CS/834

LE CONSEIL DE SECURITE CREE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN ANGOLA POUR UN MANDAT INITIAL DE QUATRE MOIS, EN REMPLACEMENT D'UNAVEM III

30 juin 1997


Communiqué de Presse
CS/834


LE CONSEIL DE SECURITE CREE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES EN ANGOLA POUR UN MANDAT INITIAL DE QUATRE MOIS, EN REMPLACEMENT D'UNAVEM III

19970630 Il demande instamment au Gouvernement angolais et à l'UNITA de parachever les derniers éléments politiques du processus de paix

Le Conseil a adopté à l'unanimité la résolution 1118 (1997) par laquelle il décide de créer la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA), avec effet au 1er juillet 1997, et de lui attribuer les objectifs, le mandat et la structure recommandés par le Secrétaire général. Il décide en outre comptant que la Mission sera achevée le 1er février 1998 au plus tard, que le mandat initial de la MONUA courra jusqu'au 31 octobre 1997. Il décide en outre que la MONUA prendra en charge toutes les composantes et tous les biens d'UNAVEM III restés en Angola, y compris les unités militaires constituées, qu'il lui appartiendra de déployer selon les besoins jusqu'à leur retrait.

Le Conseil demande très instamment au Gouvernement angolais et, en particulier, à l'UNITA de parachever les derniers éléments politiques du processus de paix, y compris la normalisation de l'administration de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, conformément à un calendrier et à des procédures convenus entre les deux parties dans le cadre de la Commission conjointe, la transformation de la station de radio de l'UNITA en une radio non partisane et celle de l'UNITA elle-même en un parti politique. Il conjure chacune des deux parties de s'abstenir de tout recours à la force pouvant faire obstacle à la mise en oeuvre intégrale du processus de paix.

Les représentants des pays suivants, membres du Conseil, ont expliqué leur vote : Portugal, France, Royaume-Uni, Kenya, République de Corée, Chili, Pologne, Guinée-Bissau, Japon, Suède, Egypte, Costa Rica et Etats-Unis. Les délégations suivantes ont fait une déclaration : Angola, Pays-Bas, Brésil, Mozambique, Lesotho, Argentine, Maurice, Zimbabwe et Zambie.

Le Conseil de sécurité était saisi, pour l'examen de cette question, d'un rapport du Secrétaire général.

( suivre)

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Texte du projet de résolution (S/1997/498)

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant sa résolution 696 (1991) du 30 mai 1991 et toutes ses résolutions ultérieures sur la question,

Réaffirmant également sa volonté résolue de préserver l'unité et l'intégrité territoriale de l'Angola,

Considérant qu'UNAVEM III a apporté une contribution efficace au rétablissement de la paix et au processus de réconciliation nationale sur la base des "Acordos de Paz" (S/22609, annexe), du Protocole de Lusaka (S/1994/1441, annexe) et de ses propres résolutions pertinentes,

Considérant aussi du fait que la formation du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale constitue une base solide pour le processus de réconciliation nationale,

Soulignant qu'il importe que le Gouvernement angolais et l'União Nacional para a Independência Total de Angola (UNITA) mènent à bien sans plus tarder les tâches politiques et militaires qui restent à accomplir dans le cadre du processus de paix,

Se déclarant préoccupé par la récente aggravation des tensions, particulièrement dans les provinces du nord-est, ainsi que par les attaques lancées par l'UNITA contre les postes et le personnel d'UNAVEM III,

Réaffirmant que c'est aux Angolais eux-mêmes qu'incombe en dernier ressort la responsabilité de mener le processus de paix à son terme,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 5 juin 1997,

1. Accueille avec satisfaction les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport du 5 juin 1997 (S/1997/438);

2. Décide de créer la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA), avec effet au 1er juillet 1997, et de lui attribuer les objectifs, le mandat et la structure recommandés par le Secrétaire général dans la section VII de son rapport du 5 juin 1997;

3. Décide également comptant que la mission sera achevée le 1er février 1998 au plus tard, que le mandat initial de la MONUA courra jusqu'au 31 octobre 1997 et prie le Secrétaire général de lui faire rapport sur la situation le 15 août 1997 au plus tard;

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4. Décide en outre que la MONUA prendra en charge toutes les composantes et tous les biens d'UNAVEM III restés en Angola, y compris les unités militaires constituées, qu'il lui appartiendra de déployer selon les besoins jusqu'à leur retrait;

5. Demande que, en procédant au retrait prévu des unités militaires des Nations Unies, le Secrétaire général continue à tenir compte de la situation sur le terrain et des progrès accomplis en ce qui concerne les éléments encore inachevés du processus de paix, et qu'il fasse rapport à ce sujet dans le cadre de l'examen prévu au paragraphe 3;

6. Demande au Gouvernement angolais d'appliquer mutatis mutandis à la MONUA et à ses membres l'Accord sur le statut de l'opération de maintien de la paix des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) conclu le 3 mai 1995 entre l'Organisation des Nations Unies et le Gouvernement angolais et prie le Secrétaire général de confirmer d'urgence qu'il en va bien ainsi;

7. Souscrit à la recommandation du Secrétaire général tendant à ce que le Représentant spécial continue de présider la Commission conjointe constituée en application du Protocole de Lusaka, mécanisme qui s'est révélé essentiel pour la mise en oeuvre du processus de paix et le règlement du conflit;

8. Demande au Gouvernement angolais et à l'UNITA de coopérer pleinement avec la MONUA et d'assurer la liberté de circulation et la sécurité de son personnel;

