit là d'un nouveau succès pour les Nations Unies. Toutefois, beaucoup reste à faire pour que l'Albanie retrouve son calme et se lance dans la voie de la réconciliation et de la réhabilitation économique et sociale. Si la responsabilité première revient au peuple albanais, a-t-il estimé, il est important que la communauté internationale continue à jouer un rôle afin d'aider ce pays à faire face aux graves problèmes auxquels il est confronté.
M. PARK SOO GIL (République de Corée) a exprimé ses remerciements à l'ensemble des Etats membres qui ont participé à la Force multinationale, dont les réalisations vont au-delà de la simple fourniture d'une aide humanitaire. En réalité, en créant un climat de sécurité, la Force a constitué une source d'inspiration de la population albanaise sur le chemin de la démocratie et a permis ainsi la tenue d'élections libres. Le déploiement rapide de la Force et le succès de son mandat ont permis de contenir la situation et d'empêcher que la crise ne s'étende à d'autres pays de la région. L'opération en Albanie a un caractère unique car le conflit a été engendré par une situation financière interne et non par l'usage habituel des armes entre des parties opposées. La manière dont l'opération a été menée constituera une exemple pour l'avenir. Afin d'instaurer une stabilité durable, il faut désormais que le peuple albanais s'attaque aux causes profondes de la crise, qu'il reconstruise des institutions démocratiques et qu'il assure le développement économique. La communauté internationale pourra continuer à soutenir le pays à la condition que le Gouvernement et le peuple albanais fassent preuve d'une volonté réelle.
M. HANS DAHLGREN (Suède) a déclaré que le cas de l'Albanie souligne la nécessité pour la communauté internationale doit être vigilante face aux signaux d'alerte de conflits potentiels. En assistant l'Albanie à instaurer une société stable et à prévenir des crises identiques à l'avenir, il faudrait garder à l'esprit les causes des troubles. Si l'appui international doit donner des résultats durables, l'Albanie devrait oeuvrer en faveur de la réconciliation non seulement sur le plan politique, mais elle devrait également édifier des institutions démocratiques. La confiance de la
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population pour l'impartialité de l'administration est une condition sine qua non du retour à la normalité.
Le succès des élections ne devrait pas seulement être imputable aux efforts de l'OSCE et de son Bureau chargé des institutions démocratiques et des droits de l'homme. La Suède félicite également le rôle crucial que la Force multinationale de protection a joué pour assurer un climat de sécurité et un appui logistique au processus électoral. La Suède salue également les efforts de coordination de M. Vranitzky visant la stabilisation et la reconstruction de la situation en Albanie. La communauté internationale devrait poursuivre ses efforts pour assister l'Albanie à renforcer sa stabilité, sa démocratie et sa prospérité.
M. FERNANDO JOAO DA COSTA CABRAL ANDRESEN GUIMARAES (Portugal), s'associant à la déclaration de l'Union européenne, a salué le Gouvernement italien qui a été la véritable force directrice du déploiement de la Force multinationale de protection. Cette opération, organisée rapidement, a permis d'empêcher une guerre civile, qui aurait eu des conséquences graves sur la stabilité de la région, et notamment les Balkans. Grâce à un esprit de coopération et de consensus, la Force a pu pleinement réaliser un mandat, clairement défini par le Conseil. Désormais, la situation réside entre les mains du peuple et des autorités albanaises, qui doivent tout mettre en oeuvre pour assurer les conditions d'une paix durable et du développement économique.
M. FERNANDO BERROCAL SOTO (Costa Rica) a félicité le gouvernement italien et l'Union européenne pour les efforts inlassables qu'ils ont déployés afin de répondre rapidement et efficacement à la situation en Albanie. A présent, il appartient aux Albanais de garantir la réconciliation nationale et le redressement économique et social du pays. Grâce aux efforts de la Force multinationale de protection en Albanie, il a été possible d'assurer la sécurité et la stabilité et de tenir des élections parlementaires. Ces élections satisfaisantes ouvrent la voie à un processus de démocratisation. La communauté internationale ne peut rester inactive. Elle devrait poursuivre ses efforts en vue de permettre à l'Albanie de garantir sa stabilité.
