FEM/951

LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ACHEVE L'EXAMEN DES RAPPORTS D'ANTIGUA-ET-BARBUDA

16 juillet 1997


Communiqué de Presse
FEM/951


LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ACHEVE L'EXAMEN DES RAPPORTS D'ANTIGUA-ET-BARBUDA

19970716 Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a achevé ce matin l'examen du rapport initial et des deuxième et troisième rapports périodiques combinés d'Antigua-et-Barbuda. Il a entendu Mme Gwendolyn Tonge, Sénateur et Secrétaire parlementaire responsable des affaires féminines de Antigua-et-Barbuda, qui a répondu aux questions des experts.

Mme Tonge a déclaré que la Direction des affaires féminines n'est pas un organe législatif mais travaille en étroite collaboration avec le Ministère de la justice et des affaires législatives, afin de promouvoir une législation en faveur des femmes, ainsi qu'avec d'autres ministères. Le principal objectif de la Direction est d'encourager les efforts faits en vue d'améliorer la condition des femmes et de leur permettre de recevoir une formation grâce à laquelle elles pourront participer plus pleinement au processus de développement. La Direction reconnaît l'importance des médias et les utilise afin de diffuser des informations sur l'évolution de la situation des femmes. Mme Tonge a précisé que le Plan quinquennal national doit être révisé de façon à intégrer la question de la parité sexuelle. Elle a reconnu la nécessité de réduire les stéréotypes concernant les rôles des hommes et des femmes dans le cadre du système de l'enseignement.

Mme Ageelah Akbar, Premier Secrétaire à la Mission d'Antigua-et-Barbuda auprès des Nations Unies, a évoqué les mesures prises pour assurer une formation sur les sexospécificités des enseignants, des étudiants et des médias. Une ligne téléphonique d'urgence fonctionnera à partir du 1er août 1997 afin d'offrir 24 heures sur 24 des avis aux femmes victimes de la violence domestique. Mme Akbar a reconnu que la question des grossesses précoces est un problème réel problème et a déclaré qu'un Comité de planification vient d'être mis en place pour régler cette question. Il n'est pas prévu pour l'instant de permettre aux malades du SIDA de bénéficier de services médicaux gratuits en raison du coût élevé des soins nécessaires. En revanche, les femmes victimes de la violence domestique peuvent obtenir des soins gratuits. Pour ce qui est du dépistage précoce des cancers, les femmes bénéficient gratuitement de frottis et de mammographies.

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Dans ses commentaires de conclusion, la Présidente du Comité, Mme Salma Kahn (Bangladesh) a félicité la délégation d'Antigua-et-Barbuda pour son excellent rapport. La déclaration faite par le Premier Ministre, en faveur de l'égalité des chances, peu après son élection témoigne d'une volonté politique nouvelle. La désignation d'une femme à la présidence du Sénat en est la preuve. Mme Kahn a formé l'espoir que la loi sur l'égalité des chances soit présentée sans retard au Parlement et a estimé qu'elle constituera un succès à l'image de la loi sur les agressions sexuelles. Il est satisfaisant qu'un organisme central en faveur des femmes, à savoir la Direction aux affaires féminines, ait été créé et qu'il mette particulièrement l'accent sur les questions de la violence. Toutefois l'application des lois reste insuffisante et il faut se méfier des effets pervers d'un développement rapide du tourisme à l'encontre des femmes. Il est particulièrement important que dans les domaines de l'administration et de la gestion, les femmes parviennent à des postes plus élevés.

Le Comité poursuivra ses travaux cet après-midi, à 15 heures. Il entendra les réponses de l'Arménie aux questions des experts posées le lundi 14 juillet.

Réponse de l'Etat Partie :

MME GWENDOLYN TONGE, Sénateur et Secrétaire parlementaire responsable des affaires féminines d'Antigua-et-Barbuda, a répondu aux questions des experts sur les mesures prises au niveau national pour éliminer la discrimination à l'égard des femmes (article 1). En ce qui concerne le financement de la Direction des affaires féminines, les fonds nécessaires à la mise en oeuvre de ses programmes dépendent en majeure partie d'agences extérieures. La Direction n'est pas un organe législatif mais travaille en étroite collaboration avec le Ministère de la justice et des affaires législatives afin de promouvoir une législation en faveur des femmes. Le principal objectif de la Direction est d'encourager les efforts faits en vue d'améliorer la condition des femmes et de leur permettre de recevoir une formation grâce à laquelle elles pourront participer plus pleinement au processus de développement. Les domaines prioritaires sur lesquels la Direction se penche sont la violence domestique, l'éducation, la pauvreté, la santé et la prise de décision. La Direction se réunit une fois par mois avec les ONG afin de faire le point sur les activités au niveau local, régional et international. Elle reconnaît l'importance des médias et les utilise afin de diffuser des informations sur l'évolution de la situation des femmes. La Direction a organisé des programmes de formation et des ateliers pour encourager les femmes à accéder à des postes plus élevés.