9. Demande très instamment au Gouvernement angolais et, en particulier, à l'UNITA de parachever les derniers éléments politiques du processus de paix, y compris la normalisation de l'administration de l'État sur l'ensemble du territoire national, conformément à un calendrier et à des procédures convenus entre les deux parties dans le cadre de la Commission conjointe, la transformation de la station de radio de l'UNITA en une radio non partisane et celle de l'UNITA elle-même en un parti politique;

10. Demande de même très instamment au Gouvernement angolais et, en particulier, à l'UNITA de parachever sans retard les derniers éléments militaires du processus de paix, y compris l'enregistrement et la démobilisation de tous les éléments militaires non encore dissous, l'élimination de tous les obstacles à la libre circulation des personnes et des biens et le désarmement de la population civile;

11. Conjure chacune des deux parties de s'abstenir de tout recours à la force pouvant faire obstacle à la mise en oeuvre intégrale du processus de paix; 12. Demande au Gouvernement angolais d'aviser la MONUA de tous mouvements de troupes, conformément aux dispositions du Protocole de Lusaka;

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13. Exige que l'UNITA apporte sans tarder à la Commission conjointe des éléments d'information complets concernant tout le personnel armé qu'elle contrôle, y compris la garde personnelle du chef du principal parti d'opposition, la "police des mines", les membres armés de l'UNITA revenant de l'étranger, et tous autres membres du personnel armé de l'UNITA non encore signalés à l'ONU, de façon que ceux-ci puissent être recensés, désarmés et démobilisés conformément au Protocole de Lusaka et aux accords conclus entre les parties dans le cadre de la Commission conjointe;

14. Exprime l'espoir que les questions qui retardent actuellement la mise en oeuvre intégrale du Protocole de Lusaka pourront être résolues à l'occasion d'une réunion, sur le territoire national, entre le Président de l'Angola et le chef du principal parti d'opposition;

15. Demande instamment à la communauté internationale d'apporter l'assistance voulue pour faciliter la démobilisation des ex-combattants et leur réinsertion dans la société, la réinstallation des personnes déplacées et le relèvement économique et la reconstruction de l'Angola en vue de la consolidation des acquis du processus de paix;

16. Remercie le Secrétaire général, son Représentant spécial et le personnel d'UNAVEM III d'avoir aidé les parties angolaises à mettre en oeuvre le processus de paix;

17. Décide de demeurer activement saisi de la question.

Rapport intérimaire du Secrétaire général sur l'Albanie sur la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) (S/1997/438 et Add.1)

Le rapport est présenté en application du paragraphe 6 de la résolution 1106 (1997) du Conseil de sécurité, en date du 16 avril 1997, et contient des recommandations sur la structure, les objectifs précis et les incidences sur le plan des coûts d'une mission d'observation des Nations Unies en Angola qui succéderait à UNAVEM III. Il rend également compte, dans les grandes lignes, de l'évolution de la situation depuis le 14 avril 1997.

Le Secrétaire général fait observer que, malgré des difficultés et des retards persistants, les événements en Angola depuis qu'il s'y est rendu fin mars 1997, évoluent globalement dans un sens positif. La formation du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, le retour des députés de l'UNITA à l'Assemblée nationale, le début de la normalisation de l'administration de l'État et la démobilisation des ex-combattants constituent des jalons importants sur la voie de la mise en oeuvre des dispositions du Protocole de Lusaka et forment une base solide pour le processus de réconciliation nationale.

Toutefois, en dépit des progrès réalisés récemment, le chemin qui mène à une paix durable en Angola demeure ardu. Les tensions enregistrées récemment

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dans le nord du pays ont mis en évidence l'instabilité de la situation qui règne dans certaines régions du pays. Le processus amorcé pour étendre l'administration de l'État aux régions autrefois tenues par l'UNITA avance lentement et, dans certains cas, donne lieu à des incidents du genre de ceux qui se sont produits dans la région centrale le 30 mai 1997. En outre, les difficultés psychologiques et politiques qui séparent les parties demeurent vives. À cet égard, la rencontre trop longtemps différée entre le Président Dos Santos et M. Savimbi en Angola pourrait faciliter la normalisation de l'administration de l'État et accélérer le processus de réconciliation nationale et le processus de paix en général. La rencontre entre ces deux hommes pourrait également contribuer à remédier à la situation précaire qui continue de régner dans la zone frontalière entre l'Angola et la République démocratique du Congo.

Le Secrétaire général estime qu'il est actuellement possible aux parties d'accélérer la normalisation de l'administration de l'État et d'encourager le processus grâce à une campagne intensive de sensibilisation du public, et il est impératif qu'elles le fassent. Aussi, lance-t-il un appel au Gouvernement et à l'UNITA pour leur demander de coopérer avec l'Organisation des Nations Unies afin que la démobilisation des ex-combattants de l'UNITA puisse être complétée, qu'il soit procédé à la fermeture des centres de sélection et de démobilisation et que la formation des forces armées angolaises unifiées s'achève le plus tôt possible. Le Secrétaire général tient, à ce propos, à saluer l'esprit de coopération et de tolérance qui a présidé aux premières initiatives du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale et à exprimer l'espoir que toutes les parties continueront à oeuvrer harmonieusement au sein du nouveau Gouvernement et de la nouvelle Assemblée nationale en vue du relèvement et de la reconstruction de leur pays déchiré par la guerre.

La démobilisation de dizaines de milliers de soldats et leur réintégration dans la société civile demeure une des tâches les plus cruciales envisagées par le Protocole de Lusaka. Une fois de plus, le Secrétaire général invite instamment la communauté des donateurs à fournir à l'Organisation internationale pour les migrations l'assistance dont elle a besoin d'urgence pour mener à bien les programmes de démobilisation ainsi que les ressources qui lui seraient nécessaires pour venir en aide aux ex- combattants dans les zones de cantonnement et aux nombreux réfugiés. Faisant remarquer qu'il existe un lien évident entre d'une part, le relèvement et la reconstruction de l'Angola et, d'autre part, la consolidation de la paix dans le pays, le Secrétaire général adresse un appel à la communauté internationale pour qu'elle s'acquitte des engagements qu'elle a pris à cet égard lors de la table ronde de Bruxelles en 1995.

