SG/SM/6286

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉCLARE AU PERSONNEL DE L'ONU : "IL FAUT QUE NOUS NOUS DEMANDIONS COMMENT POUVOIR FAIRE PLUS AVEC MOINS, SANS RÉDUIRE LA QUALITÉ ET L'IMPACT DE NOTRE TRAVAIL"

18 juillet 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6286


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉCLARE AU PERSONNEL DE L'ONU : "IL FAUT QUE NOUS NOUS DEMANDIONS COMMENT POUVOIR FAIRE PLUS AVEC MOINS, SANS RÉDUIRE LA QUALITÉ ET L'IMPACT DE NOTRE TRAVAIL"

19970718 Commentant les propositions de réforme de l'Organisation, M. Kofi Annan souligne "Cette réforme est la nôtre, elle n'est à personne d'autre"

On trouvera ci-après le texte de la déclaration sur les propositions de réforme de l'ONU que le Secrétaire général, M. Kofi Annan a faite hier au Siège à l'intention du personnel de l'Organisation :

Ce matin, en parlant ici des réformes capitales de notre Organisation, je suis très heureux de m'adresser à tout le personnel des Nations Unies dans l'ensemble du monde.

Je transmets donc mes salutations non seulement aux collègues de New York, mais aussi à ceux de Genève, de Nairobi et de Vienne, des centres d'information et des commissions régionales des Nations Unies, et en particulier à nos collègues sur le terrain et en mission, qui font face avec grand courage à des difficultés et des dangers considérables alors qu'ils défendent la cause de l'Organisation.

Comme vous le savez, j'ai présenté hier à l'Assemblée générale mon rapport intitulé "Rénover l'Organisation des Nations Unies : Un programme de réformes".

Cet ensemble de réformes est le fruit d'études et de consultations approfondies. J'ai mis au courant les représentants du personnel. Ces réformes n'ont qu'un seul et unique objectif : renforcer notre Organisation et nous permettre, à nous, qui sommes à son service, de faire plus et de faire mieux.

Mon ambition — dans l'immédiat et en termes simples — consiste à améliorer et à renforcer la conception, la qualité et la prestation des services que nous fournissons. C'est ce que le monde exige de nous. C'est également ce que nous devons exiger de nous-mêmes.

Qu'il me soit permis de dire d'emblée que cette réforme est notre propre cause et qu'elle n'est la cause de personne d'autre. Nous, qui nous efforçons chaque jour de remplir notre mission et d'améliorer les services que nous rendons, tenons, plus que quiconque, à renforcer notre efficacité et à donner le meilleur de nous-mêmes. Cette réforme est la nôtre, elle n'est à personne d'autre.

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Je suis convaincu — étant devenu Secrétaire général après avoir passé 30 ans au service de l'Organisation — que les compétences, l'idéalisme et le sens de la mission du personnel constituent un atout extraordinaire pour l'Organisation et pour le monde tout entier.

Mon ensemble de réformes vise à libérer les compétences et les capacités. Je tiens à ce que le niveau de qualité le plus élevé soit atteint. La mobilité, la possibilité de se développer et la capacité permanente d'apprendre sont à la base même du dessein que je forme à l'égard du personnel. Ces trois pierres angulaires sont essentielles au processus de réforme. Nous devons pouvoir attirer et conserver les fonctionnaires qui sont les plus compétents et les plus dévoués à leur mission.

L'ensemble de réformes que j'ai présenté hier est d'une envergure considérable. Je n'entrerai pas ici dans tous les détails. Chacun d'entre vous — grâce à la distribution normale, au courrier électronique, au disque optique ou à la page d'accueil sur le World Wide Web, pourra lire le rapport, de même que la déclaration que j'ai faite à l'Assemblée générale.

Permettez-moi toutefois de vous dire brièvement, et d'une manière générale, que les mesures et les recommandations qui figurent dans le rapport touchent pratiquement tous les aspects de notre travail : le développement et le désarmement, le maintien de la paix et l'environnement, l'aide humanitaire et les droits de l'homme.

Le rapport examine l'appui technique que nous fournissons aux organes intergouvernementaux et notre présence au niveau national, où nos efforts produisent leur effet le plus direct.

Il y est proposé de nouveaux moyens permettant de donner à l'Organisation une assise financière solide et de mobiliser davantage de ressources financières pour les activités économiques et sociales.

En ce qui concerne la gestion, l'Organisation doit suivre l'exemple de ses États Membres. Nous devons nous demander comment nous pouvons faire plus avec moins, sans réduire la qualité et l'impact de notre travail. Comment nous pouvons satisfaire à des demandes croissantes en disposant de ressources limitées. Comment nous pouvons éviter les doubles emplois et comment nous pouvons parvenir aux résultats qu'attendent de nous les États Membres.