M. JOHN WESTON (Royaume-Uni) a noté que la crise en Albanie a pris fin grâce essentiellement au rôle clé joué respectivement par la Force multinationale de protection et par l'Organisation pour la sécurité et la protection en Europe (OSCE). L'action prompte et efficace de la Force a permis d'assurer l'acheminement de l'assistance humanitaire. La participation de l'OSCE a été cruciale, non seulement pour organiser la tenue des élections, mais également pour coordonner l'assistance humanitaire en Albanie. Après les élections, il reste à l'Albanie de faire face à des défis importants. Il lui incombe en premier lieu d'y faire face. Le représentant s'est félicité de l'engagement pris par le gouvernement nouvellement constitué de promouvoir la réconciliation nationale, de restaurer l'ordre public et de procéder à une réforme économique. Le Royaume-Uni, en coopération avec les
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autres Membres e la communauté internationale, se dit prête à apporter une assistance à l'Albanie. Mais l'assistance internationale, a fait remarquer M. Weston, dépendra de façon cruciale de la volonté du gouvernement albanais de s'attaquer aux problèmes du pays, de garantir le respect de la loi et des droits de l'homme et de redresser l'économie du pays.
M. PELLUMB KULLA (Albanie) a rappelé que la crise générale qui a sévi en Albanie durant les premiers mois de l'année avait une dimension économique, politique et institutionnelle, débouchant sur une situation chaotique où des armes ont, notamment, circulé parmi la population. Il a exprimé sa profonde gratitude au Conseil de sécurité pour sa réaction rapide et son assentiment au déploiement de la Force multinationale de protection, qui aura valeur d'exemple. Le Conseil a pu examiner 11 rapports périodiques sur la situation entre mars et août 1997, et a ainsi pu s'assurer que l'opération été menée conformément au mandat confié et avec succès. La Force a dû surmonter de nombreuses difficultés, du fait notamment de la dissémination d'armes au sein de la population, et le courage des troupes fournies par les différents Etats membres est tout particulièrement à saluer. Un climat de confiance et de paix a pu être instauré grâce à la Force, permettant la tenue des élections parlementaires, ce que le peuple albanais a bien compris lui apportant soutien et hospitalité. L'opération albanaise donne l'exemple des succès que les Nations Unies peuvent obtenir dans le domaine humanitaire. Les priorités du Gouvernement récemment élu sont désormais le rétablissement de l'ordre public et le développement économique du pays. Le représentant a appelé à la poursuite de l'aide internationale et à cet égard, il a évoqué la Conférence des donateurs qui devrait avoir lieu prochainement en Italie et devrait permettre de fournir les bases d'un progrès et d'un développement rapides en Albanie.
M. FRANCESCO PAOLO FULCI (Italie) a déclaré que la Force multinationale de protection a facilité l'acheminement de l'assistance humanitaire et a permis de créer un climat propice et sauf pour les missions des organisations internationales. Les élections ont été une étape cruciale sur la voie de la stabilité et de réconciliation nationale du pays. Elles ont renforcé la démocratisation et rétabli la confiance des Albanais. Grâce à l'action rapide de la communauté internationale, la situation a progressé, permettant à trois millions et demi d'Albanais de reprendre la voie de la normalité, de la sécurité interne et de la reconstruction économique et sociale. De l'avis de la délégation italienne, plusieurs facteurs ont contribué au succès de l'opération albanaise. Certains sont novateurs et pourraient se montrer utiles dans la planification et la conduite des activités de maintien de la paix à l'avenir. Il s'agit notamment de l'unité d'intention dont a fait preuve le groupe de pays qui a contribué à la Force multinationale de protection dans une opération comportant des risques mais nécessaire. La décision du Conseil de sécurité et la planification rapide et le déploiement de la Force en sont d'autres facteurs positifs. Le facteur le plus important est le plein respect par la Force multinationale de protection de son mandat en ce qui concerne la
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neutralité et l'impartialité complète à l'égard des forces politiques albanaises.