Le Secrétaire général juge encourageant que le Conseil de sécurité se montre disposé à envisager la création d'une mission de suivi des Nations Unies en Angola, compte tenu de ses recommandations antérieures à ce sujet. Il se déclare convaincu que les Angolais continueront d'avoir besoin d'une assistance et d'encouragements soutenus de la part de la communauté

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internationale pour mener à bien la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka et consolider les gains réalisés jusqu'à présent sur la voie du processus de paix. En conséquence, une présence continue, mais à une échelle moindre, des Nations Unies en Angola sera nécessaire à l'expiration du mandat d'UNAVEM III le 30 juin 1997. Dans cette optique, le Secrétaire général recommande la mise en place, à compter du 1er juillet 1997, d'une opération nouvelle qui porterait le nom de Mission d'observation des Nations Unies en Angola/Missão de Observação das Nações Unidas em Angola (MONUA).

Outre l'accomplissement des tâches inachevées dans le cadre d'UNAVEM III, la MONUA aura pour mandat d'aider les parties angolaises à consolider la paix et la réconciliation nationale, à, renforcer la confiance et à instaurer un climat propice à la stabilité, à l'évolution démocratique et au relèvement à long terme du pays. Le concept des opérations de la nouvelle mission devra tenir compte plus particulièrement de la nécessité de colmater les divisions profondes du pays sur le plan politique et psychologique de même qu'entre les diverses régions, et d'encourager la confiance mutuelle qui a été gravement entamée par l'un des conflits les plus longs de l'Afrique. Pour atteindre ces objectifs, il est essentiel que le gouvernement et l'UNITA mais aussi la communauté internationale fassent preuve de patience et de persévérance et soient prêts à mener à bien le processus de paix, de manière à asseoir solidement la paix en Angola. La MONUA, dont le quartier général serait établi à Luanda, serait dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général. Outre la division politique, elle aurait une composante police civile et une composante droits de l'homme. Après le retrait du gros des unités militaires, la composante militaire de la mission de remplacement serait dirigée, à compter d'octobre 1997, par un général de brigade. La composante administrative serait placée sous la direction d'un chef de l'administration. Une fois achevé le processus de démobilisation, les effectifs du Groupe de coordination de l'aide humanitaire seraient progressivement réduits. Les composantes de la mission de remplacement fonctionneraient chacune sous l'autorité générale du Représentant spécial, qui coordonnerait toutes le activités menées par l'ONU à l'appui du processus de paix.

Le montant estimatif du coût de la Mission de suivi — la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) — est de 64,5 millions de dollars pour la période de sept mois allant du 1er juillet 1997 au 1er février 1998. Il s'agirait de financer la présence de 193 membres des contingents militaires, de 86 observateurs militaires et de 345 contrôleurs de police civile, qui seraient appuyés par du personnel civil comptant quelque 310 fonctionnaires internationaux, 250 fonctionnaires recrutés sur le plan local et 60 Volontaires des Nations Unies. Si le Conseil décidait d'autoriser la création de la Mission d'observation, le Secrétaire général a l'intention de proposer à l'Assemblée générale que les dépenses y afférentes soient considérées comme des dépenses de l'Organisation supportées par les États Membres conformément au paragraphe 2 de l'Article 17 de la Charte des Nations Unies et que les quotes-parts perçues des États Membres soient versées à un compte spécial qui serait créé pour la nouvelle mission.

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Les résultats de la nouvelle mission et de ses composantes seront mesurés en fonction des indicateurs spécifiques suivants: achèvement du processus de démobilisation et fermeture des centres de sélection et de démobilisation, incorporation des ex-combattants de l'UNITA dans les forces armées angolaises et la Police nationale angolaise, intégration d'éléments de l'UNITA à tous les niveaux de l'administration de l'État, processus qui devra être concrètement mené dans tout le pays, élimination de tous les obstacles à la libre circulation des gens et des biens, désarmement de la population civile et autres tâches essentielles. Étant donné l'ampleur des tâches qu'il reste à accomplir, le Secrétaire général recommande que la nouvelle mission soit créée pour une période de sept mois, venant à expiration le 1er février 1998, après quoi, selon l'évolution de la situation sur place, elle pourrait être progressivement réduite conformément à des plans quil soumettra au Conseil de sécurité d'ici à la fin de l'année.

Déclarations

M. NICOLAAS H. BIEGMAN (Pays-Bas), au nom de l'Union européenne, a déclaré qu'en dépit des difficultés, de nombreux progrès ont été enregistrés dans le processus de paix en Angola. Des difficultés persistent pourtant qui ne doivent pas obstruer l'optimisme ambiant. C'est dans cette optique que l'Union européenne salue la mise en place de la MONUA. Les événements récents en République populaire du Congo ont accru les tensions en Angola et il est préoccupant de constater la reprise des hostilités dans la région. L'Union européenne appelle l'UNITA à mettre un terme aux agressions et notamment contre le personnel des Nations Unies. Elle appelle l'UNITA à coopérer avec l'Organisation pour accélérer la démobilisation de ses troupes. L'UNITA doit donner à la Commission mixte des informations complètes concernant son personnel militaire au risque de ne pouvoir se transformer en partie politique légitime. L'Union européenne est convaincue qu'une rencontre entre le Président angolais et le Président de l'UNITA contribuerait à une normalisation de la situation politique et à régler la situation militaire précaire à la frontière entre l'Angola et la République démocratique du Congo. En dépit des progrès du processus de paix, la situation des droits de l'homme continue d'être préoccupante. La MONUA aura un rôle important à jouer en la matière. A la lumière des troubles et du fait qu'une grande partie du pays n'est pas encore aux mains du Gouvernement, le HCR déconseille un retour massif des réfugiés. Partant, davantage de fonds doivent être alloués pour la démobilisation et le rapatriement des réfugiés.

