SG/SM/6269

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DEMANDE LA MISE EN OEUVRE DE MOYENS SANS PRÉCÉDENT POUR LE PROGRAMME ACTION 21

29 juillet 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6269
GA/9260


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DEMANDE LA MISE EN OEUVRE DE MOYENS SANS PRÉCÉDENT POUR LE PROGRAMME ACTION 21

19970729 À la session extraordinaire de l'Assemblée, Kofi Annan déclare "Si rien n'est fait maintenant, notre planète risque de subir des dommages irréversibles"

On trouvera ci-après le texte de l'allocution prononcée le 23 juin à New York par le Secrétaire général M. Kofi Annan à la session extraordinaire de l'Assemblée générale destinée à examiner la mise en oeuvre d'Action 21 :

Je vous souhaite la bienvenue à tous.

Je suis très content de voir autant de chefs d'État et de gouvernement et un aussi grand nombre de hauts responsables réunis aujourd'hui dans cette grande salle.

Votre présence ici témoigne d'une volonté politique dont il faut se féliciter. Vous êtes venus avec la ferme résolution de ne pas laisser s'essouffler le processus entamé il y a cinq ans à Rio de Janeiro. Vous êtes convaincus qu'il faut faire davantage pour préserver la vie sur notre planète pour nous-mêmes et pour les générations futures.

Notre tâche pendant la session extraordinaire est donc de transformer cette volonté politique en actes. Nous devons fixer à la communauté internationale une ligne de conduite pour traiter cette question mondiale extrêmement urgente et vitale pendant le nouveau millénaire.

Notre tâche est de construire en s'appuyant sur les fondations solides que constituent la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) et le processus de Rio.

La CNUED a été une étape décisive dans la nouvelle diplomatie globale. Elle a rapproché comme jamais auparavant les gouvernements, les organisations non gouvernementales et tous les intéressés. Ses objectifs, sa portée et sa spécificité ont dépassé ceux de toutes les conférences précédentes, sa base était plus vaste et ses partenaires d'exécution plus divers.

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Cette conférence a marqué aussi un tournant sur le plan des concepts. Elle a concrétisé la relation entre environnement et développement en l'englobant dans le nouveau concept de "développement durable", qui tient compte à la fois des aspects humains et des aspects sociaux. Elle a fait naître l'espoir que l'offensive contre la pauvreté et le dénuement pouvait être menée avec plus de clarté et de cohérence.

L'examen de la situation depuis la CNUED montre que des progrès ont été réalisés.

De nombreux pays ont informé la Commission du développement durable qu'ils avaient institué des mécanismes nationaux de coordination pour le développement durable et la mise en oeuvre d'Action 21.

Les trois conventions — sur les changements climatiques, sur la biodiversité et sur la lutte contre la diversification — sont entrées en vigueur très peu de temps après leur ouverture à la signature.

Cette année marque le dixième anniversaire du Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. L'élimination progressive des chlorofluorocarbones (CFC) est presque achevée dans les pays industriels. C'est un résultat remarquable.

Des progrès notables ont été faits en ce qui concerne le passage à des sources d'énergie renouvelables comme l'énergie géothermique, éolienne et photovoltaïque.

Le nombre de personnes qui ont accès à de l'eau salubre s'est accru de 472 millions entre 1990 et 1994.

Toutefois le bilan a aussi un aspect négatif.

Le Rapport sur le développement humain pour 1997, établi par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), montre que plus d'un quart des habitants des pays en développement vivent encore dans un état de pauvreté absolue.

Les engagements de la CNUED pour l'octroi aux pays en développement de ressources financières à des conditions favorables et le transfert de technologies respectueuses de l'environnement afin de les aider à mettre en oeuvre Action 21, n'ont pratiquement pas été suivis d'effet.

Les émissions de dioxyde de carbone continuent d'augmenter. La consommation mondiale de combustibles fossiles est passée de 7 milliards 500 millions de tonnes d'équivalents-pétrole en 1992 à 8 millions de tonnes en 1996.

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La destruction des forêts naturelles s'est heureusement ralentie; toutefois, la perte forestière totale se poursuit à un rythme inacceptable.

Bien qu'un plus grand nombre de personnes aient accès à de l'eau salubre, un tiers de la population mondiale vit dans des pays confrontés à une pénurie moyenne ou grave des ressources en eau. Les experts prévoient une crise mondiale de l'eau d'ici à 2025 si la gestion des ressources globales n'est pas améliorée.

Dans les océans, la majeure partie des espèces halieutiques sont déjà pleinement exploitées, voire surexploitées. Nous avons atteint, ou presque, le point critique au-delà duquel l'ensemble des stocks de poisson — pas seulement certaines espèces — commence à diminuer.

Il est vital que la Convention sur la lutte contre la désertification soit mise en oeuvre le plus rapidement possible. Freiner l'avancée des déserts et inverser le mouvement, notamment en Afrique, reste une tâche urgente.

Le monde espère beaucoup de la troisième session de la Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui aura lieu en décembre à Kyoto.

L'enjeu cette semaine est l'aptitude du système international à engager une action décisive dans l'intérêt de tous.

Le Secrétariat, les fonds et les programmes des Nations Unies, ainsi que les institutions spécialisées, ont travaillé de concert pour renouveler les idées, les programmes et les méthodes de travail en vue d'assurer le développement durable à l'échelle mondiale. Mon programme de réforme introduira un processus élargi de rénovation de l'Organisation des Nations Unies. Mais nous devons faire encore plus.

Les gouvernements et les Nations Unies doivent s'associer au secteur privé, à la société civile et aux organisations non gouvernementales pour former un nouveau partenariat. Fondé sur une reconnaissance de l'intérêt mutuel et sur la volonté de partager les tâches, ce partenariat réunirait tous ceux qui s'intéressent à l'environnement mondial, au sein d'une alliance pour l'action. Action 21 est un programme sans précédent. Nous devons employer des moyens sans précédent pour le mettre en oeuvre.

Si rien n'est fait maintenant, notre planète risque de subir des dommages irréversibles et d'entrer dans un mécanisme d'aggravation de la faim, du dénuement, de la maladie et de la misère. À terme, nous risquons de connaître les effets déstabilisants d'une lutte pour les ressources naturelles vitales.

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Cependant, si nous souhaitons vraiment le bon équilibre de notre planète ainsi que le bien-être de tous ses habitants et celui des générations futures, nous atteindrons notre but.

Nous sommes obligés de l'atteindre.

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