Le représentant a fait observer que l'Albanie entre dans une deuxième phase non moins difficile : elle doit faire face à la réconciliation nationale à long terme, au rétablissement des institutions nationales et au redressement économique et social du pays.
M. HUSEYIN ÇELEM (Turquie) a déclaré que la paix, la sécurité et la stabilité dans la péninsule des Balkans, dont la Turquie fait partie, est cruciale. La paix et la stabilité de l'Albanie sont nécessaires pour la paix et la stabilité de toute la région. Le contingent turc de la Force multinationale de protection reflète l'intérêt soutenu et l'engagement de la Turquie à la stabilité régionale et aux efforts internationaux de maintien de la paix. Le représentant a rappelé que c'est le Gouvernement albanais qui a demandé l'aide de la communauté internationale. La Turquie a été co-auteur des deux résolutions du Conseil de sécurité 1101 et 1114 qui ont établi le mandat de la Force de protection multinationale. La Force ne fait pas partie d'un effort de maintien de la paix des Nations Unies tel que l'on en a l'habitude. Il est possible que dans le futur une telle méthode puisse être envisagée et utilisée pour d'autres opérations. Les dispositions de la résolution 1125 du Conseil de sécurité concernant la République centrafricaine peuvent être considérés comme un autre exemple d'une nouvelle forme d'opération de maintien de la paix.
L'opération en Albanie a été un succès. La coopération des autorités et de la population albanaises a été positive. La Turquie se félicite de la tenue d'élections parlementaires qui sont une première étape pour trouver, par des moyens démocratiques, une solution durable aux problèmes de l'Albanie. La Force de protection multinationale fait partie d'un effort international pour rétablir la paix et la stabilité en Albanie et pour aider le pays à retrouver un équilibre politique, économique et social. La contribution de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a été essentielle. Le travail véritable commence maintenant. Le soutien de la communauté internationale est nécessaire pour qu'il y ait une stabilité et un développement durable en Albanie. La Turquie continuera, comme elle l'a toujours fait, à soutenir l'Albanie avec laquelle elle a des liens à la fois historiques et culturels.
M. JEAN-LOUIS WOLZFELD (Luxembourg, au nom de l'Union européenne, la Bulgarie, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et Chypre) a rappelé que la Force multinationale de protection en Albanie vient d'achever son mandat qui avait été prolongé par le Conseil de Sécurité, le 19 juin dernier, en vue de contribuer à la stabilité nécessaire au déroulement du processus électoral dans le calme et la sécurité. L'Union européenne souhaite exprimer son appréciation aux contributeurs de troupes, et en particulier au
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gouvernement italien qui a joué un rôle déterminant dans la constitution et la conduite de la force multinationale. L'action de la communauté internationale en Albanie n'aurait pas été possible sans l'action de l'Organisation pour la sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et des différentes organisations internationales, dont l'Union pour l'Europe occidentale (UEO) et le Conseil de l'Europe, qui ont coopéré au sein du cadre de coordination de l'OSCE. Entre 1991 et 1996, l'Union européenne a fourni une assistance considérable à l'Albanie, d'un montant global de 450 millions d'ECU (soit 425 millions de $ des EU), notamment en matière d'assistance humanitaire et de coopération technique. Depuis le début de la crise, l'Union européenne a pleinement assumé le rôle qui lui incombait en vue de rétablir la stabilité politique et la sécurité. Elle souligne cependant la responsabilité première qui revient aux autorités albanaises dans la définition de réponses appropriées aux défis que constituent le rétablissement de la stabilité, de la sécurité et la réconciliation nationale, ainsi que la promotion d'institutions démocratiques et la relance économique du pays.
