En cours au Siège de l'ONU

SG/2031.R1*

M. KOFI ANNAN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES

13 juin 1997


Communiqué de Presse
SG/2031.R1*
BIO/3053.R1


M. KOFI ANNAN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES

19970613 Septième Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, qui était Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix lors de sa nomination, doit à plus de trente années au service de l'organisation mondiale la vaste expérience et les compétences multiples qu'il apporte à ce nouveau poste. Ghanéen parlant couramment l'anglais, le français et plusieurs langues africaines, il a été nommé le 17 décembre 1996 par l'Assemblée générale, pour un mandat courant du 1er janvier 1997 au 31 décembre 2001.

M. Annan a fait une carrière extrêmement variée à l'ONU, où il s'est intéressé non seulement aux questions de gestion — administration, budget, finances et personnel —, mais aussi au problème des réfugiés et au maintien de la paix. Il a en outre accompli un certain nombre de missions diplomatiques délicates, y compris la négociation du rapatriement de plus de 900 fonctionnaires internationaux ainsi que de la libération d'otages occidentaux en Iraq après l'invasion du Koweït par ce pays en 1990, la mise en train des discussions sur la formule "pétrole contre denrées" adoptée en vue de remédier à la crise humanitaire en Iraq et la supervision de la phase de transition entre la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) dans l'ex-Yougoslavie et la Force de mise en oeuvre (IFOR) de l'OTAN qui a suivi la conclusion de l'Accord de paix de Dayton en 1995.

S'ajoute à cette longue familiarité avec la gestion et le maintien de la paix — domaines revêtant l'un et l'autre la plus haute importance pour l'avenir de l'Organisation à ce tournant critique de son histoire — la volonté résolue d'assurer le développement économique et la justice sociale dont témoigne le nouveau Secrétaire général. Comme celui-ci le constatait dans une déclaration faite à l'Assemblée générale lors de sa nomination, "de nouvelles manières de concevoir la paix et la sécurité doivent se faire jour. Le monde commence à mieux cerner les causes multiples du conflit, les bases économiques de la stabilité et la sombre vérité que l'intolérance, l'injustice et l'oppression, avec leurs funestes retombées, ne s'arrêtent pas aux frontières nationales". "Nous savons mieux que jamais, de même", poursuivait-il, "que le développement économique durable n'est pas seulement affaire de projets et statistiques; que ce sont des êtres humains qui en font le véritable enjeu, des gens bien réels, avec des besoins élémentaires, des gens qu'il faut nourrir, vêtir, loger, soigner...".

* Le présent communiqué de presse remplace le communiqué SG/2031-BIO/3053 du 10 janvier 1997.

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Premier des Secrétaires généraux à sortir des rangs de la fonction publique internationale, et ayant servi à Addis-Abeba, au Caire, à Genève, à Ismaïlia (Égypte) et au Siège de l'Organisation à New York, M. Annan a également acquis une connaissance intime des activités que l'ONU mène sur le terrain ainsi que des vues du personnel à tous les niveaux, dans bon nombre des lieux d'affectation du monde entier.

Carrière à l'ONU

Ces tous derniers temps, du 1er mars 1993 à sa nomination au poste de Secrétaire général — mise à part la période du 1er novembre 1995 à mars 1996, pendant laquelle il a été Représentant spécial du Secrétaire général dans l'ex-Yougoslavie —, M. Annan exerçait les fonctions de Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, et, pendant l'année qui a précédé, de Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix. À ces postes, il a aidé à mettre au point de nouvelles approches des incertitudes complexes régnant dans un monde d'après la guerre froide marqué à la fois par une coopération internationale plus résolue que jamais et par la prolifération de conflits qu'alimente l'affirmation véhémente d'identités nationales et ethniques. Tout au long de cette période mouvementée, M. Annan s'est employé à renforcer le dispositif dont l'Organisation s'est dotée pour entreprendre missions de maintien de la paix de type classique aussi bien qu'opérations multifonctionnelles, ainsi que pour s'acquitter de nouvelles tâches, telles que le "déploiement préventif", dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales.

Afin de faire face à l'augmentation saisissante du nombre des opérations — 28 sur les 43 entreprises depuis la création de l'ONU ayant été menées depuis 1989, la plupart depuis 1993 — M. Annan a supervisé la mise en place d'un "centre de situation" qui suit 24 heures sur 24 le déroulement des opérations de maintien de la paix. Il s'est également employé à améliorer les mécanismes de mise en état opérationnel pour le maintien de la paix en s'efforçant d'obtenir des États Membres qu'ils participent au système des forces en attente et mettent à cet effet des troupes, du matériel et des ressources diverses à la disposition de l'ONU. Au 2 juin 1997, 66 États avaient confirmé qu'ils étaient disposés à fournir des contingents dont l'effectif total s'établit à quelque 87 000 hommes.

En concertation avec les États Membres également, M. Annan a travaillé à réduire les délais de mise en oeuvre en créant un état-major de mission à déploiement rapide auquel doivent notamment être affectés des fonctionnaires du Secrétariat, et qui est devenu opérationnel en 1997. Afin, par ailleurs, que les leçons des initiatives prises, avec succès ou non, dans le domaine du maintien de la paix, soient assimilées et appliquées, M. Annan a créé un Groupe des enseignements tirés des missions au Département des opérations de maintien de la paix. Les activités de cette unité seront prochainement

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élargies de façon à tirer parti aussi de l'expérience acquise par d'autres départements, dont les Départements des affaires politiques, des affaires humanitaires et de l'information, dans le domaine de la paix et de la sécurité.