M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a rappelé que les Nations Unies ont investi considérablement pour aider les Angolais à emprunter la voie de la paix et de la réconciliation. De toute évidence, 'UNAVEM III peut être jugée comme une opération de maintien de la paix réussie. L'UNITA a été largement démobilisée. Depuis avril ddernier, le gouvernement de l'unité et de la réconciliation nationales a été mis en place en Angola. Le Brésil est fier de sa participation au processus de paix en Angolais depuis le début. Le Brésil a été un des contributeurs les plus importants de la Mission. Cinq soldats

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brésiliens ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions. En dépit de tous ces progrès réalisés par UNAVEM III, il reste encore beaucoup à faire. Sur le plan politique, le défi demeure la normalisation de l'administration sur tout le territoire. Sur le plan militaire, la sélection des membres de l'UNITA pour être incorporés dans la police nationale angolaise, l'intégration du personnel militaire sélectionné par l'UNITA AUX Forces armées angolaises, et le désarmement de la population civile restent des activités incomplètes. La situation actuelle montre clairement que la participation des Nations Unies ne devrait pas cesser à la fin du mandat d'UNAVEM III. Dans ce contexte, le Brésil se félicite de la mise ne place de la MONUA.

M. AFONSO VAN DUNEM "MBINDA" (Angola) indiquant que de nouvelles hostilités ont éclaté dans des régions de l'Angola, a averti que cette situation risque de compromettre la paix et la stabilité encore fragiles. Toutefois, l'effondrement d'un régime voisin qui avait soutenu les tensions dans plusieurs régions, constitue un facteur favorable à la paix dans le continent. Ce nouveau contexte régional permettra d'assurer le respect de la souveraineté nationale, l'intrégrité territoriale, et la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays. Le Protocole de Lusaka approche sa phase finale. Le Gouvernement d'unité et de réconsiliation nationale a été formé, et pour la première fois des élections générales ont eu lieu et les résultats n'ont pas été contestés. Aussi essentielle qu'elle soit, la pmise en place du nouveau gouvernement et du Parlement ne répond pas à toutes les conditions prévues pour l'instauration de la paix. Il faut résoudre les questions politiques et miliaires en suspens. Les questions non réglées sont dues en grande partie au manque de coopération de l'UNITA qui a détient toujours des forces non signalées à UNAVEM III. Beaucoup de ces forces ont participé au conflit dans l'ex-Zaire. Il faut que toutes ces force soient désarmées, cantonées et démobilisées aussi rapidement que possible, étant donné que les données militaires estimemt ces forces à près de 4 000 hommes. Par ailleurs, au nord-est du pays, des infiltrations de soldats fidèles à l'ancien régime zaïrois et d'ex-milices rwandaises ont été constatées. Il est à déplorer que le Gouvernement de la République démocratique du Congo n'a pas pris les mesures pertinentes pour empêcher la violation des frontières du pays. La mise en place de l'Administration centrale de l'Etat connaît toujours des obstacles. L'autorité de l'Etat n'est étendu que sur dix lieux sur les 45 inclus dans l'accord de paix. Le Conseil de sécurité doit continuer à exercer une pression sur l'UNITA pour qu'il s'acquitte de ses obligations. Il faut établir des échéances et la coopération de l'UNITA est aussi essentielle que l'assistance des Nations Unies. L'UNITA doit comprendre que sa place sur la scène politique est uniquement tributaire de la mise en place d'un cadre politique tel que prévu dans le Protocole de Lusaka. En dépit de ces difficultés, il faut s'attendre à une évaluation positive du processus de paix. La constitution de la MONUA n'est pas seulement une décision technique, elle signifie que les fondations de la paix en Angola ont été établies. Compte tenu de la situation présente, il faut reporter provisoirement le retrait des casques bleus jusqu'à la démilitarisation complète de l'UNITA. Le mandat de la MONUA est parfaitement compatible avec le rôle futur des Nations Unies en Angola.

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M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a déclaré que lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Angola, les délégations s'étaient réjouies de la formation d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales en Angola qui constituait un pas important dans la voie de la paix. Sa délégation souhaite que toutes les parties angolaises continuent à contribuer aux efforts de paix et oeuvrent de façon constructive à l'instauration de l'administration de l'Etat à la démobilisation et au désarmement de la population civile. Le peuple angolais tirera un grand profit de la reconstruction du pays. Le représentant s'est félicité de la recommandation du Secrétaire générale visant la mise en place d'une Mission des nations Unies d'observation en Angola (MONUA). Par ailleurs, le Mozambique rend un hommage à tous ceux qui ont permis à UNAVEM III de s'acquitter de son mandat.

M.BEN T. NTESO (Lesotho) a qualifié de troublant des événements qui se déroulent actuellement dans le nord-est de l'Angola. Ces tensions militaires ont des conséquences préoccupantes sur la situation en Angola. Le représentant a également jugé troublant que la réunion entre le Président angolais et le Président de l'UNITA n'ait pas encore eu lieu. Cette réunion pourtant constitue une condition indispensable pour montrer l'engagement des parties au processus de paix. Elle pourrait en outre constituer un catalyseur pour rétablir la confiance. Alors que 23 000 soldats ont été démobilisés, la lente démobilisation du côté de l'UNITA continue d'inquiéter. Cette attitude est regrettable et le Conseil de sécurité devrait n'épargner aucun effort pour contraindre l'UNITA à renoncer à sa politique. Par ailleurs, le Lesotho réitère son appel à la communauté des donateurs pour qu'elle assiste le processus de paix en Angola. La voie de la paix est ouverte en Angola et la communauté internationale a le devoir moral d'y rester engager. Le mandat de la MONUA doit être souple pour permettre à la Mission de s'atteler au large éventail de tâches qu'il reste à accomplir. En dépit des difficultés, il faut souligner l'esprit de tolérance des parties et leur disponibilité à oeuvrer de concert. Alors que la paix tant attendue se dessine enfin, il faut se souvenir des hommes et des femmes de l'UNAVEM qui, par leur sacrifice nous ont rapproché de cette paix.