L'Union européenne considère qu'avec le retrait de la Force multinationale de protection, la phase d'urgence a pris fin, et que s'engage désormais le processus de stabilisation et de normalisation. La communauté internationale soutiendra les efforts du Gouvernement albanais en matière de réhabilitation des institutions de l'Etat, de la consolidation de la vie démocratique dans le pays, et de la reconstruction de son système économique et financier. Pour la période de 1996 à 1999, l'Union européenne a prévu un montant global d'assistance de 212 millions d'ECU (soit 200 millions de $ des EU). L'Union européenne a préparé un projet d'agenda international pour l'Albanie qui aura pour tâche d'établir les bases d'une future assistance institutionnelle et économique. Une conférence de donateurs sera convoquée à Bruxelles par la Commission européenne en collaboration avec la Banque mondiale après que le Gouvernement albanais et le Fonds Monétaire International se seront mis d'accord sur un programme de réforme économique. L'Union européenne accueille favorablement le fait que l'OTAN ait décidé d'étudier la possibilité de mettre sur pied un programme de reconstruction de l'armée albanaise, dans le cadre du partenariat pour la paix. L'Albanie peut compter sur l'appui continu de l'Union européenne.
M. DANILO TURK (Slovénie), s'associant à la déclaration de l'Union européenne, a rappelé que la gravité de la situation albanaise et la précarité de la région demandaient une réaction rapide et judicieuse. Heureusement, les Etats de la région et les Etats membres de l'Organisation ont fait preuve de leur capacité à coopérer et à régler la situation en déployant rapidement, à l'initiative de l'Italie, une Force multinationale de protection. Cette opération constitue désormais le modèle d'une coopération réussie entre les Nations Unies et les organisations régionales pertinentes, ainsi que l'exemple d'une action préventive appropriée. La Force multinationale a joué un rôle indispensable, créant les conditions de la restauration de la stabilité et du retour à une vie normale. Outre sa tâche première de protection de
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l'assistance humanitaire, elle a fourni un environnement stable permettant la tenue d'élections libres et justes, avancée essentielle vers la reconstruction d'un ordre démocratique en Albanie.
Toutefois, le succès des élections récentes ne constitue qu'un premier pas et la réconciliation politique, la consolidation de la démocratique ainsi que les réformes institutionnelles et économiques demandent un environnement parfaitement stable. C'est pourquoi, il faut garder à l'esprit que les progrès réalisés jusqu'à présent sont encore mis en péril par la présence de bandes armées. Le développement et l'aide humanitaire vont désormais être des facteurs majeurs dans la phase de reconstruction, et c'est pourquoi il faut se féliciter de l'initiative de la Banque Mondiale de mettre en place un Programme pour la reconstruction économique du pays et de la volonté des pays donateurs d'organiser une conférence sur l'aide à fournir, dès qu'un accord sur la réforme économique sera intervenu entre les autorités albanaises et le Fonds Monétaire international.
M. JORGEN MOLDE (Danemark) a estimé que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est parvenue à remplir son mandat à savoir, le rétablissement des liens entre les partis politiques en Albanie, la tenue d'élections, l'intervention de la communauté internationale en vue d'aider à la reconstruction du pays. Le représentant a indiqué qu'avec la mise en place du nouveau gouvernement, l'avenir du pays est entre les mains désormais des Albanais eux-mêmes. La communauté internationale doit néanmoins se tenir prête à accorder son aide au cours de ce processus. A cet effet, il est nécessaire de parvenir à un accord sur les modalités de cette aide. L'OSCE est prête à relever ce défi de deux façons, a précisé le représentant. Premièrement, en continuant à fournir un cadre pour la coordination des efforts internationaux au sein duquel les organisations internationales peuvent jouer un rôle de premier plan dans leur domaine de compétence. Deuxièmement, en fournissant, en coopération avec d'autres organisations internationales, conseil et assistance.