Depuis sa nomination, M. Annan a aussi souligné qu'il voulait engager un dialogue avec les États Membres sur la meilleure façon d'utiliser les instruments que sont le maintien de la paix, la diplomatie préventive et la consolidation de la paix après les conflits.

Les fonctions de gestion qu'a exercées M. Annan couvrent des domaines très variés et il a joué un rôle actif dans toute la gamme des questions sur lesquelles portent aujourd'hui les efforts de réforme et de rationalisation de l'Organisation — priorité pour laquelle il a nommé Maurice Strong Coordonnateur de la réforme de l'ONU en janvier 1997. Ces fonctions sont les suivantes : Sous-Secrétaire général à la planification des programmes, au budget et aux finances et Contrôleur (1990-1992); Sous-Secrétaire général à la gestion des ressources humaines et Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité (1987-1990); Directeur du budget au Bureau des services des finances (1984-1987); Directeur adjoint de l'administration et Chef du personnel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à Genève (HCR) (1980-1983). Le premier poste que M. Kofi Annan a occupé aux Nations Unies a été celui de fonctionnaire d'administration et fonctionnaire du budget à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève en 1962.

Le Secrétaire général veut s'attacher tout particulièrement à obtenir des États Membres qu'ils s'entendent sur le rôle que l'Organisation doit jouer dans ses nombreux domaines d'activité. Comme il l'a dit lors de sa conférence de presse : "Nous devons encourager les États Membres à acquérir la ferme volonté de soutenir résolument l'Organisation." Il a ajouté que, ce qui est tout aussi important, il est nécessaire de "démystifier l'Organisation et de chercher à ce qu'elle ne soit plus aussi bureaucratique ni aussi éloignée de l'homme de la rue. Nous devons la rapprocher des gens". Une autre des grandes priorités de M. Annan est d'entreprendre des initiatives majeures en vue de résoudre la crise financière de l'Organisation.

Outre les fonctions énumérées ci-dessus, M. Annan a été chargé d'un certain nombre de missions spéciales. Du 1er novembre 1995 à mars 1996, il a été Représentant spécial du Secrétaire général pour l'ex-Yougoslavie et, dans ce contexte, Envoyé spécial auprès de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). En cette qualité, après la signature de l'Accord de paix de Dayton, en décembre 1995, il a coordonné les actions menées par les Nations Unies pour assurer en Bosnie-Herzégovine une transition sans heurts entre la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) et la Force de mise en oeuvre (IFOR) de l'OTAN. Il a aussi supervisé la mise en place des trois opérations de maintien de la paix qui ont ensuite pris la relève dans l'ex-Yougoslavie.

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En 1990, à la suite de l'invasion du Koweït par l'Iraq, le Secrétaire général a envoyé M. Annan dans la région, le chargeant de faciliter le rapatriement de plus de 900 employés d'organismes internationaux et de mener des négociations en vue de la libération d'otages occidentaux. M. Annan a contribué à appeler l'attention — ce qui était un élément central de sa mission — sur le sort de plus de 500 000 Asiatiques qui se trouvaient bloqués en Iraq et au Koweït par les hostilités. Par la suite, M. Annan a été le premier à encourager le Gouvernement iraquien à envisager d'accepter de vendre du pétrole pour financer l'achat de produits de première nécessité et il a dirigé la première équipe de l'ONU qui a été chargée de négocier avec l'Iraq à cette fin. Cette initiative a depuis lors abouti : en 1996, un accord a été signé entre le Gouvernement iraquien et l'ONU concernant l'application de la formule "pétrole contre vivres" sur la base de la résolution 986 (1995) du Conseil de sécurité.

En marge de ses fonctions officielles, M. Annan s'intéresse activement, depuis longtemps, aux questions ayant trait à l'éducation ainsi qu'au bien-être et à la protection des fonctionnaires internationaux. Il a participé aux travaux du Comité des nominations et des promotions et du Comité d'examen des postes de direction (qu'il a l'un et l'autre présidés); du Comité de l'administration, de la gestion et des finances, de l'Équipe spéciale du Secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix; et du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies. Il a aussi été Président du Conseil d'administration de l'École internationale des Nations Unies à New York (1987-1995) et membre du Conseil d'administration de l'École internationale de Genève (1981-1983).

Études et état civil

M. Annan a fait ses études à l'Université des sciences et technologies de Kumasi (Ghana) et il est titulaire d'une licence d'économie du Macalester College, à St-Paul (Minnesota) en 1961. De 1961 à 1962, il a fait des études d'économie du troisième cycle à l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève et, bénéficiant d'une bourse de la Fondation Sloane pour 1971-1972, il a suivi des cours au Massachusetts Institute of Technology, à Cambridge, sanctionnés par une maîtrise en gestion.

Interrompant sa carrière à l'ONU pendant deux ans, de 1974 à 1976, M. Annan est rentré au Ghana où il a exercé les fonctions de Président-Directeur général de l'Office ghanéen du tourisme, siégeant simultanément au Conseil d'administration de cet organisme et à celui du Conseil supérieur ghanéen du tourisme. Il est actuellement membre du Conseil d'administration du Macalester College qui, en 1994, lui a décerné son Trustee Distinguished Service Award en hommage à son dévouement au service de la communauté internationale. Il est aussi membre du Conseil d'administration de l'Institute for the Future de Menlo Park (California).

M. Annan est né le 8 avril 1938 à Kumasi, au Ghana. Sa femme, Nane Annan, est juriste et artiste. Ils ont trois enfants. * *** *

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