M. FERNANDO ENRIQUE PETRELLA (Argentine), rappelant que son pays éprouve une sympathie particulière pour le peuple angolais et pour l'Angola, qui est un membre de la communauté hispano-portugaise, a prié instamment le Gouvernement angolais et l'UNITA de chercher des solutions appropriées aux problèmes visés par les Accords de Lusaka et de mettre fin aux tensions qui sévissent dans le nord du pays. Dans ce contexte, il a souligné l'importance de la rencontre entre le Président dos Santos et M. Savimbi. La délégation argentine appuie la recommandation du Secrétaire général visant la mise en place de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA).

M. TAYE WAH MICHEL WAN CHAT KWONG (Maurice) a estimé que la fin du mandat d'UNAVEM III et l'établissement de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola marquent un tournant dans le processus de paix et dans l'application, parfois difficile, des accords de Lusaka. Cependant beaucoup

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reste à faire, car la paix ne s'est malheureusement pas encore imposée à tous les esprits angolais. C'est pourquoi, la délégation de Maurice se joint à l'appel lancé par le Secrétaire général et d'autres intervenants de voir le Président dos Santos et M. Savimbi se rencontrer le plus tôt possible. Cette rencontre entre les deux dirigeants donnerait le signal du processus nécessaire de guérison des traumatismes psychologiques et politiques résultant de plus de 20 années de conflit interne. C'est pourquoi Maurice a apporté son soutien à la Mission d'observation nouvellement établie et dont le mandat est précisément d'aider les parties angolaises à consolider la paix et la réconciliation nationale, permettant d'instaurer un climat conduisant à la stabilité durable, au développement de la démocratie et à la reconstruction du pays. Il faut renouveler l'appel à la générosité de la communauté internationale, dont l'aide humanitaire, économique et sociale est essentielle à la paix.

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal) a constaté avec satisfaction les progrès enregistrés dans le processus de paix en Angola, en rendant hommage aux Nations Unies. Certaines choses cependant restant à faire. La voie vers une paix durable reste difficile et la MONUA est la bonne réaction qui permettra aux Nations Unies de rester engagées dans un processus de paix encore fragile. Les Angolais doivent saisir cette occasion pour consolider la paix car la communauté internationale ne tolèrera pas une autre guerre en Angola. La réunion entre le Président angolais et le Président de l'UNITA doit avoir lieu car elle permettra de faire avancer le processus de paix. La coopération au sein du Gouvernement d'unité et de réconciliation national doit se poursuivre. A cet égard, la MONUA joue un rôle crucial dans la poursuite du processus en matière notamment de droits de l'homme et de la situation humanitaire. Le Portugal appuie le rôle de promotion de la réconciliation nationale de la MONUA et continuera à fournir des fonds pour la démobilisation et le programme de réinsertion sociale. Le Portugal continuera d'intensifier son programme de coopération bilatérale avc le gouvernement angolais. Pour ce qui est du règlement des aspects militaire, il faut souligner que son rythme doit se calquer sur les progrès dans la consolidation de la paix plutôt que sur des contraintes budgétaires.

M. ALAIN DEJAMMET (France) a indiqué que la France apporte son soutien au projet de résolution qui tend à créer la Mission d'observation des Nations Unies en Angola. La constitution en avril dernier d'un Gouvernement d'unité nationale ainsi que l'intégration au sein du Parlement des députés de l'Unita ont marqué un tournant important dans la voie de la réconciliation. En outre, s'il n'est pas surprenant que les événements dans l'ex-Zaïre aient eu des répercussions en Angola, l'onde de choc, entraînant à nouveau les parties angolaises dans la voie de l'affrontement aurait pu être plus grave encore. Les tensions récentes ont révélé que les dispositions du Protocole de Lusaka étaient méconnues, au premier chef de l'Unita, qui concerve encore une force militaire significative et doit se mettre en conformité avec ses obligations. Le Gouvernement angolais peut compter sur la détermination des autorités françaises à l'aider dans son oeuvre de reconstruction d'un Angola réconcilié.

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M. STEPHEN GOMERSALL (Royaume-Uni) a déclaré qu'il apporte son soutien à la recommandation du Secrétaire général de mettre en place une Mission d'observation des Nations Unies en Angola. Cette nouvelle mission devrait contenir un élément militaire, du moins tant que la démobilisation se poursuit, afin d'assurer la stabilité nécessaire. L'évolution d'une opération de maintien de la paix vers une mission d'observation démontre que des progrès importants ont été réalisés dans le processus de paix. Nous nous félicitons de l'esprit de coopération et de tolérance dans lequel ces progrès sont intervenus. Toutefois nous nous inquiétons des lenteurs dans l'extension de l'administration publique ainsi que du manque de confiance continu entre les parties. C'est pourquoi, nous demandons instamment au Président dos Santos et au Docteur Savimbi de se rencontrer le plus rapidement possible, d'autant que ces dernières semaines plusieurs affrontements militaires ont mis en danger le processus de paix. La formation à nouveau d'une force militaire au nord du pays est particulièrement inquiétante. Nous espérons que la présence militaire des Nations Unies permettra d'empêcher tout nouvel affrontement. Les attaques menées par l'Unita sur le personnel d'UNAVEM III sont tout à fait inacceptables et l'ensemble du personnel des Nations Unies sur place doit se voir accorder la pleine sécurité. Il faut donc achever le processus de démobilisation sans délai. A cet effet, nous étudions actuellement le montant que nous accorderons à l'Angola en réponse à l'Appel consolidé des Nations Unies en faveur de l'Angola.