Le représentant a indiqué que les efforts de l'OSCE visent en priorité l'aide post-électorale qui est directement liée au respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, à la consolidation de la démocratie et des valeurs démocratiques. Il a indiqué, en outre que l'OSCE travaillera en étroite collaboration avec le Conseil de l'Europe, l'Union européenne et les organisations non gouvernementales. Se félicitant du rôle joué par la Force de protection, le représentant a estimé qu'une réaction immédiate de la part de la communauté internationale permet de contenir la dégradation de la situation. Il a insisté sur l'importance d'associer développement économique, réforme politique et les questions de sécurité lors de toute intervention.
M. CHRISTOS ZACHARAKIS (Grèce) a souligné que son pays attache une importance particulière à ses relations avec l'Albanie avec laquelle elle entretient des liens d'amitié et de coopération. Au cours des années qui ont
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suivi l'évolution politique du pays, la Grèce a contribué aux efforts déployés par le peuple albanais en vue de promouvoir le progrès économique, politique et social. Cette aide, a indiqué le représentant, s'est traduite par l'accueil de centaines de réfugiés albanais, par une aide technique et humanitaire, et par sa participation à la Force multinationale de protection. Le représentant a indiqué que son pays entend poursuivre son aide en faveur de l'Albanie par le biais de programmes économiques et techniques. Il a estimé que la visite, la semaine dernière, du Ministre des affaires étrangères de la Grèce à Tirana a ouvert le chemin à de nouveaux efforts associant les deux gouvernements afin de promouvoir de nombreux projets économiques, militaires et de coopération avec la police. A cet effet, le gouvernement grec consentira une aide de 80 millions de dollars, a-t-il précisé. La crise en Albanie a mis en lumière l'importance de l'aide internationale et de la coopération avec ce pays ainsi qu'avec les pays en transition de la région. L'action préventive, a souligné le représentant, aidera à prévenir les crises futures et à garantir un environnement propice à la démocratie, à l'économie de marché et au respect des droits des minorités.
M. TONO EITEL (Allemagne) a rappelé que l'Union européenne a participé à la gestion commune de la crise en Albanie dès le début avec une composante consultative de police multinationale (MAPE). Le 22 juillet dernier, le Conseil de l'Union européenne a prorogé le mandat de cette composante jusqu'à la mi-octobre 1997. Cela permettra à l'Union européenne de mettre en oeuvre son programme à court terme. Ce programme consultatif contribuera notamment à restaurer l'ordre en Albanie, à former des instructeurs et à donner des avis sur les besoins en matière d'ordre public, de contrôle et de communications et à appuyer l'académie de police en établissement des programmes de formation. Outre ce programme, l'Union européenne examinera les possibilités d'un programme à plus long terme. Dès le début de la mission de la MAPE, l'Union européenne a oeuvré en étroite coopération avec les organisations participant à l'assistance en Albanie, dans le cadre de la coordination générale de l'OSCE et des autorités albanaises. M. Eitel a souligné que l'avenir de l'Albanie réside entre les mains des Albanais. La communauté internationale apporte et continuera d'apporter son appui au processus de stabilisation.
M. NASTE CALOVSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a souligné que la tenue d'élections parlementaires démocratiques en Albanie a été d'une importance cruciale tant pour le pays lui-même que pour l'ensemble de la région. L'Albanie a réussi à tourner une page difficile de son histoire et à entrer dans une phase de transition non violente, de stabilisation et de développement économique et démocratique. L'appui de la communauté internationale, à l'avenir, sera essentiel. Dans la limite de ses possibilités, l'ex-République yougoslave de Macédoine contribuera de son mieux à l'orientation positive de l'Albanie. Dès le début de la crise, l'ex- République yougoslave de Macédoine a apporté une assistance humanitaire. Elle a, en quelques jours, ouvert des couloirs pour assurer l'acheminement de l'assistance humanitaire internationale, à un moment crucial pour la
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population albanaise. Toutefois, a fait remarquer M. Calovski, son gouvernement n'a pas pris part à la Force multinationale de protection en Albanie en raison de son engagement de ne participer à aucune force de maintien de la paix dans les pays voisins.