Mme Tonge a précisé que le Président du Sénat est une femme qui fait partie du Comité de conseil national du Directorat. Le système judiciaire est indépendant du Gouvernement et est chargé de sauvegarder les droits constitutionnels et les libertés des citoyens d'Antigua-et-Barbuda. Les ONG

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féminines ont toujours joué un rôle important en ce qui concerne la promotion de la femme à Antigua-et-Barbuda. Elles font aussi campagne pour des mouvements politiques. Mme Tonge a rappelé l'importance de la loi pour l'égalité des chances. La loi sur le divorce n'est pas encore en vigueur. Abordant la question des mesures temporaires spéciales visant à promouvoir la parité entre les sexes (article 4), Mme Tonge a précisé que le Plan quinquennal national comporte un élément féminin et doit être revu de façon à intégrer la parité sexuelle.

A propos de la question des modèles de comportement (article 5), Mme Tonge a déclaré que son Gouvernement reconnaît la nécessité de réduire les stéréotypes concernant les rôles des hommes et des femmes dans le cadre du système de l'enseignement. Elle a précisé que c'est la raison pour laquelle les deux sexes reçoivent la même formation. Mme Tonge a cependant relevé une tendance de la population à choisir des rôles traditionnels. Elle a indiqué que l'Organisation des Antilles de l'Est travaille à une réforme du système éducatif.

MME AGEELAH AKBAR, Premier Secrétaire à la Mission d'Antigua-et-Barbuda auprès des Nations Unies, a évoqué les mesures prises pour assurer une formation sur les sexospécificités des enseignants, des étudiants et des médias. Une ligne téléphonique d'urgence fonctionnera à partir du 1er août 1997 afin d'offrir 24 heures sur 24 des avis aux femmes victimes de la violence domestique. Mme Akbar a reconnu l'importance du rôle que les médias ont à jouer pour changer les stéréotypes concernant les femmes. La Direction des affaires féminines utilisera les médias pour promouvoir ses programmes. La représentante a déclaré que, du fait qu'il y avait une insuffisance des données concernant la violence, cette question sera traitée dans le prochain rapport d'Antigua-et-Barbuda. A propos des questions concernant l'exploitation des femmes (article 6), Mme Akbar a précisé que les questions sur la prostitution seront abordées dans le prochain rapport. En ce qui concerne la représentation des femmes à des postes de direction dans le secteur privé, public et judiciaire, Mme Akbar a souligné que cette question est une des priorités de la Direction des affaires féminines. Elle a évoqué le fait que les Gouvernements du Commonwealth ont reconnu qu'il devait y avoir des quotas en ce qui concerne la représentation des femmes en politique.

Mme Akbar a reconnu que la question des grossesses précoces est un réel problème. Actuellement des statistiques ne sont pas disponibles mais les attitudes culturelles et religieuses font que les avis sont toujours partagés quant aux grossesse des adolescentes et leur droit à poursuivre leur éducation. Un Comité de planification, regroupant des représentants de l'ensemble de la société, vient d'être mis en place pour régler cette question. La Direction pour les affaires féminines offre d'ores et déjà un programme permettant aux jeunes filles mères de poursuivre de cours, orientés entre autre vers l'éducation sanitaire et familiale. L'accent est particulier mis sur la nécessité d'avoir des rapports sexuels protégés pour prévenir le VIH/SIDA.

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L'intégration des petites filles et des petits garçons dans la société contribue au renforcement des stéréotypes, car les filles sont destinées à assumer les tâches de soins et les travaux domestiques et les garçons sont dirigés vers des professions traditionnellement masculines. La diffusion de programmes médiatiques locaux n'en est qu'à ses balbutiements et ce sont les émissions de télévision produites aux Etats-Unis qui sont diffusées, offrant également un portrait sexiste de la femme.

Il n'est pas prévu pour l'instant de permettre aux malades du SIDA de bénéficier de services médicaux gratuits en raison du coût élevé des soins nécessaires. De même le plan de soins médicaux gratuits ne rembourse pas les contraceptifs. En revanche, les femmes victimes de la violence domestique peuvent obtenir des soins gratuits et les personnels de la santé suivent des séminaires d'information sur la violence domestique et sexuelle. Pour ce qui est du dépistage précoce des cancers, les femmes bénéficient gratuitement de frottis et de mammographies. La Direction pour les affaires féminines entend renforcer ses programmes d'action en coopération avec le Ministère de la santé.

Le développement du tourisme a entraîné une baisse sensible de l'agriculture à Antigua-et-Barbuda. Les femmes rurales peuvent avoir accès à la terre pour entreprendre des activités de production agricole par le biais de concessions sans taxe cédées par le Gouvernement. Si les femmes disposent souvent de parcelles plus petites c'est parce qu'elles divisent leur temps entre des responsabilités multiples et ne s'engagent dans les activités agricoles qu'à temps partiel. Les femmes ont également accès à plusieurs types de prêts et il faut noter qu'elles remboursent mieux leurs dettes que les hommes. Toutefois il n'existe pas de politique globale en faveur des femmes rurales.

Commentaires des experts à la suite des réponses de l'Etat partie

Le Comité a souligné que les petits Etats insulaires tel qu'Antigua-et- Barbuda doivent faire face à des difficultés matérielles importantes du fait de leurs faibles revenus, non seulement pour mettre en place des politiques en faveur des femmes, mais également pour rédiger et présenter des rapports périodiques au Comité. Un expert s'est déclaré particulièrement satisfait que la dernière réunion des Ministres du Commonwealth, dont Antigua-et-Barbuda fait partie, ait pris la décision d'instaurer des quotas en faveur de la participation des femmes dans la politique.

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