M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kénya) a rappelé que la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM), une des opérations de maintien de la paix les plus importantes, a contribué activement à la vérification du respect du cessez-le-feu, a offert ses bons offices, instauré la confiance et escorté les convois civils. En avril dernier, à la suite d'efforts concertés par de nombreux acteurs, et notamment l'UNAVEM III, les parties angolaises ont accepté d'installer le gouvernement d'unité et de réconciliation nationale si longtemps attendu. Les aspects politiques de son mandat qui expire aujourd'hui portent sur la normalisation de l'administration sur l'ensemble du territoire, la régularisation de la situation de la radio de l'UNITA en une installation émetrice non partisane et la transformation de l'UNITA en un parti politique. Les aspects militaires portent sur la démobilisation des anciens combattants de l'UNITA et leur réintégration dans la société, le désarmenent de la population civile. La délégation kényane attache une grande importance à la mise en oeuvre de ces activités dans un délai très bref. Cette mise en oeuvre dépendra de la volonté politique et de l'engagement des responsables angolais. La sécurité générale en Angola demeure préoccupante. Au cours de ces dernières semaines, le Gouvernement a renforcé ses troupes au nord du pays pour contrôler apparemment le flux d'éléments armés venant de la République démocratique du Congo. Le Kenya estime que la MONUA est essentielle pour assurer le suivi de ce qui a été accompli par UNAVEM III.

M. PARK SOO GIL (République de Corée) a estimé que la présence des Nations Unies en Angola devrait être maintenue pour assurer que le processus de paix progresse davantage. Dans ce contexte, sa délégation appuie la mise en oeuvre de la MONUA, telle que recommandée par le Secrétaire général, et

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votera en faveur du présent projet de résolution. La communauté internationale peut aider le peuple angolais à réaliser son bien-être mais elle ne peut jamais remplacer la détermination et le ferme engagement exigés du peuple angolais essentiels à la construction du pays. La consolidation de la paix et la réconciliation, dans un pays détruit par une guerre civile de plus de vingt ans, sera un processus ardu et extrêment long mais qui n'est pas impossible à réaliser. Le représentant a prié instamment les parties angolaises de parvenir à la paix par le dialogue. A cet égard, sa délégation attache une grande importance à un tête-à-tête immédiat entre le Président dos Santos et M. Savimbi. Elle se dit convaincue que le mandat de la MONUA sera accompli de manière coordonnée pour jeter une base solide qui permettra de franchir la nouvelle étape du processus de paix en Angola. Le Conseil de sécurité devrait continuer à suivre étroitement la situation en Angola et les activités de la MONUA.

M. JUAN LARRAIN (Chili) s'est félicité des progrès réalisés dans le processus de paix. Le retour des députés de l'UNITA et la promulgation de la loi relative au statut de son Président constituent des faits importants. La mise en place du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale constitue un jalon qui doit également satisfaire la communauté internationale dans son ensemble. Il serait regrettable que les évènements qui se sont déroulés récemment dans la région puissent compromettre le processus de paix en Angola. L'intégration des soldats de l'UNITA, la démobilisation de la population civile, la normalisation de l'administration centrale et l'organisation d'une rencontre entre le Président angolais et le Président de l'UNITA seraient des faits susceptibles de consolider ce processus. Le fait que la MONUA soit établie montre bien que, sur le terrain l'on aborde une période de consolidation de la paix. Dans cette perspective, les Angolais et la communauté internationale doivent n'épargner aucun effort pour réussir le développement du pays.

M. ZBIGNIEW WLOSOWICZ (Pologne) a invité les membres de l'UNITA à mettre fin immédiatement à l'obstruction du processus de paix en Angola. Sa délégation se dit préoccupée par les informations hostiles diffusées par l'UNITA qui a une influence négative sur le climat politique dans le pays. En ce qui concerne les aspects militaires du processus de paiX, la délégation polonaise souhaite que l'UNITA renonce à son potentiel militaire et et se transforme en parti politique, conformément aux accords de Lusaka. Par ailleurs, l'impact négatif de la situation en République démocratique du Congo sur les relations entre les parties angolaises est inquiétant. M. Wlosowicz a estimé que le meilleur moyen visant à éliminer ces problèmes ou encore à les prévenir consiste à mettre en oeuvre les accords en vigueur. Sa délégation est convaincue que la situation en Angola appelle encore plus qu'auparavant le Président dos Santos et M. Savimbi à se rencontrer et à engager un dialogue direct, sans intermédiaires et sans instruments de propagande. Leur rencontre est essentielle pour apaiser les tensions et accélérer le processus de paix. La Pologne appuie pleinement la transformation d'UNAVEM III en Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) et votera en faveur du projet de résolution.

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M. MARIO LOPES DA ROSA (Guinée Bissau) a déclaré que la communauté internationale s'est pleinement investie dans la recherche d'une solution à la crise angolaise. Il est crucial de mener à bien rapidement les tâches à accomplir au titre de l'accord de paix. Il reste des étapes très importantes à franchir, notamment le parachèvement des derniers aspects politiques du processus de paix, y compris la normalisation de l'administration de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, la transformation de la station de radio de l'Unita en une radio non partisane, l'achèvement de la formation des forces armées angolaises, l'intégration du personnel de l'Unita dans la police nationale, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants et l'enlèvement des mines et autres engins explosifs. L'accomplissement de ces tâches permettra de garantir la stabilité politique et militaire du pays.