M. Calovski s'est félicité de l'évolution positive en Albanie, notamment la décision du gouvernement albanais de développer des relations amicales avec les pays voisins et de mettre en oeuvre les mesures prioritaires recommandées par la communauté internationale. L'avenir de l'Albanie, comme celui des autres pays des Balkans, réside dans sa pleine intégration à l'Europe.
Mme VICTORIA SANDRU (Roumanie) s'est félicitée des résultats obtenus par la Force multinationale de protection et rendu hommage au rôle joué par l'Italie au sein de cette Force et par les organisations internationales qui ont également, au sein du cadre pour la coordination de l'OSCE, permis de restaurer la stabilité et la sécurité. Indiquant que la crise en Albanie constituait un grave sujet de préoccupation pour son pays, du fait de son voisinage avec la Roumanie, elle a rappelé que son gouvernement s'est associé pleinement aux efforts déployés par la communauté internationale. Elle a indiqué notamment que son pays a participé à la Force multinationale en envoyant un bataillon d'infanterie de 400 soldats qui ont accompli des tâches diverses telles que la constitution de corridors humanitaires pour l'acheminement de l'aide ou la fourniture d'une assistance électorale. La représentante a mis l'accent sur les excellents conseils prodigués par le Comité directeur de la Force multinationale et l'esprit de coopération qui a dominé parmi les pays contributeurs, L'OSCE et les autres organisations internationales. Maintenant, a-t-elle estimé, un processus de reconstruction économique et institutionnelle doit être lancé. La responsabilité première du processus de normalisation démocratique incombe aux autorités albanaises mais l'aide de la communauté internationale reste indispensable, a-t-elle souligné. La Roumanie suit avec intérêt les propositions avancées à cet effet et étudie actuellement les possibilités de contribuer aux efforts internationaux en Albanie.
MME SYLVIE JUNOD, représentante du Comité international de la Croix- Rouge, a déclaré que la rupture des institutions nationales en Albanie a eu des implications humanitaires graves. Le Comité international de la Croix Rouge s'est attaché à soulager les effets de la crise humanitaire sur la population, mais ces efforts ne peuvent être suffisants à moyen et long terme. Précisant que l'on était pas en présence d'une catastrophe humanitaire, le Comité a demandé expressément à la communauté internationale de répondre à la crise, en restaurant la loi et l'ordre public, notamment en rétablissant les services administratifs et les canaux des échanges commerciaux. Le déploiement de la Force multinationale de protection a permis de stabiliser la situation et de tenir des élections législatives. Aujourd'hui l'Albanie doit encore faire face à des problèmes de respect de la loi et est toujours en plein processus de reconstruction d'une administration publique efficace. Ces
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tâches demandent une assistance à long terme qui va bien au-delà de la capacité des organisations humanitaires.
Sur le terrain depuis le début de la crise, la Croix-Rouge a ainsi pu identifier que les secteurs les plus touchés étaient le domaine social et médical et les victimes du chaos les familles démunies. C'est pourquoi dès mars, un plan d'assistance de 10 millions de dollars a été lancé, en même temps qu'une campagne de prévention contre l'usage des armes au sein de la population, et notamment des jeunes. Un mois après les élections législatives, le problème essentiel de l'Albanie demeure l'absence d'ordre public et de respect de la loi et malgré ses déclarations de bonne volonté, le nouveau Gouvernement est loin d'avoir le contrôle de l'ensemble du territoire. Des bandes armées continuent de sévir alors que la Force multinationale s'est retirée du pays le 12 août dernier. Les autorités albanaises ont besoin d'un fort soutien dans leur tâche de restauration de l'ordre public et des programmes de développement à long et moyen terme doivent être désormais mis en place. C'est pourquoi, le Comité international de la Croix-Rouge a l'intention de poursuivre le programme d'aide mis en place dès mars 1997.
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