C'est là une tâche énorme. Mon rapport contient un certain nombre de stratégies à appliquer afin de l'accomplir.

Nous devons éliminer les pesanteurs de la bureaucratie.

Nos méthodes administratives doivent être modernisées.

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Nous avons l'intention d'élargir et de renforcer les services communs dans le domaine de l'administration, des finances, du personnel et des achats.

J'ai également demandé à l'Assemblée générale d'envisager d'adopter une méthode de budgétisation fondée sur les résultats — une formule qui nous fait passer de la microgestion à la macroresponsabilité.

Toutefois, de toutes les stratégies visant à créer un nouveau style de gestion à l'ONU, aucune n'est plus importante que la gestion de nos ressources humaines.

Vous savez tous ce que j'en pense et, à plusieurs reprises, j'ai eu l'occasion de le dire : les fonctionnaires de l'Organisation sont son capital le plus précieux. Sans eux, sans vous, rien ne peut être accompli.

Ensemble, nous pouvons mener à bien le programme de réformes. Ensemble, nous pouvons changer la réalité d'une administration pesante et compliquée. Ensemble, nous pouvons offrir au monde une Organisation moderne, efficace, respectée.

J'en suis intimement convaincu. Mais cela exige de chacune et de chacun d'entre nous les plus hautes compétences, le degré de professionnalisme le plus élevé et le plus parfait dévouement aux valeurs de l'Organisation.

Car c'est en donnant le meilleur de nous-mêmes que nous parviendrons à construire une Organisation intègre, solide, méritante.

Nous voulons une Organisation des Nations Unies fière des qualités professionnelles et humaines de son personnel. Pour cela, nous devons être capables d'offrir aux fonctionnaires internationaux des conditions de travail et de rémunération appropriées. Nous devons leur offrir un environnement professionnel attractif et innovateur et libre de toute forme de harcèlement. Car il ne suffit pas de recruter. Il faut également offrir à chacun une carrière prometteuse.

Dans cette entreprise essentielle, je sais pouvoir compter sur vous.

Vous savez que vous pouvez compter sur moi.

L'attitude de l'Organisation à l'égard de la gestion des ressources humaines fera l'objet d'un examen constant et approfondi. Cet examen sera confié à une équipe spéciale créée à cet effet.

Cette équipe comprendra des experts des ressources humaines provenant du secteur privé comme du secteur public. Les cadres supérieurs et le personnel auront amplement l'occasion de faire connaître leurs points de vue.

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En se fondant sur la stratégie de l'Assemblée générale, l'équipe spéciale examinera toutes les questions pertinentes : recrutement et affectation, planification des ressources humaines, services et rémunérations, organisation des carrières et mobilité, suivi du comportement professionnel et consultations entre le personnel et l'Administration. Je tiens à ce que cette initiative aboutisse à des résultats rapides.

Comme vous le savez, je me suis déjà engagé à éliminer 1 000 postes. Ces emplois seront résorbés par élimination naturelle.

Près de la moitié du personnel prendra sa retraite durant les 10 prochaines années. Nos directeurs de programme pourront ainsi ouvrir de nouvelles possibilités d'emploi et recruter les effectifs compétents dont nous avons besoin pour le prochain millénaire. La représentation géographique et l'équilibre des sexes constitueront dans cet effort des éléments indispensables.

C'est là un nouveau départ pour l'Organisation. Un nouveau départ également pour le personnel. La révolution tranquille que nous avons lancée transformera le milieu dans lequel nous travaillons et améliorera nos chances de succès.

Nous veillerons ainsi à ce que l'Organisation, lorsqu'il lui est demandé de rétablir la paix et de faire progresser la cause du développement, ait les moyens voulus pour accomplir sa tâche.

Hier, j'ai demandé aux États Membres de juger l'Organisation et le plan de réformes en ne tenant pas compte exclusivement des réductions proposées ou des changements apportés aux structures.

Je leur ai demandé de nous juger aussi — et à juste titre — en fonction des secours et de la protection que nous assurons aux peuples qui souffrent de la pauvreté, de la faim et de la maladie et qui sont en danger — c'est-à-dire les peuples du monde au service desquels l'Organisation des Nations Unies a été créée.

Telle est la norme que nous devons atteindre, tel est le sens de la mission auquel nous devons être fidèles. Je sais que le personnel de l'Organisation tient plus profondément que quiconque à atteindre les buts fixés par nos fondateurs. Il nous appartient maintenant de montrer au monde que, dotés des moyens voulus, nous y parviendrons.

Je vous remercie tous de vos bons et loyaux services. Je me réjouis d'avance d'oeuvrer avec vous au renforcement de l'Organisation pour le siècle à venir.

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