Bien que la Guinée Bissau note avec une certaine satisfaction que l'Angola avance pas à pas dans la voie de la paix, elle est néanmoins préoccupée devant les entraves répétées et les multiples actes d'hostilité enregistrés dans l'exécution du mandat de l'UNAVEM III. La Guinée Bissau en appelle aux parties à collaborer sans réserve avec la Mission et à s'abstenir de tout acte pouvant faire obstacle à la poursuite de son mandat. Elle estime que seule la volonté politique résolue des parties de mettre en oeuvre l'ensemble de l'Accord de paix permettra de progresser de façon irréversible. La communauté internationale doit aider les Angolais à réapprendre à vivre ensemble. La Guinée Bissau appuie la proposition du Secrétaire général concernant la création, à partir du 1er juillet 1997, d'une Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA). Cette Mission aidera les Angolais à parfaire leur nouveau système de gouvernement dont l'une des responsabilités majeures est de garantir à tous les citoyens la pleine jouissance de leurs droits civiques et politiques. La Guinée Bissau apportera son soutien au projet de résolution qui sera mis au vote et qui tend à la création de cette Mission.

M. HISASHI OWADA (Japon) a déclaré que les événements récents en Angola constituent une grave source d'inquiétude. Des tensions sont apparues dans le nord du pays, le personnel d'UNAVEM III a été la cible de plusieurs attaques et les efforts d'extension de l'administration publique ont été nettement ralentis du fait de la résistance de l'Unita. Malgré sa déclaration de décembre dernier, l'Unita a conservé une force militaire et la démobilisation a été interrompue et demeure incomplète. C'est pourquoi, le Conseil de sécurité doit demander au Gouvernement angolais, et particulièrement à l'Unita, de cesser de mettre en péril le processus de paix et doit souligner la nécessité impérieuse d'achever tous les aspects politiques et militaires du processus de paix. Nous espérons que le Président dos Santos et M. Savimbi se rencontreront prochainement pour renforcer les relations de confiance mutuelle.

La population de l'Angola a besoin du soutien de la communauté internationale afin que le Protocole de Lusaka soit pleinement mis en place et que le processus de paix soit achevé. C'est pourquoi, nous soutenons le projet de résolution visant à créer une Mission d'observation des Nations

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Unies en Angola. Il est essentiel que le départ des unités militaires d'UNAVEM III s'effectue en fonction des tâches restant à exécuter en ce qui concerne le processus de paix et la situation sur le terrain. Le Gouvernement japonais a décidé d'apporter une contribution supplémentaire de 1,3 million de dollars en vue de soutenir les activités de démobilisation. Toutefois, il importe de répéter que le maintien de la paix en Angola relève au premier chef de la population angolaise et de ses dirigeants politiques.

M. PETER OSVALD (Suède) s'est félicité de ce que la principale tâche de la MONUA soit liée aux aspects civils du processus de paix. Le mandat de cette Mission est conforme à la demande des parties concernant une présence accrue d'observateurs des droits de l'homme dans la région. Le respect de ces droits est en effet essentiel au processus de réconciliation nationale. Si la Suède demeure disposée à apporter son assistance au peuple angolais, elle souligne toutefois la responsabilité première en matière de paix et de stabilité qui incombe aux Angolais eux-mêmes. La Suède lance un appel aux parties pour qu'elles mettent en oeuvre les obligations restantes découlant du Protocole de Lusaka. Beaucoup reste à faire, les progrès dans la normalisation de l'Administration représenteront la clé dont seront tributaires les progrès dans les autres domaines. Une attention particulière doit être accordée au règlement des aspects militaires en suspens. La résolution adoptée aujourd'hui demande à l'UNITA de fournir à la Commission mixte des informations complètes sur son personnel armé afin qu'il puisse être désarmé et démobilisé, conformément au Protocole de Lusaka.

En dépit des progrès importants du processus de paix, la Suède demeure préoccupée par les rapports qui font état de tension dans le nord-est du pays. Les parties doivent s'abstenir de toute action militaire qui viendrait compromettre l'établissement d'une paix durable dans la région. Il est temps que le Président angolais et le Président Savimbi se rencontrent sans plus tarder, et montrent ainsi leur engagement continu au processus de paix. La Suède est fermement convaincue qu'une telle réunion conduira à d'autres progrès vers la réconciliation nationale.

M. NABIL ELARABY (Egypte) a déclaré que personne ne saurait sous-estimer les progrès réalisés sur le plan politique en Angola. Il a émis l'espoir que la prochaine rencontre entre le Président dos Santos et M. Savimbi contribuera largement à établir la paix. La communauté internationale doit faire pression sur l'UNITA pour garantir le succès du processus de paix. Le gouvernement angolais est capable d'administrer et de contrôler l'Angola. La communauté internationale doit être en mesure de contrôler le démantèlement de l'UNITA. Le représentant a souligné la nécessité de maintenir les éléments militaires dans la MONUA jusqu'à l'expiration de son mandat. Il est essentiel que le PNUD puisse mettre en oeuvre les programmes visant à contribuer au démantèlement en Angola. M. Elaraby a souhaité que l'UNITA coopèrera avec la nouvelle mission. La délégation égyptienne votera en faveur du projet de résolution.

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M. MELVIN SAENZ BIOLLEY (Costa Rica) a déclaré que l'investiture du gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, la démobilisation des soldats et l'établissement de l'administration centrale serviront de base à la prospérité et au bien-être du peuple angolais. Il existe pourtant actuellement des affrontements armés entre les forces du Gouvernement et des groupes armés non identifiés. Ces tensions représentent des menaces graves pour le processus de paix et doivent cesser immédiatement. L'UNITA doit fournir toutes les informations concernant ses troupes armées tant il est vrai qu'il faut maintenant remplacer les armes par les idées. Il est urgent qu'une réunion ait lieu entre le Président Dos Santos et M. Savimbi et ce, sur le territoire angolais. Il faudrait accélérer la démobilisation des anciens combattants et procéder à la composition de l'armée nationale. La communauté internationale doit faire son possible pour assurer le succès de la réinsertion des anciens combattants. Un échec en la matière pourrait fortement compromettre le processus de paix. La fin d'UNAVEM ne doit pas signifier la fin de la présence de la communauté internationale en Angola. A cet égard, le Costa Rica accueille avec satisfaction la création de la MONUA. En cette nouvelle étape du processus de paix, l'Etat de droit doit l'emporter dans un cadre de tolérance et de démocratie. Il est important de maintenir la présence de la communauté internationale par l'intermédiaire de la MONUA afin de réaliser la pleine mise en oeuvre des accords de paix.

M. WANG XUEXIAN (Chine) s'est félicité de l'élan positif du processus de paix en Angola. Toutefois, il s'est dit préoccupé par les récentes tensions dans le pays et par le retard dans le processus de désarmement de la population civile. Le représentant a souhaité que le gouvernement angolais et l'UNITA parviennent dans un avenir très proche à la réconciliation. La Chine appuie les recommandations du Secrétaire général visant la mise en place de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola. Le représentant a émis des réserves sur certaines dispositions du projet de résolution. Toutefois, compte tenu des intérêts de l'Angola, sa délégation votera en faveur du projet de résolution. M. Wang a par ailleurs souhaité que les pays africains continuent à jouer un rôle actif dans le règlement des problèmes de la région.

M. CAMERON R. HUME (Etats-Unis) a déclaré que la mise en place de la nouvelle Mission est un hommage à la Mission précédente qui a réussi à maintenir le cessez-le-feu, à démobiliser près de 60 000 combattants et à donner une paix relative au peuple angolais. Il a rendu hommage au Secrétaire général et à son Représentant spécial pour leur action, en appelant les parties à achever le processus de paix et de réconciliation nationale. Les parties doivent faire preuve de modération alors que le processus de paix entre dans sa phase finale. Le Gouvernement doit renoncer à des actions militaires unilatérales au regard des affrontements qui déroulent dans le nord-est du pays. Le Protocole de Lusaka doit être suivi à la lettre. Les Etats-Unis demandent à l'UNITA de terminer les tâches politiques et militaires convenues à Lusaka. C'est à cette seule condition qu'il bénéficiera de l'appui américain. Il est temps que l'UNITA désarme ses unités et s'inscrive dans le cadre du processus général de paix. Les Etats-Unis prient le Président Dos Santos et M. Savimbi de se rencontrer immédiatement et

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régulièrement jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée aux questions en suspens. Les Etats-Unis souhaiteraient maintenant construire des ponts, des hôpitaux et des écoles en Angola plutôt que de gaspiller de l'argent à consolider indéfiniment un processus de paix.

M. SERGEYI LAVROV (Fédération de Russie) a estimé que la création de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA) est une décision appropriée. Sa délégation demande à l'UNITA de se conformer aux accords de Lusaka. Les prochains mois seront décisifs pour le processus de paix.

M. MACHIVENYIKA MAPURUNGA (Zimbabwe) a déclaré qu'en dépit des récentes appréhensions causées par les tensions en Angola et à la frontière avec la République démocratique du Congo, son pays demeure optimiste que le processus de paix en Angola sera maintenu et pourra même instaurer la stabilité. Il a invité le gouvernement d'Angola et l'UNITA à régler toutes les menaces qui pèsent sur le processus de paix dans le même esprit de coopération et de tolérance qui ont marqué les étapes de formation du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales et de l'Assemblée. Le représentant a appelé toutes les parties concernées à contribuer à maintenir et à poursuivre une campagne de sensibilisation pour réduire et voire éliminer les obstacles psychologiques et politiques qui subsistent. Sa délégation appuie sans réserve la création de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA). Le Zimbabwe est convaincu que cette transition apportera au peuple angolais l'appui politique, psychologique et moral nécessaire pour parvenir à la paix. Il prie instamment le gouvernement angolais et l'UNITA à s'acquitter des aspects politiques et militaires du processus de paix, y compris la normalisation d'une administration d'Etat.

M. PETER L. KASANDA (Zambie) a déclaré que les progrès qui ont été enregistrés en Angola demeureront fragiles aussi longtemps que l'UNITA continuera d'avoir une attitude intransigeante. En effet, la Zambie est profondément préoccupée par le fait que l'UNITA n'a pas encore pleinement honoré ses obligations politiques et militaires. La Zambie lance un appel pour que soient levés tous les obstacles qui n'ont cessé d'être érigé sur le chemin de la paix. A cet égard, il est urgent que l'UNITA fournisse immédiatement des informations relatives à ses forces. Le processus de démobilisation et d'intégration du personnel militaire à l'armée nationale est une partie essentielle du Protocole de Lusaka et doit être honoré par l''UNITA. L'Angola est parvenue à une phase essentielle où toutes les parties concernées doivent faire de leur mieux pour maintenir l'élan vers la paix. La Zambie accueille avec satisfaction les plans visant à créer la MONUA. Cette Mission contribuera à aider les parties à consolider la paix et la réconciliation nationales. La paix en Angola contribuera à son tour à élargir tous les paramètres de la paix et de la stabilité dans l'ensemble de la région d'Afrique australe. En conséquence, la communauté internationale pourra tirer partie du bien-être en Angola.

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